Yémen, cour arrière de l'Arabie saoudite et de l'Iran
- Par rousseau-philippe
- Le 28/05/2015
- Dans Yémen
Au Yémen, en Syrie, en Irak et au Liban, assiste-t-on présentement à une rivalité géopolitique classique entre deux puissances, l’Iran contre l’Arabie Saoudite? Ces deux états incarnent deux versions distinctes de l’Islam, Chiisme et Sunnisme.
Au Yémen, un conflit intérieur oppose les Chiites locaux, les Houthis (45% de la population), soutenus par l’Iran, contre les Sunnites locaux (55%), se réclamant du Wahhabisme et armés par les Saoudiens. Les institutions de l’État s’y sont totalement effondrées, plus de télévision, plus de radio.
Les forces pro-gouvernementales soutenues par la coalition arabe dont l’aviation saoudienne, ont lancé une vaste contre-offensive pour reprendre les régions du sud, soit Dhaleh, Aden et Chabwa. Elles ont repris Dhaleh.
Malgré cette première victoire notable, la reprise du reste des régions n’est pas encore gagnée. La ville d’Aden est devenue la place forte des Houthis. Les bombardements, le blocus imposé contre eux par l’Arabie saoudite ne semblent pas les avoir affaiblis.
L’Arabie Saoudite a aujourd’hui un déficit budgétaire de 15%. Le gouvernement a certes de grandes réserves en devises, mais les exportations de pétrole représentent 90% de ses revenus. En réalité, il dépense encore plus à cause des guerres d’Irak, de Syrie, du Liban et du Yémen.
La position géopolitique de l'Arabie saoudite n’est sans doute pas extraordinaire. Le pays est entouré d’un anneau sous contrôle iranien (l'Irak, la Syrie et le Liban au nord, le Yémen au sud et l’Iran à l’Est, de l’autre côté du golfe persique). L’Irak, qui était autrefois un verrou sunnite contre l'Iran, a implosé à cause de l’intervention militaire américaine de 2003, pourtant l’allié des Saoudiens.
Quant à l’accord émergeant sur le programme nucléaire iranien entre Washington et Téhéran, il ne scellera pas seulement l’influence régionale de l'Iran. Il fera également baisser le prix du pétrole, à cause de la levée des sanctions sur les exportations du pétrole iranien et l’économie iranienne s’en portera beaucoup mieux.
L’Iran bénéficie de l’aide des Russes et des Chinois à l’ONU. Il contrôle presque totalement sa technologie militaire qui est assez efficace pour dissuader une intervention militaire de la part d’Israël et des États-Unis, contre lui. L’abandon de l’idée de l’arme nucléaire, fera profiter son industrie civile de l’électricité nucléaire.
L’Arabie saoudite en appuyant silencieusement l’EI et Al Qaeda, s’est mise dans les câbles. Remarquez, qu’elle n’en avait peut-être pas le choix. Leur allié américain, après la guerre du Koweït, la guerre d’Irak et la guerre de l’Afghanistan qui lui ont coûté passablement cher contre peu de bénéfice réel, ne semble pas intéressé de continuer le jeu, à moins que les Républicains gagnent les prochaines élections?
Présentement, l’Iran semble en voie de gagner ces guerres d’influence. Il semble un peu plus moderne et réfléchi que les Saoudiens qui eux, ont cependant le nombre, 85% environ des Musulmans sont sunnites. Ce qui est quand même assez impressionnant, n’est-il pas?
Et si l’Arabie réussissait à se servir du nombre? Nous verrons. Comme disent les militaires américains : « Toute action amène une réaction. »
Hotel Arabia en Arabie saoudite
Sources : Chine.org., Contrepoints, i24news, RFI.
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