L'armée irakienne face aux bombes artisanales

Depuis sa percée fulgurante en Irak il y a neuf mois, le groupe extrémiste sunnite EI impose sa loi et multiplie les atrocités dans les régions sous son contrôle. Pour éviter de perdre trop d’hommes lors de confrontations inégales, les troupes du califat fuient devant l’ennemi, sans opposer trop de résistance. Mais ils posent des bombes partout, dans les rues, les bâtiments, sous les ponts. C'est pour cette raison que les forces irakiennes ont été stoppées à Tikrit.

Daesh a piégé des maisons et creusé des tranchées dans la capitale de la province de Salaheddine, Tikrit, ville située à 160 km de Bagdad et conquise par l’État islamique en juin 2014. La bataille pour la reprendre sera difficile. La suspension de l'offensive gouvernementale, sa plus importante depuis la débandade de juin 2014, limite les pertes et protège les infrastructures.

La ligne de front n'a pas bougé depuis des jours. L'armée irakienne avait déjà tenté de reprendre par trois fois, en vain, la ville d'origine de l'ex-dictateur Saddam Hussein. D'ailleurs, son mausolée a été détruit par Daech.

Bagdad a lancé parallèlement une offensive pour reconquérir la ville de Gurma, située à quelques dizaines de kilomètres de Falloujah et de la capitale. La mission est périlleuse. Sur les routes, les chars des troupes régulières doivent se confronter à un ennemi invisible : les bombes artisanales. Les djihadistes les ont disséminées partout dans les villages et les routes alentour.

Quand ils tombent face à face avec une mine ou un engin explosif, les Irakiens ont peu de moyens pour s’en débarrasser. Une poignée de démineurs est chargée de cette opération, très délicate. Ces hommes ont détruit plus de 130 bombes en 48 heures. En cinq jours d’offensive , les forces pro-gouvernementales, appuyées par les raids de la coalition, disent avoir reconquis 50 % de Gurma.

Quand aux forces kurdes, elles ont attaqué les djihadistes à Kirkouk, ville pétrolière du nord de l'Irak. L'offensive des Peshmergas est appuyée par les frappes aériennes de la coalition. Les Kurdes ont progressé sur plusieurs fronts à l'ouest de la ville, prenant notamment les localités de Mala Abdallah et de Tel Ward. 

Les Kurdes ont pris le contrôle de Kirkouk en août dernier. La situation demeure toujours fragile, la ligne de front n'étant par endroits distante que de 20 km du centre-ville. Fin janvier, une offensive lancée par l'État islamique avait brièvement enfoncé les défenses kurdes.

 

Sources : Le Figaro, France 24, Journal de Montréal

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