Syrie : Guerre en 2014
- Par rousseau-philippe
- Le 16/05/2016
- Dans Syrie
Janvier 2014 : Rouge : Assad; vert : Rebelles; gris : EIIL; jaune : Kurdes; bleu : Golan syrien occupé par Israël.
Le démantèlement de l'arsenal chimique du régime, a été encadré par l'Organisation pour l’interdiction des armes chimiques. Il aboutit à la destruction totale du stock.
Le mécontentement contre le régime est plus grand parmi les Sunnites conservateurs et dans les localités ayant un taux de pauvreté élevé, comme Deraa et Homs, ainsi que dans certaines zones rurales.
La diplomatie occidentale improvise, s'imaginant que les rebelles modérés "pro-démocratie" ont encore du poids. L'Armée Syrienne Libre pro-démocratique, soutenue par l'Occident, est affaiblie par des divisions internes et prise de vitesse par al Nosra (filiale d'al Qaïda), l'EI et Ahrar al-Sham. C'est maintenant une guerre entre un régime despotique et des djihadistes dont l'objectif est d'installer un "État islamique".
En effet, 146.000 morts plus tard, l'année 2014 s'annoncera comme étant la plus meurtrière. La principale force rebelle en termes d'effectif est le Front Islamique dont le but est d'instaurer un État islamique régi par la charia. Ahrar al-Sham se réclamant du salafisme et des Frères musulmans en fait parti.
L'EIIL est en guerre contre toutes les factions rebelles. Les frontières entre ces groupes est poreuse et de nombreux combattants changent d’allégeance. Dans l'Est, la première moitié de l’année est marquée au fer rouge par des combats acharnés entre Al Nosra, filiale d’Al Qaïda et l’EIIL. L’EIIL en sort victorieux. De son côté, le Front al-Nosra, chassé de l'Est par l'EIIL, monte en puissance dans le Nord-Ouest et le Sud. L’ASL qui y était prédominante y cède sa place. Les exactions des takfiris (coupage de tête et autres…) vont provoquer dans un second temps l'afflux de combattants étrangers pro-régime.
Mai : Le gouvernement a repris le contrôle de la ville de Homs. Il contrôle maintenant le centre du pays et 60% de la population. Des unités de l’ASL passent du côté de l’armée syrienne. Bachar al Assad a réussi à délégitimer la rébellion, en soulignant les ingérences étrangères dans le pays. L'opposition, qui s’en allait déloger le Lion, en est réduite à négocier des couloirs d'évacuation. En bombardant les quartiers rebelles, le régime fait fuir la population et obtient ainsi les coudés franches contre les rebelles qu’il encercle et affame jusqu’à ce que ceux-ci évacuent.
Début juin, le pays est sur les rotules, pourtant le régime Assad est toujours debout et nargue l’opposition par une élection présidentielle à travers laquelle, il ira chercher sa "légitimité", 88,7% des voix. Il n'y a plus de défections au sein du clan Assad. Ce clan est maintenant totalement uni.
Toujours en juin, l’État islamique en Irak et au Levant prend comme nom : "l’État islamique". Il réunit les territoires qu’il contrôle en Irak et en Syrie pour en faire un califat (un pays dont personne n'accepte le terme). L’avancée fulgurante de l'État islamique en Iraq et en Syrie, nous a tous surpris. Pourtant dès le début de son existence, ce mouvement affirmait vouloir unir les parties sunnites de l'Irak, de la Syrie, du Liban et de la Jordanie.
L'État Islamique posséderait entre 20.000 et 50.000 guerriers dont 12.000 étrangers. Il utilise d'excellentes stratégies de guerre. En août, la coalition anti-État-islamique commence ses bombardements, Américains en tête, sans l'approbation du régime.
YPG kurde. Septembre, l'EI attaque la ville de Kobané. Les Kurdes, avec l'aide de l'aviation militaire américaine, parviendront à reprendre la totalité de la ville en janvier 2015. L’EI coupe des têtes sur vidéo. C’est l’organisation qui depuis le début de son entrée dans le conflit, utilise le mieux les médias sociaux pour sa propagande et son recrutement.
La conférence de paix « Genève II » n'a abouti à rien, que dalle! M. Kerry affirme : "Assad ne fera pas parti d'un gouvernement de transition." Le premier ministre syrien n'a qu'à lui répondre : "Ce n'est pas un pays étranger qui décidera si Assad fera parti ou non d'un gouvernement de transition, mais c'est bel et bien le peuple syrien qui en décidera!" Et vlan! Dans les dents!
Pendant ce temps, c’est la guerre sans merci sur le terrain. Le "talking on the ground" est excessivement brutal. Les morts de part et d'autre s'accumulent à une vitesse phénoménale. 2014, ajoute 76,000 morts, l'année la plus meurtrière. On est rendu à 222.000 morts et ce n'est pas terminé.
Beaucoup de groupes à travers le monde font allégeance à l’État islamique.
Fin 2014 : Rose : Assad. Gris : État islamique. Vert : Al Nosra, Front islamique et ASL. Jaune : Kurdes. Blanc : Le Golan syrien occupé par Israël.
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