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Round final des négociations sur le nucléaire iranien

Iran centrifuge hallNous vivons en ce moment, l'épilogue du round final de l'ultime dernière chance. Le but des négociations étant de revenir à l'accord de 2015, soit la levée des sanctions américaines en échange du gel du programme nucléaire iranien. 

Une avancée concrète a été enregistrée ces derniers jours. Téhéran et l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA) sont parvenus à un accord sur la reprise de la surveillance - par caméras - de l'un des sites du programme nucléaire iranien. L'AIEA exprime toutefois des doutes, car certaines données enregistrées ont disparu. Selon l'Iran, c'est la conséquence du sabotage d'Israël contre le complexe de Tesa fabriquant des centrifugeuses, où 4 caméras ont été endommagés le 23 juin. De toute façon, les informations enregistrées par les caméras de l'AIEA resteront en possession de l'Iran, jusqu'à la conclusion d’un nouvel accord. "Surveiller le programme nucléaire est pourtant essentiel pour revenir à un accord", affirme le directeur de l'AIEA. Le quotidien iranien Keyhan pour sa part, critique ouvertement ce remplacement de caméras. La production de centrifugeuses a repris depuis fin août et s'est accélérée au point de pouvoir équiper aujourd'hui 170 turbines. 

Le négociateur en chef iranien fait état de progrès notables cette semaine : "Nous nous sommes enfin mis d'accord sur la base de départ pour les discussions." Il salue l’élaboration du nouveau cadre de négociations, intégrant les points de vue de la République islamique, sur la levée totale des sanctions américaines et l'arrêt du programme nucléaire iranien. L'E3 (France, Royaume Uni et Allemagne) confirme que les propositions iraniennes ont été intégrées au cadre de discussion, tout comme les propositions américaines. Cependant des tensions sont apparues ; l'Iran et les trois pays européens, s'accusant mutuellement de tenter de faire dérailler les discussions. L'Iran accuse l'E3 de jouer un rôle négatif et destructeur, en essayant de pousser l'Iran à plus de concessions. Tandis que l'E3 trouve les exigences iraniennes trop radicales. 

Les principales pierres d'achoppement sont la volonté du gouvernement iranien d'être autorisé à utiliser des centrifugeuses plus sophistiquées qu'en 2015, permettant d'accélérer sa production de matériau fissile, et à obtenir un engagement irréversible des Etats-Unis de ne plus se retirer du traité. Washington, comme Paris, Londres et Berlin, veulent des garanties plus solides que Téhéran ne trichera pas, ainsi que des discussions sur les missiles balistiques et les ingérences régionales de la République islamique. Ce que Téhéran refuse. L'Iran affirme que l'administration Biden doit d'abord lever toutes les sanctions imposées par la précédente administration américaine, avant que l'Iran cesse sa production de fabrication de bombe nucléaire; alors que les États-Unis offrent la levée partielle des sanctions, en échange l'Iran cesse sa production nucléaire militaire et après vérification, Washington lève toutes les sanctions. Puisque ce sont les Américains qui ont quitté l'accord en premier, pour les Iraniens c'est aux Américains de revenir à l'accord en premier.

Le chef de la délégation iranienne est donc retourné consulter Téhéran; pendant que les autres partenaires étaient prêts à poursuivre les discussions. L’E3 déplore cette interruption et insiste sur l’urgence de se retrouver au plus vite. On a pas fixé d'autres rendez-vous, mais on espère se retrouver avant le Nouvel An.

« Nous n’avons pas des mois devant nous, mais plutôt des semaines », affirme le coordonnateur de l’Union Européenne. L’Iran n’a pas encore pris la décision stratégique que l’accord de 2015 n’est plus dans son intérêt, mais il pense que les États-Unis ne sont pas prêts, ni en mesure de lui offrir un allégement réel et durable des sanctions; tandis que les Américains ne font carrément pas confiance aux Iraniens. 

Image : Centrifugeuses iraniennes. 

 

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