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Les rebelles modérés en Syrie

 

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Les frappes de la Coalition, menées dans la province d’Alep, dans le nord, sont pour la première fois intervenues, dans une bataille opposant l’EI à des groupes rebelles rivaux, dont le Front al-Nosrala branche syrienne d’Al-Qaïda. Les raids aériens se sont portés sur le village d’Aazaz, frontalier de la Turquie, aux dépens des positions de l’EI. Les troupes d’Abou Bakr al-Baghdadi voulaient s’emparer du village, point d’approvisionnement en vivres et en armes de l’Armée de la Conquête.

Cette intervention constitue une rupture avec le mode opératoire de la Coalition qui appuyait jusqu’à maintenant, uniquement les forces kurdes aux prises avec l’EI. À noter, que les Américains agissent de manière pragmatique. Ils freinent ainsi l’avancée de l’EI vers le passage d’Aazaz,  crucial pour les rebelles syriens regroupés au sein de l’Armée de la Conquête, dont fait partie le Front al-Nosra (Al-Qaïda) et l'Arrmée Syrienne Libre (rebelles modérés).

C’est bien le Front al-Nosra qui fait partie de l’Armée de la Conquête (qui rassemble de nombreuses factions d’insurgées) et non l’inverse. On ne peut qualifier les rebelles syriens d’alliés du Front al-Nosra, car ils n’ont pas de programme commun. Ce n'est qu'une alliance militaire.

Les rebelles modérés, durement éprouvés par quatre ans de guerre et leur rivalité avec les groupes djihadistes, ne sont plus en mesure d’agir seuls. S’il reste des brigades de l’Armée syrienne libre (rebelles modérés) dans le nord du pays qui combattent sous le drapeau de l’Armée de la conquête, il semble qu’on ne leur confie pas les avant-postes.

Un autre groupe, le Front des révolutionnaires syriens, était le groupe de Washington et de Riyad. Il fut accusé de corruption et menacé par le Front al-Nosra. Le FRS se serait réfugié en Turquie. La filiale syrienne d’Al-Qaida a continué le ménage, en délogeant le groupe d’insurgés Haraket Hazm, lui aussi un groupe rebelle sur lequel Washington pensait compter.

Les brigades rebelles sont en majorité constituées d’islamistes. C’est le cas dans le nord. L’Armée de l’Islam, active dans la région de Damas, et qui vit grâce aux capitaux saoudiens, ne peut pas être qualifiée de modérée.

Au sud, la situation est différente. La présence de la Jordanie, pays limitrophe, est un grand facteur dans le maintien de groupes d’insurgés modérés. Le pouvoir jordanien est clairement favorable, tout comme la Maison blanche, aux groupes de type ASL. La Jordanie connaît bien le terrain grâce à ses services secrets, et est plus à même de maitriser la forme que prend l’insurrection. La prise d’une importante base de l’armée, près de Deraa, est le fait du Front du Sud, un groupe de l’ASL.

Mais il y a toujours une possibilité que la stratégie de la Coalition qui semble échoué au nord, échoue également au sud.

Grosso modo dans le pays, les deux groupes les plus puissants sont l’Armée Arabe Syrienne d’Assad qui contrôle Damas jusqu'à Hama sans oublier la côte méditerranéenne au nord du Liban et la moitié de la ville d'Alep ; ensuite, l’État islamique avec Deir ez Zor et Raqqa ; suivi en troisième par le Front al-Nosra, Idleb et presque la moitié d'Alep ; en quatrième, les Kurdes contrôlent la majorité du territoire nord logeant la frontière turque ; et enfin en cinquième l’Armée Syrienne Libre à Deraa et un peu à Alep. 

Sources : al-Jazira (Qatar), France 24, Journal de Montréal, Le Monde (Paris), New York Times, L’Orient le Jour (Beyrouth) 

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