Articles de rousseau-philippe
-
La proposition Marceau fait choux blanc...
- Par rousseau-philippe
- Le 01/06/2016
- Dans Québec
Les candidats à la direction du Parti Québécois rejettent en bloc la proposition de Nicolas Marceau Alain Therrien et Mireille Jean d’offrir aux Québécois une option fédéraliste renouvelée en plus de l’indépendance.
Pour Jean-François Lisée, un gouvernement péquiste «n’est pas bien placé pour faire cette démonstration». Il espère qu'ils se rallieront à lui lorsqu'ils constateront que leur idée n'a pas la faveur du caucus.
Pour Véronique Hivon, le PQ est résolument indépendantiste et la proposition Marceau n’est pas cohérente.
Martine Ouellet s’attaque elle aussi à la proposition de M. Marceau. «Sa position est très compliquée», a-t-elle laissé tomber. Elle estime qu’elle est sur la même longueur d’onde que l’ancien ministre des Finances sur la nécessité de tenir un référendum dans un premier mandat.
Alexandre Cloutier a également rejeté la proposition, même s’il croit que les fédéralistes devront définir leur vision du Canada.
Nicolas Marceau, Alain Therrien et Mireille Jean auraient pu parler de leur proposition en privé aux candidats à la chefferie, au caucus et à Sylvain Gaudreault, chef intérimaire du Parti Québécois. Ils se seraient aperçu de l'irrecevabilité de leur suggestion.
La faiblesse du PQ a toujours été de débattre publiquement. Ce qui donne une impression de non-cohérence. Le Parti Libéral lui, malgré une confusion interne sur le ministère des transports et sur Uber, semble uni puisque les débats se produisent à l'interne. C'est une des raisons de la popularité du Parti Libéral.
Sources :
Journal de Montréal : Course au Parti québécois: la proposition Marceau fait chou blanc, Charles Lecavalier, 31/05/16
-
Dans la course à la chefferie du PQ, un choix s'impose...
- Par rousseau-philippe
- Le 31/05/2016
- Dans Québec
Le Parti Québécois est présentement composé d'une équipe renouvelée possédant un potentiel énorme, si lors de la prochaine élection, cette équipe prend la bonne décision.
Jean-Martin Aussant renonce à la course à la chefferie et appuierait Véronique Hivon. Celle-ci propose de faire la promotion de l'indépendance avant de faire un référendum. Martine Ouellet promet un référendum dans le premier mandat d'un gouvernement péquiste.
Alexandre Cloutier, attendra d'avoir le "profond sentiment" d'être prêt avant de promettre un référendum sur la souveraineté. Ce qui peut ressembler éventuellement à la position de Jean-François Lisée : pas de référendum au premier mandat mais un, au deuxième.
Pourquoi « pas de référendum » en 2018? Parce que les gens n’en veulent pas, et qu’il commence à se faire tard pour mettre au point une campagne électorale basée sur la promesse de tenir une consultation référendaire qui construirait un pays.
Nicolas Marceau ne se présente pas à la chefferie, mais propose un choix entre la souveraineté et un fédéralisme renouvelé.
N'oublions pas qu'au début de la dernière campagne électorale, les sondages donnaient le PQ légèrement en avance sur le PLQ et la souveraineté obtenait 40% des votes. Puis, tout d'un coup, PKP se présente et se prononce sans équivoque en faveur de la souveraineté. S'en suit un tremblement de terre médiatique de quatre jours. L'ensemble des médias, surtout la télévision, autant RC que LCN essayent de saper la réputation de PKP.
Arrive le premier débat des chefs, M. Couillard fait peur à la population en affirmant catégoriquement qu’il y aura un référendum avec le PQ au pouvoir. Alors que Mme Marois répond toujours : "Référendum si les Québécois sont prêts".
Les deux jours suivants, les médias se font les porte-paroles de M. Couillard en faisant les mêmes affirmations que lui, en leurs propres noms. Les journalistes, les analystes, les commentateurs s’offusquent tous d’une possibilité de référendum. Aucune réponse du PQ n’est satisfaisante y compris : "Il n’y en aura pas de référendum". Puis, les sondages sortent à nouveau : Cassure totale, le PQ dégringole, le PLQ prend une forte avance auprès des intentions de vote. Le PLQ, la CAQ, QS, les médias, les milieux financiers et d’affaires, tous ont finalement réussi à casser le PQ.
De toute évidence, si nous continuons à promettre un référendum dans le premier mandat, nous nous en allons vers une défaite qui, cette fois-ci, sera d'autant plus cinglante que l'option souverainiste n'en survivra probablement pas. Une forte majorité de la population n'en peut plus d'entendre parler de référendum depuis plus de quarante ans.
Nous risquons d'autant plus de laisser Couillard au pouvoir et de ce fait, il continuera pendant un deuxième mandat à détruire le Québec. Les dégâts seront de plus en plus difficiles à réparer.
Je voudrais simplement rajouter: En 1935, Maurice Duplessis et le parti conservateur du Québec a 16 députés, Paul Gouin et l'Action Nationale Libérale 26, le parti libéral 42. Le parti conservateur et l'Action Nationale Libérale forment une coalition : L'Union Nationale. En 1936, un an après, l'Union Nationale remporte l'élection. L'Action Nationale Libérale se fait entièrement gobée par Duplessis.
Non seulement le PQ doit mettre entre parenthèses la souveraineté, mais il doit oeuvrer à une forme d'alliance soit avec la CAQ ou QS. Il en sortira gagnant.
Pendant le premier mandat, nous devrons travailler à construire un Québec fort. Ce Québec devra être si fort que l'indépendance en deviendra la suite logique pour l'ensemble de la population.
-
La rébellion 1837-38
- Par rousseau-philippe
- Le 21/05/2016
- Dans Québec
À cette époque, le Canada est divisé en deux colonies, le Haut et le Bas-Canada.
Au Bas-Canada, le Parti Canadien, dirigé par Louis-Joseph Papineau, devient le Parti Patriote, dans le but d’élargir sa base. Il inclut dorénavant en son sein, en plus de la majorité francophone réformiste, une minorité anglophone également réformiste.
Fresque au métro Papineau. Le Conseil exécutif de l’époque ne voulait absolument pas donner de responsabilité ministérielle au Parti Patriote qui est pourtant élu et amplement majoritaire à l’assemblée.
Louis Joseph Papineau se rendit alors en Angleterre pour demander au parlement britannique le respect de la démocratie. Ce qui lui fut totalement refusé.
Devant cette impasse dictatoriale, une rébellion éclata. C’est ce qu’on appelle : La rébellion de 1837-38.
-
Syrie : Guerre en 2014
- Par rousseau-philippe
- Le 16/05/2016
- Dans Syrie
Janvier 2014 : Rouge : Assad; vert : Rebelles; gris : EIIL; jaune : Kurdes; bleu : Golan syrien occupé par Israël.
Le démantèlement de l'arsenal chimique du régime, a été encadré par l'Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. Il aboutit à la destruction totale du stock.
Le mécontentement contre le régime est plus grand parmi les Sunnites conservateurs et dans les localités ayant un taux de pauvreté élevé, comme Deraa et Homs, ainsi que dans certaines zones rurales.
La diplomatie occidentale improvise, s'imaginant que les rebelles modérés "pro-démocratie" ont encore du poids. L'Armée Syrienne Libre pro-démocratique, soutenue par l'Occident, est affaiblie par des divisions internes et prise de vitesse par al Nosra (filiale d'al Qaïda), l'EI et Ahrar al-Sham. C'est maintenant une guerre entre un régime despotique et des djihadistes dont l'objectif est d'installer un "État islamique".
En effet, 146.000 morts plus tard, l'année 2014 s'annoncera comme étant la plus meurtrière. La principale force rebelle en termes d'effectif est le Front Islamique dont le but est d'instaurer un État islamique régi par la charia. Ahrar al-Sham se réclamant du salafisme et des Frères musulmans en fait parti.
L'EIIL est en guerre contre toutes les factions rebelles. Les frontières entre ces groupes est poreuse et de nombreux combattants changent d’allégeance. Dans l'Est, la première moitié de l’année est marquée au fer rouge par des combats acharnés entre Al Nosra, filiale d’Al Qaïda et l’EIIL. L’EIIL en sort victorieux. De son côté, le Front al-Nosra, chassé de l'Est par l'EIIL, monte en puissance dans le Nord-Ouest et le Sud. L’ASL qui y était prédominante y cède sa place. Les exactions des takfiris (coupage de tête et autres…) vont provoquer dans un second temps l'afflux de combattants étrangers pro-régime.
Mai : Le gouvernement a repris le contrôle de la ville de Homs. Il contrôle maintenant le centre du pays et 60% de la population. Des unités de l’ASL passent du côté de l’armée syrienne. Bachar al Assad a réussi à délégitimer la rébellion, en soulignant les ingérences étrangères dans le pays. L'opposition, qui s’en allait déloger le Lion, en est réduite à négocier des couloirs d'évacuation. En bombardant les quartiers rebelles, le régime fait fuir la population et obtient ainsi les coudés franches contre les rebelles qu’il encercle et affame jusqu’à ce que ceux-ci évacuent.
Début juin, le pays est sur les rotules, pourtant le régime Assad est toujours debout et nargue l’opposition par une élection présidentielle à travers laquelle, il ira chercher sa "légitimité", 88,7% des voix. Il n'y a plus de défections au sein du clan Assad. Ce clan est maintenant totalement uni.
Toujours en juin, l’État islamique en Irak et au Levant prend comme nom : "l’État islamique". Il réunit les territoires qu’il contrôle en Irak et en Syrie pour en faire un califat (un pays dont personne n'accepte le terme). L’avancée fulgurante de l'État islamique en Iraq et en Syrie, nous a tous surpris. Pourtant dès le début de son existence, ce mouvement affirmait vouloir unir les parties sunnites de l'Irak, de la Syrie, du Liban et de la Jordanie.
L'État Islamique posséderait entre 20.000 et 50.000 guerriers dont 12.000 étrangers. Il utilise d'excellentes stratégies de guerre. En août, la coalition anti-État-islamique commence ses bombardements, Américains en tête, sans l'approbation du régime.
YPG kurde. Septembre, l'EI attaque la ville de Kobané. Les Kurdes, avec l'aide de l'aviation militaire américaine, parviendront à reprendre la totalité de la ville en janvier 2015. L’EI coupe des têtes sur vidéo. C’est l’organisation qui depuis le début de son entrée dans le conflit, utilise le mieux les médias sociaux pour sa propagande et son recrutement.
La conférence de paix « Genève II » n'a abouti à rien, que dalle! M. Kerry affirme : "Assad ne fera pas parti d'un gouvernement de transition." Le premier ministre syrien n'a qu'à lui répondre : "Ce n'est pas un pays étranger qui décidera si Assad fera parti ou non d'un gouvernement de transition, mais c'est bel et bien le peuple syrien qui en décidera!" Et vlan! Dans les dents!
Pendant ce temps, c’est la guerre sans merci sur le terrain. Le "talking on the ground" est excessivement brutal. Les morts de part et d'autre s'accumulent à une vitesse phénoménale. 2014, ajoute 76,000 morts, l'année la plus meurtrière. On est rendu à 222.000 morts et ce n'est pas terminé.
Beaucoup de groupes à travers le monde font allégeance à l’État islamique.
Fin 2014 : Rose : Assad. Gris : État islamique. Vert : Al Nosra, Front islamique et ASL. Jaune : Kurdes. Blanc : Le Golan syrien occupé par Israël.
-
Syrie : Guerre civile en 2013
- Par rousseau-philippe
- Le 16/05/2016
- Dans Syrie
Fin 2012. 2013 : 3e année de guerre civile, en février, Washington annonce une aide à l’Armée Syrienne Libre qui est entrainée par des instructeurs américains en Jordanie.
En 2006, l'État islamique d'Irak (EII) est créé. En mars, Raqqa est prise par l’EII. Elle devient la première capitale provinciale sous contrôle rebelle. En avril 2013, Abou Bakr al-Baghdadi (chef de l’EII) déclare la fusion entre le Front al-Nosra et l'État islamique d'Irak en Syrie pour former l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Cependant, le chef d'al-Nosra, bien qu'il reconnaisse avoir bénéficié de l’aide de l’EII, renouvelle son allégeance à Al-Qaïda. Les deux groupes seront en guerre et beaucoup de combatants d'al Nosra passeront à l'EIIL.
L’État islamique et Al-Qaïda étaient initialement liés, les deux mouvements sont devenus rivaux. L’EIIL se considère comme un état indépendant et ne souhaite prêter aucune allégeance à Al-Qaïda, ni à aucune autre structure. al-Qaïda considère que le djihad doit être mené prioritairement contre les États-Unis, Israël, les pays occidentaux et leurs alliés régionaux, alors que de son côté, l'EIIL considère que l'ennemi principal est l'Iran et les Chiites.
En 2012, l'EII avait déjà commencé à s'étendre en Syrie. L'EIIL s'installe dans l’Est du pays, puis progresse vers le centre. Au début, les autorités occidentales ne semblent pas s’apercevoir qu’il recrute par Internet, même en Occident.
Toujours en avril, l’entrée en guerre du Hezbollah est officialisée. Cette armée de l’ombre se transformera en une véritable armée conventionnelle puissante. Des volontaires chiites d’Irak et d’Afghanistan viennent à la rescousse de l’armée syrienne.
Jusqu'en mai 2013, la rébellion fait des gains imposants. Les rebelles élargissent leur territoire autour de la frontière libanaise.
En mai, point tournant, l'Armée Arabe Syrienne, soutenue fortement par le Hezbollah, reprend la ville de Qousseir. Le Hezbollah utilisera lors de cette bataille, des drones espions. Le rapport de force s'inverse.
L'Union Européenne lève l'embargo sur les armes à destination des rebelles syriens. Beaucoup d'entre elles tomberont aux mains des extrémistes. De juin à décembre, la Turquie envoie 47 tonnes d'armes aux rebelles.
En juillet les kurdes du Parti de l'union démocratique du Kurdistan (PYD) et sa branche armée les YPG, entrent en guerre contre l'EIIL et al Nosra (branche syrienne d’al Qaïda). La région kurde se déclare autonome. Les Kurdes ont la particularité de faire participer autant les femmes que les hommes sur la première ligne de front. Ce qui est d'une efficacité incisive. Ils deviennent une force militaire redoutable.
En août, "bombardement au sarin", par le gouvernement, "1.500 morts". C’est le massacre de la Ghouta,. La ligne rouge est franchie. Les Américains menacent de bombarder le régime. Leurs missiles "tomahawk" sont affutés. Leurs F-16 et F-18 prêts à décoller. L’armée syrienne se cache. La planète retient son souffle. Le porte-avions russe est en Méditerranée. Alors, Moscou suggère que la Syrie remette ses armes chimiques à la Russie qui les détruira en échange de l’abandon des bombardements américains. L'accord est signé et mis en oeuvre.
Navire transportant le sarin vers la Russie. Aujourd'hui, le Premier Ministre français M. Valls regrette le fait que les Américains n'aient pas agi à ce moment-là. La France les aurait soutenus militairement. M. Obama lui, réaffirme sa fierté de n'avoir pas bombardé. En effet en 2013, la rébellion n'était plus sous le contrôle des modérés. Les extrémistes en avaient pris le leadership, contrairement à ce que pensaient les médias occidentaux de l’époque et même d'aujourd'hui.
M. Obama a eu raison. Il a obtenu la destruction des armes de destruction massive. S'il avait bombardé, il aurait ouvert d'avantage la porte aux extrémistes, salafistes et djihadistes. Le pire a été évité.
En septembre, 6,5 millions de déplacés dont 2 millions affluent au Liban en Jordanie et en Turquie, 4,5 millions à l’intérieur du pays, sur une population de 23 millions.
Devant une rébellion aussi hétéroclite, de plus en plus dominée par des combattants islamistes locaux et étrangers (sauf pour les Kurdes), les pays occidentaux réduisent progressivement leur soutien. Le régime syrien affirme être confrontée à une guerre barbare contre les takfiris (terroristes).
Le coup le plus dur a été asséné en décembre 2013 quand Washington et Londres ont décidé de suspendre leur aide non létale, après la prise de dépôts d'armes de l'ASL par des djihadistes. Au départ force principale de l'opposition, l'ASL démocratique est supplantée totalement par les djihadistes d'al Nosra, de l'EI et d'Ahrar al-Sham.
Après trois ans de guerre civile : 146.000 morts. Le massacre sans fin continue…continue...continue...
-
Syrie : Guerre civile en 2012
- Par rousseau-philippe
- Le 15/05/2016
- Dans Syrie
Au début de l'année, en brun foncé : Les régions rebelles. 2012 Il y aura trois Premiers Ministres différents dont un, Riad Hijab fait défection et prend la direction jusqu’à ce jour de la rébellion modérée contrôlée par l'Arabie saoudite. Wael al-Halki devient et restera le Premier Ministre du pays.
Bachar el-Assad se présente comme le rempart face aux terroristes soutenus par le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie, l’Europe et les États-Unis.
En effet, se superpose à cette guerre civile, un conflit opposant deux axes. Les Chiites composés par l’Iran, soutenant la Syrie et le Hezbollah, camp appuyé par la Russie et la Chine; de l’autre côté, les Sunnites composés de la majorité des pays arabes, appuyés par les États-Unis, l’OTAN, L’Union européenne et la Ligue arabe.
Les Américains commencent à fournir des renseignements à l'Armée Syrienne Libre, mais refusent de lui livrer des armes.
Des quartiers entiers de plusieurs villes se rallient à l’insurrection. Ils sont pilonnés à l'arme lourde et bombardées par les avions de chasse et hélicoptères du régime.
En janvier, Zabadani devient la première ville à tomber entièrement aux mains des rebelles. Elle est reprise en février.
Des tirs d'artillerie à Homs font des centaines de morts chez les civils. En mars, l'armée syrienne s'empare du quartier Baba Amr, bastion de la rébellion dans cette ville.
Kofi Annan rencontre Bachar el-Assad et tente d'obtenir un cessez-le-feu. La ville d'Idleb est reconquise par le régime.
Le gouvernement syrien rappelle ses ambassadeurs des 27 pays de l'Union européenne.
Al-Nosra, filiale d'al Qaïda, se renforce à l'arrivée de centaines de combattants et commence son coupage de têtes.
En avril, Taftanaz est reprise par le gouvernement. Au printemps et à l'été, des massacres de l’armée ont lieu à Houla, Mazraat, Al-Koubeir, Tremseh et Darayya. S’en suit une tentative de cessez-le-feu.
En juin, le clan occidental exige le départ d’Assad. La Russie affirme que seul le peuple syrien en décidera. Moscou bloque toute condamnation ou intervention internationale de l'ONU en Syrie.
La Syrie abat un F-4 turc effectuant un vol au-dessus des eaux syriennes. Ankara demande une réunion de l'OTAN qui décide de ne pas intervenir. Pour les en dissuader, les Russes déploient une importante flotte militaire dans les eaux syriennes.
En juillet, 18 généraux, de nombreux officiers et Des dizaines de milliers de soldats abandonnent le régime. Certains passent à l’ASL. Les rebelles lancent une offensive sur Damas et Alep, les deux principales villes du pays.
Dans le Nord-Est, l'armée syrienne se retire du Kurdistan, pour se redéployer à Alep (Nord-Ouest). La région passe sous le contrôle Kurde. Ceux-ci prennent Kobané et toutes les villes sauf Al-Qamishli et Hassaké.
Pendant ce temps, l'Armée Syrienne Libre s'empare des postes-frontières turcs au Nord-Ouest. Ce qui permet son ravitaillement. Toute la région au nord d'Alep lui appartient. L’armée syrienne vient de perdre tout contrôle de sa frontière avec la Turquie. Boukamal près de la frontière iraquienne tombe entre les mains rebelles.
Le régime est accusé de torture et de massacres. La rébellion elle, de torture, d’extorsion à l’égard de civils, d’exécutions de soldats et de harcèlement des communautés chiite, alaouite et chrétienne.
À partir d’août, l'armée lance une contre-offensive en banlieue de Damas, progressant quartier par quartier. Une dizaine de diplomates syriens rejoignent l’opposition.
En septembre et novembre, la rébellion s'empare de Tell Abyad et Ra’s al-Ayn. Le Front al-Nosra (filiale d’al Qaïda), Ghouraba Al-Cham et l'Armée Syrienne Libre entrent en conflit avec les Kurdes (YPG). La véritable raison pour laquelle Washington refuse d'armer l’ASL, est sa proximité envers les groupes salafistes.
En octobre, dans la province d'Idleb, les rebelles prennent Ma'arrat al-Numan. Ils progressent également dans l'Est du pays et prennent contrôle des postes-frontières avec l'Irak.
En novembre, la rébellion s'empare de la ville de Mayadeen. Toute la province de Deir ez-Zor passe aux mains des rebelles, par contre, la ville même est toujours tenue par le régime.
Près d’Alep, la rébellion prend le barrage de Tichrin et la base 46, une des plus grandes bases de l'armée.
Le Conseil National Syrien soutenu par l’Arabie saoudite adhère à la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution, soutenu par le Qatar.
Le Hezbollah avec 7.000 hommes de son unité spéciale « 910 » aide déjà l’armée syrienne à Homs, Al-Qusayr, Rastane et Alep. L’annonce n’est pas encore officielle mais Nasrallah (leur chef) en parle en privé.
L'impression de la monnaie syrienne qui était dévolue à l’Autriche est maintenant réalisée par la Russie. Des conseillers militaires russes et iraniens sont présents sans annonce officielle.
Lorsque l'année s'achève, après deux ans de guerre civile, on compte 60.000 morts.
-
Syrie : La guerre civile en 2011
- Par rousseau-philippe
- Le 13/05/2016
- Dans Syrie
Guerre civile
2011
Rouge : manifestations pacifistes. Bleu : manifestations avec morts.
Dans la foulée du printemps arabe, de grandes manifestations pacifiques ont lieu dans la ville de Deraa. Les autres municipalités suivent. Toute la Syrie descend dans la rue. Alors, le gouvernement annonce une baisse de taxes. Des dizaines de fonctionnaires corrompus sont mutés ou renvoyés. Le pouvoir hausse le salaire des administrateurs. L'état d'urgence est levé. Le tribunal d'exception est aboli. Le premier ministre est remplacé. Malgré toutes ces concessions, le mouvement s'étend d'avantage, demandant tout simplement la démocratie.
Le pouvoir garde en mémoire la révolte de Hama des Frères musulmans en 1982, révolte réprimée sans réaction internationale (40.000 morts). Il lance donc les « moukhabarats » (police secrète) qui tirent, 600 morts... des milliers de blessés... 8.000 arrestations... En réponse : 230 démissions au gouvernement. À Homs sera filmé, des individus armés, jetant dans le fleuve, des corps de policiers anti-émeute et de « moukhabarats » fortement ensanglantés, un plein camion.
Les communications par satellite sont coupées de même qu'Internet. Cinq semaines après le début des manifestations M. Barack Obama appelle à la fin de la répression et réclame le départ de Bachar el-Assad. Il désengage les États-Unis d'Afghanistan et d'Irak et n'a pas l'intention de mener une intervention militaire en Syrie.
À Damas, suivi par d'autres villes méditerranéennes, d'autres Syriens descendent dans la rue, en aussi grand nombre. Ces manifestations monstres pro-régime ne seront presque jamais montrées dans les médias occidentaux.
Assad vide ses prisons. Des milliers de prisonniers rejoignent la rébellion. Ils la radicalisent et l'islamisent. Ahrar al-Sham est fondé (Islamiste, 3e force rebelle, après l’État islamique et Al Nosra). Le territoire jordanien sert de base arrière et de camp d'entrainement aux groupes rebelles. Des quartiers, des villes et certaines provinces passent à l’insurrection. Beaucoup d’étrangers affluent et renforcent la rébellion. Le Front al Nosra effectue de nombreux attentats-suicides à Damas. De nombreux soldats sont tués.
L'Armée Syrienne Libre, mouvement rebelle pro-démocratique (4e force rebelle) naît. La ville de Deraa est sous son contrôle. De vastes pans de l’armée, en majorité sunnites, la rejoignent.
Depuis quelques années, la Turquie entretenait de bonnes relations avec la Syrie. Au début, elle tente de convaincre Bachar el-Assad de négocier une issue pacifique. N'étant pas entendue, elle rompt, croyant à tort la chute imminente du régime. Elle apporte son soutien à la rébellion. Le Conseil National Syrien est lancé à Istanbul. l'Armée Syrienne Libre en fait partie. Le CNS rassemble plus de 30 organisations d'opposants dont les Frères musulmans (majoritaires). Les rebelles franchissent librement la frontière turque et leurs blessés sont soignés dans les hôpitaux turcs. Même le Front al-Nosra bénéficie de livraisons d'armes.
Quelques mois seulement après le début du conflit, l'Arabie saoudite appuie l'Armée Syrienne Libre et les groupes salafistes, comme Ahrar al-Sham et Jaysh al-Islam. En revanche elle est hostile aux Frères musulmans. Des milliers de Saoudiens partent combattre en Syrie et les djihadistes bénéficient du soutien financier d'acteurs privés parfois liés à la famille royale.
Contrairement à l'Arabie saoudite, le Qatar soutient les révolutions du Printemps arabe et appuie ouvertement les Frères musulmans. Il finance la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution.
La Russie et la Chine opposent leurs vétos au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression syrienne. Des milices pro-gouvernementales sont créées. le Hezbollah, milice libanaise chiite pro-iranienne, envoie des forces en Syrie pour appuyer le régime. Des éléments du Corps des Gardiens de la révolution islamique (Iran) sont déployés.
L'Union européenne prend des sanctions contre Damas. Moscou s'y oppose. La diplomatie française s'illustre contre le régime. L'aviation israélienne effectue des frappes aériennes contre le Hezbollah et l'armée syrienne. Une escalade de la répression est constatée. La Ligue arabe (sauf l'Irak et le Liban) vote la suspension de la Syrie et prône des sanctions politiques et économiques. Les Russes s'affichent en protecteurs de la communauté chrétienne, en grande majorité orthodoxe et liée à l'Église moscovite.
Le haut-commissaire des Nations unies aux Droits de l'Homme déclare la Syrie en état de guerre civile. Dès 2011, la liste des intervenants dans le conflit syrien est explosive, mais les médias ne le perçoivent pas encore tout à fait. C'est normal, beaucoup d'interventions sont faites en catimini.
L'année se termine avec 9.000 morts.
-
Syrie : 2000 à 2011, Période Bachar el Assad
- Par rousseau-philippe
- Le 03/05/2016
- Dans Syrie
2000 Le président Hafez el-Assad meurt d’un infarctus du myocarde à l’âge de 69 ans. Son fils Bachar lui succède, officiellement élu par référendum. Bachar el-Assad est promu général en chef des forces armées et président de la République.
Il promet la mise en œuvre de réformes politiques et économiques. Le régime se libéralise timidement. C’est le « Printemps de Damas ». Des centaines de prisonniers politiques sont libérés. Des débats sociaux, culturels et politiques ont lieu sur la démocratisation et la fin de l'état d'urgence, en vigueur depuis 1963.
2001 Les services de sécurité gèlent l'activité des forums intellectuels, culturels et politiques. Les militants pour les droits de l'homme sont emprisonnés. Bachar collabore néanmoins avec la CIA par rapport à Al-Qaïda.
2002 Le président compose avec les administrateurs du Parti Baas mis en place par son père. Il parvient à en écarter les trois quart. Il libéralise le secteur bancaire, tout en conservant le principe d'un socialisme d'État. Il s'inspire du modèle chinois. Les réformes économiques passent avant les réformes politiques.
Douze banques privées sont créées. La plupart contrôlées par la haute bourgeoisie sunnite. Conséquence, le boom immobilier explose. La corruption bien que condamnée, devient endémique.
2003 La vieille garde craint l’algérisation du pays. Assad met fin au mouvement libéral. Il arrête des dizaines d'intellectuels qui avaient signé une déclaration avec les Frères musulmans.
Avec Jacques Chirac, il s'oppose à l'invasion de l'Irak par l'armée américaine. Les djihadistes se rendant défendre l’Irak passent par la Syrie. Les États-Unis rétorquent par des sanctions économiques.
2004 À l'initiative de la France et des États-Unis, par 9 voix sur 15 dont 6 abstentions, une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, demande à la Syrie le retrait de son armée du Liban.
2005 Bachar retire ses troupes du Liban. Il demande la reprise des négociations de paix pour la restitution du Golan par Israël. Washington et Tel-Aviv lui reprochent alors son soutien au Hezbollah et au Hamas. Bachar est accusé faussement de l’assassinat de l'ancien premier ministre libanais, Rafiq Hariri.
2007 Bachar obtient 97% des votes lors d'un référendum!
2008 Bachar el-Assad participe au sommet de Paris pour le projet Sarkozy sur l’institution d’une Union Méditerranéenne. Il est invité au défilé militaire du 14 juillet. Sa présence à la tribune officielle provoque une controverse.
2011 Un tribunal spécial de l’ONU accuse le Hezbollah de l’assassinat de Rafiq Hariri, preuves à l’appui. Dans la foulée du printemps arabe, les protestations atteignent la Syrie. La répression sanglante des manifestations pacifiques enclenchera la guerre civile. Le système baasiste fait face à sa plus grande remise en question.
Suite : Prochain article...
-
Syrie : La période Hafez el-Assad, 1970-2000
- Par rousseau-philippe
- Le 02/05/2016
- Dans Syrie
1970 Le ministre de la Défense Hafez el-Assad, Alaouite (branche du chiisme) et baasiste, prend le pouvoir après un coup d’état de son cru et devient l’Homme fort du pays, jusqu'à sa mort en l’an 2000. Il s’agit du père de Bachar el-Assad.
Confirmé dans ses fonctions par cinq référendums, les nationalistes, les ruraux, les Chrétiens, les Druzes et les Alaouites soutiennent Hafez el-Assad. Il place des membres de la minorité alaouite à de nombreux postes clés de l'état. En augmentant le nombre de fonctionnaires, il crée une classe moyenne qui lui reste fidèle.
Son régime structuré autour du parti unique Baas confère une stabilité au pays, marqué jusque-là par des coups d'état et la précarité. Il met en place un culte de sa personnalité, le décrivant comme un dirigeant juste, sage et puissant, à la manière soviétique.
L’essentiel de sa puissance vient de l’armée et de son appareil de répression. Il accroît son contrôle sur chaque secteur de la société à travers un vaste appareil de renseignements. Le régime interdit toute opposition et réprime avec violence toute contestation.
1973 La Guerre du Kippour : Après une avancée sur le plateau du Golan (territoire syrien occupé par Israël depuis la guerre des Six Jours en 1967), l'armée syrienne recule devant la contre-attaque israélienne. Toutefois, la frontière revient au tracé de 1967, grâce à la négociation d’Henry Kissinger. Match nul.
La volonté de reconquérir l’intégralité du plateau du Golan devient un axe central de sa politique extérieure. Il soutient le Hezbollah au Liban et le Hamas de la Bande de Gaza. Hafez refuse de reconnaître l'existence d'Israël, qu’il qualifie probablement à juste titre, d'entité sioniste. Ça plaît sans contredit aux Arabes.
1975 La guerre civile libanaise, oppose sur fond de conflit israélo-arabe, les Chrétiens maronites aux Musulmans progressistes, accompagnés des Palestiniens. Le tout se termine en défaveur des Chrétiens. Imaginez, le pouvoir présidentiel était réservé seulement aux Chrétiens depuis 1943. Le président syrien installe ses troupes au pays du Cèdre, avant-poste de sa lutte contre Israël, en favorisant le Hezbollah. C’est la mainmise syrienne sur le Liban, qui durera jusqu'à la révolution du Cèdre en 2005. C'est une réussite.
1976 à 1982 L’insurrection islamique : Il écrase militairement l'insurrection des Islamistes sunnites et des Frères musulmans. La révolte prend fin avec le massacre de Hama, perpétré par l'armée syrienne, environ 40.000 morts.
L’insurrection islamique était menée contre le Parti Baas, son surnom : « La longue campagne de terreur ». Les Islamistes attaquent les civils et les militaires : Les attentats contre les membres du parti Baas et leurs familles demeureront solidement ancrés dans la mémoire collective. Les Frères liquident 300 membres du parti Baas à Hama, la veille du bombardement de la ville par l'artillerie syrienne. Nous assistons à une autre réussite.
1979 La Syrie est le troisième pays au monde après l'Union soviétique et le Pakistan à reconnaître officiellement le gouvernement d’Iran, après l'éviction du Shah, réussite.
1982 Des accords sur le pétrole, le commerce et les questions militaires sont signés avec l’Iran. L'alliance est de nature défensive. Elle vise à neutraliser les capacités irakiennes et israéliennes et prévient l'empiétement américain au Moyen-Orient. C’est une réussite totale.
1990 Après avoir supprimé toute opposition, al-Assad père relâche certains prisonniers politiques. Réussite. Avec la chute de l'URSS, l'équilibre des forces se transforme en faveur de Washington et de Tel-Aviv. Pressé par les Américains, il négocie avec Israël sans qu’il y ait de résultat. Il ne cède rien, autre réussite.
1994 Son fils aîné Bassel, qui devait lui succéder, meurt dans un accident d’auto. Il se tourne donc vers son fils cadet, Bachar, pour sa succession.
2000 Hafez el-Assad meurt d’un infarctus du myocarde à l’âge de 69 ans. Il a réussi presque tout ce qu’il a entrepris. Redoutable diplomate, sous sa direction, la Syrie est devenue un acteur incontournable au Moyen-Orient. Son alliance avec l'Iran a changé la donne. Après le roi Hassan II du Maroc, il est le chef d’état arabe qui restera le plus longtemps au pouvoir.
Avec Gorbatchev
Avec Arafat
Avec Sadate
-
La Syrie de 1946 à 1970
- Par rousseau-philippe
- Le 01/05/2016
- Dans Syrie
1943 Semi-indépendance : Kouatli, candidat du Bloc National, parti politique dominant du nationalisme syrien devient président par élection. Il signe un traité avec l’empire français dans le seul but que les soldats français quittent enfin le pays.
1946 Toutes les troupes étrangères sont parties. L’indépendance est déclarée.
1948 Kouatli est réélu. Les Britanniques quittent la Palestine. Israël est fondé. Première guerre israélo-arabe : L’Égypte, la Syrie et l’Irak envoient des troupes pour aider les Palestiniens.
1949 Suite à la victoire israélienne, qui a secoué la confiance des Syriens en la démocratie, Kouatli est renversé par un coup d’état mené par le colonel Husni al-Zaim. Celui-ci dirigeait l'armée syrienne lors de la guerre israélo-arabe. Ce coup d'état est le premier que connaissent la Syrie et le monde arabe. Il semble que Zaïm a empêché ainsi une enquête sur un détournement de fonds dans l'armée. Il aurait reçu une aide de l'ambassade américaine. Ce coup met fin au système parlementaire syrien. Dans la même année, s’en suit deux autres coups d’état. En décembre, Adib Chichakli arrive au pouvoir.
1952 Le gouvernement américain propose 400 millions de dollars pour intégrer à la Syrie, 500.000 réfugiés Palestiniens. Or le nouveau parti Baas (opposition) considère que les Palestiniens ont le droit de retourner en Palestine. Devant l’agitation, Chichakli refuse l'accord avec les Américains.
1954 Renversement du président Chichakli. Les civils reprennent le pouvoir. Il règne cependant une grande instabilité politique.
1958 L'Égypte et la Syrie s’unissent, créant la République arabe unie, ce qui entraîne l’interdiction des partis politiques syriens.
1961 Le général Haydar al-Kouzbari fait un coup d’État. L’union avec l’Égypte cesse. La Syrie rétablit la République Arabe Syrienne. S’en suit une grande instabilité politique, avec divers coups ou tentatives de coup d’État.
1963 Un coup d’État du parti Baas installe au pouvoir Amin al-Hafez, un socialiste. Un projet d’union avec l’Égypte est abandonné, suite à un désaccord sérieux entre les trois partis politiques du pays.
1966 Salah Jedid, renverse al-Hafez. Le nouveau gouvernement a une politique régionaliste et non plus panarabe. La guerre des Six Jours contre les Israéliens est perdue par les Égyptiens et les Syriens. Ce qui affaiblit le gouvernement de Salah Jedid.
1970 Suite à l'impasse, due à l'implication de l'armée syrienne en faveur des Palestiniens contre l'armée jordanienne (Septembre noir). Le ministre de la Défense Hafez el-Assad procède à un coup d’État et devient ainsi le nouveau premier ministre et sans contre-dit, le nouvel homme fort de la Syrie et ce jusqu'à sa mort. Il s’agit du père de Bachar al-Assad. Assad veut dire en Arabe : le lion. La famille Assad prend le pouvoir et ne semble pas vouloir le laisser, même aujourd'hui.
La suite : L'article suivant...
-
Le mandat français en Syrie, 1920 à 1946
- Par rousseau-philippe
- Le 30/04/2016
- Dans Syrie
Syrie 1920 - 1946
1920 La Société des Nations (ancêtre de l’ONU), confie la Syrie sous mandat français. L’armée française entre à Damas. Le roi Fayçal s’exile, d'abord en Palestine puis en Italie.
L’empire français et l’empire britannique se séparent les territoires de l’empire ottoman au Moyen-Orient. Cela met fin à la Grande Syrie, (Bilad al-Cham), qui comprenait la Syrie actuelle, le Liban, la Jordanie, la Palestine (bande de Gaza et Israël) et une partie de la Turquie et de l’Irak. La taille de la Syrie passe de 300.000 km2 à 185.000 km2.
La France crée l'État du Grand Liban, appuyé par les Chrétiens maronites. À partir de ce jour, le Liban séparé de la Syrie, suivra sa propre destinée. Les Syriens le vivent comme un échec. Un territoire autonome alaouite, un État de Djézireh Kurde sont créés sous une direction française. En plus, Paris divise le territoire syrien actuel en deux états, celui de Damas et celui d'Alep (Diviser pour régner).
1922 Les états de Damas, d'Alep et de Lattaquié (alaouite) sont réunis en une Fédération syrienne. L'État du Djebel druze est institué.
1923 L'État du sandjak d'Alexandrette peuplé de Turcs est créé.
1925 L'armée française subit ses premières défaites lors d’une insurrection menée par le Sultan el-Atrach.
1927 Fin de l’insurrection, 10.000 Syriens et 2.500 Français ont péris.
1928 Suite à l’insurection, des élections sont annoncées. L'assemblée passe ainsi démocratiquement sous contrôle des nationalistes qui proclament de facto une république englobant tous les territoires de la Grande Syrie. Le commissaire français dissout alors l'assemblée et promulgue de nouvelles élections. L'autorité réelle de ce nouveau gouvernement ne dépasse pas les villes de Damas, Homs, Hama et Alep. Les autres régions sont toutes dominées par les nationalistes. Les mosquées appellent à la révolte.
1932 Le Royaume d'Irak devient indépendant, même si les Britanniques y conservent des bases militaires. Le roi Fayçal prend le trône.
1939 Pour s'assurer de la neutralité de la Turquie lors du deuxième conflit mondial, la France lui cède le Sandjak d'Alexandrette peuplé de Turcs.
1940 Avec l’appui des Britanniques, les Syriens réclament le départ des Français.
1941 Les Britanniques et les Français libres entrent en Syrie et au Liban. Après de violents combats, concluent un armistice avec les troupes françaises de Vichy. Le Liban et la Syrie passent sous contrôle des Forces françaises libres (De Gaule).
1943 Semi-indépendance : Kouatli, candidat du Bloc National, parti politique dominant du nationalisme syrien devient président par élection. Il signe un traité avec l’empire français dans le seul but que les soldats français quittent enfin le pays.
1944 La France reconnaît officiellement la souveraineté de la Syrie et du Liban. En fait, c'est une semi-indépendance.
1945 Après dix jours de manifestations énormes, les Français bombardent Damas, 400 morts, des centaines de blessés. La ville est détruite. Le Royaume-Uni intervient pour faire cesser les affrontements entre Français et Syriens. En juillet, une armée officielle syrienne voit le jour.
1946 Le dernier soldat français quitte le pays. C’est l’indépendance de la Syrie actuelle.
Grande Syrie avant 1920 Syrie : 1946
-
Le tout début de la Syrie moderne : 1916 à 1920
- Par rousseau-philippe
- Le 29/04/2016
- Dans Syrie
La Grande Syrie
1516 La Syrie tombe sous la domination turque (empire ottoman) et le restera pendant quatre cents ans. La Syrie de 1516 incluait la Syrie actuelle, le Liban, Israël, la Cisjordanie, la Bande de Gaza, la Jordanie et certaines parties de l'Irak et de la Turquie.
1916 Profitant de la première guerre mondiale, le Chérif Hussein (gardien des lieux saints) se proclame roi des Arabes et se révolte contre l'empire ottoman (les Turcs), pour obtenir l'indépendance. L'empire britannique l’appuie militairement (un million d’hommes). Le fameux T.E. Lawrence, dit Lawrence d'Arabie, s'implique dans le conflit armé.
T. E. Lawrence
1918 Les troupes anglaises et celles de Fayçal (fils d’Hussein) entrent à Damas. C’est la reddition de l'empire ottoman. Le gouvernement militaire arabe proclame son allégeance à Hussein, roi de tous les Arabes. En novembre, Lawrence propose la création de trois royaumes arabes, la Syrie serait attribuée à Fayçal.
1919 Les promesses faites aux Arabes se heurtent aux intérêts de l'empire français et de l'empire britannique. Fayçal domine la Syrie intérieure, tandis que l'empire britannique s’impose en Palestine. L'empire français débarque à Beyrouth et occupe les côtes syriennes. À Damas, Fayçal associe son gouvernement aux nationalistes influencés par les idées européennes, voulant un état multiconfessionnel, démocratique et indépendant. La très grande majorité de la population l’appuie.
Devant la guerre d'indépendance d’Irlande et la révolte des Indes, l'empire britannique cède la région à l'empire français. Les troupes françaises prennent la relève et s’enlignent sur le contrôle totale de la Syrie. Dalleurs, Paris dissout le gouvernement arabe.
Même si une commission d'enquête américaine confirme l’opposition des Syriens à un mandat français, et confirme également leur volonté d’établir la Grande Syrie (Syrie, Liban, Israël, Jordanie, Palestine). Les Européens l’ignorent. À partir de cette date, la situation se dégrade et les nationalistes décrètent la mobilisation générale.
Fayçal qui a accepté d'importants compromis face à Clémenceau (président de la France), et au chef sioniste Weizmann sur l'immigration juive en Palestine se voit contesté. Des émeutes éclatent.
Le roi Fayçal Ier
1920 De sorte qu’en mars, le Congrès syrien rejette les accords Fayçal-Clémenceau et proclame unilatéralement l'indépendance de la Syrie dans ses frontières naturelles (Palestine incluse). Fayçal se fait couronner roi de la Grande Syrie. Il prévoit une union avec l'Irak, pour lequel il demande l'indépendance. Les Palestiniens le soutiennent, craignant l'installation d'un foyer national juif en Palestine.
En avril, la Société des Nations (ancêtre de l'ONU) donne à l'empire français un mandat sur le Liban et la Syrie, à l'empire britannique un mandat sur la Palestine, la Syrie du sud (Cisjordanie) et l’Irak. La tension est à son comble. Les violences se multiplient. L’armée française en sort victorieuse, suite à un combat décisif à Khan Meiseloun.
En juillet, l'émir Fayçal est démis de ses fonctions. Le Général français Goybet serait même allé se recueillir sur la tombe de Saladin, où il aurait prononcé cette phrase fatidique : « Saladin, nous voilà de retour ! ».
Pendant ce temps, Fayçal 1er affirmait: « Le but des mouvements nationalistes arabes (…) est d’unir finalement les Arabes en une seule nation (…). Nous croyons que notre idéal d’unité arabe en Asie est justifié, sans avoir besoin d’argument. »
La suite dans le prochain article…
-
Air France et le port du voile : Entente avec ses syndicats
- Par rousseau-philippe
- Le 22/04/2016
- Dans Iran
Air France : Paris-Téhéran
Le 17 avril dernier, pour la première fois depuis 2008, un avion d'Air France a opéré la liaison Paris-Téhéran. Le lien s'effectuera trois fois par semaine. En 1979, c'est dans un avion de la même compagnie que l'iman Khomeini est revenu dans son pays déclencher la révolution islamique.
Un vol presque comme les autres
Un groupe de journalistes est du voyage pour immortaliser l'événement. À Paris, dans le couloir qui mène à l'appareil (A-330 d'Airbus), des hôtesses (sans foulard sur la tête) et stewards font une haie d'honneur et souhaitent bon voyage aux passagers de marque et à tous les autres, familles, touristes et hommes d'affaires.
À l'atterrissage à Téhéran, pas d'applaudissement, pas de message du commandant de bord. Comme il est de coutume lors des vols inauguraux, l'avion est arrosé par les lances à incendie des camions de pompier. Quelques voyageurs applaudissent.
Quelques semaines auparavant, un mémo envoyé par la direction d’Air France avait mis en colère les syndicats. Il demandait aux hôtesses de l’air de porter le pantalon pendant le vol, puis veste ample et foulard sur les cheveux dès la sortie de l’avion à Téhéran.
Plusieurs hôtesses d'Air France refusèrent. Le syndicat SNPNC relata que "tous les jours, nous avons des appels d'hôtesses de l'air inquiètes, qui nous disent qu'elles ne veulent pas porter le foulard".
L'obligation de porter un signe ostentatoire religieux
« Là, on nous oblige à porter un signe ostentatoire religieux », remarque Françoise Redolfi de l’UNSA PNC, l'un des principaux syndicats de l’aviation. Selon elle, « il faut laisser le choix aux filles de le porter ou pas. Celles qui ne le souhaitent pas, il faut qu'elles puissent dire : " Moi, je ne suis pas volontaire sur ces vols, je ne veux pas faire ces vols. " »
L'UNSA et le SNPNC ont donc demandé la mise en place d'un « volontariat », afin de ne « pas porter atteinte à la liberté de conscience » de certaines hôtesses.
Entente
Vu qu'une partie du personnel navigant (y compris certaines pilotes) refusait de porter le voile, un accord a été trouvé. A la demande des syndicats, la compagnie aérienne a accepté de mettre en place un système de volontariat sur la ligne Paris-Téhéran.
"Quand une hôtesse ou une pilote sera affectée sur un vol à destination de Téhéran, Air France leur donnera la possibilité de se désister et d'être affectées sur un autre vol", a précisé le porte-parole d'Air France. La ministre française des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a salué la décision.
Les syndicats y voie "une victoire syndicale pour la défense des salariés et des droits individuels".
Cette règle n'est pas nouvelle
En fait, avant la fermeture de la ligne Paris-Téhéran en 2008, Air France demandait déjà la même chose à ses hôtesses de l'air opérant sur cette liaison. L’affaire avait même été débattue au Sénat, mais les syndicats n’avaient pas obtenu satisfaction. Ils dénonçaient une atteinte aux libertés individuelles.
La direction d’Air France affirme devoir respecter les lois des pays dans lesquels se rend la compagnie, pointant que la même règle s'est déjà appliquée, notamment pour les escales en Arabie saoudite.
« La loi iranienne impose le port d'un voile couvrant les cheveux, dans les lieux publics, à toutes les femmes présentes sur son territoire. Cette obligation, qui ne s'applique donc pas durant le vol, est respectée par toutes les compagnies aériennes internationales desservant la République d'Iran », souligne la compagnie.
Les autres compagnies
British Airways retournera à Téhéran en juillet prochain (6 jours par semaine). Alitalia assure un vol quotidien. Lufthansa ouvre une deuxième ligne, Téhéran-Munich en plus de Francfort. Austrian Airlines lance une seconde route entre Vienne et Isfahan en plus de Téhéran.
Lufthansa, qui a poursuivi ses vols vers Téhéran pendant les sanctions, a fait savoir que ses navigantes respectent la loi iranienne de même qu'Austrian Airlines (filiale de Lufthansa) et Alitalia. British Airways précise qu'elle n'avait pas encore communiqué ses recommandations à ses équipages.
La polémique a eu peu d’écho en Iran.
La France a vu ses échanges commerciaux avec l'Iran s'effondrer sous l'embargo. En 2014, ils ne représentaient plus que 500 millions d’euros, contre 4 milliards en 2004.
Iranian Airlines
Sources :
Air Info, l'actualité de l'aviation civile : Air France inaugure Téhéran, Jérôme RENAUD, 18/04/16
Le Figaro : «J'étais sur le vol inaugural Paris-Téhéran», Valérie Collet, 18/04/16
RFI, Radio Française Internationale, : Air France a rouvert sa liaison avec Téhéran, suspendue depuis 2008, 18/04/16
Reuthers France : LEAD 1-Accord à Air France sur le port du voile par les hôtesses en Iran, 04/04/16
RFI : Air France demande à son personnel navigant féminin de porter le foulard en Iran, 03/04/16
-
Syrie : Qui est la dite opposition modérée ?
- Par rousseau-philippe
- Le 20/04/2016
- Dans Syrie
À Alep, dix groupes de l'Opposition modérée rompent le " cessez-le-feu " et contre-attaquent l'armée syrienne. Le communiqué est diffusé par l'organisation rebelle Djaïch al Nasr.
Qui sont ces groupes ?
Djaïch al Nasr : coalition de groupes rebelles de l'Armée syrienne libre.
Ahrar al Cham groupe rebelle salafiste, ce groupe intègre le a coalition Fatah Halab.
Fatah Halab : Groupe islamiste dit modéré, apparenté aux Frères musulmans, son objectif serait d'appliquer la " chariah ", après la prise de la ville d'Alep.
Jaich al-Islam
image: Le Monde
Le , Jaysh al-Islam, entraîné par des instructeurs pakistanais, forme avec 13 autres groupes djihadistes — dont le Front al-Nosra et le Front Ansar Dine et Ahrar al-Sham — une nouvelle coalition baptisée Ansar al-Charia (partisans de la Charia), active dans la province Alep. Ceux-ci ont conclu une alliance tactique avec l'Armée syrienne libre.
Front al-Nosra, organisation terroriste islamiste d'idéologie salafiste affiliée à Al-Qaïda.
Front Ansar Dine « Le Front des partisans de la religion » est une alliance de groupes rebelles salafistes djihadistes formée le .
Dans la province d'Alep, ces groupes, réunissent des factions combattantes sous la bannière de l'Armée syrienne libre (ASL) et de la puissante coalition islamiste Ahrar al Cham.
Ceci est une ébauche. Comme vous le voyez la situation est très complexe.Sources :
Libération :Les rebelles lancent une nouvelle "bataille" contre l'armée syrienne, 19/04/16
Le Monde : Mohamed Allouche, négociateur de l’opposition syrienne : « C’est Bachar Al-Assad qui fera dérailler le processus de paix », 05/02/16
I Télé : Syrie : des groupes rebelles se coordonnent pour riposter aux "violations" de la trêve, 18/04/16
-
Syrie : Négociation de Genève rompue
- Par rousseau-philippe
- Le 19/04/2016
- Dans Syrie
L'opposition modérée suspend sa participation "formelle" aux négociations de Genève pour protester contre la détérioration de la guerre en Syrie.
Cependant, elle continue les discussions techniques. En effet, elle semble divisée entre ceux qui veulent quitter Genève, principalement les groupes armés et ceux qui ne veulent pas rompre le processus de paix, d'où la décision de continuer seulement les discussions techniques.
Le coordonnateur de l'opposition, juge inacceptable de poursuivre les négociations, alors que selon lui, le régime continue de bombarder et d'affamer les civils en menant une offensive militaire contre la région d'Alep, en dépit de la trêve.
Le régime syrien a quand à lui accusé l'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar, parrains de l'opposition, de vouloir faire échouer les pourparlers de paix. L'armée syrienne considère qu'elle se bat contre des terroristes et non pas contre les signataires du cessez-le-feu.
Le médiateur de l'ONU Staffan de Mistura le 18 avril 2016 à Genève
Sur le terrain, les affrontements continuent sur plusieurs fronts dans la province d'Alep, morcelée entre armée, djihadistes et Kurdes. La contre-offensive de la rébellion a effectivement commencé.
Dix groupes armés principalement islamistes, dont les influents groupes salafistes Ahrar al-Cham et Jaich al-Islam coordonnent leurs ripostes contre l'armée syrienne. Les combats se concentreraient surtout autour du village de Kinsabba, le dernier fief djihadiste de Lattaquié repris par le régime.
L'armée syrienne a annulé son offensive sur la route Palmyre Deir Ez-Zor, pour renforcer ses troupes dans la province d'Alep.
Médecins sans Frontières estime à 100.000, le nombre de civils menacés par les combats.
Sources :
Sénégal : Sen360 : Syrie: l'opposition suspend sa participation "formelle" aux négociations de Genève, 19/04/16
TV5 Monde : L'opposition syrienne suspend sa participation aux négociations : la trêve menacée, 19/04/16
-
Syrie : Résultat de l'élection législative
- Par rousseau-philippe
- Le 18/04/2016
- Dans Syrie
Élections en Syrie : le peuple a décidé...Hum...
Selon la commission électorale, la grande majorité des 250 sièges du Parlement a été remportée par le parti Baas. Les 200 candidats de la liste "Union Nationale" à laquelle appartient le parti, l'ont tous emporté rapporte le quotidien syrien Al-Watan.
La Syrie comptait 23 millions d’habitants avant la guerre. Selon l’ONU, 13 millions de personnes sont affectées ou déplacées par le conflit armé. 5 millions d'électeurs sur 8 se sont déplacés, pour choisir parmi les 3.500 candidats. Le taux de participation a donc été de 57%, parmi les électeurs en capacité de voter.
Ces élections ont été jugées illégitimes tout autant par les opposants de l'intérieur que de l'extérieur, de même que par les pays occidentaux, mais pas par la Russie.
Je n'ai pas trouvé de renseignements plus précis. Si on dit que les 200 candidats de la liste "Union Nationale" ont été élus. On peut facilement supposer que les pro-Assad contrôlent les deux tiers des sièges mais qui sont les 50 autres, je ne le sais pas.
Sources:
www.radioalgerie.dz : Législatives en Syrie : le parti Baas remporte la majorité des sièges (officiel), 18/04/16
France Info : Législatives en Syrie : le parti d'Assad vainqueur sans surprise, 17/04/16
Le Monde : Syrie : le parti d’Assad remporte sans surprise « ses » élections législatives, 17/04/16
-
Alep, la guerre s'y joue
- Par rousseau-philippe
- Le 17/04/2016
- Dans Syrie
Dans le Nord de la province d'Alep, près de la localité de Khanasser, l'État islamique prend le contrôle de la majorité des 18 villages, où ont lieu des combats avec l'armée syrienne. Vu sa situation stratégique près de l’autoroute qui relie la partie de la province contrôlée par le gouvernement au reste du pays, Khanasser a changé de mains plusieurs fois lors des derniers mois.
Dans la banlieue d’Alep (deuxième ville du pays), les forces gouvernementales frappent les groupes armés affiliés au Front al Nosra. Damas cherche à reprendre le contrôle de Tell Al-Eis. Les insurgés ripostent à coup de roquettes contre les quartiers sous contrôle du régime dans l'Ouest de la ville. al Nosra envisage même de lancer une offensive d'envergure afin de couper la route de ravitaillement du régime reliant Alep à Damas. Ahrar ash-Sham (groupe salafiste financé par l'Arabie saoudite) continue ses bombardements par mortiers contre les quartiers et positions de l'armée.
Alors qu’à Genève, l’émissaire de l’ONU tente d’établir un dialogue entre le régime et l'opposition modérée, à Alep se passent les épisodes les plus violents, depuis l'accord de cessez-le-feu.
Jabhat al-Nusra continue de bombarder les cités et positions des troupes gouvernementales dans les provinces d’Alep, Homs et Lattaquié, faisant craindre que la trêve ne vole en éclats. Armée syrienne et rebelles se prépareraient à une grande bataille pour le contrôle de toute la province d'Alep.
D'importants mouvements de troupes ont été rapportés dans la région, dont l’arrivée massive de combattants du Front al-Nosra. Le régime syrien qui lui aussi dépêche des renforts, ne fait pas de secret pour personne : " Nous préparons une opération pour la libération d’Alep ", déclare le Premier ministre syrien. Même des troupes régulières iraniennes ont été envoyées récemment en Syrie en prévision de cette offensive.
"La bataille d'Alep a commencé il y a deux ans et demi"
Ce n’est pas la première fois que le régime tente de reprendre la ville et la province. C’est une bataille qui a commencé il y a deux ans et demi. Même si le régime qualifie cet assaut de décisif, il n’est pas dit qu’il soit le dernier. Reprendre Alep se fait de façon graduelle. Il y a un an et plus, le régime a repris la banlieue éloignée. Juste avant l'accord de cessez-le-feu, Assad a repris la banlieue immédiate. Présentement, il s’agit d’une bataille de voie d’accès à la ville. La prise elle-même se fera ultérieurement.
Cette bataille s’avère difficile à remporter et pour le régime et pour les rebelles, en raison de sa proximité avec la frontière turque, par où transite armes et hommes pour la rébellion. Le régime ne semble toutefois pas enclin à abandonner la partie malgré les échecs précédents. Pour Bachar al-Assad, il est très important de reprendre cette ville. Les quartiers Ouest sont toujours restés sous son contrôle. Il ne peut les abandonner. La reprise d’Alep est d’autant plus importante qu’il espère de là, avancer vers Raqqa, fief de l’EI en Syrie. De Palmyre aussi, il avancera vers Raqqa.
Washington demande à Moscou d’intercéder en faveur de l'arrêt de l'offensive. Le Wall Street Journal annonce la décision de réarmer l’opposition. Des chefs des groupes d'opposition affirment que l'armée syrienne mène des opérations militaires contre eux. La partie russe fait quand même remarquer que les actions militaires en question sont une réponse aux attaques de groupes terroristes.
Daech a quand même perdu le contrôle de près de 22% de ses territoires en Syrie et en Irak au cours des 14 derniers mois.
Sources:
7 sur 7 : "Alep est la clé de la guerre et de la paix en Syrie", 17/04/16
Vigile.Québec : Syrie : Vers une victoire politique et militaire du gouvernement Assad ?, 17/04/16
L'Orient le Jour : Syrie: 11 civils tués à Alep, la trêve de plus en plus fragile, 17/04/16
SANA, Agence Arabe Syrienne d'Information : L’armée détruit des repaires des terroristes du ”Front Nosra” et ”Daech” dans les deux banlieues d’Alep et de Damas, 17/04/16
Web Radio Soutien : Dans le nord de la Syrie, la bataille d’Alep se prépare, 16/04/16
Métro : Syrie: le groupe ÉI s'étend dans la province d'Alep, 16/04/16
Sputnik : Les USA souhaitent que Moscou fasse cesser l'offensive syrienne sur Alep, 16/04/16
Web Radio Soutien : Dans le nord de la Syrie, la bataille d’Alep se prépare, 16/04/16
Russie Politics : Syrie: vers une victoire politique et militaire de Bachar el-Assad?, 14/04/16
-
La bataille d'Alep est lancée
- Par rousseau-philippe
- Le 15/04/2016
- Dans Syrie
L'armée syrienne et ses alliés lancent une offensive d'envergure dans la province d'Alep, à l'Est et au Sud de la ville contre l'EI, au Nord contre le Front al-Nosra branche syrienne d'al-Qaïda, essayant pour la Nème fois de couper la route d'approvisionnement des djihadistes.
Ce qui crée de vives inquiétudes de la part de Washington. En effet, le régime, l'EI, le Front al-Nosra et autres, s'attaquent et se contre-attaquent mutuellement dans cette région. La ville d'Alep représente pour eux, une des clés majeures dans cette guerre qui n'en finit plus.
La bande frontalière au nord de la province est aussi un lieu d’affrontements violents. Cette fois-ci entre rebelles pro-occidentaux et l'EI. 30.000 personnes fuient les combats. Human Rights Watch accuse même les gardes-frontières turcs de tirer à balles réelles sur les réfugiés s’approchant d'eux.
Dans cette tourmente, l’EI vient de s’emparer de six villages près de la frontière. Des raids aériens vraisemblablement américains visent les positions. Les Kurdes sont stoppés à Manbij où domine l’EI. Les Américains y enverront 200 hommes des forces spéciales pour les aider.
La province est le théâtre de combats de plus en plus violents entre la pluralité d’acteurs disséminés sur ce territoire frontalier à la Turquie. Ce bout de pays est stratégique pour tous les belligérants. Les groupes rebelles et djihadistes se ravitaillent en Turquie et Assad fait tout ce qu'il peut pour en leur couper la route.
Un responsable onusien se dit extrêmement inquiet par rapport à l'augmentation de la violence, car la situation humanitaire s'en trouve énormément aggravée. Les rebelles (dits modérés par l'Occident), menacent de rompre le cessez-le-feu signé avec le régime. Ils y pensent depuis plusieurs jours. Leur problème : ils sont moins puissants militairement que l'armée. Ils sont probablement également moins modérés que ce que pense l'Occident.
La province d'Alep est l'une des régions où al Nosra est le plus implantée dans le pays. C'est également un des deux endroits ou les rebelles modérés sont présents.
Cependant, la plus grande force militaire terrestre demeure sans aucun doute, l'armée du régime. Elle est la seule à se battre sur tous les fronts de l'ensemble du pays ou presque. Sa logistique est continuellement renouvelée par la "Syrian Express", nom donné à son ravitaillement en provenance de Russie. Aucune force du pays ne menace ce ravitaillement alors que celui des opposants est constamment sous pression de l'armée du régime et de ses alliés.
Depuis plusieurs semaines, d’importants mouvements de troupes sont rapportés dans la région. Comme l’arrivée massive de combattants du Front al-Nosra. "Il est clair que des choses se préparent", estime Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie et chercheur au Washington Institute.
Le régime syrien y a aussi dépêché énormément de renfort. Avec ses partenaires russes, il afirme préparer la libération d’Alep. Même des troupes iraniennes y ont été envoyées...
Sources :
L'Orient le Jour : Syrie : l'armée syrienne se bat sur deux fronts près d'Alep, 15/14/16
45e Nord.ca : Syrie: 30.000 personnes fuient les combats dans le nord du pays, 15/04/16
France 24 : Dans le nord de la Syrie, la bataille d’Alep se prépare, 15/04/16
-
Les forces en présence en Syrie
- Par rousseau-philippe
- Le 14/04/2016
- Dans Syrie
La Russie
De 2011 à 2016, le succès militaire et diplomatique russe s'est construit en une stratégie élaborée en plusieurs actes et mise en œuvre par le triumvirat Poutine, Lavrov, Choïgou. Ils connaissent les Syriens depuis le temps de l'URSS et même du temps des Tsars qui s'alliaient alors avec les Chrétiens orthodoxes de Syrie.
Pour la diplomatie russe, la révolte de 2011 est une insurrection islamiste et une affaire interne à la Syrie. Contrairement aux Occidentaux, les Russes perçoivent tout de suite que ce ne sont pas les manifestations pacifiques de Deraa qui vont mettre à genoux, le régime de Damas. La Russie n’a jamais sous-estimé la résilience du régime qui se transcrit dans l’asabiya (« esprit de solidarité »). Asabiya entre Alaouites, Chrétiens, Druzes, Chiites et bourgeoisie sunnite. Partant de ce constat, la Russie a soutenu avec l’Iran, son allié syrien. Un soutien sous-estimé par les Occidentaux.
Comment la Russie a sauvé le régime syrien ?
Dès 2012 le régime est sous embargo, il ne pouvait plus payer ses fonctionnaires, ses soldats, et ses armes. La Russie a donc fourni au régime du pétrole raffiné et du papier monnaie. Le gouvernement syrien finit par utiliser les armes chimiques, la Russie trouve l'idée d'éliminer celles-ci. Puis, voyant le régime sous forte pression à l’été 2015, elle décide d’intervenir militairement. En effet, si le régime s’est replié sur la « Syrie utile » et tente de la consolider grâce à l’aide du Hezbollah libanais, de troupes iraniennes et de milices chiites afghanes (Hazaras) et irakiennes, l’intervention russe va créer une rupture stratégique.
Le président Poutine surprend en annonçant le retrait d’une partie des troupes russes en mars 2016. La Russie ne s’est pas enlisée et l’intervention russe a permis au régime de consolider l’axe Damas-Homs-Hama (en attendant Alep). Si la reprise de Palmyre est symbolique, la ville servira de base arrière stratégique pour reconquérir Raqqa, capitale de l’État Islamique.
Si le régime syrien est en passe de pouvoir reprendre Alep, c’est grâce à l’aide du YPG kurde. De même, le bombardement massif de la Russie sur les opposants au régime ont affaibli leurs poids diplomatique et font du régime syrien un acteur incontournable pour trouver une issue.
Syrie, qui se bat contre qui ?
L’OPPOSITION AU RÉGIME AL-ASSAD :
L’État islamique
30.000 à 50.000 hommes, issus de la rébellion sunnite irakienne. Après la chute du régime sunnite de Saddam Hussein, dès 2004 se fédèrent à Al Qaida, d'anciens cadres du précèdent régime et certains sunnites exaspérés. Le groupe participe d’abord discrètement puis activement à la rébellion syrienne. « L’État islamique en Irak et au Levant» est proclamé en avril 2013. Il proclame un califat sur une partie de l’Irak et de la Syrie.
Le Front al Nosra
10.000 à 15.000 hommes affiliés à Al-Qaïda. Ce mouvement prône un djihâd global contre les régimes arabes et occidentaux, lutte en priorité contre le régime d'Assad, dans le but de le remplacer par un gouvernement sunnite. Comme pour l’État Islamique, le Front Al-Nosra dispose de nombreux financements Qataries et Saoudiens (principalement privé), la passivité turque est aussi un facteur d’aide important.
Jaïch al Islam
Formé en 2013 par plusieurs groupes hétéroclites : islamistes modérés, transfuges de l’armée syrienne libre et salafistes de tous ordres, 3.000 hommes,, le mouvement veut obtenir une certaine respectabilité auprès des gouvernements occidentaux. Pour cela le groupe a cherché à collaborer avec les services occidentaux. Cependant, leur proximité avec le front Al-Nostra et la porosité de leur organisation laissent septiques les observateurs.
L'Armée Syrienne Libre
Évoquée souvent par les médias occidentaux, l’ASL, entre 4.000 et 6.000 hommes n’est en rien une force militaire organisée. Elle regroupe une myriade de groupes armés, composés de volontaires ou d’ex soldats du régime. La théorie veut que les groupes membres de l’ASL soient liés au Conseil Militaire suprême de l’opposition Syrienne, mais sur le terrain, les alliances avec le front Al-Nostra ou le Front Islamique sont courantes. L’ASL a bénéficié de formations et d’équipements de la part des États-Unis dès 2012. Cette aide n’a pas permis au groupe de prendre un avantage sur le terrain. De nombreux équipements ont été perdus au profit de groupes islamistes.
L’Armée de la libération
Coalition entre des factions de l’Armée syrienne libre, des éléments du Front islamique et du front Al-Nostra ainsi que des groupes islamiques divers comme Jaïch al Islam. Elle se bat à la fois contre le régime et Daech. Elle est considérée par plusieurs organisations internationales et la Russie, comme un groupe terroriste. Cette coalition montre parfaitement la porosité entre les différents groupes islamistes radicaux et l’opposition dite modérée.
Ahrar el Cham
« Les hommes libres du pays de Damas », regroupe une multitude de groupes salafistes proches des Frères musulmans, 15.000 hommes. Son combat se limite au territoire syrien, avec pour objectif d’établir un État sunnite islamique. Créé en 2011, il est principalement présent dans la région de Damas. Ce groupe est soutenu par l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie.
LES SOUTIENS DU RÉGIME AL-ASSAD :
L'armée Arabe Syrienne
Plus de 100.000 hommes, aidée par plusieurs centaines de conseillers militaires Russes et Iraniens. Avec une aviation et une artillerie en état de combattre. La Russie et l’Iran soutiennent l’effort de guerre en fournissant gracieusement ou à crédit armes et munitions.
La force Al-Qods
Environ 5.000 hommes, gardiens de la révolution iranienne, mène des opérations militaires principalement sous forme d’actions d’infiltration (forces spéciales) ou de protection de la frontière iranienne.
Le Hezbollah
Groupe militaire chiite libanais, largement entretenu par l’Iran. Il reconnait ouvertement combattre partout en Syrie aux côtés du régime. Leur nombre est estimé à 10.000.
L'armée russe
Elle assure un soutien en équipement, formation et organisation au régime. Elle assure des frappes aériennes contre l’État Islamique et l’Armée de la Libération. La Russie compte environs 1.800 hommes sur le territoire syrien et 5.000 hommes en appui.
Les forces indépendantes
Les Forces Kurdes
YPG (unités de protections du peuple) 20.000 hommes et femmes qui affrontent les groupes islamistes, principalement l'État islamique.
Les Forces Démocratiques Syriennes
40.000 hommes formées des forces kurdes (YPG) et une nouvelle coalition arabo-kurde, comprenant plusieurs milices et bénéficiant du soutien aérien de l’OTAN.
Sources :
Globale Diplomatie.com : Syrie : l’insolent succès russe, Romain Dewaele, 11/04/16
Globale Diplomatie.com : Syrie : Qui se bat contre qui? Romain Dewaele, 09/04/16
-
Un Sukhoï 24-M russe nargue un destroyer méricain
- Par rousseau-philippe
- Le 14/04/2016
- Dans Russie
Ajoutée le 13 avr. 2016
Aussitôt que le destroyer américain Donal Cook est sorti du port polonais de Gdynia dans la mer Baltique, un "Sukhoï Su-24M" de l'armée de l'air russe est passé près de lui. L'avion a fait environ 20 passes à une altitude d'environ 30 mètres frôlant la mer et le destroyer à chaque fois.
Le Donald Cook destroyer américain, est un petit bijou technologique doté de 4 puissants radars. Déjà en 2014, un "Su-24" doté d'un système électronique avait réussi à brouiller tous les radars du puissant système "Aegis" américain équipant le destroyer. Le "Su-24" alors en position de force avait simulé une attaque au missile.
Source :
You Tube : Armée de l'Est, 13/04/16