L’autonomie du Kurdistan irakien est reconnue par la constitution irakienne depuis 2005. Les Kurdes contrôlent leurs propres institutions. Ils émettent leurs propres visas et la présence de consulats étrangers à Erbil, la capitale, rend possible les relations diplomatiques directes avec différents pays. Le Kurdistan irakien contrôle ses frontières avec ses pays voisins (Turquie, Syrie, Iran) où se trouvent également des millions de Kurdes. Les jeunes générations n’ont connu qu’un système éducatif en langue kurde. L'autorité de Bagdad y est complètement absente.
Le pouvoir est exercée par deux factions politico-militaires : le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK). La capitale étant Erbil. Le Kurdistan irakien comprend trois provinces, celles de Dohouk, Erbil et Souleymanieh. Dans les faits, les zones d’influence de l’UPK et du PDK s’étendent au-delà, dans les territoires placés officiellement sous l’autorité de Bagdad, mais contrôlés en réalité par les Kurdes. Ces territoires comprennent la province du Sinjar, une partie de la plaine de Ninive, ainsi qu’une partie de la province de Kirkouk.
Dans la ville de Kirkouk, les factions kurdes contrôlent les forces de sécurité et la vie économique depuis 2003, soit depuis la chute de Saddam Hussein. L’exploitation des ressources en pétrole de Kirkouk est vitale pour la survie économique d’un Kurdistan indépendant. Les tensions montent entre les forces kurdes et les milices chiites, notamment dans les zones mixtes situées autour de la ville, où cohabitent une majorité kurde avec des minorités arabe et turkmène. C'est le premier endroit où les forces militaires irakiennes interviendraient pour défendre les minorités. En effet, le premier ministre irakien laisse planer la menace d’une intervention militaire.
Al-Koch aussi relève officiellement de l'autorité de Bagdad, mais est en fait tenue par le PDK. Les autorités kurdes entendent l’incorporer au Kurdistan indépendant. Ce que redoute la communauté chrétienne y vivant. Elle voudrait faire partie de l'état irakien.