Le 4e anniversaire de la guerre civile syrienne : 2013

2013

3e année, les violences s’enlisent. Ce n’est pas beau du tout, on peut même dire : c’est affreux, les morts s’agglutinent, 60.000 morts. Les réfugiés affluent au Liban en Jordanie, en Turquie et, à l’intérieur même du pays.

Ei 1Par contre, dès le début 2013, Idleb est reconquise par l’armée. L'État islamique en Irak et au Levant, alors lié à Al-Qaïda et dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi, pénètre en Syrie avec 7.000 hommes, bien aguerri, d’une violence hors du commun. Ils font peur. Ils coupent des têtes. L'EIIL s'installe dans le nord-est de la Syrie, puis progresse vers le centre du pays. De nombreux combattants d'al-Nosra et la plupart des djihadistes étrangers, se rallient alors à l'EIIL. C’est pour eux, une force d’attraction incommensurable.

En mars 2013, la ville de Raqqa tombe en leurs mains, ce qui en fait la première capitale provinciale sous contrôle rebelle depuis le début de l’insurrection. Jusqu’en mai 2013, la rébellion fait des gains imposants, vraiment imposants.

Hezbollah 1Janvier 2013, 5000 combattants du Hezbollah viennent en renfort aux troupes d’Assad. Leur entrée en guerre dans l’Ouest de la Syrie ne sera officialisée qu'à partir du mois d'avril. Leur entrée en guerre est sulfureuse, c’est l’armée de l’ombre, on dit que lorsqu’un silence assourdissant s’installe, ils sont là. On ne les voit pas, on ne les entend pas, mais on sait, ils sont là.

Pendant cette guerre, ils se transformeront en une véritable armée conventionnelle, puissante. Enfin viennent se joindre à ce monde de chacals, des volontaires chiites, issus notamment de l'armée du Mahdi qui a eu ses heures de gloire pendant la guerre d’Irak contre rien de moins que l’armée américaine. On signale aussi des chiites afghans entrants sur le sol syrien après avoir passé par l’Iran.

Février, pour la première fois, Washington annonce des aides directes non létales à la rébellion.

Avril, les rebelles élargissent leur territoire autour de la frontière libanaise.

Images 13En mai, point tournant, l'Armée Arabe Syrienne, soutenue fortement par le Hezbollah, reprend la ville de Qousseir. Le Hezbollah utilisera lors de cette bataille, des drones espions, avantage flagrant. À partir de cette victoire, les rapports de force s'inversent. Le régime, le Lion en tête (Assad), n’arrêtera plus sa lente et ferme progression. Le général syrien al-Hassan, alias le Tigre, dirige les combats d’une main de fer.

L'Union Européenne décide de lever l'embargo sur les armes à destination des rebelles syriens.

De juin à décembre 2013, la Turquie envoie 47 tonnes d'armes aux rebelles.

La ghouta 1En août, massacre de la Ghouta, bombardement au sarin par le gouvernement, "1.500 morts". La ligne rouge est franchie. Les Américains menacent de bombarder le régime. Leurs troupes sont prêtes. Leurs missiles "tomahawk" affutés. Leurs chasseurs F-16, F-18 fébriles à l'idée de décoller. La Russie suggère alors avec sagesse à la Syrie de remettre ses armes chimiques aux Occidentaux qui les détruiront en échange de l’abandon des bombardements. Ce qui fut fait.

Camp de refugies en turquie 1En septembre 2013, les estimations montent à 6,5 millions de déplacés dont 2 millions ayant cherché refuge dans les pays voisins et ce, sur une population de 23 millions.

En décembre, les États-Unis et le Royaume-Uni suspendent l'aide « non létale » aux rebelles, de peur qu'elle ne tombe entre les mains des djihadistes.

Les Kurdes ont la particularité de faire participer autant les femmes que les hommes sur la première ligne de combat. Ce qui est d'une efficacité incisive.

Ypg 2Les kurdes du Parti de l'union démocratique du Kurdistan (PYD) ont profité du retrait de l'armée syrienne des régions kurdes pour se déclarer autonome fin 2013. proche de l'ASL, le PYD et sa branche armée, les YPG, entrent en conflit contre les brigades djihadistes (EI et Al Nosra) en juillet 2013. 

Devant cette opposition hétéroclite, de plus en plus dominée par des combattants islamistes locaux et étrangers, les pays occidentaux réduisent progressivement leur soutien. Le régime syrien déclare via son ministre des affaires étrangères que « la Syrie est confrontée à une guerre barbare contre les takfiri (terroristes) ».

3 ans de guerre civile : 146.000 morts. Le massacre sans fin continue…continue...continue...

Ah oui ! Les premières manifestations pacifiques arboraient comme slogan : « pour une Syrie sans tyrannie »...

Syrie 11

Suite : Prochain article...

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