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M. Varoufakis, un vent de fraicheur

 

Grece 3

Conférence de presse de M. Varoufakis, le soir du résultat du référendum. Remarquez que le ministre des finances est en T-Shirt.                         Un vent de fraicheur.

 

M. Yanis Varoufakis, économiste et ministre des finances de la Grèce, très populaire à l’intérieur de son pays, serait le député de Syrisa qui a remporté la plus grande majorité.

Lundi matin le 6 juillet, sur son blogue, il écrivait :

 « Peu de temps après l’annonce des résultats du référendum, on m’a informé d’une certaine préférence de plusieurs membres de l’Euro-groupe et de « partenaires associés » (…) voulant mon « absence » des réunions; une idée que le premier ministre [Alexis Tsipras] a jugé potentiellement utile à l’obtention d’un accord. Pour cette raison, je quitte le ministère des finances aujourd’hui. »

Cet économiste de 54 ans, réputé sérieux, cosmopolite, s’est-il mis à dos, tous ses pairs de l’Euro-groupe? Le message est clair : les créanciers auraient demandé et obtenu sa tête.

En 2010, M. Varoufakis publie « Modeste Proposition pour résoudre la crise de la zone euro », avec des ajouts de l’économiste James K. Galbraith (sommité en économie mondiale). En 2014, il propose de relancer l’investissement en Europe par l’intermédiaire de la Banque européenne d’investissement, une idée qui a fait son chemin et est, en partie, reprise par l’actuel président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

« Peu de ministres des finances sont aussi doués en économie que lui », estime le Prix Nobel, Joseph Stiglitz. « Personne n’a travaillé comme Varoufakis pour résoudre la crise en Europe » ajoute M. Galbraith.

Depuis fin janvier, le style nonchalant de M. Varoufakis, crâne rasé, sac à dos, col de chemise ouvert, motocycliste et adepte de la musique rock, détonne à Bruxelles. C’est surtout son attitude qui exaspère, jugée arrogante et déplacée. « Un donneur de leçons insupportable ».

Images 2M. Varoufakis refusait de jouer le jeu. « Que pouvais-je faire d’autre que faire la leçon? »,  « Il fallait bien que je marque mon désaccord avec la façon dont l’Europe a géré la crise. Devrais-je jouer au lobotomisé parce que l’on ne veut pas m’entendre? » Il voulait commencer très vite une discussion sur une restructuration de la dette du pays. « Mon homologue allemand Wolfgang Schäuble n’a jamais accepté de parler de ce sujet. »

« Il a choqué, déplu par sa franchise et son opiniâtreté à dire que la voie du tout-austérité était une impasse. Et pourtant, il a raison! Regardez ce qui se passe aux États-Unis : ils ont retrouvé 10 points de PIB depuis la crise financière de 2008, pendant que l‘Europe stagne. Quelle suffisance et dogmatisme de la part des Européens de ne pas avoir voulu l’entendre. » Dixit : James K. Galbraith.

M. Varoufakis est fortement reconnu en tant que « théoricien » de la crise grecque. Il plaide pour une rupture radicale avec la politique d’austérité menée depuis cinq ans en Europe.

Depuis des années, il décrypte, de conférences en plateaux de télévision, les erreurs commises en Grèce par la « troïka », l’ancien nom des créanciers. Conseiller, entre 2004 et 2006, de l’ex-premier ministre socialiste Georges Papandréou, il critique dès le début, la réponse européenne à la crise financière, qui a consisté à endetter la Grèce au-delà du raisonnable.

Il a apporté un vent de fraicheur tellement agréable dans ce milieu hautain et tellement loin de la réalité.

 

Merci M. Varoufakis et à la prochaine!


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