Articles de rousseau-philippe
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Syrie : Quelques nouvelles en bref...
- Par rousseau-philippe
- Le 20/03/2015
- Dans Syrie
Notons la mort du plus jeune combattant français de l’EI. Un garçon de 13 ans, Abu Bakr Al-Faransi a été tué alors qu’il surveillait un poste frontière attaqué par l’armée syrienne dans la région de Homs, deux de ses frères ont également été tués.
Mohammad Tawfiq al-Assad, fils d'un cousin du président syrien, a été abattu de cinq balles dans la tête dans la province de Lattaquié, dont est originaire le clan Assad. Il a été dans les années 1980, l'un des principaux fondateurs des "chabbihas", ces redoutables mafias à la solde du régime qui servent d'instrument de répression.
L’aviation militaire syrienne a tué le commandant militaire d’Al Nosra. L’organisation dément totalement toute information sur une rupture éventuelle avec al-Qaïda. Pendant que John Kerry endosse le président syrien comme un interlocuteur valable pour d'éventuelles négociations.
L'armée syrienne affirme avoir abattu un drone américain qui cherchait des informations militaires dans un secteur où les djihadistes de l’État islamique sont absents.
L'Iran et le Hezbollah ont été exclus cette année du chapitre consacré aux menaces terroristes dans le rapport annuel remis en février au sénat américain par le directeur du Renseignement national.
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L'armée irakienne face aux bombes artisanales
- Par rousseau-philippe
- Le 19/03/2015
- Dans Irak
Depuis sa percée fulgurante en Irak il y a neuf mois, le groupe extrémiste sunnite EI impose sa loi et multiplie les atrocités dans les régions sous son contrôle. Pour éviter de perdre trop d’hommes lors de confrontations inégales, les troupes du califat fuient devant l’ennemi, sans opposer trop de résistance. Mais ils posent des bombes partout, dans les rues, les bâtiments, sous les ponts. C'est pour cette raison que les forces irakiennes ont été stoppées à Tikrit.
Daesh a piégé des maisons et creusé des tranchées dans la capitale de la province de Salaheddine, Tikrit, ville située à 160 km de Bagdad et conquise par l’État islamique en juin 2014. La bataille pour la reprendre sera difficile. La suspension de l'offensive gouvernementale, sa plus importante depuis la débandade de juin 2014, limite les pertes et protège les infrastructures.
La ligne de front n'a pas bougé depuis des jours. L'armée irakienne avait déjà tenté de reprendre par trois fois, en vain, la ville d'origine de l'ex-dictateur Saddam Hussein. D'ailleurs, son mausolée a été détruit par Daech.
Bagdad a lancé parallèlement une offensive pour reconquérir la ville de Gurma, située à quelques dizaines de kilomètres de Falloujah et de la capitale. La mission est périlleuse. Sur les routes, les chars des troupes régulières doivent se confronter à un ennemi invisible : les bombes artisanales. Les djihadistes les ont disséminées partout dans les villages et les routes alentour.
Quand ils tombent face à face avec une mine ou un engin explosif, les Irakiens ont peu de moyens pour s’en débarrasser. Une poignée de démineurs est chargée de cette opération, très délicate. Ces hommes ont détruit plus de 130 bombes en 48 heures. En cinq jours d’offensive , les forces pro-gouvernementales, appuyées par les raids de la coalition, disent avoir reconquis 50 % de Gurma.
Quand aux forces kurdes, elles ont attaqué les djihadistes à Kirkouk, ville pétrolière du nord de l'Irak. L'offensive des Peshmergas est appuyée par les frappes aériennes de la coalition. Les Kurdes ont progressé sur plusieurs fronts à l'ouest de la ville, prenant notamment les localités de Mala Abdallah et de Tel Ward.
Les Kurdes ont pris le contrôle de Kirkouk en août dernier. La situation demeure toujours fragile, la ligne de front n'étant par endroits distante que de 20 km du centre-ville. Fin janvier, une offensive lancée par l'État islamique avait brièvement enfoncé les défenses kurdes.
Sources : Le Figaro, France 24, Journal de Montréal
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Boko Haram circonscrit...
- Par rousseau-philippe
- Le 17/03/2015
- Dans Boko Haram
Boko Haram, créé en 2002, signifie "l'éducation occidentale est interdite" en langue Hausa. Il lance des opérations militaires à partir de 2009 pour créer un État islamique, principalement dans le Nord-est du Nigeria. L'insurrection qui affiche son allégeance à l'État islamique, a fait plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés. Al Badhdadi vient d’ailleurs d’accepter son ralliement à l’EI.
Dans le Nord-Est nigérian, il y contrôle depuis sept mois, la ville de Bama, où des centaines de citoyens ont dû fuir, leurs maisons ayant été incendiées. Le président tchadien Idriss Deby annonce clairement sa volonté de reprendre la ville sur les rives du lac Tchad. Boko Haram encercle aussi la ville de Maiduguri. Par contre, trente-six localités lui ont été reprises, depuis le début de l'offensive régionale en février.
L'armée nigériane affirme avoir chassé Boko Haram de l'État de Yobe, après avoir repris la ville de Goniri.
La France ayant été avertie par le Tchad que 40% des armes saisies à Boko haram étaient françaises, affirme que ces armes ont été prélevées par les terroristes à l'armée nigériane et qu’elles proviendraient également des trafics illégaux de la région.
Les soldats tchadiens sont également présents au Cameroun, toujours pour y combattre Boko Haram. D’ailleurs, près de 1.000 terroristes sont détenus dans les prisons Camerounaise à la suite des combats.
Boko Haram est également une source d’inquiétude pour la Chine. Le pétrole qu’elle extrait du delta du Niger est souvent volé par le groupe. D'abord attiré par les matières premières, Pékin a surtout investi dans le pétrole et le gaz naturel avant de se diversifier dans les télécoms et la construction. Elle équipe l'armée nigériane en armes, en technologie, et apporte son savoir-faire à l'entrainement. La montée en puissance du terrorisme la pousse à mener ponctuellement des exercices militaires conjoints avec le Nigéria.
Sources : BBC Afrique, Kaci.com, Journal de Montréal, La Presse, Libération, MaliActu, Le Monde, L’Orient-le jour, RFI.
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Le 4e anniversaire de la guerre civile syrienne : 2015
- Par rousseau-philippe
- Le 15/03/2015
- Dans Syrie
"2015" commence avec 222.000 morts...
Le régime Assad contrôle 45 % des terres et environ 65 % de la population. L’EI en possède 35 %, mais contrôle 20% de la population. Les Kurdes contrôleraient 10 % et le Front al-Nosra 5 %, et un autre 5% au Front Islamique.
Aucune faction de l’Armée syrienne Libre ne peut opérer sans l’approbation d’Al-Nosra. L'élimination totale infligée par Al Nosra, au groupe Hazem, faisant parti de l'ASL, en février dernier près d’Alep, est venue illustrer de manière éclatante l’échec de la stratégie adoptée par les pays occidentaux pour remettre sur pied une rébellion syrienne modérée.
Al Nosra reprend du gallon dans la région d’Idlib. Assad encercle Alep et pousse une offensive dont l'objectif est d'arriver jusqu'à la ligne d'armistice avec Israël sur le plateau du Golan et de couper la route aux rebelles se rendant du Sud vers Damas. Les Kurdes, une femme générale à leur tête, avec une milice formée de 40% de femmes reprennent totalement la ville de Kobané et poussent même une offensive en territoire de l’EI. Le tout avec l’aide des frappes aériennes de la Coalition internationale.
Les Américains et les Turcs devraient commencer à entraîner 5.000 guerriers de l’ASL. Le Qatar demande à Al Nosra de se désaffilié d’Al Quaïda pour que l’organisme soit financé par lui. Le Hezbollah, les milices chiites d’Irak et les Pasdarans iraniens augmentent leurs forces. Tous les intervenants augmentent leurs forces.
L’armée d’Assad devrait continuer sur sa lancée. C’est-à-dire d’avancer lentement et prudemment pour conserver solidement ce qu'elle gagne. Les Russes et l’Iran continueront à soutenir et financer Assad. On sait que les États-Unis ne veulent plus de l’effondrement du régime car les Alaouites, Chrétiens et Druzes pourraient se faire massacrer.
Les négociations sur le nucléaire entre les États-Unis et l’Iran peuvent causer une incidence sur le conflit. Israël n’osera pas faire la guerre au Hezbollah. Car ce mouvement semble être capable de soutenir une guerre avec Israël tout en maintenant ses forces en Syrie et en Irak. Mais on ne sait jamais, Israël voudra peut-être en prendre le risque, même si elle sait que cette fois-ci certains des missiles du Hezb atteindront Tel Aviv malgré les anti-missiles Patriotes et le bouclier Dôme de fer.
Le choléra menace et changera la donne s’il devient pandémique.
Une guerre on sait comment ça commence mais on ne sait jamais comment ça finit.
Au 15 mars, on est à 225.000 morts…
Ça continue… Ça continue… Ça continue…
C’était quoi dont le slogan au début des manifs pacifiques ? Ah oui ! « La Syrie tyrannique on s’en câlissse ! » Euh! Non c’est : « Pour une Syrie sans tyrannie »…
Suite… malheureusement dans d’éventuels autres articles…
Manifestation pro-Assad, octobre 2011.
Manifesttion anti-Assad, mars 2011
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Le 4e anniversaire de la guerre civile syrienne : 2014
- Par rousseau-philippe
- Le 14/03/2015
- Dans Syrie
2014
146.000 morts plus tard, une guerre qui n'en finit plus. En se prolongeant, le conflit est devenu à la fois guerre par procuration et aussi guerre sainte. Malgré la catastrophe humanitaire qui se déroule sous ses yeux, la communauté internationale peine à se mobiliser et à s'entendre sur la position à adopter. La diplomatie occidentale improvise.
Le mécontentement contre le régime est plus grand parmi les Sunnites conservateurs et dans les localités ayant un taux de pauvreté élevé, comme Deraa et Homs, parmi les quartiers les plus déshérités des grandes villes ainsi que dans les zones rurales touchées par la sécheresse de 2001.
Le démantèlement de l'arsenal chimique du régime, encadré par l'Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, aboutit à la destruction du stock.
L'Armée Syrienne Libre était la première coalition rebelle formée lors de la militarisation de la révolte pour tenter de renverser Assad. Soutenue par l'Occident et considérée comme la rébellion "modérée", l'ALS a été affaiblie par des divisions internes et prise de vitesse par les groupes djihadistes.
Le coup le plus dur a été asséné en décembre 2013 quand Washington et Londres ont décidé de suspendre leur aide non létale, après la prise de dépôts d'armes de l'ASL par des djihadistes. Au départ force principale de l'opposition, l'ASL démocratique est donc supplantée totalement par les djihadistes.
L’Arabie saoudite et le Qatar financent des groupes fondamentalistes dont le lien avec Al Quaïda a été démontré. D'un conflit entre une dictature sanguinaire et une opposition syrienne aspirant à la démocratie, la crise s'est transformée en une guerre entre un régime despotique et des djihadistes dont l'objectif est d'installer un état islamique.
Début 2014 la principale force rebelle en termes d'effectif est le Front Islamique regroupant des brigades syriennes comme Ahrar al-Sham se réclamant du salafisme ou des Frères musulmans. Elles sont principalement regroupées au sein du Front al-Nosra, branche officielle d’Al Quaïda. Ce groupe s'est rapidement imposé au sein de la rébellion, grâce à sa discipline et au zèle de ses combattants.
L'EIIL est en guerre plus ou moins ouverte avec toutes les autres factions rebelles. Cependant les frontières entre ces groupes sont poreuses et de nombreux combattants changent d’allégeance.
Dans l'Est, la première moitié de l’année est marquée au fer rouge par des combats acharnés entre Al Nosra filiale d’Al Qaïda et l’EIIL, en dépit de l’appel à l'ordre adressé par le chef d'Al-Qaïda. L’EIIL en sort victorieux. De son côté, le Front al-Nosra, chassé de l'Est par l'EI, monte en puissance dans le Nord-Ouest et le Sud. L’ASL qui y était prédominante y cède sa place.
Le régime syrien n'arrêtera jamais de déclarer que « la Syrie est confrontée à une guerre barbare contre les groupes takfiris (terroristes)». Les exactions des takfiris (coupage de tête et autres…) vont provoquer dans un second temps l'afflux de combattants étrangers pro-régime.
Rose : Assad. gris : État islamique. blanc et vert : Al Nosra, Front islamique et ASL. jaune : Kurdes.
Mai : Le gouvernement a repris le contrôle de la ville de Homs. Il contrôle maintenant le centre du pays et 60% de la population. Certaines unités de l’Armée Syrienne Libre passent du côté de l’Armée Arabe Syrienne. Bachar Al Assad a réussi à délégitimer la rébellion, en soulignant les ingérences étrangères dans le pays. L'opposition, qui s’en allait déloger le Lion, en est réduite à négocier des couloirs d'évacuation.
Début juin, le pays est sur les rotules, pourtant le régime Al Assad est toujours debout et nargue l’opposition par une élection présidentielle à travers laquelle, il ira chercher sa légitimité, 88,7% des voix. On ne note aucune scission majeure au sein du clan Assad.
Fin juin, l’État islamique en Irak et au Levant s’appelle dorénavant, l’État islamique et réunit les territoires qu’il contrôle en Irak et en Syrie pour en faire un califat. L’avancée fulgurante de l'État islamique en Iraq et en Syrie, nous a tous surpris. Pourtant dès le début de son existence, ce mouvement affirmait vouloir unir les parties sunnites de l'Irak, de la Syrie, du Liban et de la Jordanie. L'État Islamique possèderait environ entre 20.000 et 50.000 guerriers dont 12.000 étrangers.
En août, la coalition anti-État-islamique commence ses bombardements, Américains en tête.
Septembre, l'EI attaque la ville de Kobané. Les Kurdes parviendront à reprendre la totalité de la ville en janvier 2015.
Toujours septembre, l’EI coupe des têtes sur vidéo. C’est l’organisation qui depuis le début de son entrée dans le conflit, se sert le mieux des médias sociaux.
La conférence de paix « GenèveII » durant laquelle l’opposition et le régime se sont effectivement rencontrés, n'a abouti à rien, que dalle! John Kerry d'un amateurisme surprenant y affirme : "Assad ne fera pas parti d'un gouvernement de transition." Le premier ministre syrien n'a qu'à lui répondre : " Ce n'est pas un pays étranger qui décidera si Assad fera parti ou non d'un gouvernement de transition mais c'est bel et bien le peuple syrien qui en décidera ! " Et vlan! Dans les dents! Avec de telles affirmations, c'était " Foupoudav ! " foutu, pourri d'avance !
Le gouvernement considère comme la question la plus importante, le terrorisme. L’opposition considère comme la question la plus importante, l'autorité gouvernementale de transition. Pendant ce temps, c’est La guerre sans merci sur le terrain. Le "talking on the ground" est excessivement brutal.
Après septembre beaucoup de groupes à travers le monde annonce leur allégeance à l’État islamique.
2014, ajoute 76,000 morts, l'année la plus meurtrière. On est rendu à 222.000 morts. Ah oui, le slogan du début des manifestations pacifiques : « Pour une Syrie sans tyrannie ».
Suite dans le prochain article… 2015
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Le 4e anniversaire de la guerre civile syrienne : 2013
- Par rousseau-philippe
- Le 14/03/2015
- Dans Syrie
2013
3e année, les violences s’enlisent. Ce n’est pas beau du tout, on peut même dire : c’est affreux, les morts s’agglutinent, 60.000 morts. Les réfugiés affluent au Liban en Jordanie, en Turquie et, à l’intérieur même du pays.
Par contre, dès le début 2013, Idleb est reconquise par l’armée. L'État islamique en Irak et au Levant, alors lié à Al-Qaïda et dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi, pénètre en Syrie avec 7.000 hommes, bien aguerri, d’une violence hors du commun. Ils font peur. Ils coupent des têtes. L'EIIL s'installe dans le nord-est de la Syrie, puis progresse vers le centre du pays. De nombreux combattants d'al-Nosra et la plupart des djihadistes étrangers, se rallient alors à l'EIIL. C’est pour eux, une force d’attraction incommensurable.
En mars 2013, la ville de Raqqa tombe en leurs mains, ce qui en fait la première capitale provinciale sous contrôle rebelle depuis le début de l’insurrection. Jusqu’en mai 2013, la rébellion fait des gains imposants, vraiment imposants.
Janvier 2013, 5000 combattants du Hezbollah viennent en renfort aux troupes d’Assad. Leur entrée en guerre dans l’Ouest de la Syrie ne sera officialisée qu'à partir du mois d'avril. Leur entrée en guerre est sulfureuse, c’est l’armée de l’ombre, on dit que lorsqu’un silence assourdissant s’installe, ils sont là. On ne les voit pas, on ne les entend pas, mais on sait, ils sont là.
Pendant cette guerre, ils se transformeront en une véritable armée conventionnelle, puissante. Enfin viennent se joindre à ce monde de chacals, des volontaires chiites, issus notamment de l'armée du Mahdi qui a eu ses heures de gloire pendant la guerre d’Irak contre rien de moins que l’armée américaine. On signale aussi des chiites afghans entrants sur le sol syrien après avoir passé par l’Iran.
Février, pour la première fois, Washington annonce des aides directes non létales à la rébellion.
Avril, les rebelles élargissent leur territoire autour de la frontière libanaise.
En mai, point tournant, l'Armée Arabe Syrienne, soutenue fortement par le Hezbollah, reprend la ville de Qousseir. Le Hezbollah utilisera lors de cette bataille, des drones espions, avantage flagrant. À partir de cette victoire, les rapports de force s'inversent. Le régime, le Lion en tête (Assad), n’arrêtera plus sa lente et ferme progression. Le général syrien al-Hassan, alias le Tigre, dirige les combats d’une main de fer.
L'Union Européenne décide de lever l'embargo sur les armes à destination des rebelles syriens.
De juin à décembre 2013, la Turquie envoie 47 tonnes d'armes aux rebelles.
En août, massacre de la Ghouta, bombardement au sarin par le gouvernement, "1.500 morts". La ligne rouge est franchie. Les Américains menacent de bombarder le régime. Leurs troupes sont prêtes. Leurs missiles "tomahawk" affutés. Leurs chasseurs F-16, F-18 fébriles à l'idée de décoller. La Russie suggère alors avec sagesse à la Syrie de remettre ses armes chimiques aux Occidentaux qui les détruiront en échange de l’abandon des bombardements. Ce qui fut fait.
En septembre 2013, les estimations montent à 6,5 millions de déplacés dont 2 millions ayant cherché refuge dans les pays voisins et ce, sur une population de 23 millions.
En décembre, les États-Unis et le Royaume-Uni suspendent l'aide « non létale » aux rebelles, de peur qu'elle ne tombe entre les mains des djihadistes.
Les Kurdes ont la particularité de faire participer autant les femmes que les hommes sur la première ligne de combat. Ce qui est d'une efficacité incisive.
Les kurdes du Parti de l'union démocratique du Kurdistan (PYD) ont profité du retrait de l'armée syrienne des régions kurdes pour se déclarer autonome fin 2013. proche de l'ASL, le PYD et sa branche armée, les YPG, entrent en conflit contre les brigades djihadistes (EI et Al Nosra) en juillet 2013.
Devant cette opposition hétéroclite, de plus en plus dominée par des combattants islamistes locaux et étrangers, les pays occidentaux réduisent progressivement leur soutien. Le régime syrien déclare via son ministre des affaires étrangères que « la Syrie est confrontée à une guerre barbare contre les takfiris (terroristes) ».
3 ans de guerre civile : 146.000 morts. Le massacre sans fin continue…continue...continue...
Ah oui ! Les premières manifestations pacifiques arboraient comme slogan : « pour une Syrie sans tyrannie »...
Suite : Prochain article...
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4e anniversaire de la guerre civile syrienne : 2011-2012
- Par rousseau-philippe
- Le 14/03/2015
- Dans Syrie
Pour une Syrie sans tyrannie ! ! !
2011-2012
Le 4e anniversaire de la guerre civile syrienne.
Triste anniversaire, mais anniversaire tout de même. À partir du 15 mars 2011, "l’avenir n’est plus ce qu’il était". Dans la foulée du printemps arabe, à la suite d’immenses manifestations pacifiques pro et anti-régime, ayant comme slogan « pour une Syrie sans tyrannie » ; la répression sanglante dégurgite ses centaines de morts et ses milliers de blessés. S’amorce alors, comme une traînée de poudre, de la municipalité de Deraa, jusqu’aux autres villes du pays tout entier, les prémices de la guerre civile syrienne. Aux pacifistes démocrates, se joignent des groupes « à l’index facile sur la gachette ». Ils répondent illico, du tact au tact, aux salves de l’armée et des « moukhabarats » (service de renseignement).
Ahrar al-Sham. L'amnistie présidentielle du 31 mai 2011 ayant conduit à la libération de milliers de prisonniers dont des membres des Frères musulmans et autres opposants islamistes, a permis la constitution du noyaux central d'Ahrar al-Sham.
Des islamistes s'activent dès le début des violences. Cela s'explique par la place importante que tient le pays de « Sham » (la grande Syrie) dans l'«eschatologie islamique», qui prévoit une bataille épique entre le Mahdi les vrais musulmans, contre le faux Mahdi les faux musulmans, venus de Khrassan, une région de l'actuel Iran. C’est pourquoi, certains Saoudiens rejoignent la Syrie et s’engagent dans ce qui deviendra la brigade Ahrar al-Sham (en ce moment, 3e force rebelle du pays, après l’État islamique et Al Nosra).
Tout bascule, des quartiers, des villes, des régions, certaines provinces passent à l’insurrection. Déjà beaucoup d’étrangers affluent pour renforcer la rébellion, en forte progression.
En avril, 230 démissions au gouvernement, la ville de Deraa, sous le contrôle total de l’insurrection, est attaquée sans succès par l’armée d’Assad. Au mois de mai 600 morts, 8.000 arrestations.
En juin, un bon nombre de soldats sont tués par des groupes bien armés et bien entrainés. En juillet, naît l'Armée Syrienne Libre, mouvement rebelle pro démocratique. En octobre, de vastes pans de l’armée, en très grande majorité sunnites, passent à l’insurrection et rejoignent l'ASL. Le régime secoué, le souffle coupé, tremble, vacille, porte un genoux à terre puis essouflé, prend une profonde respiration, se ressaisit, le regard incisif, parvient à gonfler le buste et à se relever, les deux pieds bien campés, solide comme un roc.
C'est en 2011 qu'est né le Front al Nosra filiale d’al-Qaïda.
2012 commence avec 9.000 morts. Al-Nosra enregistre l'arrivée de plusieurs centaines de combattants étrangers, notamment en provenance d'Irak. Le groupe n'a fait que se renforcer à l'été et à l'automne. Multiplication des combats et massacres. Ça sent le roussi. Jusqu’en mars 2012, des quartiers entiers de plusieurs villes se rallient à l’insurrection. En mars l’armée tire sur les quartiers civils rebelles. Mai, juin, juillet, 3 massacres de l’armée dans trois villes insurrectionnelles. Alors, l’ONU qualifie juridiquement le conflit de guerre civile. C’était quoi donc déjà le slogan du début des manifestations pacifiques ? Ah oui ! « pour une Syrie sans tyrannie ». Novembre 2012, les rebelles font des gains importants dans le Nord.
Lorsque l'année 2012 s'achève, l'on compte maintenant depuis le 15 mars 2011 : 60.000 morts.
Et ça continue...
Suite prochain article….
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Tikrit reprise...
- Par rousseau-philippe
- Le 13/03/2015
- Dans Irak
Tikrit : Les trois secteurs lignés en rouge : Ce qui reste à l'État islamique.
Un soldat canadien a été tué et trois autres blessés lorsqu'ils ont été visés par erreur par des combattants kurdes.
Le chef du Hezbollah libanais a annoncé pour la première fois que son puissant mouvement chiite, déjà engagé dans la guerre civile de Syrie, combattait également en Irak contre l’État islamique.
Lancée il y a 10 jours, l'offensive des forces gouvernementales irakiennes pour reprendre Tikrit des mains de l’État islamique, a pris un tournant décisif avec la percée de l’armée irakienne par le nord de la ville. Des soldats, des policiers et une force paramilitaire chiite, sont entrés dans Tikrit.
Les djihadistes occupent encore le vaste ensemble de bâtiments présidentiels construits par l'ancien dictateur Saddam Hussein, qu'ils utilisent comme quartier général. Ce complexe, ainsi que trois autres quartiers du centre de Tikrit, sont encore tenus par l'EI. L’avancée des troupes est freinée par la présence de francs-tireurs et de bombes posées par les djihadistes.
Force paramilitaire chiite
Sources : Le Devoir, Ici Radio-Canada, Le Figaro, Le Monde, The New York Times, La Presse, Yahoo! Actualité
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Mali
- Par rousseau-philippe
- Le 12/03/2015
- Dans Mali
Deux poseurs de bombes présumés ont été lynchés à mort et brûlés par la foule à Gao, principale ville du nord du Mali. «Les deux jeunes avaient posé des bombes non loin de la police fluviale de Gao. Ils voulaient les actionner à distance, quand ils ont été surpris par des habitants de Gao qui les ont brûlés», a déclaré une source de sécurité de Gao et une source de l’ONU.
Après d’âpres négociations sous l’égide de l’Algérie, le gouvernement malien a décroché un accord partiel de paix avec les groupes armés du nord du pays. Mais le Mouvement national de libération de l’Azawad a demandé un délai d’un mois pour consulter sa base et convaincre les populations qu’il représente.
Les autorités maliennes, ne parle ni d’autonomie, ni de fédéralisme. Bien au contraire, il réaffirme le respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État du Mali. C’est sans doute la principale raison qui porte l’Azawad à demander l’opinion de sa base.
Leurs partisans manifestent violemment leur mécontentement dans les localités du nord. Les demandes des Touaregs sur une meilleure reconnaissance de leur langue, de leur culture et de leur citoyenneté semblent légitimes.
Source : 20 minutes, AFP, Atlantico, Courrier international, L’Indépendant (Bomako, Mali), MaliActu.net,
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Boko Haram, en perte de vitesse
- Par rousseau-philippe
- Le 11/03/2015
- Dans Boko Haram
À gauche, l'armée tchadienne. Boko Haram, qui a pour fief le nord-est du Nigeria, mène depuis un mois des attaques dans la région de Diffa. Des milliers de soldats tchadiens et nigériens y étaient en position défensive, sous le feu de l’organisation. Après l’allégeance de Boko Haram à l’État islamique, les mêmes armées ont lancé une offensive aérienne et terrestre d'envergure contre ce groupe.
L'offensive a été lancée depuis deux positions différentes le long de la frontière entre le Niger et le Nigeria: dans la zone de Bosso, qui jouxte la rive ouest du lac Tchad, et près de la ville de Diffa, à quelques 80 kilomètres au sud-ouest de Bosso.
Les armées africaines ont repris plusieurs localités aux islamistes. 40% des armes saisies à Boko Haram par les forces Tchadiennes sont de fabrication française. Le Tchad n'a rien contre la France. S'il rend public la provenance des armes saisies, c'est pour que les compagnies qui les fabriquent soient conscientes de l'endroit où ces armes finissent par arriver. Acculés par les armées camerounaise, nigériane, tchadienne et nigérienne, les combattants de Boko Haram, ont ces dernières semaines, ralenti le rythme de leurs incursions en territoire camerounais.
Boko Haram, dont on évalue le nombre de combattants à plusieurs milliers et qui n’a cessé de recruter, continue de multiplier les attentats sanglants dans les grandes villes du Nord et les massacres de villageois dans les zones reculées, au Nigeria et parfois dans les pays voisins.
Menacé, le groupe djihadiste rassemblait des troupes dans son fief de Gwoza. Boko Haram avait conquis en juin 2014 la ville de Gwoza, dans l’Etat de Borno (nord-est), d’où Shekau avait proclamé en août l’instauration d’un «califat». Il vient de proclamer son allégeance à l’État islamique.
Sources : AFP, Canoe.ca, Koaci.com, Le Devoir, Libération, RFI.
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La Syrie n'est pas sortie du bois...
- Par rousseau-philippe
- Le 09/03/2015
- Dans Syrie
Assad, le président de la Syrie, son surnom : Le Lion...
L'armée syrienne aidée du Hezbollah, des conseillers iraniens et des miliciens chiites, ont pris trois villages et plusieurs collines dans la province de Deraa. Les combats ont lieu dans un triangle où se rejoignent les provinces de Damas, Quneitra et Deraa. Ils avancent d'Est en Ouest. L'objectif étant d'arriver jusqu'à la ligne d'armistice avec Israël sur le plateau du Golan et aussi de couper la route aux rebelles se rendant du Sud vers Damas.
Une épidémie de choléra est à craindre dans les prochains mois, où les cas de typhoïde et d'hépatite A sont déjà en hausse en raison de la dégradation des conditions sanitaires après quatre ans de guerre.
Dans le Nord, malgré l’enlèvement de 200 chrétiens par l’EI, les Unités de protection du peuple kurde, appuyés par les frappes de la Coalition, se sont emparées de 19 villages dans la province de Raqqa, principal fief de l’EI.
Le chef militaire d’Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaida, a été tué par une attaque aérienne de l'armée syrienne. De source proche du ministère qatari des Affaires étrangères, on confirme que le Qatar souhaite qu'al-Nosra devienne une force spécifiquement syrienne sans lien avec Al-Qaïda. Le Qatar lui promet de l'argent, de l'équipement etc..., une fois qu'il aura rompu ses liens avec al-Qaïda. Notons qu’il est fort probable qu’Al Nosra soit déjà aidé par la Jordanie.
Par contre, Al-Nosra ne fonctionne pas de façon pyramidale comme l'EI. C'est plutôt un ensemble de petits groupes. L’organisation djihadiste rompra peut-être prochainement ses liens avec l'autorité centrale d'al-Qaïda. La décision, si elle est prise, sera essentiellement d'ordre symbolique et n'entraînera pas de changement idéologique sur le terrain, sauf renforcer militairement le mouvement.
Pour ce qui est de l'Armée Syrienne Libre, à savoir les déserteurs de l'armée régulière ayant décidé de combattre le régime, ça n'existe plus. Soit ils sont morts, soit ils ont changé de groupe, soit ils sont réfugiés au Liban, en Jordanie ou en Turquie. Il reste à peine quelques centaines de combattants formés et financés par les Américains positionnés à des postes frontières clés.
La Syrie n’est pas sortie du bois…
Sources : L’Atlantico, Fabrice Balanche directeur du Groupe de Recherches et d’Études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, Le Monde, La Presse, Nouvelles d’Arménie magazine, L’Observatoire syrien des droits de l’homme, L’Orient-Le-Jour, l'Organisation mondiale de la santé, RTBF.be.info.
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La Libye divisée
- Par rousseau-philippe
- Le 08/03/2015
- Dans Libye
Le corps du tireur Michael Zehaf-Bibeau, a été enterré en Libye. Il a tué un caporal qui montait la garde devant le Monument commémoratif de guerre à Ottawa, avant de se précipiter au parlement canadien, où il a été abattu par un sergent d’armes après un échange de coups de feu nourris avec les responsables de la sécurité. L’ambassade de la Libye au Canada a confirmé que le corps de l’homme avait été rapatrié. Un membre de la famille en Libye a indiqué qu’il avait été enterré à la mi-novembre.
Le général controversé Khalifa Haftar, hostile aux islamistes, a été nommé à la tête des forces armées loyales au Parlement libyen reconnu par la communauté internationale. M. Haftar combat les groupes islamistes dans l'Est de la Libye. En le nommant chef de l'armée, les autorités installées à Tobrouk, d'abord opposées au général, se trouvent à reconnaitre le statut d'homme fort qu'il a acquis en quelques mois. Il se perçoit lui-même comme étant le sauveur du pays.
La Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux. Notons qu’Alger abritera une réunion des principaux acteurs politiques et militaires libyens afin de parvenir à une entente qui permettrait la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Pendant ce temps, la Compagnie nationale de pétrole libyenne a déclaré « l'état de force majeure » dans onze champs pétrolifères du centre du pays, après la multiplication des attaques par l’État islamique. Cela permet une exonération de la responsabilité de la compagnie en cas de non-respect des contrats de livraison du pétrole. La plupart des sites pétroliers sont à l’arrêt.
Sources : AFP, 20minutes.fr, El Watan, Le Devoir, Le Journal de Montréal, La Presse, Le Monde, The Ottawa Citizen, Zonebourse.com
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L'EI qui est-il?
- Par rousseau-philippe
- Le 07/03/2015
- Dans Etat islamique
Al-Qaïda survit parce qu'elle n'est pas ancrée à un territoire. En revanche, pour l'EI le territoire est primordial.
L’EI utilise avec talent les moyens de communication et de propagande modernes. Par contre, il est en plein cœur de la tradition médiévale et la transpose à l'époque actuelle.
Ce qui frappe, chez les chefs de l’EI c'est non seulement l’interprétation littérale, mais également le sérieux avec lequel ils lisent les textes sacrés. L'EI s'inspire de sources islamiques pour sa tactique de guerre et planifie ses agressions selon l'exemple du prophète Mahomet !
Pour l'EI, les 200 millions de chiites sont infidèles ils doivent être tués. Parmi les sunnites il voit également plein d'infidèles : ceux qui fument, participent à des élections, boivent de l'alcool, ne prient pas, etc…
Al-Qaïda ne s'occupe pas de la fin des temps, tout comme la majorité des musulmans, mais l'EI y croit et prêche qu'elle est proche. D'après ses propres comptes, Al-Baghdadi est le huitième (véritable) calife, et il a été prédit qu'après douze califes, Jésus viendra sauver les musulmans assiégés et inaugurera l'Apocalypse.
L'EI s'inscrit dans une tradition musulmane d'apocalypse qui dit que les musulmans livreront une bataille décisive à Dabiq en Syrie contre l'impuissance des autres, les "croisés".
Tout cela ne signifie pas que les leaders de l'EI n'ont pas de desseins politiques. Cependant, c'est que les leaders connaissent leurs écrits religieux et souvent mieux que leurs opposants. Ils savent formuler leurs pensées d'une façon souvent convaincante et attirante pour leur public cible.
Sources : The Atlantic, L’Express.
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Les négociations sur le nucléaire entre les États-Unis et l'Iran
- Par rousseau-philippe
- Le 06/03/2015
- Dans Iran
Le président Obama affirme : « Si, véritablement, l'Iran accepte de geler son programme là où il en est pendant au moins 10 ans [...], si nous obtenons cela, ainsi que des moyens de le vérifier, aucune autre mesure que nous pourrions prendre ne nous donnera mieux la garantie qu'ils n'ont pas l'arme nucléaire ». Ceci, en échange d'une levée des sanctions internationales.
«Nous insistons bien sur le fait que les sanctions peuvent être remises en place si l'Iran ne respecte pas l'accord», a encore souligné un responsable américain.
Les responsables de la diplomatie américaine ont souligné que rien ne garantissait qu'un accord puisse être scellé, mais, selon eux, «les négociations ont avancé de façon substantielle».
En 2014, l’Iran était en train de construire une réplique à l’échelle 2/3 d’un porte-avions américain de la classe Nimitz. L’armée iranienne vient de couler cette réplique. Est-ce que la simulation de l'attaque d'un symbole de l'US Navy semble donner un signal destiné à montrer que Téhéran n’a pas l'intention de se montrer conciliant dans le cadre de ces négociations?
Une cérémonie religieuse pour commémorer la mort de 7 Iraniens en Syrie vient d’avoir lieu à Téhéran.
Sources : Des infos.com, Ici Radio-Canada, Huffington Post, La Presse, Sputnik.
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Netanyahou, les États-Unis et l'Iran
- Par rousseau-philippe
- Le 05/03/2015
- Dans Iran
M. Netanyahou ne veut pas d’entente politique avec l’Iran. Sa seule solution : détruire les installations nucléaires iraniennes. Pourtant, les aménagements nucléaires iraniens sont si profondément enterrés qu’ils sont inatteignables pour la plupart. L’Iran est le 4e producteur de missiles au monde et beaucoup plus puissant militairement que l’armée de Saddam Hussein l’était. N’oublions pas qu’Israël a l’arme nucléaire mais elle ne le dit pas.
Nous avons vu ce qu’a donné l’intervention américaine en Irak : La création de l’État islamique. Je n’ose imaginer ce qu’impliquerait une intervention militaire en Iran.
Obama prône une solution politique, la seule valable et viable, puisqu’une solution guerrière renforcerait l’Iran dans sa position d’obtenir l’arme nucléaire. Il n’y a pas d’autres solutions que la solution politique.
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Offensive d'envergure de l'armée irakienne sur Tikrit...
- Par rousseau-philippe
- Le 04/03/2015
- Dans Irak
Ça y est, c’est parti… L'armée irakienne et la milice chiite « Hachid Chaabi » (Mobilisation populaire) avancent vers le nord. Mais à quelques reprises, elles se sont brisées les dents sur Tikrit.
Direction Tikrit : L’aviation irakienne en tête, elles lancent maintenant une offensive d'envergure sur trois axes, avec 30.000 hommes, pour reprendre cette ville à l’État islamique. Cette-fois-ci devrait être la bonne. En fait, il s'agit d'un tremplin pour Mossoul. Un général de la Force Qods (unité d'élite de l'armée iranienne) les aide à coordonner les opérations. Ils cherchent à encercler les forces de l’État islamique qui les freine quelque peu avec des bombes artisanales et des tireurs d’élite.
En revanche, la coalition menée par les États-Unis pour effectuer des raids aériens contre l'EI en Irak et en Syrie n'est pas encore intervenue à Tikrit, a déclaré le Pentagone, sans doute en raison de cette forte présence iranienne.
Tikrit se situe au point de jonction entre Samara et Diyala, deux provinces stratégiques. Cette ville donne également accès aux puits de pétrole de Kirkuk et facilitera la libération de la raffinerie de Beji et de la ville de Mossoul.
Tikrit est aussi le berceau de l'ancien président Saddam Hussein, capturé en 2003 et exécuté en 2006.
Sources : AFP, Canoe.ca actualités, Ici Radio-Canada, Libération, Iran french news,
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Boris Nemtsov : 10e opposant russe assassiné en 12 ans
- Par rousseau-philippe
- Le 03/03/2015
- Dans Russie
70.000 personnes dans la rue pour lui !!! Il n'y avait pas eu autant de monde dans la rue depuis longtemps en Russie. Mais les manifestants ne représentent qu’une minorité de la société. L’écrasante majorité des Russes restent derrière leur président.
Autrefois vice-premier ministre sous la présidence de Boris Eltsine dans les années 90, beaucoup voyaient, à l'époque, en ce jeune politicien ambitieux, un futur chef d'État. Il était déjà réformateur, voulait faire entrer la Russie dans la modernité; en faire un pays normal. Eltsine finira cependant par choisir pour dauphin un ancien agent du KGB, Vladimir Poutine, condamnant du coup Boris Nemtsov à une vie d'opposant. Boris Nemtsov, un libéral, travaillait à un rapport sur la présence de forces russes en Ukraine, que le Kremlin nie avec acharnement.
70.000 personnes pour lui rendre hommage à Moscou.
#JesuisBorisNemtsov.
https://www.youtube.com/watch?v=4bM2yMoYimM
Sources : BFMTV.com, L’Express, Ici Radio-Canada, Rfi, EuroNews.
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Syrie : Le choc des Titans
- Par rousseau-philippe
- Le 02/03/2015
- Dans Syrie
Il était l'un des principaux groupes rebelles syriens non djihadistes et soutenu par les pays occidentaux, membre de l'Armée syrienne libre. Le mouvement Hazm annonce sa dissolution et le ralliement de ses combattants au Front Chamia, une alliance de brigades islamistes de la région d'Alep (Nord-Ouest). Il semble que l'ASL se désagrège presque totalement sauf dans la région de Kobané.
Assad lance une offensive agressive sur Alep, ville industrielle. Ses forces coupent la route vers la Turquie et imposent ainsi un siège total aux quartiers rebelles. L’insurrection est ainsi privée de son approvisionnement en armes et nourriture. L'opposition rejette sans équivoque le plan de gel des combats de l'ONU.
Étouffer la rébellion par les bombardements et la faim. En 2014, cette stratégie a porté fruits. Des localités rebelles assiégées et affamées depuis des mois près de Damas, ont fini par se rendre. Généralement, l'accord entre les insurgés et l'armée, prévoit des convois de nourriture et la liberté de circuler pour les civils. En échange, les insurgés abandonnent leurs armes et sont amnistiés.
Dans la capitale, plus de quatre ans après le début de l’insurrection, les différents groupes rebelles sont toujours cantonnés à la périphérie. Il est clair que l'emprise du gouvernement sur Damas n'est pas menacée.
À gauche, l'armée syrienne. En même temps les forces gouvernementales aguerries, avancent vers le sud, sur le Golan, à la lisière de l’armée israélienne (Tsahal). Après de féroces victoires de l’opposition, les forces du régime jettent une offensive cinglante sur la région de Deraa. Le Hezbollah commande les opérations. La participation des milices irakiennes Abou Fadel Abbas commence à être mentionnée. Du côté rebelles, al-Nosra pilote le conflit avec l’appui indéfectible de plusieurs brigades islamistes, probablement le "Front islamique" dont la fameuse brigade et non la moindre « Ahrar al-Sham » (ci-dessous). Le choc est donc brutal et violent, très violent. Il y aura des morts, beaucoup de morts.
C’est dans ce contexte brutal et volatile que se profile le rôle ambigu de la Jordanie, qui abriterait un commandement central coordonnant les opérations rebelles en Syrie, connu sous le nom de «la salle des opérations», al-Nosra, filiale d'Al Quaïda, en serait le fer de lance. Toutefois Amman en nie totalement l’existence. Par contre, des états occidentaux dont les États-Unis et certains pays arabes de même qu’Israël y participeraient à poings fermés.
Bien que l’offensive guerrière du régime sur Deraa ait été motivée par l’avancée des rebelles, une autre intention serait également au centre de cette escalade militaire. En effet, le raid du 18 janvier mené à Quneitra par les Israéliens, contre le Hezbollah et les Pasdarans iraniens, serait une mise en garde sérieuse visant à empêcher l’émergence d’un front contrôlé par les Iraniens et le Hezbollah aux portes du Golan occupé par Israël. Pour l’état hébreu, cette région demeure une zone rouge à ne pas franchir. Le Premier ministre israélien vient tout juste d’accuser l'Iran de chercher à ouvrir un troisième front contre Israël, sur le plateau syrien du Golan. L’offensive de Deraa est une réponse incisive de l’Iran et du Hezbollah, confirmant l’appréhension d’Israël.
Les succès remportés par l’Armée arabe syrienne dans la région Sud permet de renforcer et de sécuriser les axes Damas-Quneitra et Damas-Deraa, ainsi que de couper les vivres et les lignes de communication aux avant-postes rebelles.
Photo que j'ai trouvé sur twitter...
Pendant ce temps, la France engage le porte-avions Charles De Gaule contre l’État islamique en Irak et les Kurdes avancent au Nord de la Syrie.
Sources : Agence France Presse, Al Akhbar (Maroc), Canoe.ca actualités, Carnegie Middle East Center (USA), Fabrice Balanche (université de Lyon), France 24, Institute for the Study of War, ladepeche.fr, Libération, L’Hebdo Magazine, Le Monde, Le National (Émirats arabes unis), New York Times, l’Observatoire syrien des droits de l’homme, L’Orient-Le Jour (Liban), Syria Direct.
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Libye, pas d'intervention internationale
- Par rousseau-philippe
- Le 01/03/2015
- Dans Libye
Libye en 2015
- Rose : Contrôlé par la Chambre des représentants et ses alliés (gouvernement reconnu par la communauté internationale)
- Vert : Contrôlé par le Congrès général national et ses alliés, Farj Libya (Aube libyenne) (Islamistes modérés)
- Gris : Contrôlé par l'État islamique
- Blanc : Contrôlé par Ansar al-Charia (Al Quaïda)
Après l’assassinat de 21 coptes égyptiens, des milliers d'entr’eux fuient le pays. L’Italie et l’Égypte appellent d’ailleurs à une résolution des Nations-Unies autorisant une intervention d’urgence. Par contre, le ministre libyen des Affaires étrangères demande à l'ONU la levée de l'embargo sur les armes imposé à son pays afin de lutter contre les djihadistes et écarte l'idée d'une intervention internationale.
Plusieurs membres du Conseil de sécurité dont la Russie, sont réticents à la levée de l'embargo, évoquant le risque de voir des armes tomber entre de mauvaises mains. Washington, Paris et Londres affirment leur préférence pour une solution politique. Le représentant de l'ONU en Libye dit espérer également un accord politique, espoir partagé par la Tunisie et l'Algérie.
Une soixantaine de véhicules appartenant à l'EI ont paradé à Syrte, ville natale du dictateur Mouammar Kadhafi qui y a été capturé puis tué par les rebelles en octobre 2011 après huit mois de révolte. L’État islamique y contrôle l’université en plus de maitriser la ville de Derna.
L’Égypte ayant bombardé l’EI, le Qatar a critiqué son action militaire. Le gouvernement égyptien a répliqué en accusant Doha de soutenir le terrorisme. En signe de protestation, le Qatar a aussitôt rappelé son ambassadeur du Caire.
La Libye est morcelée et sous la coupe de milices rivales. Deux gouvernements s'y disputent le pouvoir, l'un proche de Fajr Libya, et l'autre, reconnu par la communauté internationale. L’EI se glisse entre les deux.
Sources : Canoe.ca actualités, La Presse tunisienne, RTBF.BE (Radio, télévision belge francophone, La Voix du Nord, Weakepedia.
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Ukraine, trêve chancelante
- Par rousseau-philippe
- Le 28/02/2015
- Dans Ukraine
Les combats ont diminué d'intensité depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu mais celui-ci a été violé à plusieurs reprises, notamment lors de la prise de Debaltseve par les séparatistes.
Les batailles les plus intenses ont lieu dans la ville de Peski, proche de Donetsk et près de Marioupol où les pro-Russes ont effectué un raid sur les positions de l'armée ukrainienne à l'Est de la ville. Kiev accuse d’ailleurs les indépendantistes de continuer d’y masser des troupes. Le service d'information des rebelles DAN rapporte quant à lui, que des troupes ukrainiennes ont bombardé certains quartiers de Donetsk.
Cependant, l’échange de 200 prisonniers entre les deux camps, pourrait traduire leur volonté de respecter l'accord de Minsk II, surtout depuis que les insurgés ont Debaltseve sous leur contrôle, l'un de leurs principaux objectifs militaires.
Le gouvernement allemand s'inquiète toujours de l'absence de cessez-le-feu complet et demande à Moscou d'exercer son influence sur les autonomistes. D’ailleurs, les 15 pays membres du Conseil de Sécurité dont la Russie, ont appelé les belligérants à cesser immédiatement les hostilités. Toutefois, l'Ukraine ne nie pas la possibilité de rentrer incessamment en guerre contre la Russie.
Pendant ce temps à Moscou, le premier anniversaire de la chute de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch, a été commémoré par un défilé anti-Maïdan de 35.000 personnes.
Sources : Canoe.ca actualités, Ici Radio-Canada, Le Monde, Libération, La Voix du Nord, Yahoo Actualités.