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Articles de rousseau-philippe

  • 10 janvier : Négociations entre Russes et Américains

    72d36650 df40 11eb 9f2a 1756400913b8 originalRencontre russo-américaine

    Une rencontre aura lieu le 10 janvier entre les États-Unis et la Russie, une autre entre Moscou et l'OTAN le 12, puis des discussions plus larges le 13, entre représentants russes, américains et de plusieurs pays européens; le tout sur fond de tensions croissantes entre la Maison blanche et le Kremlin à propos de la situation militaire à la frontière ukrainienne. La Russie mettra ses inquiétudes sur la table, les États-Unis aussi. Aucune décision sur l'Ukraine ne sera prise sans prévenir à l'avance Kiev. Moscou exclut à l'avance toute concession sur ses exigences visant à limiter l'influence occidentale à ses frontières. Washington exclut également toute concession par rapport à l'Ukraine, mais les deux acceptent quand même de se parler. Ce qui est bon signe.   

    Moscou, dont le déploiement massif de son armée à la frontière ukrainienne, alimente les tensions avec les puissances occidentales, nie vouloir envahir l'Ukraine comme le précise l'Occident. Un consensus règne du côté occidental sur la mise en place de sanctions économiques supplémentaires contre la Russie, si celle-ci décidait d'envahir l'Ukraine. La Russie demande des garanties sécuritaires à l'Occident – dont l'engagement de l'OTAN de ne pas s'élargir vers l'Est, ni de déployer des systèmes d'armement offensif dans la région et le respect des Accords de Minsk par l'Ukraine.

    Réelle menace russe

    En fait, les troupes russes attaqueront les forces armées ukrainiennes, si et seulement si, ces dernières attaquent le Donbass. En d'autres termes, la Russie a averti l'Ukraine que l'abandon des "Accords de Minsk" et une attaque militaire contre le Donbass conduiraient à des conséquences très graves pour l'Ukraine. Donc, l'armée russe n'envahira pas l'Ukraine, mais défendra le Donbass en cas d'attaque de l'armée ukrainienne. Le but est de faire avancée la diplomatie en favorisant les Accords de Minsk, qui mèneront à une élection libre et vérifiée par l'extérieur dans le Donbass. Élection qui serait gagnée par les pro-Russes, majoritaires dans le Donbass.  

    Si les Américains répondent négativement 

    Zircon sna 20211004En cas de réponse négative de la part des Occidentaux, des missiles russes hypersoniques Zircon, considérés comme les armes du futur, pourraient être déployés en mer Noire et en Méditerranée dans les sous-marins russes, reconnus par l'OTAN comme étant les deux meilleures armes de l'armée russe; ce qui mettrait la plupart des pays de l'OTAN à 10 minutes et moins des armes nucléaires russes. Et si les missiles Zircon sont déployés sur la base militaire russe de Tartous en Syrie, des dizaines de bases militaires américaines seraient à leur portée. Les États-Unis quant à eux, ont annoncé avoir testé avec succès des  prototypes de composantes de missiles hypersoniques, qui serviront à développer ce nouveau type d’armement pour lequel la Chine et la Russie ont pris une longueur d’avance. Il est vrai que la Russie est la seule puissance à avoir démontré qu’elle pouvait déployer de manière opérationnelle ce genre d'arme. Les pays occidentaux, y compris le Canada, devraient aussi se préparer à la possibilité d'une augmentation des cyberattaques, devenues un élément de fond constant de la guerre moderne.

    Situation militaire par rapport à l'Ukraine

    Un avion militaire américain effectuant des reconnaissances, est entré dans la zone d'identification de la défense aérienne des républiques populaires du Donetsk et du Lougansk dans le Donbass, s'approchant d'eux à une distance de 40 kilomètres. L'OTAN et les États-Unis pratiqueraient des exercices de frappes contre les troupes russes stationnées le long de la frontière ukrainienne, de sorte que la Russie renforce sa défense aérienne à plusieurs niveaux. Pour rassurer les Européens, un porte-avions américain est maintenu en Méditerranée, plutôt que d'entamer une mission dans le Golfe persique.  

  • Les débris en orbite autour de la Terre

    257fbc10395f860f723350b099e15de62e67b270Beijing s'est plaint au Bureau des affaires spatiales de l'ONU, que la station spatiale chinoise Tiangong a dû à deux reprises, en juillet et octobre, procéder à des manœuvres d'évitement avec des engins spatiaux de SpaceX, qui a lancé une constellation de plus de 1500 satellites (Starlink), destinés à apporter une connexion à internet aux quatre coins du globe. Le milliardaire Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, propriétaire de Space X, élu personnalité de l'année par le magazine américain Time, est dorénavant pris à partie sur les réseaux sociaux chinois. En même temps, le commissaire européen à l'espace, annonce un projet de constellation européenne (ensemble de satellites) pour l'internet basé dans l'espace.

    Plusieurs milliers de satellites en service orbitent autour de la Terre. 700 000 objets de plus d’un centimètre orbitent autour de notre planète. L'orbite basse est truffée de milliers d’épaves d’engins spatiaux et de déchets. Un simple boulon en perdition peut entrer en collision avec un engin spatial, une avarie. Cette ceinture de débris se compose aussi d'éclats de missiles résultant de tirs d’essai d’armes antisatellites, comme ceux effectués par les États-Unis en 1985 et 2008, par la Chine en 2007, l’Inde en 2019 et aussi la Russie en 2021. D'ailleurs, les États-Unis se sont plaints au sujet de l'essai russe de 2021, qui a mis en état d'alerte la station spatiale internationale, même si rien n'est arrivé.    

    D’ici quatre ans, les agences spatiales chinoise, européenne, russe et américaine mettront pied et drapeau sur la surface lunaire, tout comme des sociétés privées, telles que Moon Express ou Blue Origin de Jeff Bezos. En fait la Lune n’est qu’une tête de pont, pour rejoindre Mars et plusieurs astéroïdes. D’ici quelques dizaines d’années, les humains seront solidement implantés sur la Lune, y mèneront des études scientifiques, y établiront des avant-postes et des colonies, y extrairont des ressources naturelles et proposeront du tourisme spatial. La planète Mars suivra, de même que d’autres missions vers des astéroïdes, surtout si certains contiennent des métaux de type platine.

    Des chercheurs du MIT, des universités de l’Arizona et de Floride, associés aux missions d’exploration des astéroïdes proches de la Terre, mais aussi de Pluton et des planètes extrasolaires, sont en contact avec des compagnies minières spécialisées dans les astéroïdes, comme Planetary Resources, Deep Space Industries et Trans Astra Corporation, toutes américaines. On y voit des relents d’impérialisme dans le fait d’autoriser les nations et les entreprises les plus puissantes à revendiquer la propriété, les territoires et les ressources de l’espace. Quand des acteurs de l’industrie spatiale, qu’il s’agisse d’Elon Musk ou de sénateurs, prônent l’exploitation commerciale de l’espace; on n'est en droit d'exiger d'eux que le tout se fasse pour le bien-être de l'ensemble des Terriens. 

    Depuis que des milliardaires et des compagnies privées lancent des satellites dans l'espace, ceux-ci ont maintenant la possibilité de lancer une bombe n'importe où sur la planète et peut-être même une bombe nucléaire, si ces derniers finissent par y avoir accès. Elon Musk, le DG de SpaceX et de Tesla, veut éventuellement larguer des bombes nucléaires sur Mars pour en faire une planète habitable pour les humains — comme en témoigne un de ses tweets du 16 août 2019. Elon Musk pense qu'en frappant Mars avec des armes nucléaires, les calottes glaciaires polaires de la planète pourraient fondre et libérer de grandes quantités de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, ce qui créerait essentiellement un effet de serre qui augmenterait la température et la pression atmosphérique de la planète — comme une version accélérée du réchauffement climatique.

    Des groupes comme l’Alliance Just Space et le Centre de recherche Space Enabled militent pour un avenir plus éthique dans l’espace et défendent la durabilité sociale et environnementale de l’espace. Ils demandent aux agences spatiales de revoir leurs priorités et au secteur privé de tempérer leurs ardeurs

    Traité de l'espace 

    Le Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique de l'ONU définit dès 1959, les grands principes du droit spatial international. En 1967, le traité de l'espace qui prévoit la non militarisation de la Lune et des corps célestes, ainsi que l'interdiction de la mise sur orbite d'armes nucléaires, est signé par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS, de même que par la France en 1970.

    Le traité prévoit une liberté d'accès des États à l'espace, sans que l'un d'eux puisse se l'approprier. Il interdit la mise en place d'armes nucléaires ou de toute autre forme d'arme de destruction massive sur l'orbite terrestre, leur installation sur la Lune ou tout autre corps céleste et leur stockage dans l'espace. Ce traité limite exclusivement l'utilisation de la Lune et tout autre corps céleste à des fins non guerrières. Les gouvernements terriens ne peuvent s'arroger un astéroïde, la Lune ou une planète. La même loi s'applique aux organismes gouvernementaux et non gouvernementaux. L'État est également responsable des dommages causés par le lancement d'un objet dans l'espace. Les États s'obligent également à prêter assistance aux astronautes, quelle que soit leur nationalité. Un accord sur la Lune a aussi été signé en 1979, constituant la continuation du Traité de l'espace. Le statut de la Lune revient à un concept légal, qui signifie que personne ne la détient. 

    En novembre 2015, une loi américaine baptisée Space Act interprète le traité de l'espace en autorisant les entreprises des États-Unis à s'emparer des ressources extraites dans l'espace, sans pour autant privatiser l'espace en soit. 

    En 2020, les États-Unis annoncent la signature par sept pays des Accords d'Artémis, les accords ont été signés par les agences spatiales de l'Australie, du Canada, de l'Italie, du Japon, du Luxembourg, des Émirats arabes unis, du Royaume-Uni et des États-Unis. On prévoit que d'autres pays s'y joindront. D'autres non signataires se sont engagés à respecter les accords, qui sont semblables au Traité de l'espace.

    Chinois et Russes proposent depuis plusieurs années à l'ONU, un projet de traité pour prévenir la course aux armements dans l’espace. Les États-Unis et la France s'y opposent. Washington dénonce une mauvaise foi de la part de Pékin et Moscou, qui disent vouloir désarmer et interdire le placement d’armes en orbite, tout en en développant. Ayant comme argument : vu que les États-Unis en développent, il faut que l’on se défende.

    Il sera intéressant de suivre le développement de l'espace pendant les années à venir... 

     

  • Ukraine : Négociations russo-américaines

    Telechargement 2L'Ukraine

    L'Ukraine ayant des frontières communes avec la Russie et l'Union Européenne, entretient en tant qu'ancienne république soviétique fondée par Lénine en 1919, des liens sociaux et culturels profonds avec la Russie. Auparavant, elle faisait partie intégrante de ce pays. D'ailleurs, la langue russe y est largement parlée. En 1991, elle devient le pays que l'on connaît aujourd'hui. Lors des élections démocratiques d'avant 2014, la population était 50% en faveur de la Russie et 50% en faveur de l'Occident. Quelques pourcentages faisaient la différence entre un gouvernement pro-russe ou pro-occidental. Comme le démontre la carte ci-contre, lors des résultats des élections de 2010 mettant au pouvoir le candidat pro-russe, plus on est prêt de la Russie, plus on est pro-russe (bleu). Plus on est à l'ouest, plus on est pro Union européenne (rouge). Le coup d'état de 2014 soutenu par la violence et l'Occident, a brisé l'alternance. Ce qui a incité la Russie à résister davantage à l'évolution de l'Ukraine vers les institutions européennes.

    11L'Ukraine est un pays multilingue, dont l'ukrainien est la langue officielle en bleu sur cette carte et le russe la 2e langue la plus parlée, en rouge. 

    Aujourd’hui, 68% des Ukrainiens considèrent l’ukrainien comme sa langue maternelle. Plus de 80% font leurs études en ukrainien, mais seuls 50% le parlent à la maison et seulement 39% l’utilisent au travail.

    Le russe est la langue qui, pour beaucoup d’Ukrainiens, a encore un statut plus élevé que l’ukrainien. Très peu de gens croient que sa langue est seulement l’ukrainien ou seulement le russe: la plupart parlent suffisamment couramment les deux langues. On remarque qu'en Crimée (la pointe rouge), la langue russe est nettement majoritaire, de même qu'au Donbass vers l'Est, où la langue russe est majoritaire, mais un peu moins qu'en Crimée. 

    Après le coup d'état de 2014, la Crimée, par référendum s'est jointe à la Russie (97% pour). Les souverainistes pro-Russe soutenus par la Russie ont déclaré l'indépendance du Donbass. L'Ukraine essaye depuis ce temps de récupérer militairement ce territoire mais n'y réussit pas, bien qu'un accord de cessez-le-feu conclu en 2020 souvent rompu, soit officiellement en vigueur. La Russie quant à elle, soutient les indépendantistes. 500 000 citoyens vivant dans le Donbass ont maintenant des passeports russes. 

    Ligne rouge russe

    122483635 carterussie png 2Aujourd'hui, Moscou exige des garanties que l'Ukraine ne rejoindra jamais l'OTAN. Le président russe n'a pas décidé d'une invasion; mais parle plutôt de mesures militaro-techniques de rétorsion appropriées si l'approche agressive de l'Occident se poursuit. Le vice-ministre russe des affaires étrangères prévient que les tensions peuvent conduire à une situation similaire à la crise des missiles de Cuba en 1962, lorsque les États-Unis et l'Union soviétique ont frôlé le conflit nucléaire. 

    Moscou accuse l'Ukraine de masser la moitié de son armée, soit 125 000 hommes dans l'est du pays, attaquant sporadiquement le Donbass soutenu par la Russie, où plus de 14 000 personnes ont été tués depuis 2014. La Russie accuse l'OTAN de fournir l'Ukraine en armes. 

    Le président Poutine avertit l'Occident de ne pas franchir les lignes rouges de la Russie en Ukraine. L'une d'elles est l'arrêt de l'expansion de l'OTAN vers l'est, ce qui inclut l'Ukraine et la Géorgie. La Russie souhaite également que l'OTAN abandonne ses activités militaires en Europe de l'Est, ce qui implique de retirer ses unités de combat de Pologne, des républiques baltes d'Estonie, de Lettonie et de Lituanie et de ne pas déployer de missiles dans des pays comme la Pologne et la Roumanie. Elle souhaite donc en quelque sorte que l'OTAN revienne à ses frontières d'avant 1997.

    Le Kremlin, sentant l'OTAN trop près de ses frontières, a présenté deux traités, l’un aux États-Unis et l’autre à l’OTAN. Ces propositions prévoient d'interdire aux États-Unis d'établir des bases militaires dans tous les pays de l'ex-URSS non membres de l'OTAN, d'y utiliser les infrastructures pour toute activité militaire et même de développer une coopération militaire bilatérale avec ces états. Tous les membres de l'Alliance atlantique s'engageraient à ne jamais élargir l'OTAN et à ne mener aucune activité militaire sur le territoire de l'Ukraine et dans d'autres pays d'Europe de l'Est, du Caucase du Sud et d'Asie centrale, ne faisant pas partis de l'OTAN. Moscou souhaite obtenir des garanties juridiques. Ces traités, s'inspirent un peu de la situation déjà existante en Finlande et en Suède, pays limitrophes de la Russie qui ne font pas partis de l'OTAN, mais peuvent en devenir membre rapidement en cas d'urgence. 

    Le soutien militaire américain à Kiev se déroule à la porte de la Russie. Moscou est déjà préoccupée par le déploiement de drones turcs contre les forces soutenues par la Russie dans l'est de l'Ukraine et par les exercices militaires de l'OTAN en mer Noire.

    La Russie est également frustrée par le fait que l'accord de paix de Minsk de 2015 visant à mettre fin au conflit dans l'est de l'Ukraine est loin d'être respecté. Il n'y a toujours pas d'arrangements pour des élections contrôlées de manière indépendante dans les régions souverainistes. Élections qui règleraient définitivement le conflit militaire. 

    Ligne rouge ukrainienne et américaine

    Les services de renseignements occidentaux ainsi que ceux de l'Ukraine pensent qu'une incursion ou une invasion russe en Ukraine, pourrait avoir lieu au début 2022. Le directeur de la CIA estime que le président Poutine met l'armée russe et les services de sécurité russes dans une position, où ils pourraient agir de manière radicale. 

    Le Royaume-Uni aide l'Ukraine à construire deux bases navales, à Ochakiv sur la mer Noire et à Berdyansk sur la mer d'Azov. Des missiles antichars américains Javelin ont également été envoyés en Ukraine et deux patrouilleurs des garde-côtes américains ont été donnés à la marine ukrainienne.

    Alors que la Russie affirme catégoriquement qu'elle ne permettra pas à l'Ukraine de rejoindre l'OTAN, le président ukrainien attend de l'alliance un calendrier précis. Les États-Unis indiquent clairement qu'ils sont déterminés à aider l'Ukraine à défendre son territoire souverain. Le président Biden parle d'imposer des mesures comme il n'en a jamais vu, si l'Ukraine était attaquée. Mais il souligne également que le déploiement unilatéral de troupes américaines n'est pas à l'ordre du jour. De sorte que l'Ukraine affirme qu'elle est prête à se défendre seule. 

    Les États-Unis refusent de reconnaître les lignes rouges de la Russie concernant l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, mais ne veulent pas s'impliquer directement militairement. De sorte que leurs principaux outils semblent être les sanctions et le soutien à l'armée ukrainienne. La Grande-Bretagne envisage une extension du soutien de la défense ukrainienne, tout en ne participant pas directement aux combats. 

    L'Occident irait donc plutôt vers des sanctions économiques, dont le principal outil pourrait être de déconnecter le système bancaire russe du système de paiement international Swift appartenant à des Américains. Mais SWIFT résiste aux pressions politiques, sachant fort bien que si elle se plie aux exigences américaines, les banques visées par le blocus chercheront une autre solution et qu'elle les perdra définitivement en tant que clients. D'ailleurs Moscou pour contrer le coup, a déjà développé son propre système le SPFS. Des centaines d’établissements financiers russes ainsi que les géants étatiques sont déjà connectés à ce nouveau système qui est opérationnel. Une autre sanction serait d'empêcher l'ouverture du gazoduc russe Nord Stream 2 en Allemagne, prévue pour début 2022, reportée maintenant au milieu 2022. Moscou affirme que l'Ukraine, l'Allemagne et l'Union européenne mordent la main qui les nourrit, puisque l'augmentation du volume de gaz en Europe ferait baisser son prix. Il pourrait y avoir aussi des mesures visant le fonds souverain russe RDIF ou des restrictions sur les banques qui convertissent des roubles en devises étrangères. Mais, on sait fort bien que généralement les sanctions économiques ne sont pas efficaces. 

    Négociation entre Russes et Américains

    De toute façon, des négociations entre Américains et Russes auront lieu à Genève en janvier 2022. En fait, ce que veut la Russie est le règlement définitif du problème ukrainien, qui selon elle ne peut être réglé que par le respect par Kiev de la souveraineté du Donbass et du rattachement de la Crimée à la Russie. Pendant que Kiev et les Occidentaux pensent que la façon de régler est le retour du Donbass et de la Crimée à l'Ukraine. 

    Si l'on en juge le verbal des États-Unis et de la Grande-Bretagne, l'OTAN et les États-Unis ne répondront pas militairement à l'armée russe. Ils répondront plutôt par des mesures économiques; on peut facilement en conclure que l'armée russe vient en fait de recevoir le OK des Occidentaux pour intervenir éventuellement militairement au Donbass, si le problème n'est pas réglé diplomatiquement par les négociations russo-américaines de janvier. Certes l'Occident chialera alors fortement, mais sans aucune conséquence militaire, puisque personne ne veut entrer en guerre contre la Russie possédant la 2e armée au monde. 

    Pour ce qui est de l'OTAN, elle ne s'installera sûrement pas en Ukraine, ni  en Géorgie. Du moins, elle attendra quelques années. Elle réduira probablement ses installations en Pologne et autres, sans toutefois les enlever complètement. Tout ça dépendra si les États-Unis sont prêts à aller vers une course aux armements contre les Russes, pensant que ces derniers en sortiraient trop appauvris.  

    Notons que la grande erreur des Occidentaux, a toujours été de considérer la Russie comme étant de mauvaise foi. Ils ne l'écoutent pas, la considèrent arriérée et sont convaincus que son armée est désuète. C'est du moins ce que véhicule la grande majorité des médias occidentaux. Mais lorsque les responsables occidentaux négocient en privé avec les Russes, ils deviennent alors très pragmatiques.         

    Sources: 

    BBC News : Géostratégie : la Russie se prépare-t-elle à envahir l'Ukraine ? Par Paul Kirby

    Ukraine Crisis Media Centre : Ukrainien VS Russe: laquelle des deux langues a besoin de protection?, 17/03/18

     

     

  • Les Américains et les Russes négocieront en janvier

    Images 3Les Occidentaux accusent Moscou de velléités agressives contre l'Ukraine : l’armée russe a massé des dizaines de milliers de soldats à la frontière ukrainienne, probablement pour défendre le Donbass que l'Ukraine réclame avec force et sur lequel l'armée ukrainienne fait pression. La Russie affirme vouloir assurer sa sécurité face aux provocations de Kiev et des Occidentaux.

    Le Kremlin, sentant l'OTAN trop près de ses frontières, a présenté la semaine dernière deux traités, l’un aux États-Unis et l’autre à l’OTAN. Ces propositions prévoient d'interdire aux États-Unis d'établir des bases militaires dans tous les pays de l'ex-URSS non membres de l'OTAN, d'y utiliser les infrastructures pour toute activité militaire et même de développer une coopération militaire bilatérale avec ces états. Tous les membres de l'Alliance atlantique s'engageraient à ne jamais élargir l'OTAN et à ne mener aucune activité militaire sur le territoire de l'Ukraine et dans d'autres pays d'Europe de l'Est, du Caucase du Sud et d'Asie centrale, ne faisant pas parti de l'OTAN. Moscou souhaite obtenir des garanties juridiques, qui excluraient ces pays d'une telle possibilité. Ces traités, s'inspirent un peu de la situation déjà existante en Finlande et en Suède, pays limitrophes de la Russie qui ne font pas partis de l'OTAN, mais peuvent en devenir membre rapidement en cas d'urgence. 

    Le président russe lors de sa conférence de presse annuelle, a confirmé l’ouverture de négociations avec les États-Unis, le mois prochain à Genève. Il estime que la réaction américaine aux propositions de Moscou, est positive. Il a quand même évoqué une réponse militaire et technique, si ses rivaux occidentaux ne mettaient pas fin à leur politique menaçante. Selon les archives déclassifiées, les Occidentaux se sont engagés oralement en 1990, à ne pas élargir l’Alliance atlantique vers l’Est ; puis, en 1994, ils ont forcé Boris Eltsine, premier président de la Russie, à l’accepter. 

    L’exécutif américain est prêt à négocier de manière bilatérale autant que multilatérale, et ce à travers de multiples canaux. « Il y a certains points que la Russie a soulevé et que nous pensons pouvoir discuter, et d’autres dont les Russes savent que nous ne les accepterons jamais », a précisé le secrétaire d’État Antony Blinken. « Tout dialogue doit être basé sur un principe de réciprocité, c’est-à-dire que nos préoccupations devront aussi être mises sur la table », a ajouté le haut-responsable. Ce dernier et le secrétaire général de l’OTAN ont assuré que l’Alliance militaire restait prête à mener un dialogue constructif avec la Russie. « Nous continuons à suivre de près les mouvements alarmants des troupes russes et les déploiements à la frontière avec l’Ukraine », indique-t-il. Il a assuré que les États-Unis et leurs alliés se préparaient à prendre des sanctions massives, si jamais la Russie attaquait l’Ukraine.

    Londres dénonce la rhétorique, mais salue le dialogue

    À Londres, la ministre britannique des Affaires étrangères a condamné la rhétorique agressive et incendiaire du Kremlin à l’encontre de l’Ukraine et de l’OTAN, tout en saluant la volonté de Moscou de s’engager dans des discussions. « Toute incursion russe serait une erreur stratégique majeure et sera combattue avec force », notamment via des « sanctions coordonnées avec nos alliés afin d’imposer un coût sévère aux intérêts et à l’économie de la Russie », a-t-elle ajouté. Soulignant la nature défensive de l’OTAN, la cheffe de la diplomatie britannique souligne que la seule issue à la situation actuelle passe à travers le dialogue. « Je salue le fait que la Russie ait manifesté sa volonté de s’engager dans des discussions en janvier », a-t-elle ajouté. "Il est hautement improbable que Londres et ses alliés interviennent militairement en cas d'invasion russe en Ukraine", a déclaré le ministre britannique de la Défense.

    Donc, Américains et Britanniques sont en train de dire que des sanctions économiques seront misent en place contre la Russie, si elle intervient militairement en Ukraine. Ça sous-entend qu'ils n'interviendront pas militairement. Contrairement à ce que pense l'Occident, l'armée russe n'interviendra pas en Ukraine, mais il est fort possible qu'elle le fasse au Donbass, pour s'assurer que la volonté de la majorité de cette ancienne province ukrainienne de ne plus faire parti de l'Ukraine, soit respectée.  

  • 25 décembre 1535, à Stadaconé, Jacques Cartier célèbre Noël

    À la surprise générale le grand fleuve gèle, coinçant les trois navires dans une épaisse couche de glace. La neige atteint quatre pieds et plus. Le froid est là, dont les Bretons n’avaient aucune idée : "Depuis la mi-novembre jusqu’au 15e jour d’avril, nous avons été continuellement enfermés dans les glaces. En sorte que nos breuvages étaient tous gelés dans les futailles", affirme Cartier.

    Une maladie inconnue (scorbut) apporte la désolation : « Au mois de décembre, nous fûmes avertis que la mortalité s’était mise au peuple de Stadaconé. Tellement que déjà en étaient morts plus de cinquante; au moyen de quoi, leur fîmes défense de venir à notre fort. Mais nonobstant les avoir chassés, commença la maladie entre nous; car les uns perdaient la soutenue et leurs jambes devenaient grosses et enflées et les nerfs tirés et noircis comme du charbon, avec ça et là des gouttes de sang comme taches de pourpre. Puis la maladie montait aux hanches, cuisses et épaules, aux bras et au cou. A tous venait la bouche si infecte et pourrie par les gencives, que toute la chair en tombait, jusqu’à la racine des dents, lesquelles tombaient presque toutes. Et la maladie se prit tellement en nos trois navires, qu’à la mi-février, de cent dix hommes que nous étions, il n’y en avait pas dix valides. 25 en moururent."

    « Un jour notre capitaine, se promenant sur la glace, aperçut venir Domagaya, que le capitaine avait vu dix ou douze jours auparavant fort malade; il avait l’une des jambes par le genou aussi grosse qu’un enfant de deux ans, avec tous les nerfs tirés, les dents perdues et gâtées et les gencives pourries et infectes. Le capitaine, voyant ledit Domagaya sain, fut joyeux. Le capitaine lui demanda comment il s’était guéri de sa maladie. Domagaya répondit qu’il s’était guéri avec le jus des feuilles d’un arbre et le marc, et que c’était le seul remède pour cette maladie.

    133066267 437093437672085 1330431119205087293 nAlors à la demande du capitaine, Domagaya envoya deux femmes, qui apportèrent huit ou dix rameaux. Elles nous montrèrent qu’il fallait piler l’écorce et les feuilles du dit bois et mettre le tout à bouillir dans l’eau. Puis boire de cette eau, de deux jours l’un. Et mettre le marc sur les jambes enflées et malades. Et que ledit arbre guérissait de toutes maladies. En leur langage, ils appellent cet arbre annedda".

    Mon oncle, l'ethnobotaniste Jacques Rousseau rapporte en 1954, que l'annedda (arbre de vie) est en fait le cèdre blanc d'Amérique (Thuya occidentalis). Cette hypothèse se popularise et est aujourd'hui la plus généralement admise. Cet arbre est en effet riche en vitamine C, vitamine qui guérit du scorbut.

    Jacques Cartier passe l'hiver à Stadacona et y fête Noël. Ce tableau montre que les Indiens enseignent aux explorateurs à faire une 'tisane d'anneda', pour combattre le scorbut.

    Sources :

    Voyages de découverte au Canada, entre les années 1534 et 1542 de Jacques Cartier. Une partie, probablement écrite par son navigateur.

    Jacques Rousseau : L'Annedda et l'arbre de vie, revue d'histoire de l'Amérique française, 1954.

  • Israël, les États-Unis versus l'Iran

    Af2cb9c6fde4c646e97171a78846ab64Le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan a rencontré le premier ministre israélien Naftali Bennett, qui s’oppose à la relance des négociations sur le nucléaire iranien et à la levée des sanctions contre ce pays. Le conseiller américain estime qu’Israël et les États-Unis doivent s’assoir ensemble pour développer une stratégie commune face à l'Iran.

    Par contre, l'État hébreux a déjà laissé entendre qu’il pourrait frapper la République islamique seul, sans l'aide des États-Unis. Le commandant des Forces militaires aériennes israéliennes Tomer Bar, qui entrera en fonction en avril, a déclaré qu’Israël est en capacité de réussir une attaque contre le programme nucléaire iranien. "Nous ne partons pas à zéro. Nous disposons d'avions F-35 et de milliers d’intercepteurs Dôme de fer, qui nous permettent d’être protégés à plusieurs niveaux." D'ailleurs, Israël aurait approuvé un budget de 5 milliards de shekels destiné à préparer l’armée à une éventuelle frappe contre le programme nucléaire iranien.

    Un haut responsable de l'armée américaine a quant à lui déclaré, que dans le pire des scénarios possibles, en cas d’échec des négociations sur le nucléaire, des discussions seraient alors entamées entre les armées israélienne et américaine, dans le but de s’entraîner à détruire les installations nucléaires iraniennes. 

    Le général Rashid, commandant de l'armée iranienne, a répondu que toute attaque israélienne fera l'objet d'une réponse écrasante. Selon lui, Israël ne peut frapper les bases nucléaires ou militaires iraniennes sans l’approbation des États-Unis, mais que de toute façon, toute agression militaire fera l’objet d’une réponse puissante, qui ciblera avec précision l’infrastructure utilisée pour mener l’attaque, y compris son endroit de départ et ses endroits de ravitaillement. 

    D'ailleurs, un vaste exercice militaire de cinq jours a lieu présentement en Iran dans trois provinces du sud. Un test de défense au dessus d'une centrale nucléaire à Bouchehr. Un test de défense aérienne dans la région de Natanz dans le centre du pays, sans compter les exercices maritimes dans le golfe d'Ormuz et des tirs de missiles balistiques.

    Pendant ce temps, Yitzhak Brik, général israélien à la retraite, réaffirme que l'armée israélienne n'est pas prête, car si elle attaquait les installations nucléaires iraniennes, non seulement l'armée iranienne répliquerait, mais aussi les groupes pro-iraniens au Liban, en Syrie, au Yémen, en Irak et dans la bande de Gaza. Tous peuvent tirer simultanément jusqu'à 3000 missiles par jour sur Israël. Il souligne que ce serait une guerre régionale sur plusieurs fronts, à laquelle Israël n'est pas bien préparé. 

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  • La Gauche emporte l'élection présidentielle au Chili

    Telechargement 3Le candidat de la gauche Gabriel Boric l'emporte. À 35 ans, il est le plus jeune président du Chili et parmi les dirigeants les plus jeunes au monde. Il l'a emporté sur son adversaire d’extrême droite, au second tour de la présidentielle; deux candidats aux projets de société diamétralement opposés. C’est un véritable triomphe pour la coalition de gauche, dont est membre le Parti communiste, dans ce duel inédit depuis le retour de la démocratie au Chili en 1990. 

    Selon les résultats officiels, M. Boric, l’emporte avec 55,87 % des voix contre 44,13 % à M. Kast, un admirateur de la dictature d’Augusto Pinochet, soutenu par l’ensemble de la droite chilienne. 

    9cce7d5cd7d0369484919e3f5d2a58ebÀ l’annonce de la victoire du candidat de la gauche, une foule en liesse explosait de joie dans les rues de Santiago et des autres villes chiliennes. 

    Plus d’un million de voix séparent les deux prétendants. La participation dépasse les 55 %, le taux le plus élevé depuis 2012, soit depuis l'année où le vote n’est plus obligatoire.

    Gabriel Boric entend promouvoir une grande réforme fiscale, dans le but de faire participer les plus riches à son programme de meilleur accès à la santé, à l’éducation et à la création d’un nouveau système de retraite, aujourd’hui entièrement privé. Autrement dit, il veut faire ce qui existe déjà dans la plupart des pays développés. Le Chili est le pays le plus inégalitaire de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique), 38 pays répartis sur l'ensemble de la planète, dont le Canada fait parti. 

    Le candidat d'extrême droite José Antonio Kast, a félicité son adversaire. De Cuba à l’Argentine, en passant par le Mexique, le Nicaragua, le Venezuela et le Pérou, les gouvernements de gauche d’Amérique latine ont exprimé leur satisfaction à la victoire de M. Boric.

    L’ancien président du Brésil, Lula da Silva (Parti des travailleurs, gauche), que les sondages donnent vainqueur à la prochaine présidentielle de 2022, s’est dit : "Heureux d’une nouvelle victoire d’un candidat démocratique et progressiste dans notre Amérique latine, pour la construction d’un avenir meilleur pour tous".

    1ère photo d'Ivan Alvarado, Reuters. 

    2e photo de Javier Torres, Agence France-Presse 

  • Russie et États-Unis en négociation par rapport à l'Ukraine

    Telechargement 1Suite à la vidéoconférence de Vladimir Poutine et de Joe Biden, la Russie a remis aux États-Unis sa liste de propositions sur les garanties juridiques qu'elle réclame pour assurer sa sécurité. Deux documents de quatre pages chacun, dont Washington se dit prêt à discuter en consultation avec les Européens, même s'ils considèrent que certaines propositions du traité rendues publiques par la Russie, comprennent certaines clauses que les Russes savent inacceptables. Le président russe a dit espérer, lors de son échange par vidéoconférence avec le président chinois, que la réaction des Américains et de l’OTAN soit positive. 

    Propositions russes

    Les propositions prévoient d'interdire aux États-Unis d'établir des bases militaires dans tous les pays d'ex-URSS non membres de l'OTAN, d'y utiliser les infrastructures pour toute activité militaire et même de développer une coopération militaire bilatérale avec ces états. Tous les membres de l'Alliance atlantique s'engageraient à ne jamais élargir l'OTAN et à ne mener aucune activité militaire sur le territoire de l'Ukraine et dans d'autres pays d'Europe de l'Est, du Caucase du Sud et d'Asie centrale, qui ne font pas parti de l'OTAN. Moscou souhaite obtenir des garanties juridiques, qui excluraient ces pays d'une telle possibilité. On sait qu'en ce moment, la Finlande et la Suède pays limitrophes de la Russie, ne font pas partis de l'OTAN, mais peuvent devenir membre de l'Alliance rapidement en cas d'urgence. 

    La porte-parole de la Maison Blanche affirme qu'il n'y aura pas de discussions sur la sécurité européenne sans consultation avec leurs alliés et partenaires européens. Les États-Unis se déclarent prêts à discuter des propositions russes, avertissant par ailleurs qu'une invasion de l'Ukraine par Moscou aurait des conséquences massives. Washington ne juge cependant pas une invasion russe imminente. L'analyse du gouvernement américain est que Vladimir Poutine n'a pas encore pris sa décision. Mon analyse : La Russie veut que l'Occident accepte que la Crimée est russe et que le Donbass a droit à son indépendance face à l'Ukraine. 

    Parallèlement, l’Union Européenne (UE) cherche à relancer les négociations avec Moscou pour apaiser les tensions avec l’Ukraine, même si le président Poutine ne veut traiter qu’avec Washington pour les questions de sécurité dans cette région. L’OTAN et l’UE rejettent le veto de la Russie sur la possible adhésion de l’Ukraine à l’Alliance, et appellent Moscou et Kiev à renouer le dialogue. 

    "Il est essentiel que les garanties de sécurité pour la Russie soient couchées sur le papier et aient force de droit", souligne le vice-ministre russe des Affaires étrangères. Le numéro deux de la diplomatie russe propose l'ouverture de négociations le plus tôt possible et souhaite qu'elles aient lieu à Genève. Un haut responsable américain a répondu que les États-Unis présenteraient la semaine prochaine une proposition sur le format de discussions, après avoir consulté leurs alliés européens. Le porte-parole de la Maison-Blanche a toutefois affirmé qu'il n'y aura pas de compromis sur le fait que tous les pays ont le droit de décider de leur propre avenir et de leur politique étrangère sans être soumis à une influence extérieure.

    Pour les Russes, un élargissement de l'OTAN à d'ex-pays soviétiques est une ligne rouge à ne pas franchir. Pendant que les Occidentaux refusent de fermer la porte de l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie, tout en gelant leur processus d'adhésion, à cause de l'opposition militaire russe. 

    Parallèlement, le président russe s’est entretenu par vidéoconférence avec son homologue finlandais. Les deux hommes se sont entendus pour poursuivre leur coopération sur les affaires régionales, notamment dans le domaine commercial et économique en Arctique. Juste avant, le président finlandais avait discuté de la situation ukrainienne avec le président américain. 

    Finlande

    La Finlande souligne l’importance pour elle, d’entamer des discussions avec les États-Unis et l’OTAN, vu le changement de ton de Moscou. Cela exerce une pression sur la politique étrangère et la sécurité de ce pays. Rappelons que la Finlande ne fait pas partie de l’OTAN, alliance militaire de 30 pays, mais elle peut en devenir membre rapidement en cas d'urgence. Un récent rapport de défense du gouvernement finnois stipule que le maintien de la marge de manœuvre nationale et la liberté de choix font également partie intégrante de la politique étrangère, de sécurité et de défense de la Finlande. On voit quand même que la situation finlandaise peut servir de base à une nouvelle entente entre la Russie et l'OTAN. 

    Conséquences 

    "Il est hautement improbable que Londres et ses alliés interviennent militairement en cas d'invasion russe en Ukraine", a déclaré le ministre britannique de la Défense. L'Ukraine «n'est pas un membre de l'OTAN, donc il est hautement improbable que quiconque envoie des troupes en Ukraine face à la Russie». "Et soyons franc, personne n’ira se battre dans les tranchées aux côtés des Ukrainiens, personne n’acceptera que l'Ukraine provoque une guerre mondiale", dit Alexandre Golts, analyste russe des questions militaires, géopolitiques et géostratégiques. 

    Si les États-Unis refusaient les propositions russes, la Russie pourrait envisagé le déploiement de missiles à moyenne portée dans l’enclave de Kaliningrad, si ce n'est déjà fait ou alors en installer proche des États-Unis. Les missiles russes Iskander constituent en soit une force de persuasion. Ils existent en sept versions différentes. La Russie semble fortifier sa capacité militaire à long terme en augmentant sa puissance aérienne, anti-aérienne et en plaçant de nouveaux missiles en Europe orientale et à Kaliningrad.

    La puissance militaire, c'est ce qui permet à la Russie de négocier avec les Américains. Tout comme la puissance militaire américaine permet aux États-Unis de négocier avec la Russie, l'Iran et la Chine en même temps. 

     

     

  • Round final des négociations sur le nucléaire iranien

    Iran centrifuge hallNous vivons en ce moment, l'épilogue du round final de l'ultime dernière chance. Le but des négociations étant de revenir à l'accord de 2015, soit la levée des sanctions américaines en échange du gel du programme nucléaire iranien. 

    Une avancée concrète a été enregistrée ces derniers jours. Téhéran et l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA) sont parvenus à un accord sur la reprise de la surveillance - par caméras - de l'un des sites du programme nucléaire iranien. L'AIEA exprime toutefois des doutes, car certaines données enregistrées ont disparu. Selon l'Iran, c'est la conséquence du sabotage d'Israël contre le complexe de Tesa fabriquant des centrifugeuses, où 4 caméras ont été endommagés le 23 juin. De toute façon, les informations enregistrées par les caméras de l'AIEA resteront en possession de l'Iran, jusqu'à la conclusion d’un nouvel accord. "Surveiller le programme nucléaire est pourtant essentiel pour revenir à un accord", affirme le directeur de l'AIEA. Le quotidien iranien Keyhan pour sa part, critique ouvertement ce remplacement de caméras. La production de centrifugeuses a repris depuis fin août et s'est accélérée au point de pouvoir équiper aujourd'hui 170 turbines. 

    Le négociateur en chef iranien fait état de progrès notables cette semaine : "Nous nous sommes enfin mis d'accord sur la base de départ pour les discussions." Il salue l’élaboration du nouveau cadre de négociations, intégrant les points de vue de la République islamique, sur la levée totale des sanctions américaines et l'arrêt du programme nucléaire iranien. L'E3 (France, Royaume Uni et Allemagne) confirme que les propositions iraniennes ont été intégrées au cadre de discussion, tout comme les propositions américaines. Cependant des tensions sont apparues ; l'Iran et les trois pays européens, s'accusant mutuellement de tenter de faire dérailler les discussions. L'Iran accuse l'E3 de jouer un rôle négatif et destructeur, en essayant de pousser l'Iran à plus de concessions. Tandis que l'E3 trouve les exigences iraniennes trop radicales. 

    Les principales pierres d'achoppement sont la volonté du gouvernement iranien d'être autorisé à utiliser des centrifugeuses plus sophistiquées qu'en 2015, permettant d'accélérer sa production de matériau fissile, et à obtenir un engagement irréversible des Etats-Unis de ne plus se retirer du traité. Washington, comme Paris, Londres et Berlin, veulent des garanties plus solides que Téhéran ne trichera pas, ainsi que des discussions sur les missiles balistiques et les ingérences régionales de la République islamique. Ce que Téhéran refuse. L'Iran affirme que l'administration Biden doit d'abord lever toutes les sanctions imposées par la précédente administration américaine, avant que l'Iran cesse sa production de fabrication de bombe nucléaire; alors que les États-Unis offrent la levée partielle des sanctions, en échange l'Iran cesse sa production nucléaire militaire et après vérification, Washington lève toutes les sanctions. Puisque ce sont les Américains qui ont quitté l'accord en premier, pour les Iraniens c'est aux Américains de revenir à l'accord en premier.

    Le chef de la délégation iranienne est donc retourné consulter Téhéran; pendant que les autres partenaires étaient prêts à poursuivre les discussions. L’E3 déplore cette interruption et insiste sur l’urgence de se retrouver au plus vite. On a pas fixé d'autres rendez-vous, mais on espère se retrouver avant le Nouvel An.

    « Nous n’avons pas des mois devant nous, mais plutôt des semaines », affirme le coordonnateur de l’Union Européenne. L’Iran n’a pas encore pris la décision stratégique que l’accord de 2015 n’est plus dans son intérêt, mais il pense que les États-Unis ne sont pas prêts, ni en mesure de lui offrir un allégement réel et durable des sanctions; tandis que les Américains ne font carrément pas confiance aux Iraniens. 

    Image : Centrifugeuses iraniennes. 

  • Moscou remet ses exigences au sujet de Kiev à Washington

    Images 2La Russie a remis aux États-Unis sa liste de propositions sur les garanties juridiques que réclame la Russie pour assurer sa sécurité. Le président russe a dit espérer, lors de son échange mercredi dernier par vidéoconférence avec le président chinois, que la réaction des Américains et de l’OTAN serait positive. 

    La Russie s’oppose à tout élargissement supplémentaire de l’Alliance à des pays qui lui sont frontaliers, comme l’Ukraine et souhaite obtenir des garanties juridiques, qui excluraient ce pays d'une telle possibilité. On sait que la Finlande et la Suède pays limitrophes à la Russie, ne font pas partis de l'OTAN, mais peuvent devenir membre de l'Alliance rapidement en cas d'urgence. De leur côté, Washington et l’Union européenne accusent Moscou de masser des troupes aux frontières ukrainiennes.  

    Les dirigeants de l’Union Européenne cherchent à relancer les négociations avec Moscou pour apaiser les tensions avec l’Ukraine, même si le président Poutine ne veut traiter qu’avec Washington pour les questions de sécurité dans cette région. L’OTAN et l’UE rejettent le veto de la Russie sur la possible adhésion de l’Ukraine à l’Alliance, et appellent Moscou et Kiev à renouer le dialogue.

    Si les États-Unis refusaient les propositions russes, la Russie pourrait alors installer près des États-Unis, le même genre d'armement que l'OTAN installerait en Ukraine.  

     

  • Appel au BOYCOTTAGE des produits KELLOGG

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    Le président Joe Biden critique Kellogg (1,76 milliards $ de profit en 2020), pour essayer de congédier les syndiqués en les remplaçant par de nouveaux travailleurs (scabs). Chose impossible au Québec depuis la loi sur la protection du droit d'organisation adopté en 1977 par le Parti Québécois. Au Québec, les dispositions anti-briseurs de grève du Code du travail empêchent un employeur en grève ou en lock-out de faire appel à des briseurs de grève.

    Le site Web d'emploi de Kellogg inondé par de fausses candidatures, a planté! Le président américain pourrait émettre un décret pour faire promulguer la loi PRO, qui contient une clause qui interdit la tactique de Kellogg; mais jusqu'à présent, il refuse de le faire.

    En grève depuis le 5 octobre, 1 400 travailleurs de Kellogg ont massivement rejeté le 15 décembre l'offre salariale de 3% de leur employeur. L'inflation aux États-Unis étant de 7 %, l’augmentation de 3 % équivaut en fait à une baisse de salaire. La grève du Syndicat des boulangeries, confiseries, tabacs et minoteries affecte les usines Kellogg du Michigan, du Nebraska, de la Pennsylvanie et du Tennessee.

  • Le 15 décembre 1890 - Sitting Bull meurt

    267679614 668618641186229 6674398571256585992 nLe 15 décembre 1890 - Le chef et médecin Sitting Bull (Tȟatȟáŋka Íyotake, Bison Assis) est tué par des policiers à Grand River, Dakota du Sud, après la dernière révolte des Sioux.

    43 policiers indiens, agissant sous les ordres du gouvernement américain, encerclent sa maison. L'un d'eux entre et le réveille, lui ordonnant de le suivre. Sitting Bull accepte mais s'habille auparavant, s'arme d'un revolver qu'il cache dans ses vêtements.

    La police indienne avait l'intention d'agir vite pour ne pas provoquer d'émeute. C'est alors que le fils de Sitting Bull, Crow Foot, l'encourage à résister. D'autres membres de la réserve accourent.

    Sitting Bull se débat et le policier placé derrière lui tire une balle dans la nuque. Sitting Bull fut tué par Bull Head, lui-même tué par Catch the Bear. Outre Sitting Bull et son fils, sept partisans et cinq policiers perdirent la vie ce jour-là. Seule l'arrivée de la cavalerie sauva la police indienne de l'extermination.

  • Négociation irano-américaine dans un monde multilatéral

    ImagesLa secrétaire générale adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques déclare : «J’appelle les États-Unis à lever leurs sanctions comme indiqué dans l’accord et à étendre les dérogations concernant le commerce du pétrole avec l’Iran. Des prolongations de dérogation sont également nécessaires pour le transfert d’uranium enrichi hors d’Iran en échange d’uranium naturel»

    L’ambassadeur iranien à l’ONU : «Mon pays n’impose aucune préconditions ou nouvelles conditions pour reprendre ses engagements dans l’accord nucléaire et que toutes les mesures prises depuis le départ de l’accord des États-Unis sont réversibles»La République islamique insiste sur la levée complète des sanctions rétablies par l’ancien président américain Donald Trump, soit revenir intégralement à l'accord de 2015 et non pas seulement rétablir le commerce du pétrole avec l’Iran contre la fin de l'uranium iranien enrichiSon homologue américaine rappelle pour sa part : «Que les États-Unis sont prêts à se conformer à nouveau à l’accord seulement si l’Iran fait de même»

    L'Iran dispose maintenant de 114 kg d’uranium enrichi à 20% et de 18 kg enrichi à 60%. Alors que selon les termes de l’accord, ce niveau ne doit pas dépasser 3,67%. Le pays se rapproche de plus en plus du 90% nécessaire à la fabrication d'une bombe nucléaire. Depuis l'arrivée au pouvoir du président Raïssi, les Iraniens exigent que Washington s’engage à ne pas se retirer de l’accord comme bon lui semble. Autrement dit, un signataire qui veut quitter l’accord doit apporter des preuves solides que l’autre partie a violé ledit accord. 

    Sur la scène géopolitique mondiale

    Le G7, les monarchies du Golfe persique et Israël s’opposent fermement au programme nucléaire iranien et répètent à tout azimut qu’ils ne permettront jamais à l’Iran d’obtenir la bombe atomique. Dans une déclaration commune, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France, en totale coordination avec les États-Unis, assurent que l’Iran doit choisir entre l’effondrement de l’accord nucléaire et un accord juste et global, dans l’intérêt du peuple iranien. Israël est prête à aller jusqu'à la guerre, s'il le faut. L'Iran lui a répondu qu'il pourrait détruire Israël en 7 minutes avec ses missiles et que toute attaque israélienne contre ses installations nucléaires ne serait pas tolérée et entraînerait la destruction par l’Iran des infrastructures vitales israéliennes. 

    L’administration Biden hausse le ton, en prévenant que toutes les options sont sur la table pour éviter que l’Iran deviennent une puissance nucléaire. Une manière de laisser planer la menace militaire. Mais, l’expérience démontre que l’Iran répond à la pression par plus de pression. La raison pour laquelle l'armée américaine n'a pas déjà attaqué la République islamique, est la force dissuasive de ses missiles, qui causeraient de lourds dégâts aux forces militaires américaines. 

    En face, Chinois et Russes dénoncent le retrait américain et appuient l’Iran. Pour le nouveau président iranien, les négociations sur le nucléaire ne sont pas ses premières priorités. Son administration regarde désormais vers l’Est, soit vers la Russie et la Chine, plutôt que vers l'Occident. Au moment du pic de la COVID-19, la Russie et la Chine ont été les seules à fournir des vaccins à l’Iran. La Chine et l'Iran viennent de signer un accord commercial de 25 ans. La Chine investira 400 milliards $ en Iran. En contrepartie, elle obtient le pétrole iranien à un prix préférentiel. L’Iran négocie présentement un accord similaire avec la Russie. La République islamique vient aussi d'adhérer au "Groupe de Shanghai" composé de la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, l’Inde et le Pakistan. Ce regroupement collabore économiquement, commercialement et dans le domaine de la sécurité.

    De toute évidence, l’Iran énonce ses lignes rouges : Aucune discussion sur les missiles balistiques iraniens ; aucune discussion sur le rôle régional de l’Iran ; et aucun gel de l’enrichissement, tant que le mécanisme de levée des sanctions et de garantie de leur non-réapparition n’est pas convenu – un retour au cadre initial de l’accord de 2015. 

    Il convient de noter que la position iranienne s'inscrit en parallèle à celle énoncée par la Russie à l’égard des États-Unis en ce qui concerne l’Ukraine : La demande de Poutine à Biden est que les lignes rouges de la Russie soient acceptés par l'Occident.

    Et les positions de l’Iran et de la Russie sont identiques à celle de la Chine à l’égard de Taïwan, de la mer de Chine et de la non-ingérence d'un pays tiers dans la politique intérieur d'un autre pays. Le président Xi l’a clairement indiqué lors du sommet virtuel qu’il a tenu avec le président Biden le 15 novembre dernier. Il est évident que les trois puissances sont stratégiquement coordonnées – politiquement et probablement aussi militairement. Elles ont commencé à faire des exercices militaires ensemble. L’Iran n’a pas encore pris la décision stratégique que l’accord de 2015 n’est plus dans son intérêt, mais il pense que les États-Unis ne sont pas prêts ni en mesure de lui offrir un allégement réel et durable des sanctions

    En fait, les chefs des pays occidentaux sont habitués à ce que ce soit eux qui émettent les lignes rouges. Ils ne sont pas habitués à respecter les lignes rouges des autres, tout en pensant qu'ils sont très démocratiques. Le problème du gouvernement américain est que tout compromis avec la Russie, l'Iran et la Chine, serait perçu comme une faiblesse de Biden et risquerait d'amener au pouvoir les Républicains qui pourraient être encore plus belliqueux. 

    Après un monde bipolaire - États-Unis contre URSS ou capitalisme versus communisme - est né un monde unipolaire : - États-Unis -. Nous assistons présentement dans l'histoire de l'humanité, à la confrontation entre ce monde unipolaire et le monde multilatéralisme dirigé par la Chine, comprenant aussi en première ligne la Russie et l'Iran, auquel on peut ajouter la Turquie et d'autres pays. Multilatéralisme : Attitude politique qui privilégie le règlement multilatéral des problèmes mondiaux, opposé à l'unilatéralisme : Attitude qui consiste pour une puissance, à décider d'une action sans tenir compte du point de vue des autres, ni des instances internationales. Ce conflit peut se terminer par la guerre. Espérons que non, malgré qu'il y a beaucoup d'exercices militaires à travers la planète présentement !

    Réseau international : À l’approche du compte à rebours géostratégique par Alastair Crooke, 14/12/21 

    La Presse : Les négociations de Vienne près du point de rupture par ANNE BEADE, 14/12/21

    Tribune de Genève : L’ONU demande aux USA et à l’Iran de revenir aux termes de l’accord, 14/12/21

    RTBF (Belgique) : Accord sur le nucléaire iranien : l'Iran fait état de progrès lors des négociations à Vienne, 12/12/21

  • L'Ukraine selon Biden et Poutine

    1623ukraineotanLes relations entre la Russie et l’OTAN se sont sérieusement dégradées, à un tel point que le dialogue officiel entre entre les deux a pris fin. Ils ne se parlent plus directement. Début octobre, l'OTAN a réduit de moitié la représentation russe auprès de l'organisme et a retiré l'accréditation de 8 diplomates russes, les accusant d'espionnage. De sorte que la Russie a complètement suspendu sa mission auprès de l'OTAN et à son tour, a suspendu la mission militaire de l'OTAN auprès de l'armée russe. 

    Des photos satellites des services secrets américains démontrent que la Russie rassemble des troupes et du matériel à 4 endroits près de la frontière ukrainienne, dont en Crimée: 50 bataillons tactiques comptant 70000 hommes. Le nombre devrait augmenter à 175000 soldats. Les services secrets russes perçoivent eux aussi des complexes d’attaques sur le territoire ukrainien. Moscou se dit prêt à créer quelque chose de similaire; tout en exprimant sa confiance que le bon sens prévaudra chez les pays occidentaux. 

    Le 7 décembre dernier, les Présidents russe et américain ont évoqué la situation au cours d'un entretien vidéo. Vladimir Poutine a promis à Joe Biden une rencontre, lorsque son interlocuteur lui a dit regretter de ne pas avoir pu le voir au sommet du G20. Un extrait de leur conversation a été diffusé lors d’une émission sur la chaîne russe Rossiya 1.

    Le président russe se trouvait dans sa résidence de Sotchi, riche station balnéaire au bord de la mer Noire. Le président américain, quant à lui a participé à la conversation depuis la "Situation Room" de la Maison-Blanche, salle ultra-sécurisée fermée aux journalistes, d’où l’exécutif américain pilote les interventions militaires sensibles. Les échanges ont été ouverts et francs. On y voit M. Biden rencontré des difficultés techniques, oubliant apparemment d'ouvrir son micro.   

    Vladimir Poutine a ouvert la conversation en russe : « Salutations, Monsieur le président ! », souriant, assis à une longue table, face à un écran sur lequel apparaissait son homologue. Il y a eu un silence à l'autre bout, puis on a vu M. Biden se pencher et peser sur un bouton. "Et voila" dit-il soudainement audible. "Bonjour', a-t-il ajouté en riant quelque peu et en saluant son homologue russe : « Il est bon de vous revoir ! ». Les deux présidents ont eu un échange à haut risque de 2 heures, sur la crainte d'une l’escalade militaire en Ukraine. Dmitri Peskov, secrétaire de presse de M. Poutine et le conseiller à la sécurité nationale de M. Biden, Jake Sullivan, ont transmis l'essentiel de la communication aux journalistes. 

    L’Ukraine au cœur de l’entretien

    M. Biden croyant dure comme fer que la volonté de la Russie est d'envahir l'Ukraine, a avertit M. Poutine, qu’en cas d’invasion de l'Ukraine par la Russie, cette dernière serait isolée financièrement. M. Poutine, lui a répondu que s'il pensait comme ça, c’était pour diaboliser davantage la Russie. 

    Poutine : «La Russie a plus d’une fois indiqué qu’elle n’avait aucune intention d’envahir l’Ukraine et que ces déclarations ne sont qu’un prétexte pour l’OTAN d'avancer davantage vers l’est et concentrer de l'équipement militaire à la frontière russe. Le déploiement d'armes en Ukraine marque une ligne rouge, car cela représente une menace pour la sécurité de la Russie. L’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est aussi une ligne rouge à ne pas franchir. Je vous demande des garanties sécuritaires aux frontières russes; soit un gel de la progression de l’OTAN vers l’Est. Votre intention de faire de l’Ukraine un tremplin pour confronter la Russie, cause une grave déstabilisation de l'Europe toute entière ». 

    Joe Biden a réitéré son soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine et a appelé M. Poutine à une désescalade, en ayant recours à la diplomatie plutôt qu'à l'armée. Vladimir Poutine a rappelé que les troupes russes sont stationnées en Russie et ne menacent personne. Il a dit : "vous en parlez alors que vous êtes à 1.000 kilomètres de notre territoire. L’Europe est notre maison commune, alors que vous les Américains, vous vous trouvez outre-Atlantique". Évoquant les lignes rouges que Biden n'accepte pas, M. Poutine constate que c’est un désaccord très sérieux entre la Russie et les États-Unis.

    Le porte-parole du Président Poutine, Dmitri Peskov, précise que l’heure d’un tête-à-tête en présentiel entre les deux hommes n’est pas encore venue. Selon lui : « Il est clair que lorsque deux présidents vont vers le dialogue, c’est qu’ils veulent débattre des problèmes et ne visent pas l’impasse; mais il ne faut pas s’attendre à des percées immédiates », prévient-il. « Poutine a dénoncé auprès de Biden le 'potentiel militaire' croissant de l'OTAN aux frontières russes. Il a demandé des garanties à Biden sur le non-élargissement de l'OTAN. M. Poutine a démenti tout projet d’invasion et a reproché à la Maison Blanche : l’activité accrue des pays de l’OTAN en mer Noire, la volonté ukrainienne de rejoindre l’OTAN et l’ambition de Kiev de s’armer auprès de l’Occident. La Russie n’a jamais eu l’intention d’attaquer qui que ce soit, mais nous avons des lignes rouges », assure M. Peskov. « Nous savons bien que la partie américaine a une dépendance aux sanctions », ironise-t-il. M. Poutine a fait part à M. Biden de l'attitude destructive de Kiev envers l'Est de l'Ukraine. C'est une erreur d'imputer à la Russie toute la responsabilité des tensions actuelles a dit M. Poutine à M. Biden.

    Selon Sullivan : « Le président américain a exprimé la profonde préoccupation des États-Unis et de leurs alliés face à l’augmentation du nombre de soldats russes à la frontière ukrainienne. Biden n'a pas fait de concessions à Poutine, notamment sur une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Joe Biden a fait savoir à Vladimir Poutine, que les États-Unis et leurs alliés répondront notamment par des mesures économiques fortes en cas d'escalade militaire en Ukraine ». M. Sullivan suggère que "North Stream 2" soit une monnaie d'échange pour dissuader la Russie d'envahir l'Ukraine. M. Biden a réaffirmé son soutien à l'intégrité territoriale et à la souveraineté de l'Ukraine, appelant à la désescalade et au retour à la voie diplomatique entre Moscou et Kiev. »  

    De poursuivre M. Sullivan : « Les États-Unis sont prêts à déployer davantage de soldats dans les pays de l'OTAN, si la Russie envahissait l'Ukraine : - Je vais vous regarder dans les yeux et vous dire, alors que le président Biden a regardé le président Poutine dans les yeux et lui a dit aujourd'hui que des choses que nous avons pas faites en 2014 (lors de l'annexion de la Crimée et de la sécession du Donbass), nous sommes prêts à le faire maintenant. Nous préférerions communiquer cela directement aux Russes, de manière assez détaillée, les types de mesure que nous avons en tête."

    Les deux hommes ne sont tombés d'accord que pour poursuivre le dialogue. Ils ont donc convenu de nommer des représentants, qui poursuivront une conversation concrète sur la situation conflictuelle autour de l'Ukraine. Une fois que ces représentants auront fait leur travail, les deux présidents se rencontreront de nouveau par vidéoconférence. Pendant cet entretien virtuel de deux heures, les deux dirigeants ont aussi évoqué la stabilité stratégique, la cybersécurité, les piratages informatiques, le contrôle des armements nucléaires, le nucléaire iranien et l'Iran. 

    L’Union Européenne soutient les États-Unis. Elle est prête à adopter des sanctions supplémentaires contre la Russie, prévient la présidente de la Commission européenne, pendant que la Chine regarde attentivement ce qui se passe et ce qui se passera. Pour sa part M. Kouleba, ministre ukrainien des affaires extérieures, exhorte ses alliés occidentaux à ne signer aucun accord en ce sens. 

    M. Blinken conseiller adjoint è la sécurité nationale du président Biden déclare : « Il n'est pas clair si le président Poutine a choisi d'envahir l'Ukraine, mais nous savons qu'il met en place la capacité de le faire dans les plus brefs délais, s'il en décide ainsi, le meilleur moyen d'éviter une crise et une spirale négative dans les relations au sens large, passe par la diplomatie et la désescalade ». 

    M. Biden, recevant début septembre le président ukrainien M. Zelensky à la Maison Blanche, lui avait promis de soutenir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine face à la Russie, mais ne s’était guère avancé sur le sujet brûlant d’une adhésion à l’OTAN. Selon un haut responsable américain, il a proposé à huis clos de réunir des experts américains et russes pour établir une feuille de route et parvenir ainsi au respect de toutes les parties impliquées. C'est ce qu'il a fait avec M. Poutine aussi. La porte-parole de la Maison Blanche Mme Psaki affirme : « Il y a une série d’outils à notre disposition. Bien sûr, des sanctions économiques sont une option ». Mais, elle n’a pas répondu à la question sur d’éventuelles actions militaires américaines. Le porte-parole du Pentagone, M. Semelroth : « Washington soutient une nouvelle désescalade et une solution diplomatique au conflit ». 

    Le Kremlin quant à lui, n'est plus orienté vers le compromis, mais définit maintenant ses lignes rouges le long des frontières de tous ses intérêts. La Russie veut des garanties fiables et à long terme pour sa sécurité. Elle insiste sur des accords qui interdisent toute nouvelle mesure de l'OTAN à l'Est et le déploiement de systèmes d'armes, qui la menacent à proximité immédiate de son territoire. Pour Moscou, le risque d'un conflit armé dans le sud-est de l'Ukraine est extrêmement élevé, car l'Ukraine a repris ses attaques d'artillerie sur le Donbass. Avec l'aide de la force militaire, M. Poutine veut démontrer qu'il ne sert à rien de faire pression sur la Russie. Il se dit aussi préoccupé par le déploiement de missiles de l'OTAN sur le territoire ukrainien, qui pourraient atteindre Moscou en 10 minutes. 

    Le 15 novembre dernier, Vladimir Poutine a signé un décret ouvrant le marché russe aux marchandises produites par les républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk. Kiev considère cela comme une nouvelle phase dans la guerre menée par Moscou contre l’Ukraine. Ce décret, pour les dirigeants du Donbass, concrétise que la séparation de la région prorusse est de plus en plus irréversible.

    Pour parvenir à la solution du conflit, Russes et Américains doivent respecter la réalité : soit le respect du choix de la Crimée de faire parti de la Russie, le respect du choix du Donbass d'être indépendant de l'Ukraine, tout comme le respect du choix de l'Ukraine d'être indépendant de la Russie.  

     

    Sources : 

    Sputnik : Lignes rouges et diplomatie: ce que Poutine et Biden se sont dit en visio, 12/12/21

    Internewscast (États-Unis) : Jake Sullivan dit que les États-Unis sont prêts à déployer plus de troupes si la Russie envahit l'Ukraine, 07/12/21

    La Presse (Montréal) : En cas d’escalade militaire en Ukraine Biden avertit Poutine que la Russie subirait de « fortes sanctions », 07/12/21

    Sputnik (Russie) : Biden avertit Poutine que la Russie subira de "lourdes sanctions" en cas d'escalade en Ukraine. 07/12/21.

    Sputnik :  Moscou exhorte Washington à ne pas rejeter la responsabilité des tensions en Ukraine sur la Russie de Dmetri Bassenko, 07/12/21

    Bayl.eu  (Europe) : Biden dit qu’il « n’accepte les lignes rouges de personne » à la suite des avertissements de la Russie contre la militarisation de l’Ukraine par l’OTAN, 04/12/21

    Washington Post : Les services secrets américains découvrent que la Russie prépare une offensive en Ukraine, 04/12/21 

    Avia.pro (Russie) : 500 combattants des forces aérospatiales russes sont prêts à détruire les forces armées ukrainiennes en 30 minutes, 04/12/21

    La Presse (Montréal) : L’Ukraine rejette toute « garantie » donnée à Moscou, 03/12/21

    Tagsschau (Allemagne) : Quel est le but du déploiement des troupes de Moscou, 02/12/21 

     

  • Pourparlers sur le nucléaire iranien

    Le president iranien hassan rohani avec le directeur de l agence nucleaire iranienne ali akbar salehi lors de la journee de l energie nucleaire le 9 avril 2019 a teheran 6177698Jusqu'à maintenant, les Américains offrent aux Iraniens : La levée d'une partie des sanctions en échange de l'arrêt par l’Iran de ses activités d’enrichissement de l'uranium au-delà de la limite permise et le programme nucléaire iranien placé sous strict contrôle de l'ONU. Ce que refuse l'Iran, exigeant la levée complète des sanctions, avant que Téhéran stoppe son programme nucléaire. Cependant, le négociateur en chef iranien affirme que les deux parties sont sur le point de se mettre d'accord sur les 2 questions qui devraient être à l'ordre du jour. Téhéran présente 2 textes : l'un sur les sanctions et l'autre sur son activité nucléaire. 

    Entamées en avril, les négociations destinées à ramener les États-Unis et l’Iran à l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, étaient à l’arrêt depuis l’élection en juin du nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi. Depuis le 29 novembre, la septième ronde des pourparlers a repris à Vienne de façon indirecte. Comme lors des séances précédentes : les États-Unis dans un hôtel, l’Iran dans un autre; la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine faisant la navette entre les deux; Iraniens et Américains refusant de négocier directement. 

    L'objectif est de rétablir un accord sur le nucléaire iranien, dont les États-Unis se sont retirés en 2018 sous l'administration Trump, en réimposant des sanctions à l'Iran. Téhéran a alors riposté en cessant progressivement la mise en œuvre de l'accord. Aujourd’hui, le stock d’uranium de Téhéran est en croissance rapide. L'Iran dispose maintenant de 114 kg d’uranium enrichi à 20% et de 18 kg enrichi à 60%. Alors que selon les termes de l’accord, ce niveau ne doit pas dépasser 3,67%. 

    Les deux camps en présence 

    Sur la scène géopolitique mondiale, le G7, les monarchies du Golfe persique et Israël s’opposent au programme nucléaire iranien et répètent qu’ils ne permettront jamais à l’Iran d’obtenir la bombe atomique. En face, Chinois et Russes dénoncent le retrait américain et défendent l’Iran. Israël est prête à aller jusqu'à la guerre même si les États-Unis refusent d'y aller avec elle. L'Iran a alors répondu qu'il pourrait détruire Israël en 7 minutes avec ses missiles. 

    Au moment du pic de la COVID-19, la Russie et la Chine ont été les seules à fournir des vaccins à l’Iran. La Chine et l'Iran viennent de signer un accord stratégique et commercial de 25 ans. La Chine investira 400 milliards $ en Iran. En contrepartie, elle obtient le pétrole iranien à un prix préférentiel. L’Iran négocie présentement un accord similaire avec la Russie. La République islamique vient aussi d'adhérer au groupe de Shanghai composé de la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, l’Inde et le Pakistan. Ce regroupement collabore économiquement, commercialement et pour ce qui est de la sécurité. La démarche iranienne démontre donc clairement son rapprochement vers ses voisins de l’Est, lui donnant une sécurité en cas d’échec des négociations avec l'Occident. 

    Les dirigeants occidentaux voulaient que l’accord sur le nucléaire soit élargi au programme de missiles balistiques, aux drones ainsi qu'au rôle de l'Iran au Moyen Orient. ​​​​​​​Mais le gouvernement iranien a toujours refusé et refuse encore catégoriquement de parler d’autre chose que du retour strict à l’accord de 2015; soit, la levée totale des sanctions contre l'arrêt strict de leurs activités nucléaires. Joe Biden a répété à plusieurs reprises qu’il réintégrera l’accord une fois que les Iraniens se remettront à honorer leurs engagements. La République islamique pour sa part, affirme qu’une fois que les Américains auront levé leurs sanctions, elle se conformera à ses engagements; car ce sont les Américains qui sont sortis de l'accord en premier. 

    Depuis l'arrivée au pouvoir du président Raïssi, les Iraniens exigent désormais que Washington s’engage à ne pas se retirer de l’accord comme bon lui semble. Autrement dit, un signataire qui veut quitter l’accord doit apporter des preuves solides que l’autre partie a violé ledit accord. ​​​​​​​

    S'il apparaît aux Américains que l’Iran ne veut que gagner du temps pour accélérer ses avancées atomiques, l’administration Biden pourrait envisager de renforcer les sanctions économiques; alors même que le gouvernement démocrate martèle que la pression maximale de l’ère Trump a été un échec. Les mesures punitives pourraient aussi viser la Chine, qui continue d’acheter le pétrole iranien malgré l’embargo américain. Cela dit, il est peu probable que Pékin modifie sa position. L’administration Biden hausse le ton, en prévenant que toutes les options sont sur la table pour éviter que l’Iran deviennent une puissance nucléaire. Une manière de laisser planer la menace militaire. Israël brandit clairement cette possibilité. Mais, l’expérience démontre que l’Iran répond à la pression par plus de pression. De nouveaux actes de sabotage du programme nucléaire iranien risqueraient de provoquer une escalade ingérable qui pourrait dégénérer jusqu'à la guerre. Et la raison pour laquelle l'armée américaine n'a pas déjà attaqué la République islamique, est la force dissuasive de ses missiles balistiques et autres, qui causeraient forcément de forts dégâts à l'armée américaine. 

    L’Iran n’a pas encore pris la décision stratégique que l’accord de 2015 n’est plus dans son intérêt, mais il pense que les États-Unis ne sont pas prêts ni en mesure de lui offrir un allégement réel et durable des sanctions. 

    Une victoire de la diplomatie conduira à un apaisement dans la région. En revanche, un échec des négociations pourrait conduire à un affrontement, de l’Irak aux Territoires palestiniens, du Liban aux monarchies du Golfe persique, en passant pas Israël

    © AP Photo / Vahid Salemi

    Source : RTBF (Belgique) : Accord sur le nucléaire iranien : l'Iran fait état de progrès lors des négociations à Vienne, 12/12/2

    Photo : Le président iranien Hassan Rohani (à dr.), en compagnie du directeur de l'Agence nucléaire iranienne, Ali Akbar Salehi, lors de la Journée de l'énergie atomique, le 9 avril 2019 à Téhéran. afp.com/HO

  • 13 décembre 1937 : Le massacre de Nankin

    131294206 428554255192670 4952510800022667806 n 2Profitant de la guerre civile chinoise entre le Guomindang de Tchang Kaï-chek et les communistes de Mao Zedong, remontant de Shanghai, l'armée japonaise entre dans la ville de Nankin (Nanjing), alors capitale de la Chine.

    Aussitôt commencent des massacres à grande échelle. Exécutions à la baïonnette, au sabre, à la mitrailleuse, viols et mutilations : 300 000 morts. Le massacre de Nankin figure parmi les crimes contre l'humanité, même si le gouvernement japonais persiste à en nier l'importance. Il annonce les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale.

    Les photos du massacre étant trop atroces, j'ai préféré mettre la photo du monument de commémoration. Plus tard, Mao et Tchang Kaï-chek s'uniront pour sortir les Japonais hors de Chine et finiront par la suite leur guerre civile de 1945 à 49.

    Source : Hérodote : 13 décembre 1937 Le « viol de Nankin », 03/04/19

  • 7 décembre 1941 : Pearl Harbour

    Attack pearl harbour 1Image : Soth China Morning Post

    Le 7 décembre 1941, la flotte nippone forte de 6 porte-avions, 423 avions et 27 sous-marins, s'approche à 500 km d'Hawaï. Si les négociations de paix aboutissent, elle peut encore rebrousser chemin. Mais comme rien n'aboutit, sans être repérée par les radars américains, elle attaque la base militaire américaine de Pearl Harbor et détruit préventivement la flotte militaire américaine qui s'y trouve. Ce qui permettra au Japon de poursuivre sa conquête de l'Asie pour quelques temps. L'attaque de Pearl Harbor est uniquement une initiative japonaise, même si l'Allemagne y trouve aussi son compte.

    Le code de déclenchement de l'attaque est «Tora, Tora, Tora» (Tigre en japonais). En deux heures, les Japonais détruisent ou endommagent 8 cuirassés, 3 croiseurs, 3 destroyers, 4 navires auxiliaires et 188 avions. 2403 marins américains y trouvent la mort. Du côté japonais, les pertes sont établies à 55 tués et 29 avions détruits. 

    L'attaque de Pearl Harbour, située dans son contexte historique 

    En 1931, pour lutter contre la crise économique et protéger ses implantations économiques en Mandchourie en Chine, suite à un chemin de fer saboté, le Japon envahit militairement la région et y fonde un pays fantoche : le Mandchoukouo. En 1933, en réponse aux pressions diplomatiques internationales exigeant que l'armée japonaise quitte la Mandchourie, Tokyo quitte plutôt la Société des Nations. En 1936, le Japon signe le pacte anti-Komintern contre l'Internationale communiste avec l'Allemagne, auquel adhèreront l'Italie en 1937, le Mandchoukouo, la Hongrie et l'Espagne en 1939. En 1937, le président américain Roosevelt condamne les dictatures, y compris celle du Japon. En décembre 1937, s'effectue le massacre de Nankin par l'armée japonaise. En 1938, Washington augmente ses dépenses militaires et en 1939, le gouvernement américain met fin au traité commercial signé avec le Japon en 1911.

    En 1940, l'Empire japonais signe le Pacte de défense tripartite avec l'Allemagne et l'Italie. En 1941, profitant de la défaite militaire française contre l'Allemagne et de l’affaiblissement militaire du Royaume-Uni, après négociation avec Vichy, le Japon obtient la permission de placer ses troupes dans le sud de l'Indochine française. Toujours en 1941, Washington accorde son soutien à la Chine par l’octroi d’un prêt-bail. À la suite du refus du Japon de se retirer de l'Indochine et de la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas décrètent l’embargo complet sur le pétrole et l’acier, ainsi que le gel des avoirs japonais sur le sol américain. Les approvisionnements de pétrole du Japon sont réduits de 90 %. Le gouvernement japonais doit alors trouver une solution. 

    Les négociations entre Japonais et Américains

    La conférence impériale du 6 septembre 1941 décide qu'une guerre serait entreprise contre les États-Unis et le Royaume-Uni, si un  accord n'est pas trouvé. Cette phrase est en fait un compromis entre deux courants de pensée au sein du gouvernement japonais. Le premier ministre soutenu par l'empereur veulent des négociations avec les États-Unis. Par contre, les chefs militaires s’opposent farouchement à tout ce qui pourrait retarder l’entrée en guerre du Japon. Selon leur analyse, le Japon étant privé de pétrole et d'acier n'a que 2 ans devant lui pour gagner la guerre. De sorte que, les défenseurs de la diplomatie n'ont que quelques mois pour négocier, pendant que l’on poursuit les préparatifs de guerre. 

    Le 16 octobre, le Premier ministre japonais démissionne, s'apercevant que seul le retrait des troupes japonaises de Chine pourrait parvenir à un accord de paix avec les États-Unis et non seulement une diminution. L'empereur choisit le général Tōjō comme remplaçant, un ferme partisan de la guerre et de l'institution impériale. Lié à l’empereur par un sens de l'obéissance et du devoir à toute épreuve, il accepte quand même de promouvoir autant que possible des négociations, dans un dernier effort pour éviter la guerre.

    Tōgō, propose quelques concessions concernant la Chine, qui pourraient peut-être garantir la paix pour un certain temps. De son côté, le secrétaire d'État américain, sachant par ses services secrets que la volonté réel des Japonais est d’attaquer les États-Unis, ne souhaite plus trouver de terrain d’entente. Il repousse l'offre, qui de toute façon ne fait pas assez de concessions. Le président Roosevelt quant à lui, cherchait à gagner du temps, pour pouvoir armer davantage les États-Unis. Mais, le gouvernement américain convaincu de la mauvaise foi des Japonais, renonce aux propositions japonaises.

    Le 3 novembre, l'amiral Nagano explique en détail à l'empereur Hirohito le plan d'attaque contre Pearl Harbor. Le 5 novembre 1941, l'empereur approuve le plan d'opération pour une guerre contre les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, prévu pour début décembre. Le jour même, est mis en branle la mission sur Pearl Harbor. Les négociations avec les États-Unis demeurant dans l'impasse, Hirohito approuve le 1er décembre la guerre de la Grande Asie orientale, en réfutant l'argument du prince Takamatsu, qui jugeait que la marine impériale ne pourrait tenir plus de deux ans contre les États-Unis.

    Le Japon pouvait renoncer à la guerre, acceptant de devenir une puissance de troisième ordre, ou renoncer à la paix et se lancer dans une guerre dont l’issue était plus qu’incertaine, sachant qu’après deux ans la victoire devenait impossible, par manque de pétrole et d’acier. Ainsi, comme l’explique l’historien Ian Kershaw : «...l'alternative était entre la paix dans l’austérité au sein d’un monde dominé par les États-Unis ou la guerre assortie d’une défaite probable, mais en défendant l’honneur national ».

    Sources : 

    Encyclopédie de l'histoire, Hérodote

    Encyclopédie Universalis. 

  • 5 décembre 1837 : Loi martiale au Bas-Canada

    Image 33 2Le 5 décembre 1837 - Le gouverneur Archibald Acheson, lord Gosford, un britannique, impose la loi martiale au Bas-Canada.

    En 1837, lorsque le gouvernement rejette les 92 résolutions du parti Patriote de Louis-Joseph Papineau, élu fortement majoritaire (élection d'octobre-novembre 1834, 77 députés élus sur 88), Gosford interdit les rassemblements publics. Devant la montée de la contestation populaire, il fait venir des renforts militaires des Maritimes. Au mois d'août, il dissout l'Assemblée législative lorsque le Parti patriote refuse de voter son budget.

    Gosford constate la rébellion du Bas-Canada et fait arrêter plusieurs partisans de Papineau, tandis que ce dernier se réfugie aux États-Unis. Il offre une récompense pour la capture de Papineau.

    Isolé et souffrant de la goutte, Gosford donne sa démission en novembre 1837. Celle-ci est acceptée en janvier. Il revient au Royaume-Uni en mars 1838. Les pouvoirs sont alors assumés par le major général John Colborne, britannique et commandant des troupes au Canada.

  • La ligne rouge de la Russie par rapport à l'Ukraine

    ImrsDes photos satellites des services secrets américains démontrent que la Russie rassemble présentement des troupes et du matériel à 4 endroits près de la frontière ukrainienne, dont un des endroits en Crimée: 50 bataillons tactiques comptant 70000 hommes. Des mouvements de rapprochement et d'éloignement de la frontière visent à camoufler l'approche. Le nombre devrait augmenter à 175000 soldats. La guerre serait prévue pour janvier. 

    Le 2 décembre 2021 lors d’une rencontre à Stockholm, le ministre russe des affaires extérieures M. Lavrov, a réclamé du secrétaire d'état américain M. Blinken : «...des garanties sécuritaires aux frontières russes; soit un gel de la progression de l’OTAN vers l’Est ». La rencontre n'a pas débouché sur une entente. Les deux hommes ne sont tombés d'accord que pour poursuivre le dialogue. Pendant ce temps, M. Kouleba, ministre ukrainien des affaires extérieures, exhorte ses alliés occidentaux à ne signer aucun accord en ce sens. M. Blinken a déclaré : « ...qu'il n'est pas clair si le président Poutine a choisi d'envahir l'Ukraine, mais nous savons qu'il met en place la capacité de le faire dans les plus brefs délais, s'il en décide ainsi, le meilleur moyen d'éviter une crise et une spirale négative dans les relations au sens large passe par la diplomatie et la désescalade »

    Les présidents américain et russe devraient échanger sur le sujet, le 7 décembre. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, une liaison vidéo est en préparation entre euxLe président russe qualifie de lignes rouges franchies : le déploiement d’armes en Ukraine menaçant la sécurité de la Russie. Les services secrets russes perçoivent des complexes d’attaques sur le territoire ukrainien. Moscou devra donc créer quelque chose de similaire; tout en exprimant sa confiance que le bon sens prévaudra chez les pays occidentaux.

    Le président Biden pour sa part, n’accepte aucune ligne rouge et promet d’avoir une longue discussion avec le président Poutine. Malgré cette fermeté apparente, le président des États-Unis vient de mettre fin à vingt années d’occupation militaire en Afghanistan et ne veut plus d'engagement de troupes américaines dans de grands conflits ouverts. Il devra donc se montrer pragmatique, comme il l’a fait en levant les sanctions sur le projet du gazoduc Nord Stream 2, cher à Moscou et à Berlin, mais qui exaspère l’Ukraine.

    Joe Biden ne cache pas non plus son impatience face aux problèmes de corruption et de gouvernance en Ukraine. Recevant début septembre le président ukrainien M. Zelensky à la Maison Blanche, il lui avait alors promis de soutenir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine face à la Russie, mais ne s’était guère avancé sur le sujet brûlant d’une adhésion à l’OTAN. Selon un haut responsable américain, il a proposé à huis clos de réunir des experts américains et russes pour établir une feuille de route et parvenir ainsi au respect de toutes les parties impliquées. La porte-parole de la Maison Blanche Mme Psaki affirme : « Il y a une série d’outils à notre disposition. Bien sûr, des sanctions économiques sont une option ». Mais, elle n’a pas répondu à la question sur d’éventuelles actions militaires américaines; car les États-Unis ne veulent plus d'escalade militaire. Le porte-parole du Pentagone, M. Semelroth : « Washington soutient une nouvelle désescalade et une solution diplomatique au conflit ». 

    Le Kremlin quant à lui, n'est plus orienté vers le compromis, mais définit maintenant ses lignes rouges le long des frontières de tous ses intérêts. La Russie veut des garanties fiables et à long terme pour sa sécurité. Elle insiste sur des accords qui interdisent toute nouvelle mesure de l'OTAN à l'Est et le déploiement de systèmes d'armes, qui la menacent à proximité immédiate de son territoire. Pour Moscou, le risque d'un conflit armé dans le sud-est de l'Ukraine est extrêmement élevé, car l'Ukraine a repris ses attaques d'artillerie sur le Donbass. 

    Avec l'aide de la force militaire, M. Poutine veut démontrer qu'il ne sert à rien de faire pression sur la Russie. Il se dit aussi préoccupé par le déploiement de missiles de l'OTAN sur le territoire ukrainien, qui pourraient atteindre Moscou en 10 minutes. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Mme Zajárova, souligne que l’OTAN s’est approchée des frontières russes et augmente son infrastructure militaire, ainsi que ses exercices dans la région. La porte-parole rappelle que l’expansion de l’OTAN vers l’Est, est une ligne rouge pour le Kremlin. Selon ses propos, la poursuite de l’engagement de Kiev dans l’orbite militaire de l’Alliance, ainsi que l’exploitation de l’infrastructure militaire ukrainienne par l’OTAN, qui a commencé de facto, et l’intention de faire de l’Ukraine un tremplin pour confronter la Russie, causent une grave déstabilisation de l'Europe toute entière. 

    Selon Forbes (États-Unis) et Avia.pro (Russie), en cas de conflit armé entre la Russie et l'Ukraine, les bases aériennes militaires russes situées à proximité immédiate de la frontière ukrainienne, peuvent balayer la moitié de l'armée ukrainienne en 3 raids de grande échelle, en seulement une demi-heure, s'il n'y a pas d'intervention d'un tiers. À noter que cette information est aussi véhiculée par Kiev. La Russie détruirait d'abord les aérodromes militaires et les systèmes de défense aérienne, après quoi les frappes viseraient les forces armées ukrainiennes attaquant le Donbass. Il n'est donc pas question pour la Russie d'envahir l'Ukraine; mais plutôt de protéger le Donbass.

    Notons que l'OTAN et la Russie ne se parlent plus directement. Début octobre, l'OTAN a réduit de moitié la représentation russe auprès de l'organisme et a retiré l'accréditation de 8 diplomates russes, les accusant d'espionnage. De sorte que la Russie a complètement suspendu sa mission auprès de l'OTAN et à son tour, a suspendu la mission militaire de l'OTAN auprès de l'armée russe. Mais heureusement, il est fort probable que les deux organisations militaires se parlent indirectement par personnes interposées. 

    Pour ma part, je demeure convaincu que ce gonflage de muscles militaires fait parti des négociations entre Russes et Américains pour parvenir à la solution du conflit. Solution qui ne peut qu'être que le respect de la réalité : soit le respect du choix de la Crimée de faire parti de la Russie, le respect du choix du Donbass d'être indépendant de l'Ukraine, tout comme le respect du choix de l'Ukraine d'être indépendant de la Russie.  

     

    Sources : 

    Bayl.eu  (Europe) : Biden dit qu’il « n’accepte les lignes rouges de personne » à la suite des avertissements de la Russie contre la militarisation de l’Ukraine par l’OTAN, 04/12/21

    Washington Post : Les services secrets américains découvrent que la Russie prépare une offensive en Ukraine, 04/12/21 

    Avia.pro (Russie) : 500 combattants des forces aérospatiales russes sont prêts à détruire les forces armées ukrainiennes en 30 minutes, 04/12/21

    La Presse (Montréal) : L’Ukraine rejette toute « garantie » donnée à Moscou, 03/12/21

    Tagsschau (Allemagne) : Quel est le but du déploiement des troupes de Moscou, 02/12/21 

    Illustration : Washington Post

     

  • 2/12/1823 : Doctrine Monroe : l'Amérique aux Américains

    1 monroe doctrine cartoon grangerLe 2 décembre 1823, James Monroe 5e président des États-Unis, énonce la doctrine qui portera son nom et fixera pour un siècle et demi les fondements de la diplomatie américaine :

    1) Les États-Unis ont reconnu l'année précédente en 1822 l'indépendance des nouvelles républiques latino-américaines ; en conséquence de quoi, l'Amérique du nord et l'Amérique du sud ne sont plus ouvertes à la colonisation européenne.

    2) Les États-Unis regardent désormais toute intervention de l'Europe dans les affaires du continent américain comme une menace pour leur sécurité et pour la paix.

    3) En contrepartie, les États-Unis n'interviendront jamais dans les affaires européennes.

    Ces principes ont été énoncés par le président James Monroe dans son message du 2 décembre 1823 au Congrès américain. En réalité, Monroe a réaffirmé les termes essentiels du message d'adieu de George Washington, le 19 septembre 1796.

    Le gouvernement des États-Unis s'inquiétait alors des ambitions russes sur l'Amérique du Nord : le tsar avait en 1821, lancé un 'oukase' (édit) interdisant aux navires étrangers de s'avancer à moins de cent milles des côtes de l'Alaska, ce qui semblait cacher des visées impérialistes sur le Nord-Ouest du continent. En fait, Monroe s'inquiétait surtout de la 'Sainte-Alliance' formée par trois monarchies européennes victorieuses de l'Empire napoléonien : l'Autriche, la Russie et la Prusse. La 'Sainte-Alliance' s'inquiétait de la libération des colonies espagnoles d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale vis à vis de l'ancien empire colonial de la monarchie espagnole. Au congrès de Vérone en octobre 1822, la "Sainte Alliance' avait mandaté Louis XVIII roi de France, pour restaurer Ferdinand VII sur le trône d'Espagne. Ce qui fut fait lors de la bataille de Trocadéro en 1823. S'en suivit une répression féroce des éléments libéraux espagnols et la fermeture des journaux et des universités. 

    Une réplique à l'impérialisme européen (1823-1895)

    Les États-Unis se posaient en défenseurs de l'indépendance du Nouveau Continent, mais ne possédaient aucun moyen pour la faire respecter. Dans l'immédiat, le message de Monroe n'eut aucun effet. Si les nouvelles républiques d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud l'accueillirent avec sympathie, elles étaient davantage portées à se tourner vers l'Angleterre comme défenseur naturel, que vers les États-Unis dénués de toute puissance militaire. En Europe, le message de Monroe passa inaperçu; les États-Unis étant considérés comme une puissance négligeable dans le monde. 

    Au congrès de Panama en 1826, Bolívar cherche à obtenir des engagements concrets de la part des États-Unis, mais il se heurte à un refus. De sorte que les interventions de la France et de l'Angleterre en Amérique du Sud dans les années 1830, ne suscitent aucune réaction de la part des États-Unis. Cependant, aucune puissance européenne ne s'est installée à proximité des États-Unis, si l'on excepte la colonisation anglaise au Canada, antérieure à l'indépendance américaine.

    En 1837 lors de la rébellion des Patriotes au Canada, Papineau leur chef s'exile aux États-Unis. Il y constate un appui théorique à la cause des Patriotes, mais ne parvient pas à se procurer de l'argent ou des armes. Il tente d'obtenir l'appui du président américain Van Buren à travers ses contacts parmi l'élite américaine, mais sans succès. Les dirigeants étasuniens ne veulent pas risquer des représailles de la part de l'Angleterre. Le 5 janvier 1838, le gouvernement américain promulgue une loi interdisant à tout citoyen américain de participer à l'insurrection canadienne, que ce soit par le financement ou en fournissant des armes. L'appui américain demeure théorique.

    La première mention réelle de la doctrine Monroe est faite dans une petite dépêche diplomatique américaine en 1854. Les premières applications vinrent du secrétaire d'État du président Lincoln, William H. Seward, lors de la guerre de Sécession (1861 - 1865). Il invoqua la doctrine Monroe contre l'Espagne, qui venait de réoccuper la république Dominicaine, son ancienne colonie et contre la France, qui cherchait à placer Maximilien à la tête du Mexique. Mais la guerre de Sécession l'empêcha d'agir. La doctrine joua un rôle en 1867, lors de l'achat de l'Alaska par les États-Unis à la Russie.

    En 1895, à la suite d'incidents répétés entre le Venezuela et la Grande-Bretagne pour les frontières de la Guyane britannique, les États-Unis s'érigèrent en arbitre et imposèrent un compromis. La doctrine Monroe explique surtout le fait que les États-Unis ont tardé à s'impliquer lors des deux guerres mondiales. 

    Sources :

    Herodote : 2 décembre 1823, la doctrine de Monroe, 27/11/2018

    Encyclopédie Universalis : La doctrine Monroe.