Articles de rousseau-philippe

  • Syrie : La guerre... la guerre... la guerre...

    Syrie

    En ce moment, un dicton circule en Syrie, à savoir : « La démocratie est née en France, elle est morte en Égypte et sera enterrée en Syrie. » Les Syriens sont de plus en plus conscients qu’à la fin de la guerre leur pays sera sûrement morcelé.

    Dans les régions syriennes partagées entre Kurdes et régime, comme à Hassaké (Nord-Est), les habitants subissent la guerre, mais aussi une double administration : Deux services militaires, deux permis de conduire, deux systèmes d'impôts…l’un syrien et l’autre kurde.

    Pendant ce temps, l’État islamique avance vers le centre du pays dans la province de Homs, qui fait partie de la zone sécurisée par le régime. L’EI s’est emparé de la ville d'Al-Qaryataïn, située sur la route reliant Palmyre à Homs. (1)

    En Turquie, les États-Unis ont commencé depuis le mois de mai, à former des rebelles modérés pour combattre Daech. Washington compte en former 5400, chaque année pendant trois ans.

    Plusieurs hommes d'un premier bataillon de 54 rebelles formés et armés par Washington, issus de la 30e Division de l’Armée syrienne libre (FSA), ont été mis en déroute, tués ou kidnappés par le Front al-Nosra dans le nord de la province d'Alep. (2)

    Le Front al-Nosra a cependant libéré sept rebelles de cette "30e Division", mais a gardé leur chef en détention. (3)

    La Turquie veut établir un « no mens land » de 40 km de profondeur et 100km de longueur au nord de la Syrie, à sa frontière. Elle veut ainsi empêcher toutes forces ennemies de s’établir dans cette région y compris Assad, l’EI, al Nosra et les Kurdes. (4)

    Syrie 2L’EI contre-attaque donc et encercle totalement Marea et contrôle par le feu la route à l'ouest de la ville qui mène vers la frontière turque. Tlaline est également désormais aux mains de l'EI, exactement dans le « no mens land » turc. (5)

    Le Front Al-Nosra pour sa part, annonce qu’il abandonne les combats contre l’État islamique le long des frontières turques et syrienne, afin d’éviter toute coopération avec les forces turques et américaines (6)

    Et la guerre continue…continue…continue…

     

    Sources :

    (1) France 24, l'EI avance dans la région de Homs et kidnappe plus de 200 civils. 07/08/15

    (2) Le Journal de Montréal : Les États-Unis poursuivent l'entraînement de rebelles modérés. 12/08/15

    (3) www.xinhanet.com  Al-Qaïda en Syrie libère des rebelles syriens formés par les États-Unis 16/08/15

    (4) Libération Syrie : l'EI attaque la zone de sécurité... avant même sa mise en place, 11/08/15

    (5) L’Orient le Jour, Syrie: l'EI encercle un bastion rebelle dans le nord. 16/08/15

    (6) i24news, Syrie: le Front Al-Nosra se retire des combats dans la région d'Alep. 11/08/15

  • Lattaquié : Ouf !

    Lattaquie

    Jusqu'à maintenant, les forces gouvernementales ont appliqué une stratégie défensive dans la région de Lattaquié. Aujourd’hui, elles ne peuvent plus se le permettre. En effet, après avoir pris Idleb et Jisr al-Choughour au printemps dernier, l'Armée de la Conquête (coalition entre le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda et le groupe salafiste Ahrar el-Cham) essaye de s'emparer du fief alaouite. La bataille pour le contrôle de la province fait rage et les offensives se multiplient de part et d’autre.

    GhabLa plaine du Ghab est depuis quelques jours le théâtre d'une offensive de l'armée syrienne et de son allié le Hezbollah. L’Armée de la Conquête rétorque par plusieurs attaques sur Jourine. Un village extrêmement stratégique, puisque c'est là que l'armée du régime a établi son quartier général pour la bataille. Dernier verrou avant la province de Lattaquié, le régime ne peut se permettre de perdre cette zone où se situe notamment le village d'origine de la famille Assad : Kardaha.

    À noter que L'Armée de la Conquête s'appuie sur des combattants d'Asie centrale, des Tchétchènes et Al Nosra. Pour sa part, l'armée syrienne s’appuie sur le Hezbollah ainsi que sur des miliciens chiites afghans et iraniens.

    Une défaite loyaliste à Jourine ne signifierait pas pour autant que les rebelles déferleraient sur la côte, qui est encore loin, mais serait un coup dur pour les troupes pro-régime. Si l'armée loyaliste tente de défendre Lattaquié coûte que coûte, elle fait face à un problème de taille : le manque d'effectif. Elle doit faire des appels aux jeunes Alaouites pour prendre les armes et défendre les environs de Jourine, une bataille existentielle pour la communauté alaouite. (1)

    LataqQuelques tirs de roquettes sur le centre-ville de Lattaquié!

    J’apprends que les 1.500 combattants syriens, libanais, irakiens et afghans engagés aux côtés de l'armée gouvernementale seraient quand même parvenus à reprendre la quasi-totalité de Sahl el-Ghab et se trouveraient à présent à 7 km de Jisr el-Choughour.

    Cette avancée, confirmée par l'AFP, serait essentiellement due à la réactivité des troupes loyalistes sous le commandement de nul autre que le colonel Souheil al-Hassan, surnommé le Tigre, vainqueur de plusieurs batailles de la guerre civile. Il est à la tête de la division d'élite la plus redoutable et a fait le choix tactique de retirer rapidement des troupes engagées sur un autre front pour garnir celui de Sahl el-Ghab avant que l’ennemi puisse établir une zone défensive viable.

    L'armée syrienne tient donc à distance l'Armée de la conquête de Lattaquié, fief alaouite où le régime dispose d'une base sociale importante qui fournit les rangs de son armée.

    PortLe port de Lattaquié est le principal débouché maritime extérieur. L'alliance tripartite (Hezbollah-Iran-Syrie) est déterminée à sécuriser l'axe reliant cette région à Damas, principale voie de ravitaillement en armements et d'acheminement de l'aide de Moscou, dont la base navale militaire se trouve non loin de là, à Tartous. (2)

     

    Sources :

    (1) L’Orient le Jour, Pourquoi Jourine est-elle la clé de la côte de Lattaquié ? 16/08/15

    (2) L’Orient le Jour, Sahl el-Ghab, point névralgique de la défense du régime syrien. 16/08/15

  • Assad, les Kurdes et l'EI font quelques gains

    Images 1

    La division 30 de «la Nouvelle Force syrienne», entièrement créée, armée et entraînée par les Américains a franchi la frontière turque pour rejoindre le territoire syrien. Sa mission : affronter l'EI. Elle se coordonnera avec les autres groupes rebelles modérés et comptera sur l'appui de l'aviation militaire américaine qui, avec ses alliés, a intensifié ses raids contre Daech, au rythme d'une quinzaine par jours pour la seule Syrie – La NFS comprendra à long terme pus de 15.000 combattants. (1)

    Aussitôt, Al-Nosra s’en est pris au quartier général de la dite division 30, près de la ville d'Azaz dans le nord de la province d'Alep. Le Front annonce avoir arrêté bon nombre d'entre eux dont leur chef. (2)

    La Turquie a bombardé des positions de l’État islamique en Syrie en riposte à la mort d'un de ses soldats, après un attentat suicide meurtrier attribué par Ankara aux djihadistes.

    Elle veut instaurer une zone protégée, exempte de l’État islamique. Cette zone sera installée entre les cantons kurdes d’Afrin à l’ouest et de Kobane à l’est, soit sur une centaine de kilomètres, et d’une profondeur d’une quarantaine de kilomètres, à l’intérieur de la Syrie jusqu’à la ville d’Alep.

    Malgré un manque de ressources humaines flagrant en son sein, l'armée arabe syrienne inflige aux djihadistes de lourdes pertes dans les banlieues de Quneitra et d’Idleb.

    À Hassakié dans le nord-est du pays, soldats syriens et kurdes font front commun contre l’EI et portent un coup décisif à Daech en le chassant de cette ville après plus d'un mois de combats intensifs. (3)

    En prenant le contrôle des montagnes occidentales de la ville de Palmyre, l’armée syrienne s’est permis d’avancer face à l’État islamique. (4) Ces troupes ont d’ailleurs pris une partie de la ville, y provoquant l’effondrement de l’EI. (5)

    Les Kurdes se sont emparées de la ville de Sarrine. Cette localité leur permet de contrôler une route située entre les villes de Raqqa et d'Alep. (6)

    La Brigade des martyrs de Yarmouk, groupe djihadiste opérant en Syrie, à la frontière d’Israël, membre de l’Armée Syrienne Libre jusqu’à maintenant,  avaient en mars 2013, enlevé 21 casques bleus philippins, le long de la frontière du Golan. Cette Brigade fait maintenant allégeance à l’État Islamique et arbore désormais ses drapeaux. (7)

     

    Sources :

    (1) Libération, Syrie : les premiers combattants formés par les États-Unis pour combattre l'EI entrent en action,  Jean-Pierre Perrin 17/07/15.

    (2) La Presse, Al-Qaïda attaque des rebelles syriens entraînés par Washington, AFP, 31/07/15.

    (3) L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH)

    (4) agence Xinhua.

    (5) Sama TV

    (6) L’Orient-le jour

    (7) Médias Presse Info.

  • La Syrie et son avenir

     

    625112 conflit etudiantLe 15 mars 2011 débute les manifestations pacifiques pour obtenir un changement démocratique dans une Syrie dictatoriale. Des manifestations pacifiques pro-régime y répondent. Des civiles (les moukhabarats : service secret) à la solde du régime tirent à bout portant sur les manifestants pro-démocratiques générant des centaines de morts et plusieurs milliers de blessés. Cette révolte pacifique se change alors en insurrection armée.

    L'armée syrienne libre (ASL) en devient l'ossature. Elle enregistre plusieurs victoires et l'Occident devient son bailleur de fonds. Au même moment, Al Qaeda sous le nom du «Front al Nosra » s’implique directement dans le conflit puis «l’État Islamique » y emboîte le pas.

    Ces deux derniers mouvements recrutent bien au-delà des frontières de la Syrie. Ils sont appuyés, par l’Arabie saoudite, la Turquie et Dubaï. Leur puissance augmente de façon phénoménale de sorte que l’ASL en est réduite à de petits groupes sans moyens. Son armement finissant toujours par aboutir chez ses deux compétiteurs, les Américains en réduisent ostensiblement le financement. 

    De nos jours, Assad se rend compte qu’il ne dispose pas d’un pouvoir assez puissant pour reconquérir la partie sunnite du pays, même avec l’appui indéfectible de la branche baasiste sunnite. L’EI et al Nosra, eux aussi ne pourront jamais conquérir l’ensemble de la partie chiite du pays.

    Images 7La population syrienne, elle, aspire à la paix et au retour de la sécurité. De sorte qu’elle s’accommoderait très bien du régime en place, pour ceux et celles qui vivent dans la zone tenue par lui.

    Les Syriens vivant dans le territoire occupé par l’État islamique peuvent aussi s’accommoder de la situation, car leur mode de vie antérieur à la révolution n’est pas très différent de celui imposé par l’EI. Dans les régions concernées, le taux d’analphabétisme est très élevé, le taux de fécondité est de 8 enfants par femme et les mariages de jeunes filles fréquents. Un homme a souvent deux familles simultanément. Ce mode de vie est relativement proche de celui prôné par l’EI.

    Nous assisterons sûrement tôt ou tard à la dislocation du pays incluant l’élaboration de nouvelles frontières. La partie sunnite de Syrie s’unirait avec la partie sunnite d’Irak. Il suffirait que Daech s’entende avec Assad en démontrant une certaine volonté d’apaisement.

    Alors la partie chiite de Syrie s’unirait avec la partie chiite du Liban. Au début, il y aurait une lutte de pouvoir entre le clan Assad et le Hezbollah qui se résorberait avec le temps. Une union politique naîtrait.

    Ce qui me fait dire : "L’avenir n’est plus ce qu’il était".

  • Alep, le Leningrad syrien

    Telechargement 3 1

    Sur place, la comparaison n'apparaît pas absurde selon Fabrice Balanche, grand analyste de la guerre civile syrienne. En effet, le tiers de la ville est détruit, les civils demeurés sur place vivent dans des conditions aberrantes. Les francs-tireurs des deux côtés se tirent les uns les autres par dessus la tête des civils. Il arrive que les quartiers chrétiens servent de cibles aux tirs d'artillerie des djihadistes, pour les punir de leur soutient au régime.

    Moins commentée que la prise de Palmyre ou la bataille de Kobané, la bataille d’Alep concentre pourtant toute l’attention des Syriens. Dès 2012, Bachar el-Assad avait affirmé que "le sort de la nation et du peuple" en dépendait. Avec une population d’1,7 million d'habitants, elle est la deuxième ville du pays, juste derrière Damas. Au début de la guerre civile, elle fut progressivement encerclée par les rebelles de l’Armée Syrienne Libre.

    Fin 2012, voyant l’échec du "printemps arabe", l’ASL, arrête  sa lutte dans la ville par manque d’argent et d’armement. Les combattants de l’Armée Syrienne Libre se sont tournés vers les djihadistes, qui eux avaient des armes, de l’argent et des renforts. (1)

    Ce mois-ci, les rebelles, réunis au sein de la nouvelle coalition Ansar al-Charia – littéralement les partisans de la charia –, ont attaqué la partie Ouest d’Alep, tenue par l’armée. Comme d’habitude, les djihadistes ont précédé leur assaut d’une attaque suicide à la voiture piégée.

    Mauvais calcul, malgré la violence de l’offensive, les troupes pro-Bachar, le Hezbollah et les milices chrétiennes, les ont empêchés d’atteindre leur but. L’Armée Arabe Syrienne a répliqué par des bombardements aériens sur la partie orientale de la ville.

    Une petite partie de la muraille de la citadelle d'Alep (XIIIe siècle) classée au patrimoine mondial de l'humanité, s'est écroulée après l’explosion d’un tunnel rebelle par l’Armée Arabe Syrienne. (2)

    Auparavant, l’armée d’Assad avait essayé de couper le ravitaillement aux rebelles, sans succès. L’EI a également essayé, lui aussi, sans succès.

    Le front reste stable malgré tous les efforts de tous les côtés. On sent quand même que quelque chose pourrait réussir éventuellement d’un côté comme de l’autre. L’enjeu d’Alep pourrait être la cassure qui ferait qu’un côté l’emporterait sur l’autre. Mais ça pourrait aussi bien ne jamais arriver.

    Sources : (1) Aletetia, Rome : Syrie : Alep, la mère de toutes les batailles, 19/07/15

                   (2)  Le Figaro 12/07/2015 « Syrie : la citadelle d'Alep éventrée par une explosion », Sana, OSDH, AFP.

  • Les Anti-Houthis reprennent Aden

     

    Images 5

    Après quatre mois de combats acharnés, le premier ministre yéménite en exil en Arabie Saoudite, annonce la libération de la province et de la ville d'Aden dans le sud du pays. Cette offensive a été menée par la coalition «Résistance populaire». Elle a pris le quartier de Moualla et avance vers le quartier de Tawahi. Les rebelles Houthis contrôlent toujours certaines entrées au nord et à l'est de la ville. (1) (2)

    L’offensive, est appuyée par l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui fournissent armement et entraînement. Même l'EI  annonce avoir participé aux combats.

    En juillet 2014, les rebelles Houthis avaient réussi à prendre la presque totalité du pays, dont la capitale Sanaa et Aden la métropole, entraînant ainsi une réaction de l'Arabie saoudite, poids lourd de la région et voisine du Yémen. (3)

    Celle-ci prend alors la tête d'une coalition arabe dont l'objectif est d'empêcher les Houthis de prendre le contrôle du pays et d’éviter ainsi que l'Iran, soutenant les rebelles, puissent élargir son influence. En mars dernier, Ryad y lançait une campagne de raids aériens. (3)

    Les Sunnites représentent 55% de la population yéminite contre 45% de Chiites (Houthis).

    Combats et bombardements ont fait jusqu’à maintenant plus de 3.500 morts de part et d'autre, et des millions de Yéménites subissent toujours l'embargo de la coalition arabe. (4)

     

    Sources :

    (1) La Croix, France. Yémen: des ministres en exil rentrent à Aden "libérée" des rebelles, 18/07/15.

    (2) El Moujahid, Alger. Yémen : Aden ville « libérée », mais les combats continuent, 19/07/2015, agence Saba.

    (3) La Presse, Montréal. Yémen : Aden « libérée », 17/07/2015, agences : AFP, SABA.

    (4) L’Obs monde, France.  Les forces anti-Houthis progressent au Yémen, 18-07-2015.

  • Les conséquences de l'entente entre l’Union Européenne et la Grèce

     

    (Vous trouverez mes commentaires entre parenthèses)

    L'entente : 

    - Une garantie de l’indépendance de l’agence statistique du pays (elle sera indépendante de l’État mais sera-t-elle vraiment indépendante des financiers?)

    - Réforme de la taxe de vente et de l’assiette fiscale (augmentation des taxes et des impôts donc des revenus de l’État)

    - Réforme du régime de prestations à la retraite (retraite retardée, diminution des prestations donc diminution des dépenses de l’État)

    - Réforme du système de justice civile avant le 22 juillet pour le rendre plus efficace (pas certain) et économique (diminution des dépenses de l’État mais probablement du service également)

    - Réforme du marché intérieur pour permettre, par exemple, d’ouvrir les commerces le dimanche, de prolonger les périodes de soldes, de modifier le marché du lait et de la boulangerie (ce qui pourrait augmenter les affaires et les revenus de l’État par les taxes et impôts)

    - Réforme du marché du travail, notamment des négociations collectives, des actions syndicales et de la réglementation du licenciement collectif (moins de pouvoir aux syndicats et aux travailleurs donc : bas salaires = moins d’impôts et de taxes, moins de revenus pour l’État, à moyen et long terme)

    - La création d’un fonds – basé en Grèce – chargé de privatiser les actifs grecs pour générer 50 milliards d’euros (très grande augmentation des revenus à très court terme dans le but de rembourser les financiers au plus vite sans se soucier du bon fonctionnement de l’économie à long terme)

    - La privatisation du réseau de transport d’électricité, à moins d’une solution de rechange également efficace (très grande augmentation des revenus de l’État à court terme mais diminution des revenus de l’État à moyen et long terme)

    - La privatisation du réseau de transport public (même constatation que pour l’électricité, en plus on peut prévoir une baisse du service puisque les lignes déficitaires ne seront pas tolérées)

    -L’élimination des prêts à trop faible rendement et le resserrement de la gouvernance des banques

    - La réduction des coûts de la fonction publique (baisse d’emploi donc baisse des dépenses mais aussi baisse des revenus pour ce qui est des taxes et impôts puisque les gens qui perdent leurs emplois dépensent moins)

    - Le retour des trois institutions superviseures des réformes, soit la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international et la Commission européenne: le gouvernement doit consulter ces institutions avant de soumettre au Parlement ou à la Population tout projet de loi lié à l’entente. (Très grande perte d’autonomie du gouvernement grec donc de la Démocratie)

    - Des lois assurant des coupes «quasi automatiques» si le gouvernement n’atteint pas les objectifs fixés en matière d’excès budgétaires

    (Et la Démocratie dans tout ça? L’Union Européenne n’a pas été du tout impressionnée par le Référendum! Les financiers veulent être remboursés et faire de l’argent avec les taux d’intérêt le plus tôt possible sans se soucier du bon fonctionnement de la société grecque.)

    Source : Métro, Le Monde,

  • Iran : Un accord historique

     

    Images 4Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, dialoguant avec les journalistes au balcon de l'hôtel Coburg de Vienne où se tenaient les négociations.

    Ça y est, l’Iran s’est engagé à ne plus vouloir s’approprier l’arme nucléaire, en échange de la levée des sanctions.

    - Le point principal de discorde soit l’embargo sur les armes, sera résolu ainsi : L’embargo sur les armes est maintenu pour cinq ans et les restrictions sur le programme antimissile balistique, pour huit ans. Les Américains voulaient conserver totalement cet embargo alors que l’Iran voulait l’abroger entièrement.

    - L’Iran réduira le nombre de ses centrifugeuses d’enrichissement d'uranium de 20 000 à 6 104.

    - La République islamique accepte de diminuer ses réserves d’uranium enrichi de cinq tonnes à 300 kilos pour une période de 15 ans. À ce niveau, il faudrait plus d’un an à l’Iran pour enrichir assez d’uranium et fabriquer une bombe nucléaire.

  • La soupape tient toujours, malgré la pression insupportable de tous les côtés

     

    Telechargement 1

    Une faction de l’EI aurait tenté un coup d’état contre Al-Baghdadi, sans succès. Les causes en seraient multiples soit, le remplacement de certains dirigeants locaux par des étrangers, l’offensive de l’EI contre d’autres groupes djihadistes et le fait d'étendre le champ de bataille aux Kurdes. De fait, l'EI reprend pied à Kobané. Tout indique que les combattants se sont infiltrés depuis la Turquie.

    L'EI lance également une offensive contre Hassaké, dans le nord-est. Les forces syriennes résistent et de très violents combats s’y poursuivent toujours.

    Pendant ce temps, la coalition dirigée par les États-Unis mène une attaque aérienne sans précédent sur Raqqa, dans le but de réduire la capacité de mouvement de Daech.

    À Alep, les combats s’intensifient de plus bel, entre les forces gouvernementales et deux coalitions rassemblant 13 organisations, dont le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et le groupe islamiste Ahrar al-Cham. Ces derniers cherchent à envahir les quartiers Ouest tenus par le régime. L'aviation syrienne mène des raids meurtriers contre les quartiers Est. Ces combats sont parmi les plus féroces depuis 2012. Des centaines d'obus et de roquettes tombent sur les quartiers des deux côtés. Les rebelles ont réussi à prendre un centre militaire pendant que l’Armée Arabe Syrienne attaque l’Est.

    Telechargement 2 1L’EI a détruit le Lion d'Athéna du musée de Palmyre, pendant que l'armée syrienne y sécurise une route d'acheminement du pétrole.

    Les rebelles syriens tentent aussi de reprendre Quneitra et y encerclent un village druze, contrôlé par le régime.

    L'armée syrienne et le Hezbollah sont entrés dans Zabadani, l'un des derniers bastions islamistes le long de la frontière du Liban. Zabadani, a été la première ville conquise par les rebelles en février 2012. C'est aujourd'hui l'un des derniers bastions qu'ils contrôlent le long de la frontière libanaise.

    L’Armée Syrienne Libre n’a pas réussi à prendre le Nord-Ouest de la ville de Deraa, toujours sous contrôle de l'armée D'Assad. Et pourtant, le front du Sud y a débuté une grande offensive surprise. Deraa est le lieu où la révolte a commencé il y a cinq ans. Le gouvernement de Deraa est contrôlé presque entièrement par l’Armée Libre, mais la ville de Deraa  est divisée entre le régime et les groupes rebelles.

    M. Poutine pour sa part, continue d’assurer son appui entier au régime, faisant taire les rumeurs les plus farfelues d’un prétendu changement de position. 

     

    Sources : 45e Nord, al-Manar, Courier international, La Presse, L’Obs, L’Orient Le Jour, Le Parisien, RFI, Sana, Xinhuanet.

  • Négociation avec l'Iran

     

    Files upload 17653 

    La tour Azadi est inaugurée le 16 octobre 1971 à Téhéran pour la commémoration du 2.500e anniversaire de l'Empire perse. Elle s'appelait à l'origine la tour Shahyād, ce qui signifie « mémoire des Rois ». Elle a été renommée Azadi « liberté » après la Révolution de 1979.

    Depuis 2003, les pourparlers s’éternisent. Pourtant, l’Iran et les pays des 5 + 1  (États-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne et Russie) sont parvenus à un accord intérimaire à Genève, en novembre 2013.

    La négociation est censée aboutir à un accord historique garantissant que Téhéran ne cherchera pas à se doter de l’arme nucléaire, en échange d'une levée progressive et réversible des sanctions internationales, votées par le Conseil de sécurité de l’ONU en 2006.

    Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères, affirme que la levée de l’embargo sur les armes frappant l’Iran demeure le problème majeur. Téhéran réclame l’abrogation de cet embargo adopté par le Conseil de sécurité des Nations unies en 2010, arguant que ces mesures restrictives n’ont rien à voir avec le dossier nucléaire.

    Cependant, les Occidentaux estiment que cela enverrait un signal désastreux à Israël et aux pays arabes sunnites du Proche-Orient. En effet, ceux-ci sont déjà très obsédés par les menées de l’Iran chiite dans la région et très inquiets d’un accord sur le nucléaire dont ils redoutent qu’il ne fasse que renforcer l’influence de l’Iran auprès de plusieurs pays dont la Syrie, l’Irak, le Yémen et le Liban.

    L’embargo sur les armes a contraint l’Iran à développer son propre arsenal et à contracter un gigantesque trafic d’importations et d’exportations illicites d'armes. Le budget annuel de son armée est estimé à 10 ou 12 milliards de dollars, soit environ un sixième de son PIB.

    Un autre point sensible serait que les Occidentaux tenteraient de mettre en place un système de financement pour contourner l’emprise des Pasdarans sur l’économie iranienne, afin d’ouvrir des brèches dans lesquelles s’engouffreraient les investisseurs étrangers.

    Les discussions de Vienne seraient censées être les dernières. Mais le négociateur iranien Abbas Araghchi affirme : « Si les autres ont une date butoir, ce n'est pas notre problème ». Pour sa part, le chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond, assure qu'il y a toujours une volonté claire d'aboutir à une entente de part et d'autre.


    Sources : Canoe.ca, Le Monde, la Tribune de Genève.

     

  • M. Varoufakis, un vent de fraicheur

     

    Grece 3

    Conférence de presse de M. Varoufakis, le soir du résultat du référendum. Remarquez que le ministre des finances est en T-Shirt.                         Un vent de fraicheur.

     

    M. Yanis Varoufakis, économiste et ministre des finances de la Grèce, très populaire à l’intérieur de son pays, serait le député de Syrisa qui a remporté la plus grande majorité.

    Lundi matin le 6 juillet, sur son blogue, il écrivait :

     « Peu de temps après l’annonce des résultats du référendum, on m’a informé d’une certaine préférence de plusieurs membres de l’Euro-groupe et de « partenaires associés » (…) voulant mon « absence » des réunions; une idée que le premier ministre [Alexis Tsipras] a jugé potentiellement utile à l’obtention d’un accord. Pour cette raison, je quitte le ministère des finances aujourd’hui. »

    Cet économiste de 54 ans, réputé sérieux, cosmopolite, s’est-il mis à dos, tous ses pairs de l’Euro-groupe? Le message est clair : les créanciers auraient demandé et obtenu sa tête.

    En 2010, M. Varoufakis publie « Modeste Proposition pour résoudre la crise de la zone euro », avec des ajouts de l’économiste James K. Galbraith (sommité en économie mondiale). En 2014, il propose de relancer l’investissement en Europe par l’intermédiaire de la Banque européenne d’investissement, une idée qui a fait son chemin et est, en partie, reprise par l’actuel président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

    « Peu de ministres des finances sont aussi doués en économie que lui », estime le Prix Nobel, Joseph Stiglitz. « Personne n’a travaillé comme Varoufakis pour résoudre la crise en Europe » ajoute M. Galbraith.

    Depuis fin janvier, le style nonchalant de M. Varoufakis, crâne rasé, sac à dos, col de chemise ouvert, motocycliste et adepte de la musique rock, détonne à Bruxelles. C’est surtout son attitude qui exaspère, jugée arrogante et déplacée. « Un donneur de leçons insupportable ».

    Images 2M. Varoufakis refusait de jouer le jeu. « Que pouvais-je faire d’autre que faire la leçon? »,  « Il fallait bien que je marque mon désaccord avec la façon dont l’Europe a géré la crise. Devrais-je jouer au lobotomisé parce que l’on ne veut pas m’entendre? » Il voulait commencer très vite une discussion sur une restructuration de la dette du pays. « Mon homologue allemand Wolfgang Schäuble n’a jamais accepté de parler de ce sujet. »

    « Il a choqué, déplu par sa franchise et son opiniâtreté à dire que la voie du tout-austérité était une impasse. Et pourtant, il a raison! Regardez ce qui se passe aux États-Unis : ils ont retrouvé 10 points de PIB depuis la crise financière de 2008, pendant que l‘Europe stagne. Quelle suffisance et dogmatisme de la part des Européens de ne pas avoir voulu l’entendre. » Dixit : James K. Galbraith.

    M. Varoufakis est fortement reconnu en tant que « théoricien » de la crise grecque. Il plaide pour une rupture radicale avec la politique d’austérité menée depuis cinq ans en Europe.

    Depuis des années, il décrypte, de conférences en plateaux de télévision, les erreurs commises en Grèce par la « troïka », l’ancien nom des créanciers. Conseiller, entre 2004 et 2006, de l’ex-premier ministre socialiste Georges Papandréou, il critique dès le début, la réponse européenne à la crise financière, qui a consisté à endetter la Grèce au-delà du raisonnable.

    Il a apporté un vent de fraicheur tellement agréable dans ce milieu hautain et tellement loin de la réalité.

     

    Merci M. Varoufakis et à la prochaine!


    Cjovn5wwoaah9dp

  • La Grèce dit non

     

    Grece 2

    La Grèce a dit « NON » aux oligarques européens. « En Europe, il n’y a ni propriétaires, ni invités », comme l’a si bien dit le premier ministre grec.

    D’après moi, la Grèce ne sortira pas de l’Union, ni de l’Euro. Pas plus que l’Europe n’en demandera sa sortie. Si la Grèce sort, le suivant sera le Portugal, puis un autre, puis un autre... Le coût de sortie de la Grèce serait donc trop élevé pour l'Union! Ne pas oublier que l’Union européenne est ce qui permet à l’Europe de rester compétitive économiquement face à la Chine, les États-Unis et la Russie. L'Euro rivalise avec le dollar américain. C’est aussi ce qui permet de vivre sans guerre européenne et assure également la démocratie à l'intérieur de ses frontières. 

    L’Union et la Grèce sont condamnées à s’entendre. Ce qu’ils vont faire avec quelques grincements de dents, naturellement. La Grèce vient d’obtenir une force de négociation.

    Il reste que la vraie prouesse a été de réaliser un référendum en dix jours sans que personne ne dise que le référendum a été mal fait.

    La démocratie vient d’évoluer. Dorénavant, il faudra que ce genre d’entente soit validée par le peuple et c’est normal! La Grèce n'a pas dit non à l'Europe, ni à l'euro, mais NON à l'austérité.

    L'Europe attend une nouvelle propositon de la part de la Grèce...

     

    Grece

  • Les rebelles modérés en Syrie

     

    Images

    Les frappes de la Coalition, menées dans la province d’Alep, dans le nord, sont pour la première fois intervenues, dans une bataille opposant l’EI à des groupes rebelles rivaux, dont le Front al-Nosrala branche syrienne d’Al-Qaïda. Les raids aériens se sont portés sur le village d’Aazaz, frontalier de la Turquie, aux dépens des positions de l’EI. Les troupes d’Abou Bakr al-Baghdadi voulaient s’emparer du village, point d’approvisionnement en vivres et en armes de l’Armée de la Conquête.

    Cette intervention constitue une rupture avec le mode opératoire de la Coalition qui appuyait jusqu’à maintenant, uniquement les forces kurdes aux prises avec l’EI. À noter, que les Américains agissent de manière pragmatique. Ils freinent ainsi l’avancée de l’EI vers le passage d’Aazaz,  crucial pour les rebelles syriens regroupés au sein de l’Armée de la Conquête, dont fait partie le Front al-Nosra (Al-Qaïda) et l'Arrmée Syrienne Libre (rebelles modérés).

    C’est bien le Front al-Nosra qui fait partie de l’Armée de la Conquête (qui rassemble de nombreuses factions d’insurgées) et non l’inverse. On ne peut qualifier les rebelles syriens d’alliés du Front al-Nosra, car ils n’ont pas de programme commun. Ce n'est qu'une alliance militaire.

    Les rebelles modérés, durement éprouvés par quatre ans de guerre et leur rivalité avec les groupes djihadistes, ne sont plus en mesure d’agir seuls. S’il reste des brigades de l’Armée syrienne libre (rebelles modérés) dans le nord du pays qui combattent sous le drapeau de l’Armée de la conquête, il semble qu’on ne leur confie pas les avant-postes.

    Un autre groupe, le Front des révolutionnaires syriens, était le groupe de Washington et de Riyad. Il fut accusé de corruption et menacé par le Front al-Nosra. Le FRS se serait réfugié en Turquie. La filiale syrienne d’Al-Qaida a continué le ménage, en délogeant le groupe d’insurgés Haraket Hazm, lui aussi un groupe rebelle sur lequel Washington pensait compter.

    Les brigades rebelles sont en majorité constituées d’islamistes. C’est le cas dans le nord. L’Armée de l’Islam, active dans la région de Damas, et qui vit grâce aux capitaux saoudiens, ne peut pas être qualifiée de modérée.

    Au sud, la situation est différente. La présence de la Jordanie, pays limitrophe, est un grand facteur dans le maintien de groupes d’insurgés modérés. Le pouvoir jordanien est clairement favorable, tout comme la Maison blanche, aux groupes de type ASL. La Jordanie connaît bien le terrain grâce à ses services secrets, et est plus à même de maitriser la forme que prend l’insurrection. La prise d’une importante base de l’armée, près de Deraa, est le fait du Front du Sud, un groupe de l’ASL.

    Mais il y a toujours une possibilité que la stratégie de la Coalition qui semble échoué au nord, échoue également au sud.

    Grosso modo dans le pays, les deux groupes les plus puissants sont l’Armée Arabe Syrienne d’Assad qui contrôle Damas jusqu'à Hama sans oublier la côte méditerranéenne au nord du Liban et la moitié de la ville d'Alep ; ensuite, l’État islamique avec Deir ez Zor et Raqqa ; suivi en troisième par le Front al-Nosra, Idleb et presque la moitié d'Alep ; en quatrième, les Kurdes contrôlent la majorité du territoire nord logeant la frontière turque ; et enfin en cinquième l’Armée Syrienne Libre à Deraa et un peu à Alep. 

    Sources : al-Jazira (Qatar), France 24, Journal de Montréal, Le Monde (Paris), New York Times, L’Orient le Jour (Beyrouth) 

  • L’Armée Syrienne Libre renaît de ses cendres

     

    Asl 2

                                                  Riad Assaad, colonel de l'Armée syrienne libre, au centre.

    Constituée d'anciens officiers et d'anciens soldats de l'armée syrienne, l’ASL se caractérise pour l'essentiel, par son nationalisme arabe et son objectif démocratique.

    En 2012, un rapport publié par le New York Times, révéla que les armes fournies par les Américains parviennent aux djihadistes plutôt qu’à l’ASL.

    En février 2015, l’administration américaine signe un accord avec la Turquie pour former, sur une période de trois ans, 15.000 combattants de l’ASL, dans les environs de Kirsehir, dans le but de combattre l'État islamique en Syrie. 

    En mars 2015, l’ASL le principal groupe rebelle syrien non djihadiste, soutenu par les Occidentaux, se désagrège. Par contre, il y a quelques jours celle-ci, avec l’aide des Kurdes, vient de repousser l’EI d'un village syrien, près de la frontière turque.

    Les USA admettent que l’ASL, ne changera pas le rapport de force, dans cette guerre civile. Cependant l’ASL tente, dans ce brouhaha, de contrôler une partie du territoire, dans le seul but, de faire partie d’une éventuelle solution, lorsque la guerre civile se terminera. Sa force se situe surtout dans le Sud, à Deraa près de la frontière jordanienne, là où elle dispose d’un camp d’entrainement, financé par les États-Unis d’Amérique.

    D’après moi, sa force est surévaluée par les Occidentaux. Sur les cartes, on montre les rebelles contrôlant plus de territoires qu’Al Nosra. Je pense le contraire.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Template:Syrian_Civil_War_detailed_map 

     

    Sources :

    1. Comment la CIA contrôle la livraison d'armes aux rebelles [archive], Le Figaro, 27 juin 2012
    2. ↑ a et b En Syrie, la plupart des livraisons d'armes iraient aux islamistes [archive], L'Orient-Le Jour, 15 octobre 2012
    3. La CIA et les forces spéciales américaines entraînent les rebelles syriens [archive], Le Monde, 22 juin 2013
    4.  Syrie : Nouveau plan américain pour accroître l'aide aux rebelles [archive], L'Orient-Le Jour, 5 avril 2014
    5. Benjamin Barthe« Washington entraîne a minima des rebelles syriens contre l’Etat islamique » [archive], sur lemonde.fr,‎ 

    http://rousseau-philippe.e-monsite.com/blog/syrie/la-syrie-sera-t-elle-fragmentee.html#XTO16mBvgMF5ThFD.99, 15 juin 2015

    Le choc des titans, Philippe Rousseau,  02 mars 2015.

  • La Syrie sera-t-elle fragmentée?

     

    (Nord-Ouest), depuis fin mars, les forces d’Assad ont perdu la province d’Idlib aux mains d’Al-Nosra. L’EI pour sa part, a pris Palmyre, au Nord-Est de Damas. Il détient maintenant la moitié du pays. Les trois grandes forces (Al-Nosra, l’EI et l’Armée Arabe Syrienne), se prépareraient pour la bataille finale, celle de la ville d'Alep, capitale du nord.

    Syrie 6Actuellement 2 millions de personnes vivent dans la partie contrôlée par le régime, dont 150.000 chrétiens. Dans la partie sous contrôle d’Al-Nosra et de l’ASL, il y avait 3 millions de personnes, depuis les bombardements de l’aviation militaire syrienne, il n’en reste que 200.000. La France et la Turquie verraient cette municipalité comme la prochaine capitale de l’ASL. L’EI lui, est fortement présent en banlieue de la ville. Ce serait très difficile pour Al Nosra ou l’EI de s’accaparer la partie syrienne de la municipalité. Le régime ne peut pas se le permettre.

    L’Armée Syrienne Libre ayant un camp d’entrainement financé par les Américains en Turquie, vient de repousser l'État islamique d'un village  près de la frontière turque, où l’EI, financé par de riches Saoudiens entr’autre, tente de lui couper son approvisionnement. L’ASL, dans cette région,  serait l'alliée d'Al-Nosra. Cette dernière, à mon avis contrôle l’alliance. La Turquie aidant l’ASL, se trouve par le fait même à aider Al-Nosra qui serait financée par le Qatar. N'oublions pas que la porte d'entrée pour les djihadistes est la Turquie.

    (Nord), la partie Kurde est presqu’entièrement sous contrôle kurde. Aucun combat avec le régime, mais parfois de sévères escarmouches avec l’EI.

    (Ouest) A la frontière libanaise, les forces gouvernementales appuyées par le Hezbollah libanais ont fermé la majeure partie des monts du Kalamoun à Al Nosra. La partie Ouest du pays près de la Méditerranée est entièrement contrôlée par le régime et est à majorité Alaouite.

    Golan01syrieLe Golan syrien près de la frontière israélienne est écartelé entre Al Nosra, les forces d’Assad et du Hezbollah. L’armée israélienne y est toujours sur le qui-vive. Son aviation militaire intervient parfois contre le régime et le Hezb.

    (Sud-Est), Soueïda province druze, sous le contrôle du régime, subit de nombreuses attaques de la part de l’EI auxquelles le régime résiste difficilement.

    (Sud), Deraa à l'extrême sud, est la seule zone où l'Armée Syrienne Libre demeure la force rebelle dominante. L’ASL est pro-démocratique, possède un camp d’entraînement financé par les États-Unis et situé en Jordanie.

    (Est), cette partie est presqu’entièrement contrôlée par l’EI, avec Deir Ezzor comme capitale et est habitée presque totalement par des Sunnites, en lien continue avec la partie sunnite de l’Irak, sous contrôle de L’EI.

    Les Américains subissent de fortes pressions de la part de leurs différents alliés pour venir en aide aux rebelles. Ils se trouvent face à une équation à trois variables où aucune des solutions ne leur convient. Que ce soit Al-Qaeda, l'EI ou le régime. Il semblerait donc que Washington souhaiterait maintenant la fragmentation du pays. La première puissance militaire du monde, bombarde l’EI et parfois Al-Nosra mais jamais le régime.

    Syrie 16La coalition ne bombarde pas les positions de l'EI dans les combats qui l'opposent aux forces du régime. Pourtant,  à Hassaké, deux F-18 canadiens ont frappé pour une troisième fois en Syrie, en y atteignant un édifice appartenant à l’EI. Même s'ils ont partagé les mêmes cibles, les avions canadiens et l'armée de Bachar Al-Assad ne se sont pas coordonnés, selon les militaires canadiens.

    Assad ne pourra plus jamais reconquérir la partie sunnite du pays. Idem pour l’EI ou Al Nosra, ils ne pourront jamais conquérir les parties alaouites et kurdes. Je crois que nous allons assister d’ici un an ou deux, à une fragmentation du pays qui touchera éventuellement l’Irak et le Liban.

    Sources : 45e Nord.ca, Actualité juive, France 24, Ici Radio-Canada.ca, Kioske, Le Monde, L’Orient-le Jour, RTBF.be, TV5, Washington Post. 

    Syria and iraq 2014 onward war map

    Rose : Assad ; Rose foncée : Chiites d'Irak ; Gris : EI en Syrie et en Irak ; Jaune : Kurdes en Syrie et Irak ; Vert : ASL ; Blanc : Al-Nosra. (Pour ma part, je ne considère pas l'ASL aussi présente sur le terrain. Je pense qu'Al Nosra y est plus présente que l'ASL. Je me fis sur les journalistes de guerre et l'OSDH.)

     

  • Processus d’indépendance du Québec de Robert Lauzon

     

    Québec : Suggestion d'un processus transparent d'accession à l'indépendance de Robert Lauzon 

    Étape par étape:

    1) Convocation de toutes les forces indépendantistes à une assemblée constituante, non-partisane où seront élaborées, de façon consensuelle, les grandes lignes de la nouvelle constitution du Québec-Pays. (Dans les prochains 24 mois)

    2) Diffusion la plus large possible de ce projet consensuel de constitution afin de faire connaître le projet de société, les droits et responsabilités des citoyens et des institutions du futur Québec-Pays. (12 mois avant l'élection)

    3) Élection sur un mandat clair de préparer l'indépendance

    4) Campagne de promotion de l'indépendance du Québec. Pédagogie et explication sincère des avantages et réponse précise aux objections et interrogations suscitées.

    5) Consultation référendaire et mise en marche du processus d'accession à l'indépendance.

    Le Québec devient!

  • Le Hezbollah reprend le Qalamoun

    A1

                                        Al Nosra au Qalamoun

    L’armée libanaise à l’arrière en appui, le Hezbollah et l’armée syrienne ont lancé une offensive de grande envergure dans le Qalamoun. Chaîne de montagnes à cheval entre le Liban et la Syrie, à plus de 2.000m d’altitude, 800 km² où  s’étaient retranchés 3.000 combattants du Front al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaeda, soutenue par la Turquie. Malgré qu’Al Nosra y ait construit de véritables bunkers, sa résistance ne fut pas aussi imposante que prévue. En effet, une grande partie d’entre eux ont tout simplement fui les combats.

    H2Il faut dire que le Hezbollah y a mis le paquet : lance-roquettes multitubes, missiles antichars russes Kornet, missiles iraniens Burkan et même l’utilisation de drones. Le Hezb fonctionne par petites unités mobiles de sept personnes. Il attaque surtout à partir de 4 heures le matin. Pendant la journée, il bombarde les positions ennemies à l’artillerie lourde. Avec l'appui de l'armée de l'air syrienne, il a pris plusieurs positions à l’ennemi, dont Tallet Moussa, la plus grande base d'Al-Qaeda dans ce coin de pays ; un sommet stratégique qui  a été conquis en seulement quelques heures. 

    Le Hezbollah entend ainsi sécuriser ses villages de la plaine de la Bekaa, un de ses principaux fiefs, qui était constamment la cible de lance-roquettes, depuis le Qalamoun. La conquête de la région, lui permettrait aussi de faciliter le transport de ses troupes vers le sol syrien, et d’étendre sa zone d’intervention jusqu’à Idlib, en Syrie, tout en protégeant les arrières du régime syrien, soit la Ghouta orientale.

    H5Le «Parti de Dieu», avec 5.000 combattants impliqués, est le principal allié militaire du régime syrien. Il est déjà implanté dans la région de Homs, le sud de la Syrie, la côte alaouite et les banlieues d’Alep. Fait à noter, les milices chiites venues d'Irak seraient retournées dans leur pays combattre l'EI. Elles auraient été remplacées en sol syrien, par des milices iraniennes. 

    Cette conquête revêt une dimension psychologique importante. En effet Assad, après plus d'un an, de victoires successives face aux rebelles, recule depuis mars dernier. Le régime et ses alliés ont besoin de victoires, après les cuisantes défaites d’Idlib et de Jisr al-Choughour sans compter la prise de Palmyre par l’État islamique.

    Le Hezbollah dont 700 de ses soldats auraient péri en Syrie, médiatise ses succès militaires. Al-Manar, sa chaîne télévisuelle, relaye les avancées des combattants à coup de clips spectaculaires, abreuve l’antenne d’entretiens de spécialistes sur les combats en cours et retransmet certaines funérailles symboliques de combattants. La milice chiite d’ordinaire secrète, a même organisé une visite de journalistes étrangers au Qalamoun. Même si les combats se poursuivent, le Hezbollah aurait déjà repris la majeure partie des positions adverses. Les rebelles se replieraient en périphérie du village libanais d’Ersal, bastion sunnite.

    S1Parallèlement, l'armée syrienne progresse vers Jisr al-Choughour, proche de la frontière turque et à la périphérie de la province de Lattaquié,  fief du régime et des Alaouites. Ville du nord-ouest, où le régime veut sauver 250 soldats syriens et leurs familles assiégés dans un hôpital. Les forces du régime se trouvent à deux km de leur but.

    A Alep (nord), ex-capitale économique du pays, L'armée de l'air largue quotidiennement des barils d'explosifs sur les secteurs rebelles de cette deuxième ville du pays, tandis que les insurgés tirent des obus sur les quartiers tenus par le régime.

    Et la guerre continue…continue…continue…

      https://youtu.be/dSMRPWg8OV8

      https://youtu.be/WTgdgfgvzpM

     

    Sources :

    Libération : Le Hezbollah en quête du Qalamoun. Thomas Abgrall  28/05/2015. 

    L’Orient le Jour : Le Hezbollah affirme avoir pris "la plus grande base à Qalamoun" Anonyme.  03/06/2015.

  • L'Ukraine chancelante

     

    Ukraine 02

    L'Ukraine perdrait environ 20% de son économie, en raison du conflit armé ravageant ses régions orientales industrielles. Chaque jour de guerre lui coûterait entre cinq et sept millions de dollars.

    Des soldats russes sans insigne se massent toujours à sa frontière. L’OTAN s’inquiète. Cependant, les autorités Moscovites continuent de démentir leur implication militaire directe. Par contre, le vice-premier ministre russe, Dmitri Rogozine plaisante en disant : « Les chars russes n’ont pas besoin de visa.» 

    Il y a un risque de reprise de guerre, entre l'armée ukrainienne et les Pro-russes, dans les prochains mois. Le vice-président américain Joe Biden exhorte les pays occidentaux, de se tenir prêts à imposer de nouvelles sanctions à Moscou.

    La politique agressive de la Russie semble être l'une des principales menaces envers l'Ukraine ; les autres étant la corruption, le système inefficace et la crise économique sans oublier la principale, soit : l’incompréhension totale entre Pro-russes et gouvernement ukrainien.  

    Les autorités ukrainiennes veulent résoudre tous ces problèmes et atteindre un bon niveau de développement d'ici 2020. Selon le gouvernement, la réforme devrait changer le pays si radicalement dans les cinq prochaines années que l'Ukraine sera alors en mesure de demander son adhésion à l'UE et l’OTAN.

    Ukraines 01


    Sources : 20 minutes, Le Figaro, Nezavissimaïa Gazeta,  Reuters, Tribune de Genève.

  • Yémen, cour arrière de l'Arabie saoudite et de l'Iran

    Yemen a winter in arabia

    Au Yémen, en Syrie, en Irak et au Liban, assiste-t-on présentement à une rivalité géopolitique classique entre deux puissances, l’Iran contre l’Arabie Saoudite? Ces deux états incarnent deux versions distinctes de l’Islam, Chiisme et Sunnisme.

    Au Yémen, un conflit intérieur oppose les Chiites locaux, les Houthis (45% de la population), soutenus par l’Iran, contre les Sunnites locaux (55%), se réclamant du Wahhabisme et armés par les Saoudiens. Les institutions de l’État s’y sont totalement effondrées, plus de télévision, plus de radio.

    Les forces pro-gouvernementales soutenues par la coalition arabe dont l’aviation saoudienne, ont lancé une vaste contre-offensive pour reprendre les régions du sud, soit Dhaleh, Aden et Chabwa. Elles ont repris Dhaleh.

    Malgré cette première victoire notable, la reprise du reste des régions n’est pas encore gagnée. La ville d’Aden est devenue la place forte des Houthis. Les bombardements, le blocus imposé contre eux par l’Arabie saoudite ne semblent pas les avoir affaiblis.

    L’Arabie Saoudite a aujourd’hui un déficit budgétaire de 15%. Le gouvernement a certes de grandes réserves en devises, mais les exportations de pétrole représentent 90% de ses revenus. En réalité, il dépense encore plus à cause des guerres d’Irak, de Syrie, du Liban et du Yémen.

    ArabieLa position géopolitique de l'Arabie saoudite n’est sans doute pas extraordinaire. Le pays est entouré d’un anneau sous contrôle iranien (l'Irak, la Syrie et le Liban au nord, le Yémen au sud et l’Iran à l’Est, de l’autre côté du golfe persique). L’Irak, qui était autrefois un verrou sunnite contre l'Iran, a implosé à cause de l’intervention militaire américaine de 2003, pourtant l’allié des Saoudiens.

    Quant à l’accord émergeant sur le programme nucléaire iranien entre Washington et Téhéran, il ne scellera pas seulement l’influence régionale de l'Iran. Il fera également baisser le prix du pétrole, à cause de la levée des sanctions sur les exportations du pétrole iranien et l’économie iranienne s’en portera beaucoup mieux.

    Missiles iraniensL’Iran bénéficie de l’aide des Russes et des Chinois à l’ONU. Il contrôle presque totalement sa technologie militaire qui est assez efficace pour dissuader une intervention militaire de la part d’Israël et des États-Unis, contre lui. L’abandon de l’idée de l’arme nucléaire, fera profiter son industrie civile de l’électricité nucléaire.

    L’Arabie saoudite en appuyant silencieusement l’EI et Al Qaeda, s’est mise dans les câbles. Remarquez, qu’elle n’en avait peut-être pas le choix. Leur allié américain, après la guerre du Koweït, la guerre d’Irak et la guerre de l’Afghanistan qui lui ont coûté passablement cher contre peu de bénéfice réel, ne semble pas intéressé de continuer le jeu, à moins que les Républicains gagnent les prochaines élections?

    Présentement, l’Iran semble en voie de gagner ces guerres d’influence. Il semble un peu plus moderne et réfléchi que les Saoudiens qui eux, ont cependant le nombre, 85% environ des Musulmans sont sunnites. Ce qui est quand même assez impressionnant, n’est-il pas?

    Et si l’Arabie réussissait à se servir du nombre? Nous verrons. Comme disent les militaires américains : « Toute action amène une réaction. »

    Hotel arabie saoudite 1024x877 Hotel Arabia en Arabie saoudite

    Sources : Chine.org., Contrepoints, i24news, RFI. 

  • Boko Haram perd toujours du terrain

     

    Au Bénin, un colloque rassemble, des politiques, des universitaires et des responsables chrétiens et musulmans en vue de promouvoir la paix en Afrique noire, menacée par le groupe islamiste Boko Haram. Le Bénin aux côtés du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Niger, fait partie de la force multinationale (8700 soldats) qui affronte actuellement Boko Haram dans le bassin du lac Tchad. Depuis plus d’un an, le groupe islamiste sévit dans ces pays. 

    Le Tchad accueille un sommet consacré à la lutte contre le groupe terroriste, soit les dirigeants de la Communauté des États de l’Afrique Centrale. Ils ont pris l’engagement de mobiliser 50 milliards pour appuyer les efforts du Cameroun et du Tchad dont les troupes affrontent les éléments de Boko Haram, à qui elles infligent de lourdes pertes. Le QG de la Force multinationale est ainsi officialisé.

    Deux corps expéditionnaires du Tchad se sont lancés à la poursuite de Boko Haram en terre nigériane. Des étrangers occupent des postes importants dans la hiérarchie des terroristes, affirme l'armée nigériane, après la prise de plusieurs camps de l'organisation islamiste dans le nord-est du pays.

    Avions de chasseQuatre villages y ont été rayés de la carte par l’aviation militaire visant les combattants de Boko Haram délogés de leurs bastions. L’aviation nigériane bombarde souvent certaines places fortes de Boko Haram. Dans cette même région, Boko Haram lui, a envahi Gubio, à bord de camions et de motos, tuant des civils et brûlant des maisons.

    Le Niger a décidé de prolonger l'état d'urgence dans le sud-est, afin de permettre aux forces militaires de répondre aux attaques du groupe.

    Boko haramAu Cameroun, la province de l’Extrême-Nord subit des attaques répétées de la formation. Des villages sont pillés, des habitants sont tués, des maisons sont brûlées. La situation est telle que certains villages sont aujourd’hui déserts. Cette région accueille quand même des dizaines de milliers de réfugiés du Nigéria.

    Au ralentissement économique s’ajoute la famine, car les populations fuient leurs terres. L’Extrême-Nord du Cameroun, à forte majorité musulmane, est la région la plus pauvre du pays. Ce territoire est considéré comme étant une zone de guerre. Le conflit mine grandement la prospérité économique de la région déjà très pauvre. Les échanges commerciaux avec le Nigeria, principal partenaire économique du pays, sont presque nuls.

    Pendant que l’armée camerounaise lutte. Le gouvernement tente de dissuader les jeunes de rejoindre le mouvement clandestin. En effet, certains jeunes voient dans ce groupe terroriste un moyen de se sortir de la pauvreté. Ils s’enrôlent dans la nébuleuse, la plupart étant chômeurs. Le gouvernement met sur pied un programme d’emplois qui vise à leur garantir du travail pendant quelques mois. L’épargne qu’ils en dégagent est multipliée par trois par le pouvoir public, dans le but de leur permettre de se réinsérer socialement.

    Sources : Afrik.com, Boursorama, Camer Post, La Croix, Le Figaro, French.people.cn, Ouestaf.com, Radio-Canada, Radio française internationale,