Syrie : La période Hafez el-Assad, 1970-2000
- Par rousseau-philippe
- Le 02/05/2016
- Dans Syrie
1970 Le ministre de la Défense Hafez el-Assad, Alaouite (branche du chiisme) et baasiste, prend le pouvoir après un coup d’état de son cru et devient l’Homme fort du pays, jusqu'à sa mort en l’an 2000. Il s’agit du père de Bachar el-Assad.
Confirmé dans ses fonctions par cinq référendums, les nationalistes, les ruraux, les Chrétiens, les Druzes et les Alaouites soutiennent Hafez el-Assad. Il place des membres de la minorité alaouite à de nombreux postes clés de l'état. En augmentant le nombre de fonctionnaires, il crée une classe moyenne qui lui reste fidèle.
Son régime structuré autour du parti unique Baas confère une stabilité au pays, marqué jusque-là par des coups d'état et la précarité. Il met en place un culte de sa personnalité, le décrivant comme un dirigeant juste, sage et puissant, à la manière soviétique.
L’essentiel de sa puissance vient de l’armée et de son appareil de répression. Il accroît son contrôle sur chaque secteur de la société à travers un vaste appareil de renseignements. Le régime interdit toute opposition et réprime avec violence toute contestation.
1973 La Guerre du Kippour : Après une avancée sur le plateau du Golan (territoire syrien occupé par Israël depuis la guerre des Six Jours en 1967), l'armée syrienne recule devant la contre-attaque israélienne. Toutefois, la frontière revient au tracé de 1967, grâce à la négociation d’Henry Kissinger. Match nul.
La volonté de reconquérir l’intégralité du plateau du Golan devient un axe central de sa politique extérieure. Il soutient le Hezbollah au Liban et le Hamas de la Bande de Gaza. Hafez refuse de reconnaître l'existence d'Israël, qu’il qualifie probablement à juste titre, d'entité sioniste. Ça plaît sans contredit aux Arabes.
1975 La guerre civile libanaise, oppose sur fond de conflit israélo-arabe, les Chrétiens maronites aux Musulmans progressistes, accompagnés des Palestiniens. Le tout se termine en défaveur des Chrétiens. Imaginez, le pouvoir présidentiel était réservé seulement aux Chrétiens depuis 1943. Le président syrien installe ses troupes au pays du Cèdre, avant-poste de sa lutte contre Israël, en favorisant le Hezbollah. C’est la mainmise syrienne sur le Liban, qui durera jusqu'à la révolution du Cèdre en 2005. C'est une réussite.
1976 à 1982 L’insurrection islamique : Il écrase militairement l'insurrection des Islamistes sunnites et des Frères musulmans. La révolte prend fin avec le massacre de Hama, perpétré par l'armée syrienne, environ 40.000 morts.
L’insurrection islamique était menée contre le Parti Baas, son surnom : « La longue campagne de terreur ». Les Islamistes attaquent les civils et les militaires : Les attentats contre les membres du parti Baas et leurs familles demeureront solidement ancrés dans la mémoire collective. Les Frères liquident 300 membres du parti Baas à Hama, la veille du bombardement de la ville par l'artillerie syrienne. Nous assistons à une autre réussite.
1979 La Syrie est le troisième pays au monde après l'Union soviétique et le Pakistan à reconnaître officiellement le gouvernement d’Iran, après l'éviction du Shah, réussite.
1982 Des accords sur le pétrole, le commerce et les questions militaires sont signés avec l’Iran. L'alliance est de nature défensive. Elle vise à neutraliser les capacités irakiennes et israéliennes et prévient l'empiétement américain au Moyen-Orient. C’est une réussite totale.
1990 Après avoir supprimé toute opposition, al-Assad père relâche certains prisonniers politiques. Réussite. Avec la chute de l'URSS, l'équilibre des forces se transforme en faveur de Washington et de Tel-Aviv. Pressé par les Américains, il négocie avec Israël sans qu’il y ait de résultat. Il ne cède rien, autre réussite.
1994 Son fils aîné Bassel, qui devait lui succéder, meurt dans un accident d’auto. Il se tourne donc vers son fils cadet, Bachar, pour sa succession.
2000 Hafez el-Assad meurt d’un infarctus du myocarde à l’âge de 69 ans. Il a réussi presque tout ce qu’il a entrepris. Redoutable diplomate, sous sa direction, la Syrie est devenue un acteur incontournable au Moyen-Orient. Son alliance avec l'Iran a changé la donne. Après le roi Hassan II du Maroc, il est le chef d’état arabe qui restera le plus longtemps au pouvoir.
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