Articles de rousseau-philippe

  • 6 novembre 1956 : Le Canal de Suez est libéré

    1523e4486f 50163110 vue aerienne canal suez ville suez lacs amersLe 6 novembre 1956 à minuit, prend fin l'expédition militaire du canal de Suez pour les Israéliens, les Britanniques et les Français. Les parachutistes français et britanniques cessent le feu quelques heures à peine après avoir sauté sur le canal; l'URSS, allié de l'Égypte,  menace d'utiliser l'arme nucléaire, s'ils ne se retirent pas. Imposé par l'URSS et les États-Unis, ce cessez-le-feu sonne le glas de l'interventionnisme français et britannique au Moyen-Orient et annonce l'émergence du tiers monde et des pays arabes, ainsi que le début de l'interventionnisme américain et russe au Moyen-Orient.

    26 juillet 1956, le président égyptien Nasser nationalise le canal de Suez, par où transite la moitié des importations de l’Occident. Exploité par les Français et les Britanniques, le canal ne rapporte que 3% de ses revenus à l’Égypte. Or Nasser a besoin d’argent pour son grand projet : la construction du barrage d’Assouan, un travail pharaonique, qui fertilisera la Nubie, régularisera les crues du Nil et apportera à l’Égypte un potentiel hydroélectrique considérable, qui augmentera largement l'économie du pays.

     

    Pris de court, Français et Britanniques, qui perçoivent les droits de péage du canal, organisent une conférence internationale à Londres le 16 août, en vue de trouver un compromis. Pendant ce temps en secret, ils massent des troupes à Chypre. 

    Le 22 octobre 1956, une délégation israélienne se rend toujours en secret en France et rencontre des délégations française et britannique. Elles conviennent que les Israéliens attaqueront l'Égypte et qu'ensuite, Français et Britanniques adresseront un ultimatum aux adversaires et occuperont la zone du canal sous prétexte de les séparer !

    Donc le 29 octobre, les troupes israéliennes se lancent dans le Sinaï et mettent en déroute l'armée égyptienne. Le 30, Londres et Paris, ex-propriétaires du canal, envoient un ultimatum au Caire et à Tel Aviv, les enjoignant de se retirer du canal. L'Égypte rejette l'ultimatum. Le 31 octobre, Français et Anglais détruisent au sol les avions égyptiens. Les 5 et 6 novembre, les parachutistes sautent sur le canal. 

    À peine les paras français et britanniques touchent-ils le sol dans la zone du canal, que les Russes menacent d'intervenir avec des fusées intercontinentales à tête nucléaire, si l'attaque n'est pas stoppée ! Washington fait alors pression sur ses alliés pour qu'ils se retirent, puisque ce sont eux les attaquants et non l'Égypte.

    Le canal appartiendra dorénavant à l'Égypte, qui en percevra les revenus et Nasser débutera la construction du barrage d'Assouan.

    Source :

    Hérodote, le média de l'histoire :  6 novembre 1956, l'expédition de Suez tourne au fiasco

  • 5 novembre 1922, découverte de la tombe de Toutankhamon

    Toutankhamon 1Le 5 novembre 1922 selon certaines sources, pour d'autres sources, le 4 novembre 1922, Howard Carter découvre une dalle dans le sable d'Égypte : l'entrée de l'unique tombe d’un pharaon encore inviolée. L'archéologue britannique envoie un télégramme à son mécène Lord Carnarvon et 2 semaines plus tard, les deux hommes descendent l'escalier qui mène au tombeau.

    Le 26 novembre, des cartouches montrent qu'il s'agit du tombeau de Toutankhamon. Mort vers l'âge de 18 ans, vers 1360 av JC. Carter et Carnarvon promènent leur regard dans une salle remplie d'objets de la vie quotidienne et d'œuvres d'art.

    Au printemps suivant, Carter perce une porte de l'antichambre et découvre... « de l'or, une montagne d'or ! » Sous ses yeux, un coffre en or de plus de 5 mètres de long contenant plusieurs sarcophages et la momie du pharaon. Les 5 salles du tombeau contiennent plus de 5 000 objets en or, en albâtre et en pierres précieuses, dont le célèbre masque mortuaire du jeune pharaon. L'ensemble est aujourd'hui visible au musée du Caire.

    Source : Hérodote, l’encyclopédie de l’histoire

  • 3 novembre 1918, mutinerie de Kiel en Allemagne

    Telechargement 16Peu connue aujourd'hui, cette mutinerie d’un important port militaire allemand sur la mer Baltique, est le prélude à l’effondrement de l’Empire allemand et à la fin de la Première Guerre Mondiale.

    La révolte s'ouvre sur le refus des marins de quelques navires militaires allemands de Wilhelmmshaven, d'appareiller pour combattre la Royal Navy, dans un ultime combat « pour restaurer l'honneur (baroud d'honneur)». Les officiers allemands semblaient savourer cette dernière mission suicide. Certains ont été vus en train de boire de joyeux toasts à la bataille imminente. Cependant, les soldats de la marine allemande ont réagi très différemment. Peu d'entre eux étaient enclin à sacrifier leur vie dans les eaux glaciales de la mer du Nord, afin que l'Amirauté puisse restaurer une partie de son prestige perdu. Le commandement ordonne alors le retour de la 3e escadre à Kiel. Le 3 novembre, les marins, rejoints par les ouvriers de la ville, arrêtent leurs officiers et prennent le contrôle de leurs navires en formant des conseils élus, semblables aux «soviets ouvriers», qui a précipité la révolution russe l'année précédente. Il s'ensuit une insurrection régionale. Les troubles gagnent les grands centres urbains, se doublent d'une exigence de paix immédiate, et marquent le début de la Révolution allemande de 1918-1919, avec pour conséquence immédiate la chute de la monarchie en Allemagne et la proclamation de la République.

    Telechargement 17Les dirigeants allemands s'inquiètent d'une contagion révolutionnaire (la révolution russe de 1917). Le roi de Saxe et celui de Bavière abdiquent, suivis par toutes les autres maisons royales de l'Empire allemand.  Le 9 novembre 1918, c'est au tour de l'empereur Guillaume II d'abdiquer à contre-cœur sous la pression des parlementaires, pour arrêter la contagion révolutionnaire. Dans le même temps, le chancelier Max de Bade cède sa place au dirigeant social-démocrate Friedrich Ebert. Celui-ci proclame l'avènement de la République et entame des négociations avec les Alliés pour un armistice qui mettra fin à la Grande Guerre!

    Sources :

    Hérodote, l'encyclopédie de l’histoire : La mutinerie de Kiel 

    Alpha Hisrory : La mutinerie de Kiel 

     

  • 2 novembre 2000 : La Station spatiale internationale

    250828921 641974340517326 4403631476771771619 nEn 1993, l'administration Clinton invite la Russie à se joindre au projet de la station spatiale Freedom, qu'elle révise entièrement et redéfinit en suivant un concept dérivé des plans de Freedom et de la station russe Mir-2, qui devait succéder à MirLe projet devient la Station spatiale internationale.

    Ce programme, lancé et piloté par la NASA, est développé conjointement avec l'agence spatiale fédérale russe, avec la participation des agences spatiales européennejaponaise et canadienne. La Russie ayant déjà l'expérience de la station Mirmise en orbite le 19 février 1986 et détruite volontairement le 23 mars 2001devient un acteur majeur du programme, notamment avec le véhicule Soyouz et le ravitailleur Progress. L'assemblage en orbite débute en 1998. La lune n’est désormais plus l’objectif premier des grandes puissances. Chacune visant maintenant l’orbite basse terrestre.

    La Station spatiale internationale accueille le 2 novembre 2000 ses trois premiers occupants : l’américain William Shepherd, et les Russes Sergei Krikalev et Yuri Gidzenko.  

     

     

  • Relations d'affaires Canada -Chine

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                                                                                                                                       Justin Trudeau et Xi Jinping dans une conférence internationale

    Après 3 ans de tension diplomatique entre la Chine et le Canada, le 27 octobre dernier à Beijing, en visioconférence, lors du 43e souper du Conseil d’affaires ‘Canada-Chine’ - organisation pour hommes d’affaire voulant réussir au Canada et en Chine -, le vice-ministre chinois du Commerce a déclaré que le retour de Meng Wanzhou en Chine, avait supprimé le plus grand obstacle, mais cela ne signifie pas pour autant que les relations bilatérales reprendront automatiquement.

    Le vice-ministre chinois est positif sur les perspectives des relations entre les 2 pays. Mais selon lui, la prochaine étape se situe au niveau de l’autorisation ou non de la participation de Huawei au développement de la 5G au Canada. Cette décision à l’étude depuis 3 ans, sera prise dans les prochaines semaines par Justin Trudeau. Le vice-ministre chinois appelle Ottawa à fournir un meilleur environnement pour les entreprises chinoises, y compris Huawei.

    Les investissements de la Chine au Canada ont créé 30000 emplois au Canada. Huawei vient d’augmenter son personnel de 25%, atteignant 1500 emplois. Selon ‘Statistique Canada’, le commerce entre les 2 pays a atteint 76 milliards $ en 2020, soit 10 % du commerce extérieur du Canada. Pour les 9 premiers mois de 2021, le commerce entre les 2 pays a augmenté de 31 %, 37 % de croissance pour les importations chinoises depuis le Canada, note le vice-ministre chinois. Il invite les 2 pays à coopérer davantage dans les économies verte et numérique, pensant à la lutte contre les changements climatiques, domaine où la Chine est maintenant leader mondial.

    Source : French China : Un « problème majeur » résolu dans les liens sino-canadiens, 28/10/21

     

  • 28 octobre 1962 : Fin de la crise des missiles de Cuba

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    Dans un monde bipolaire, Capitalisme versus Communisme, l’odeur de la guerre nucléaire se dissipe enfin! 

    Les États-Unis, qui ont participé à l'indépendance de Cuba contre l'Espagne en 1898, ont conservé un contrôle indirect sur l’île jusqu'à la révolution castriste de 1959. Celle-ci renversa le régime mafieux de Batista et une réforme agraire chassa plusieurs compagnies américaines de l’île. En 1961, des saisies sans dédommagements de propriétés privées appartenant à des sociétés américaines, causent la rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba. Le Communisme est naissant à Cuba et est à 140 KM des côtes de la Floride. Depuis le début du XXe siècle, le Communisme prend tranquillement de l’expansion. En parallèle, une course aux armements nucléaires s’accélère entre les États-Unis et l’URRS.

    Du 16 au 20 avril 1961 : Débarquement anticastriste à la baie des Cochons à Cuba, financé par Washington et mâté par l’armée cubaine dirigée par Fidèle Castro. Le 1er mai 1961, Che Guevara proclame le caractère socialiste de la révolution cubaine. Novembre 1961, 15 missiles nucléaires américains sont installés en Turquie, 30 en Italie, pointés sur l’URSS et le bloc de l’Est. Ces missiles peuvent frapper Moscou en 16 minutes. Ils procurent aux États-Unis une capacité importante de 1ère frappe et déstabilisent ainsi l'équilibre de la terreur en faveur des États-Unis. 

     

    14 février 1962, Cuba est exclu de l'Organisation des États Américains (OEA). Mai 1962, Nikita Khrouchtchev prend la décision d’envoyer 50 000 soldats, 36 missiles nucléaires SS-4 et 2 SS-5, ainsi que 4 sous-marins à Cuba pour empêcher les États-Unis d'envahir l'île. Le public n’est pas au courant, mais la CIA l’est. Le KGB (service de renseignement russe) est au courant que des manœuvres militaires maritimes américaines sont prévues pour l'automne 1962, destinées à renverser ‘un tyran nommé Ortsac' (Castro à l'envers). 

     

    Le 2 septembre, l’URSS renforce son aide civile à Cuba. Le 13, Washington met en garde Moscou contre l'installation de missiles sur l’île1er et 2 octobre 1962, 4 sous-marins russes quittent l’URSS pour Cuba. Chacun est équipé entr’autre d'une torpille à tête nucléaire, d'une puissance de 11 Kt. La nature nucléaire de ces torpilles ne fut révélée qu'en 2001. Ils rejoignent le convoi de cargos soviétiques faisant route pour Cuba, avec à leur bord des missiles nucléaires destinés à compléter le dispositif déjà mis en place sur l'île. La mission des sous-marins : protéger le convoi, si besoin au prix de torpiller les navires qui tenteront de s'interposer. L’Union soviétique installe en secret des rampes de lancement de missiles nucléaires à moyenne portée à Cuba, à quelques minutes de certaines grandes villes américaines.

    Le 14 octobre, au plus fort de la guerre froide entre les États-Unis et l’URSS, la crise commence. Jamais la planète ne passera aussi près d’une guerre nucléaire. Ce jour-là, des clichés sont pris par un avion-espion U2 américain, dévoilant une base de missiles soviétiques en construction à Cuba. On ne sait pas si les bombes nucléaires sont déjà sur place. Des rampes de lancement, missiles, bombardiers, fusées et conseillers soviétiques sont repérés sur l’île. On identifie 26 navires soviétiques en route vers l'île.

    Le président américain John F. Kennedy en est informé le 16. Il convoque immédiatement son ‘Conseil de sécurité National’. Ses conseillers et lui, passent la semaine à étudier en secret leurs options. L’armée lui conseille d’entamer des frappes aériennes sur les bases de missiles, mais il choisit plutôt de mettre en place un embargo naval de l’île cubaine. Il envisageait aussi d'approcher Khrouchtchev par voie diplomatique, mais il a considéré que ce serait perçu comme une faiblesse.

    21 octobre, un navire ravitailleur américain appareille. Il approvisionne de 100 bombes nucléaires supplémentaires un porte-avions, qui en possède déjà 100. Les officiers de l'US Navy pensent qu'ils sont en préparation d’une attaque à grande échelle. 22 octobre, une heure avant le discours public de Kennedy, le KGB informe Khrouchtchev que Kennedy s’adressera dans une heure à la nation américaine. Le KGB ne connaît pas le contenu du discours. Khrouchtchev et ses conseillers craignent une invasion de Cuba. Donc juste avant le discours, Khrouchtchev donne le OK aux commandants russes à Cuba, d'utiliser toutes les armes possibles en réponse à une attaque américaine, sauf l’arme nucléaire.

    Lors du message télédiffusé, le président américain fait part de la crise et de l’embargo au public américain et menace l’Union soviétique de prendre des mesures additionnelles si les bases ne sont pas démantelées. Le public est maintenant informé de la crise. En effet, l’Union soviétique installe des missiles balistiques nucléaires à Cuba, menaçant les États-Unis et le Canada, plongeant ainsi la planète à l’orée d’une guerre nucléaire. En tant qu’un des dirigeants de l’OTAN, le Premier Ministre canadien John Diefenbaker est informé par John F. Kennedy du plan américain, peu de temps avant l’annonce publique. Au téléphone, en privé, Diefenbaker émet des doutes quant aux intentions des Soviétiques et demande à voir plus de preuves. Il conseille à Kennedy d’envoyer une délégation d’inspecteurs de l’ONU à Cuba pour vérifier l’état de la situation.

    Diefenbaker n’apporte pas le soutien sans équivoque auquel s’attendait Kennedy. Dief est prudent et n’aime pas particulièrement Kennedy; outré que les États-Unis n’aient pas consulté plus tôt le Canada. Il hésite. La moitié de ses ministres sont indécis. Pris entre l’arbre et l’écorce - États-Unis au sud, l’URSS au nord - il prend 2 jours avant de mettre l’armée canadienne en état d’alerte maximum, ne voulant pas provoquer inutilement l’URRS, beaucoup plus puissante que le Canada. Ce délai envenime les relations entre le Canada et son principal allié et voisin les États-Unis. J’avais 12 ans et je me rappelle fort bien l’exercice en cas d'attaque nucléaire qui fut diffusé à la radio d’état à Montréal.

    En fait c’est 2 jours plus tard, le 24 octobre que Diefenbaker autorise l’alerte maximum de l’armée canadienne et le déploiement de navires et d’avions de patrouille canadiens pour localiser les sous-marins soviétiques dans l’Atlantique-Nord. Au moment même où les navires soviétiques s’approchent du blocus américain et que d’autres membres de l’OTAN annoncent leur soutien à l’embargo. Le délai de la réponse canadienne reflétait un désir d’indépendance en matière de politique étrangère et une volonté de maintenir une position mesurée en situation de crise colossale. D’ailleurs, le Canada n’a jamais rompu ses relations diplomatiques et commerciales avec Cuba, tout comme en 2003, il n’a pas participé à la guerre d’Irak. Par contre dans les années 50, il a participé à la guerre de Corée.

    Les sous-marins soviétiques atteignent la ligne du blocus en même temps que les navires militaires américains. Ils reçoivent de Moscou l'ordre de poursuivre leur route. Kennedy obtient le soutien du général de Gaule, président de la France, du Royaume-Uni et des autres membres de l'OTAN en cas de guerre contre l'URSS. Le soutien du Canada fut un peu tardif. Le 24 octobre, à 10 h, le blocus est en place. Pas moins de 30 cargos soviétiques sont en route pour Cuba. Parmi eux, 4 contiennent des missiles nucléaires dans leurs soultes. 2 d’entr’eux arrivent sur le blocus. À 10 h 25, les cargos arrêtent, Khrouchtchev juge inutile de rompre le blocus puisque les missiles déjà en place à Cuba suffisent.

    Le 25, 12 cargos russes rebroussent chemin, les autres poursuivent leur route. La Marine militaire américaine manque l'interception du Bucarest et renonce à le poursuivre, puisqu'elle a la certitude qu'il ne transporte pas de matériel militaire. Le 26, une lettre secrète de Khrouchtchev propose une sortie de crise : Retirer les missiles contre la promesse américaine de ne pas envahir Cuba. La missive est apportée en russe à l'ambassade américaine de Moscou à 09H42 et parvient après traduction et cryptage, à 21H00 au département d'état américain. Un temps beaucoup trop long, vu l’envergure de la crise.

    Toujours le 26, Khrouchtchev fait savoir à Kennedy, par le biais d'un homme d'affaires américain de retour aux États-Unis à la suite d'un voyage à Moscou, qu'il continuera son action, si les États-Unis veulent la guerre. Encore le 26, Un des sous-marins soviétiques est repéré par les Américains. La chasse est lancée. Ils repèreront 3 des 4 sous-marins, un ne le sera jamais (preuve à l’appui). Chacun possédait une torpille nucléaire.

    Le 27, 09H09, un U-2 décolle d'Orlando (Floride) pour la 24e mission d’espionnage américaine au-dessus de Cuba depuis le début de la crise. Les radars russes le suivent. Il rejoint l'altitude de 22 000 mètres, a pour mission de photographier les déploiements cubains et soviétiques à proximité de la base américaine de Guantanamo et de découvrir en même temps les défenses aériennes soviétiques. Celles-ci comprennent notamment 24 rampes de lancement des redoutables missiles V-75 aussi appelés Sam-2, qui ont déjà abattu un U-2 américain au-dessus de l'URSS en 1960.

    Fidel Castro est convaincu d'une invasion imminente et n'en peut plus de voir les appareils américains violer sans vergogne l'espace aérien cubain. Le général soviétique responsable de la défense anti-aérienne de Cuba, s'inquiète des photographies de missiles nucléaires tactiques que l'U-2 a vraisemblablement prises. "Notre invité est au-dessus de nous depuis plus d'une heure (...), il est en train de découvrir nos positions en profondeur", lâche-t-il. À 11H16, il considère prendre la seule décision possible. Il donne l'ordre: «Détruisez la cible 33». 3 minutes plus tard, 2 missiles V-75 percutent l'U-2. Une partie du fuselage contenant le corps du pilote est retrouvé dans un champ de canne à sucre. Les États-Unis et l’URSS glissent vers l'apocalypse nucléaire.

    Quelques heures auparavant Khrouchtchev venait de faire une nouvelle proposition, publique cette fois-ci : Échanger les missiles à Cuba contre les missiles américains en Turquie. Kennedy était en pleine réunion avec ses principaux conseillers, étudiant la réponse à donner; lorsqu’il est informé à 14H03 que l'U-2 n°56-6676 n'est pas rentré. Les membres du comité sont maintenant moins préoccupés par le retrait des missiles de Cuba et se concentrent davantage sur la prévention d'une guerre nucléaire.

    "C'est une sacrée escalade de leur part", observe le président américain d'après les enregistrements déclassifiés de la réunion. D’autant plus que 20 minutes auparavant on venait de lui annoncer, qu’un U-2 en mission au Pôle Nord s'était "égaré au-dessus de la Sibérie" et avait manqué par très peu d'être abattu par des MiG-21 lancés à sa poursuite. Les généraux américains, prêts à ordonner l'invasion de l'île, proposent de riposter par la destruction de toutes les défenses aériennes à Cuba. Kennedy n'ordonne toutefois pas de riposte et donne l'ordre de ne bombarder les sites de missiles qu'en cas de nouvelle agression. A Moscou à cause du décalage horaire, il fait nuit lorsque Khrouchtchev est informé de la perte de l'U-2. Il craint que son homologue ne parvienne pas à "avaler l'humiliation". S'il a bien autorisé la légitime défense, il n'a jamais ordonné de tirer sur un avion de reconnaissance.

    Le 28 octobre au matin, une 2e lettre de Khrouchtchev, rédigée par le Politburo soviétique, laisse entendre qu'aucune négociation ne peut se faire. Le même jour, la CIA annonce que 24 missiles soviétiques sont désormais opérationnels et pointés sur des points précis du sol américain. Si les Soviétiques ne démantèlent pas leurs installations, les États-Unis lanceront éventuellement une attaque aérienne sur les sites de missiles.

    Des 2 côtés, on comprend alors que la situation échappe de plus en plus à tout contrôle et que l'on s'approche dangereusement du point de non-retour. Aussi à 20H00, à l’initiative de l'ambassadeur soviétique Anatoli Dobrynine, qui utilise tous ses contacts pour arriver à ses fins, une rencontre entre lui et Robert Kennedy, ministre de la justice et frère du président américain, a lieu. Un compromis est alors trouvé par les 2 protagonistes et la crise prend fin. L'accord Robert Kennedy-Anatoli Dobrynine fut révélé par Robert Kennedy en 1968.

    Khrouchtchev annonce sur Radio-Moscou qu'il donne l'ordre de démanteler les sites de missiles de Cuba, moyennant promesse des États-Unis de ne pas renverser le régime castriste par la force. Dans l’entente, les missiles américains en Turquie doivent aussi être démantelés. Mais à la demande des États-Unis, cette dernière clause est tenue secrète. Le 29 octobre, l'URSS stoppent ses navires restant, en route vers Cuba. Le premier novembre, le dernier des 4 sous-marins soviétiques est toujours introuvable. Le 7 novembre, Khrouchtchev accepte que les cargos à destination de Cuba soient inspectés par l'US Navy. Le 20 novembre, les Soviétiques démantèlent leurs bases. Par souci de cohérence, les Américains accordent plus que ce que Moscou leur demande. Par l’intermédiaire de Robert Kennedy, les États-Unis démantèlent leurs missiles de Turquie et aussi ceux d'Italie, le 7 avril 1963.

    Le 20 juin 1963 - Pour prévenir la guerre déclenchée par erreur, Washington et Moscou adoptent l'idée d'un lien direct, soit le téléphone rouge, mis en place le 30 août. Il s'agit d'un téléscripteur de couleur bois clair, qui permet à Kennedy et Khrouchtchev de communiquer directement entre eux par messages codés. La ligne de communication directe, reliant la Maison-Blanche au Kremlin, permettra de désamorcer plusieurs conflits. Par la suite, d'autres lignes de communication directe sont installées entre divers pays : Inde-Pakistan (2004), Chine-États-Unis (2007), Corée du Nord-Corée du Sud (2018).

    La crise des missiles de Cuba est aujourd’hui utilisée comme jeu de simulation pour former de grands spécialistes à la négociation. On considère aujourd’hui que la conclusion fut une réussite totale. Le retrait des missiles américains de Turquie fut révélé publiquement juste avant la mort de Khrouchtchev en 1971. Le retrait des missiles fut décidé par Khrouchtchev après engagement écrit de non-invasion de Cuba par le président Kennedy. Cette clause est vue aujourd'hui comme étant le point le plus important de la négociation et a servi d'accélérateur à la sortie de crise. 

    À cette époque, si vos missiles étaient situés plus près de votre ennemi que les siens, vous aviez une longueur d'avance sur lui pour ce qui est de la première frappe. Marquant l'apogée de la Guerre froide, la crise des missiles laisse place à une autre phase, celle de la "Détente", où les relations sont moins tendues jusqu’en 1975.

     

    Sources :

    L’Encyclopédie canadienne : Crise des missiles à Cuba.

    Michael Dobbs : "One minute to midnight".  

    20 Minutes : Crise des missiles de Cuba: U-2 n°56-6676, l'avion-espion qui faillit précipiter l'apocalypse nucléaire, 12/10/12.

     

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  • Syrie : La tension monte toujours

    Nord-Est : Selon l’agence de presse russe Avia.pro, 3 bases militaires russes de la ville syrienne d'Ain Issa, située à mi-chemin entre la frontière syro-turque et la ville de Raqqa, ont été évacuées.  Par contre, des troupes russes et syriennes se sont déployées près de Tel Al-Saman, au nord de la ville de Raqqa. 

    Centre : Selon le journal israélien "NZIV’’, en réponse aux frappes israéliennes sur cette région, la Russie a transféré une partie de son aviation militaire et de ses forces spéciales vers la base aérienne de Tiyas, dans le but d’y empêcher de nouvelles frappes israéliennes. Les forces russes et iraniennes y opéreront conjointement.

    Nord-Ouest : Selon Southfront, agence d’information internationale, le 16 octobre, des avions des Forces aérospatiales russes ont largué des tracts sur les villes syriennes de Marea et Azaz au nord de la ville d'Alep, mettant en garde les militants soutenus par la Turquie de frappes aériennes dans les prochaines 48 heures. Y sont attendus les premiers affrontements entre les forces kurde, syrienne, iranienne et russe contre les forces turques, de l’armée Nationale de Libération, d'Hayat Tahrir al Sham (anciennement Al Quaïda), du Parti islamique du Turkestan et d’autres groupes moins connus. L'armée syrienne et l'armée turque y envoient toujours du renfort.    


    е на: https://avia.pro/news/pod-udarami-turcii-rossiyskie-voennye-nachali-otstuplenie-iz-ayn-issy

  • Nouvelle escarmouche entre pro-Turc et pro-Syrien en Syrie

     

    Il semble qu'une escalade soit en route dans le gouvernorat d'Idlib. En effet, selon le Bureau de la sécurité nationale syrienne, la Turquie a l'intention d'absorber une partie du nord et du nord-ouest de la Syrie, violant ainsi les accords avec la Russie. Dans les territoires syriens que l'armée turque occupe, elle remplace les documents officiels syriens par des documents turcs et crée de nouvelles autorités locales.

    Pendant ce temps, l'armée syrienne et les forces aérospatiales russes ont lancé une opération de bombardement sur diverses positions de Hayat Tahrir al Sham, dans le Grand Idlib. Ce qui a coûté la vie au porte-parole militaire de HTS, à son coordinateur des médias et à son commandant des forces de sécurité interne. Plus de 20 frappes aériennes ont eu lieu. C'était une réponse à la mort d'un soldat russe, ainsi qu'aux fréquentes violations du cessez-le-feu par HTS et d'autres groupes de la région. 

    Ce qui a entraîné une rétorque des forces armées turques et de son mandataire, l'Armée Nationale Syrienne. Les bombardements turcs ont visé les positions de l'armée syrienne et de ses alliés dans le sud d'Idlib et au nord-ouest de Hama, où les forces turques ont installé leur artillerie, des obusiers de 155 mm T-155 Fırtına. Pendant ce temps, des conseillers des forces d'opérations spéciales russes forment le personnel des forces spéciales de l'armée syrienne dans la province d'Alep.

    Depuis un an, des accrochages semblables ont lieu régulièrement entre les belligérants, sans qu'une offensive majeure en ressorte. Certains experts prévoient une offensive majeure de la part de l'armée syrienne, mais celle-ci se fait toujours attendre.    

    Sources :

    Avia.pro : La Turquie a l’intention de déclarer sa souveraineté sur le nord de la Syrie, 07/06/21

    SouthFront : jour du jugement à Idlib en Syrie, 11/06/21

  • Iran vs Israël et États-Unis

    Skynews mohsen fakhrizadeh 5186505

    Pic: IRIB / EPA-EFE / Shutterstock 

    En Irak, dans un contexte de hautes tensions avec l'Iran, Washington retire la moitié de son personnel de son ambassade.

    Après l'assassinat du directeur du programme nucléaire iranien, Washington craint que l'Iran utilise les milices que Téhéran finance en Irak, pour y répondre. On note l’arrivée du porte-avions Nimitz dans le détroit d’Ormuz, l'un des plus puissants navires de guerre au monde. Il arrive avec toute sa flotte. Un escadron de F-16 américains et de bombardiers B-52 sont arrivés d’Allemagne.

    Pour sa part, Israël poursuit ses bombardements sporadiques sur des cibles liées à l’Iran en Syrie. Le ciel israélien de même que les ambassades israéliennes à travers la planète, sont en état d'alerte maximum. Évoquant les menaces iraniennes, le gouvernement israélien exhorte ses citoyens à éviter de se rendre aux Émirats Arabes Unis, à Bahreïn, Géorgie, Azerbaïdjan, Turquie et l'Irak, ainsi que le Moyen-Orient et le continent africain. Le général iranien remplaçant celui qui a été tué par les Américains en janvier, vient d’effectuer une visite secrète au chef du Hezbollah libanais. L’Iran vient d’effectuer le plus grand exercice militaire maritime de tous les temps du détroit d’Ormuz. Mille navires y ont participé. La majorité des bateaux de guerre iraniens sont petits, mais très agiles et efficaces.

    L'ancien directeur de la CIA John Brennan condamne le meurtre, le qualifiant d’hautement imprudent. Le New York Times et d’autres médias ont cité de nombreux responsables des services de renseignement américain et israélien, confirmant que la tuerie était l’œuvre du Mossad israélien, lui-même responsable de l’assassinat de cinq autres scientifiques iraniens entre 2010 et 2012. On se rappellera aussi le virus informatique Stuxnet qui a saboté 30 000 centrifugeuses iraniennes du site nucléaire de Natanz en 2010. Ce virus est considéré comme une cyber arme construite par les États-Unis et Israël. L’Iran avait alors rétorqué par une vague d’attentats, contre des cibles israéliennes en Bulgarie, Géorgie, Azerbaïdjan, Kenya, Chypre et aussi en Inde. Ce qui avait mis fin aux attentats israéliens en Iran.

    On passe par-dessus le fait qu’avant 2012, l’Iran aurait endommagé un satellite-espion américain au-dessus de son territoire. Par la suite, il a pris le contrôle d’un drone-espion américain de plusieurs millions de dollars et l’a fait atterrir. Plus récemment, il a détruit un drone-espion américain semblable et a bombardé une base américaine en Irak à la suite du meurtre d’un général iranien fortement aimé de la population iranienne.

    L’assassinat du scientifique iranien a eu lieu à peine une semaine après la rencontre du secrétaire d’état américain Mike Pompeo avec le premier ministre israélien Netanyahu et le prince héritier saoudien Bin Salman. Sans compter que le 12 novembre Trump proposait à son cabinet de sécurité nationale, une frappe sur la principale installation nucléaire iranienne de Natanz. Ce qui lui a été refusé. La base étant profondément sous terre, à une distance que les bombes américaines même les plus perfectionnées en la matière ne peuvent atteindre. Le cabinet jugeant qu’une telle attaque, impliquerait forcément une rétorque de la part de l’Iran, causant d’importants dommages à l’armée américaine et entraînant par le fait même une guerre totale, beaucoup trop destructrice pour les deux parties et même si l’armée américaine de toute évidence gagnerait la guerre, elle serait incapable de contrôler l’Iran par la suite, comme c’est le cas présentement en Irak.

    Le renseignement iranien a remarqué des mouvements, a identifié des personnes et pris le contrôle du lieu de l'assassinat. L'Iran affirme que des enquêtes se déroulent de toutes parts et que la réponse sera élaborée une fois toutes les enquêtes terminées.

    Téhéran accuse ouvertement Tel-Aviv d'avoir organisé la tuerie. Affirmant que les connaissances nucléaires iraniennes n'ont pas été affectées, car elles ne peuvent être assassinées. Cet acte de terrorisme d’état a fortement aggravé les tensions dans la région, ce qui était précisément son but.

    Selon la république islamique, il existe des indices et des preuves que des agents des services de renseignement israélien et du groupe Moudjahidin Khalq (organisation terroriste iranienne anti-gouvernementale) y ont participé. La réponse de l’Iran sera extrêmement douloureuse, affirme-t-elle !

    En représailles dans un premier temps, Téhéran coupe toutes les voies permettant que les scientifiques iraniens soient identifiés. Ce qui implique la suspension des inspections de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA). L’Iran considère que les premières informations fournies à Israël sur son scientifique assassiné, l’ont été par cet organisme. En effet dans un rapport, l’AIEA dévoile les noms des scientifiques iraniens travaillant sur le nucléaire. Le parlement iranien a voté par une écrasante majorité, l'augmentation de l'enrichissement de l'uranium à 20% et la restauration du réacteur à eau lourde Arak. Le président iranien Hassan Rohani a exprimé, pour sa part, son opposition à ces dispositions approuvées par le parlement pour suspendre les inspections de l'ONU et stimuler l'enrichissement d'uranium, affirmant que cela serait nuisible aux efforts diplomatiques visant à restaurer l'accord du nucléaire de 2015 et l’assouplissement des sanctions américaines.

    Le gouvernement iranien donne deux mois au gouvernement américain pour rejoindre l’accord nucléaire de 2015. Biden indique qu’il conditionnera sa réintégration à l’accord, contre l’obtention de concessions de la part de l’Iran sur sa production de missiles. L’Iran répond qu’alors il demandera une compensation pour les sanctions illégales des États-Unis. Ces deux demandes pourraient faire en sorte de s’annuler.

    Rohani a remercié Erdogan pour la solidarité de la Turquie avec le peuple iranien et sa condamnation de l'assassinat de Fakhrizadeh, ajoutant qu'il était tout à fait clair pour Téhéran qui est responsable de l'attaque et comment l'assassinat a eu lieu.

    Puisque l'Iran ne dévoile pas publiquement la façon dont l'attentat a eu lieu, les spéculations sur l’assassinat du scientifique vont bon train. Allant d’une soixantaine d’hommes qui y ont participé, d’un affrontement féroce entre les gardes du corps et les assaillants, de l’explosion d’une camionnette, jusqu’à l’utilisation d’une mitrailleuse télécommandée par satellite, sans qu’aucun assassin ne soit présent physiquement sur les lieux. La société israélienne Smart Shooter en possède deux modèles.

    Le conflit est dû au programme nucléaire iranien pour l’obtention de la bombe atomique. Lorsqu’un pays veut s’affranchir de la possibilité d’une invasion militaire par un pays aussi puissant que les États-Unis, il existe trois façons de le faire. 1 : Avoir une armée puissante. Ça coûte très cher et c’est impossible de compétitionner le pays puissant. 2. Développer des missiles. Ça coûte cher, c’est faisable. L’Iran en est la preuve. 3. Avoir l’arme nucléaire. Ça fonctionne. Cette fois, la Corée du Nord en est la preuve. L’Iran n’abandonnera donc jamais le développement de ses missiles et aura l’arme nucléaire un jour ou l’autre, tout comme Israël l’a déjà.

    L’ONU exhorte les parties à la retenue.

    Sources :

    Marseille News : Les diplomates américains commencent temporairement leur retrait d’Irak, 03/12/20

    Al Masdar News : Les renseignements iraniens ont identifié des personnes liées à l’assassinat du scientifique iranien, 03/12/20

    World Socialist website : Les tensions de guerre s'intensifient suite à l'assassinat par Israël d'un éminent scientifique iranien, écrit par Bill Van Auken, 02/12/20

     

  • Le 27 novembre 1999 – En Irlande du nord

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    Le 27 novembre 1999 – En Irlande du nord, le Parti Unioniste d'Ulster (protestant) accepte le principe d'un gouvernement conjoint avec le Sinn Féin, branche politique de l'IRA Provisoire (catholique).

    En 1966, les tentatives de rapprochement entre les gouvernements des deux Irlande, poussent les loyalistes vers l'action paramilitaire. Ils forment un groupe armé anti-catholique, l'Ulster Volunteer Force.

    En 1969, après l'attaque d'une manifestation catholique par les loyalistes; un ghetto catholique est envahi par la Royal Ulster Constabulary (la police). C’en est trop. Les loyalistes les ont attaqués. Ils se sont défendus et les ont repoussés. C’est-à-dire que ce sont les catholiques qui leur ont cassé la gueule, plutôt que le contraire. Alors la police qui n’était pas là, décide de venir casser elle-même la gueule aux catholiques, chez eux! Un instant! Figurez-vous que les roches ont été lancées sans relâche. Des toits, des fenêtres, des ruelles, des rues, de partout, la police a été attaquée. Les portes des maisons et des appartements se sont ouvertes en un éclair. Des hommes et des femmes en sont sortis rapidement, armés de ce qu’ils ont trouvé sous la main. Les cocktails Molotov voltigent. Les jeunes courent après la police. L’attaquant est devenu l’attaqué. Les boyaux d'arrosage, les grenades lacrymogène, l'anti-émeute ne sont pas de taille. La police se pousse et la population érige une barricade à l'entour du quartier. Comme on dit: Enough is enough ! La collaboration entre les forces de sécurité britanniques et les paramilitaires unionistes, niée par les gouvernements successifs, est aujourd’hui admise.

    L'IRA Provisoire, mouvement paramilitaire, qui défend les droits civiques contre la ségrégation confessionnelle que subit la minorité catholique, vient de naître.

    L’opposition sur l'avenir de l'Irlande du Nord, entre d’une part, républicains, nationalistes, catholiques et d’autre part, loyalistes, unionistes, protestants, entraîne une montée de violence.

    L'IRA provisoire dont le but est de mettre fin à l'autorité britannique en Irlande du Nord et de créer une République irlandaise sur l'ensemble de l'île, affronte les loyalistes de l'Ulster Volunteer Force, qui eux, veulent le statuquo.

    Le Sinn Féin s'est investi dans les syndicats, mouvements féministes et associations de quartier. Il dirigeait presque tous les quartiers catholiques. Il a aussi développé une solidarité internationale, surtout contre les dictatures sud-américaines et l'apartheid en Afrique du Sud.

    Des deux côtés, il se forme des mobilisations massives et hostiles. En plusieurs occasions entre 1969 et 1998, le conflit déjà très violent, risqua de se transformer en véritable guerre civile. En 1972 lors du Bloody Sunday à Derry/Londonderry, l'armée britannique tire sans scrupule sur les manifestants catholiques, faisant 13 morts. La conséquence sera que dorénavant, l’armée britannique, lors de ses rondes dans les quartiers catholiques, longera carrément les murs, perdant plusieurs de ses soldats aux mains des snipers de l’IRA. Les services secrets britanniques iront jusqu’à assassiner deux membres de l’IRA à Gibraltar. Sans parler de la grève de la faim des prisonniers catholiques en 1981, qui fera 10 morts.

    Dès 83, le Sinn Fein se présente aux élections. Gerry Adams, président du parti, devient député de la Chambre des communes.

    En 1998, lors de l’accord du Vendredi Saint, le gouvernement britannique reconnaît enfin pour la première fois la dimension irlandaise et le principe que le peuple de l'île d'Irlande dans son ensemble, puisse résoudre les problèmes entre le Nord et le Sud par consentement mutuel, sans intervention extérieure. L’accord établit aussi un gouvernement co-sociatif, composé obligatoirement d'unionistes et de nationalistes.

    En 1999, le Parti Unioniste d'Ulster (protestant) accepte le principe d'un gouvernement conjoint avec le Sinn Féin, branche politique de l'IRA Provisoire (catholique).

    Les mouvements paramilitaires se désarmeront progressivement, au point de ne plus avoir d’armes en 2005. Le compte exact des victimes varie selon les sources. Mais, on peut généralement admettre environ 3 500 morts et 45 000 blessés.

    Les catholiques ont obtenu d’être partie intégrante du gouvernement de l’Irlande du Nord et aussi que le gouvernement britannique laisse les Irlandais régler leurs problèmes entre eux. Mais n’ont pas obtenu le rattachement à l’Irlande. 2 à 1 pour les catholiques. Ce n’est pas si pire !

    Par contre aujourd’hui, s'accroît ce qu’on appelle la ségrégation spatiale, entraînant la disparition des quartiers mixtes. En effet, les jeunes générations communiquent moins que leurs parents avec les membres de l'autre communauté. Des Peace Walls sont régulièrement construits entre quartiers catholiques et quartiers protestants, limitant ainsi les risques d'affrontements.

    Sources :

    Université du Québec à Montréal : Le désarmement de l’Irish Republican Army; de la lutte paramilitaire à la lutte politique, mémoire pour la maitrise en science politique de Marie-Hélène Lafond, août 2011.

    Encyclopédie Larousse : Irlande du Nord : Histoire.

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  • Un navire russe prend en chasse un navire américain

    https://youtu.be/iw6dHLEp6Pc

    Dans le golfe Pierre-le-Grand en mer du japon, le navire russe «Admiral Vinogradov» a pris en chasse le destroyer américain «John McCain», lorsque ce dernier a pénétré les eaux territoriales russes.

    Le destroyer américain dépassant de 2 km la frontière, l’«Admiral Vinogradov» l’a aussitôt averti qu'il utiliserait une manœuvre d'éperonnage ou de bélier, si le navire américain continuait sa route. Le « John McCain » a alors immédiatement entamé les manœuvres pour se retirer des eaux territoriales russes et n’a fait aucune autre manœuvre pour y pénétrer.

    Les Américains pour leur part, indiquent que le destroyer USS John S. McCain a tout simplement affirmé ses droits de navigation dans une zone que les États-Unis ne reconnaissent pas comme faisant partie des eaux territoriales russes.

    L’année dernière le même navire russe avait été obligé cette fois-là, de frôler de très près un autre navire militaire américain, avant que ce dernier ne quitte les eaux russes.

    Source : La Presse : La Russie accuse un navire américain d’avoir violé ses eaux territoriales, 24/11/20

  • 26/11/1922 : Carter découvre le tombeau de Toutankhamon

    Toutankhamon mais que cache chambre secrete

    Le 26 novembre 1922 - Par un petit trou, l'archéologue Howard Carter voit l’antichambre du tombeau de Toutankhamon (-1345 à -1327); scellé depuis 32 siècles. Les murs de l'antichambre blanchis à la chaux, sont nus et sans décorations, mais contiennent plus de sept-cents objets entassés pêle-mêle.

    Auparavant le 4 novembre 1922, Howard Carter descend les marches du tombeau et parvient à une première porte. Puis, il prend une vingtaine de jours pour déblayer un corridor, qui mène à une autre porte. Celle-ci est scellée et n’a jamais été ouverte. Le 26 novembre, il voit l’antichambre par un petit trou.

    Lors de l’ouverture de la chambre funéraire en 1923, Howard Carter aperçoit une chapelle dorée couverte d'hiéroglyphes. Un sarcophage en pierre se trouve à l’intérieur, entouré de statues en or d’Isis et de Nephtys. Dans le sarcophage, un cercueil en or contient la momie du pharaon, portant le magnifique masque funéraire en or.

    Toutankhamon, signifie « Image vivante d'Aton », c'est-à-dire la réincarnation terrestre de Dieu. Selon une enquête sur l'ADN des momies royales appartenant au lignage de Toutankhamon, tenue de 2007 à 2010, ses deux parents sont frère et sœur et sont les enfants du pharaon Amenhotep III et de la reine Tiyi Jama.

    Selon plusieurs égyptologues, le père de Toutankhamon serait Akhenaton. La momie de sa mère a été trouvée dans la tombe KV35, elle a été surnommée "the Younger Lady" ( la Dame plus jeune). Elle n'est pas formellement identifiée.

    Le paludisme, la malaria et la maladie de Köhler étaient présents dans son organisme. Le scanner 3D de sa momie montre qu'il avait un physique ingrat et un pied bot. Il avait 19 ans à sa mort. 9 ans, lorsqu'il monta sur le trône. Des conseillers puissants dirigeaient probablement à sa place.

    En 2013, l'autopsie virtuelle du pharaon révèle des blessures sur un des côtés du corps, côtes brisées. Après des simulations virtuelles d'accident de char, on émet l'hypothèse que Toutankhamon aurait été renversé par un char lancé à vive allure. Le cœur aurait été écrasé par l'impact. Ses blessures correspondent à une roue de char qui lui aurait passé sur le corps. 

    Il régna dans une période trouble, de remise en question des religions, de bouleversement des valeurs traditionnelles et de risque de guerre avec les Hittites.

    Sources : Radio-Canada : La découverte de la tombe de Toutankhamon en 1922, 27/02/19

    Nat Geo France : Le tombeau de Toutânkhamon révèle que sa mort était précipitée, 31/03/19

  • Libye : Cessez-le-feu depuis 3 mois

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    La paix imposée par l’armée égyptienne aux portes de la Libye, tient depuis plus de trois mois. Si les forces du Gouvernement d’Union Nationale de Tripoli appuyées par l’armée turque foncent sur la ville de Syrte et si elles attaquent les puits de pétrole, l’armée égyptienne entrera alors en Libye, pour appuyer les forces du maréchal Haftar de Tobrouk. Pour sa part, l’armée turque accepte de respecter l’armée égyptienne, si et seulement si, le maréchal Haftar ne lève aucune offensive. La ligne rouge à ne pas franchir est ainsi tracée de part et d’autre.

    Par contre, la lenteur des pourparlers de paix qui se tiennent au Maroc et l’appétit des belligérants locaux pourraient peut-être relancer la guerre. Quoi qu’il en soit, il y a peu de chance que la ligne rouge soit franchie, considérant que l’armée turque est la 2e armée de l’OTAN et que l’armée égyptienne est la 1ère armée d’Afrique. Ces deux armées sont beaucoup trop imposantes pour pouvoir s’affronter. Ce serait beaucoup trop catastrophique!

    Source : Africa News : Dossier libyen : Des consultations se poursuivent au Maroc, 25/11/20

  • Syrie : Échanges de tirs

    Une semaine après le bombardement israélien près de Damas, l'armée israélienne a de nouveau lancé à partir du Golan syrien occupé, quelques missiles sur l'axe Quneitra-Damas. Une colonne de fumée démontre que certains missiles ont atteint leur cible. Cependant, les pertes seraient limitées. 

    L'armée turque qui ne discute pas de ses retraits, continue de se retirer des zones que l'armée syrienne a reconquise au début de l'année. Le premier retrait avait eu lieu à Morek début octobre. Depuis, elle s'est retirée de quatre autres endroits dans les gouvernorats de Hama, Idlib et maintenant d'Alep. Selon l'accord du 17 septembre 2018, l'armée turque avait droit à 12 postes d'observation dans le nord-ouest de la Syrie; en fait, elle en a construit plus de 50.

    Cependant près de Raqqa, de violentes fusillades et barrages d'artillerie ont résonnés entre d'un côté l'armée turque et ses alliés, de l'autre les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) à majorité kurde. Le tout incluant des drones turcs. Ces affrontements deviennent de plus en plus fréquents, depuis que les mercenaires syriens pro-turc sont revenus du Karabakh, où ils ont aidé l'armée azerbaïdjanaise. Il y a deux semaines, la division Hamza soutenue par la Turquie, s'est emparée de centaines d'hectares de terres agricoles tout près de Ras Al-Ain. 

    Deux voitures piégées ont explosé dans deux villes différentes, causant plusieurs morts et de graves dommages matériels aux belligérants pro-turc. Aucun groupe n'a revendiqué l'attentat, mais il se pourrait que l'auteur soit l'État islamique où possiblement les services secrets syriens ou peut-être même russes. 

    Sources : Al Masdar News : L'armée turque et ses militants alliés lancent de lourdes attaques dans le nord de la Syrie, 24/11/20

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  • Situation plus qu'explosive en Éthiopie!

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    Situation plus qu'explosive en Éthiopie! Les tentatives de médiation internationale ont échoué, notamment celle de l'Union Africaine et de l'ONU. Les tensions entre Addis Abeba et le Front de Libération du Peuple du Tigré (FLPT, au nord du pays juste avant l'Érythrée - ancienne région devenue indépendante -) ont culminé avec l'organisation en septembre dernier au Tigré d'un scrutin qualifié d'illégitime par le gouvernement fédéral. Le Tigré a fait sécession. Le 4 novembre, le pouvoir central a lancée une opération militaire contre le FLPT dans le but de rétablir son autorité sur la région. Il accuse le FLPT d'avoir attaqué deux bases de l'armée. Ce que nient les autorités tigréennes. Le 9 novembre, 600 saisonniers non-Tigréens ont été tués par de jeunes Tigréens faisant parti de l'organisation Samri, organisation épaulée par les forces de sécurité loyales au FLPT. Le 23 novembre, le président du Tigré a rejeté l'ultimatum lancé la veille par le Premier ministre éthiopien qui donnait 72 heures au FLPT pour se rendre. De sorte qu'une offensive militaire est imminente sur la capitale du Tigré. 

    Aucun bilan précis des combats n'est disponible. Le Tigré est soumis à un black out et les déplacements des journalistes sont sévèrement restreints. Cependant selon l'ONU, les habitants de la ville de Mai Kadra ont fui, comme 40 000 autres Éthiopiens vers le Soudan, accusant les forces gouvernementales d’atrocités. D'après le FLPT, les soldats éthiopiens ont subi la défaite sur trois fronts, sans préciser lesquels. Par trois fois, le FLPT a tiré des roquettes sur l'aéroport de Bahir Dar, utilisé par l'aviation militaire éthiopienne pour bombarder le Tigré.

    Mardi à la demande de l'Afrique du Sud, du Niger et de la Tunisie, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni virtuellement à huis clos, pour discuter de cette guerre. 

    Sources : 

    Euro News : Éthiopie : la capitale du Tigré menacée d'une offensive imminente, 24/11/20

    Le monde : Éthiopie : plusieurs centaines de civils massacrés au Tigré, 24/11/20

    France 24 : Le dirigeant du Tigré rejette l'ultimatum du gouvernement éthiopien, 24/11/20

  • 24 novembre 1859 : L'origine des espèces

    Le 24 novembre 1859 - Publication de "L’origine des espèces" du naturaliste Charles Darwin, ouvrage scientifique, texte fondateur de la théorie de l'évolution.

    Darwin présente la théorie scientifique de l'évolution des espèces vivantes à partir d'autres espèces généralement éteintes, au moyen de la sélection naturelle. Cet ouvrage accessible au grand public et non pas uniquement aux spécialistes, eut un retentissement énorme et fit l'objet d'intenses débats.

    Il est désormais le principe unifiant des sciences de la vie.

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  • 23/11/1837, St-Denis, les patriotes battent les Britanniques

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    Le 23 novembre 1837 - À Saint-Denis sur le Richelieu, les rebelles patriotes battent la troupe britannique. Comme plusieurs autres, George-Étienne Cartier passe de la parole aux actes.

    L’extrait suivant de la biographie de Charles Stephen Gore, officier de l’armée britannique, évoque la participation de Georges-Étienne Cartier à la bataille de Saint-Denis :

    " Bien qu’il n’eût pas plus de 300 hommes, Gore passa à l’attaque. Cependant, à trois heures de l’après-midi, son infanterie se trouvait dans un état d’infériorité, son obusier s’était avéré inutile, les munitions commençaient à manquer dangereusement, le ravitaillement était inexistant et il avait quelque 22 morts et blessés. D’autre part, George-Étienne Cartier venait juste de traverser le Richelieu avec des renforts de 100 hommes bien armés et Wolfred Nelson (chef patriote) avait aussitôt donné l’ordre de contre-attaquer.

    Source : Dictionnaire biographique du Canada : "Les rébellions des patriotes (1837–1838)"

  • Réduction des troupes américaines en Irak

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    Samedi, le Premier ministre irakien, Mustafa Al-Kazemi (pro-nationaliste), a invité et rencontré le commandant des Forces iraniennes Qods, Ismail Ghaani, à Bagdad. Ce dernier est resté 3 jours en Irak. Ghaani est le successeur du général Qassem Soleimani, qui était l'homme public iranien le plus populaire d'Iran, assassiné par l'armée américaine le 3 janvier dernier. Cet assassinat était très spectaculaire, mais n'a détruit aucunement la structure de l'armée iranienne. Ce fut comme on dit, un coup d'épée dans l'eau.

    Kazemi a demandé à Ghaani de réduire la tension sur l'armée américaine, qui elle, a commencé à réduire ses troupes de 500 soldats en Irak, remplissant son engagement de réduire sa présence militaire à l'intérieur du pays.

    Bien que le Pentagone ne publie jamais le nombre exact de ses soldats déployés sur les théâtres de guerre, l'armée américaine était évaluer fin 2019 à 5200 soldats en Irak.

    Ce retrait coïncide avec le récent remaniement ministériel du président américain Donald Trump, qui vient de remplacer le secrétaire à la Défense par intérim Mark Esper par Christopher Miller, qui s'est engagé à réduire les forces américaines en Irak et semble-t-il aussi en Syrie.

    Source : Al Masdar news : Le successeur de Qassem Soleimani rencontre le Premier ministre irakien alors que les États-Unis retirent leurs troupes, 22/11/20

    Photos : Le Premier ministre irakien, Mustafa Al-Kazemi et le commandant des Forces iraniennes Qods, Ismail Ghaani

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  • Sahara Occidental en guerre totale...

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    Depuis le 13 novembre, la guerre a repris au Sahara Occidental. Le gouvernement sahraoui lance un message urgent à tous les pays du monde, aux autorités publiques et privées, de s’abstenir de mener tous types d’activité sur le territoire sahraoui actuellement en guerre ouverte. Après un cessez-le-feu de 29 ans, la deuxième guerre entre le Front Polisario et le Maroc se déroule en l’absence totale de médias. Les deux parties ayant choisi de ne présenter aucune image de leurs opérations militaires. Une situation rarissime depuis la Deuxième Guerre mondiale, surtout à l’ère des smartphones et des réseaux sociaux. Ce qui n'augure rien de bon du point de vue de la violence. Présentement, il est très difficile ­— voire impossible — pour un média d’atteindre les zones de combats, les deux camps refusant catégoriquement tout accès. Organiser une mission médiatique à partir de la Mauritanie serait suicidaire. L’armée sahraouie détruirait tout véhicule non-identifié ou identifié en tant que média. Même l'ONU se dit impuissante à savoir ce qui se passe depuis la rupture du cessez-le-feu.

    Le 15 novembre, Maghreb Arabe Presse, l’agence officielle marocaine, a publié une dépêche faisant état de tirs depuis deux jours de la part des forces sahraouies sur le mur de sable marocain long de 2700km. Cette dépêche a été supprimée dès le lendemain. Le Maroc agit comme si la guerre n’existait pas. Ses médias ont reçu ordre de ne pas aborder ce qui se passe au Sahara Occidental. Selon l’agence de presse officielle sahraouie, les opérations militaires se concentrent pour le moment, essentiellement sur le mur marocain. Il est bombardé quotidiennement par l’artillerie de l’Armée Populaire de Libération Sahraouie et a été touché à 14 endroits. 

    Tout a commencé au poste frontière de Guerguerat, à l'extrême sud du Sahara Occidental, là où passe la seule route reliant le Maroc à la Mauritanie et à l'Afrique de l'Ouest : la Nationale 1. Guerguerat lieu où le 13 novembre, 200 véhicules militaires marocains sont intervenus contre des manifestants sahraouis pacifistes protégés par seulement quatre véhicules armés. Ils bloquaient la route vers la Mauritanie. Cette dernière a été fermée côté mauritanien, suite au bombardement de la route pendant deux nuits par les forces sahraouies. La Nationale 1, là où du côté marocain, de grands travaux ont amélioré la route pour faciliter définitivement le trafic civil et commercial. Elle se termine au port de Tanger sur la Méditerranée, un axe routier essentiel pour les relations commerciales du Maroc avec l'Afrique de l'Ouest.

    La fermeture de Guerguerat démentie par le Maroc, plonge l'économie marocaine dans le marasme. L’agroalimentaire marocain grand exportateur vers la Mauritanie et les pays d’Afrique de l’Ouest est fortement touché. De plus, le royaume se voit privé des revenus du trafic de résine de cannabis, dont il est le premier producteur mondial. La production automnale de kif sera difficilement exportable vers le Moyen-Orient et l’Asie, via les routes du Sahel. Le Front Polisario dédie des unités entières pour lutter contre ce trafic. Désormais, même les passeurs les plus téméraires n’oseront plus s’approcher des zones de combats. En plus, le Maroc doit puiser dans ses réserves pour financer l’effort de guerre. 

    Depuis la semaine dernière, des échanges réguliers de tirs opposent les deux camps le long du mur de sable de 2.700 km érigé par les Marocains. Le Polisario annonce chaque jour des attaques massives sur différents points de ce mur étroitement surveillé par les forces marocaines. Très discret sur les mouvements militaires, le Maroc communique surtout sur la légitimité de sa présence et sur le soutien de tribus sahraouis locales et de pays amis. Les deux camps se livrent une guerre d'informations sur les réseaux sociaux. 

    L'ONU appelle les parties à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire baisser la tension. Des discussions sont en cours pour relancer le processus de règlement politique, à l'arrêt depuis 2019. La dernière résolution du Conseil de sécurité adoptée le 30 octobre, est jugée favorable à l'esprit d'autonomie marocaine élaborée par le roi du Maroc. Après l'adoption de cette résolution, le Polisario affirme n'avoir d'autre choix que d'intensifier les combats. Le Maroc, qui contrôle les trois quarts du Sahara occidental, ses gisements de phosphate et ses eaux méditerranéennes poissonneuses, veut une autonomie sahraouie sous sa souveraineté.

    L'Union Africaine, la Russie et le Mali appellent à la reprise des négociations pour une solution politique négociée, juste et acceptable pour toutes les parties. Le Polisario demande depuis trente ans l'organisation d'un référendum d'autodétermination prévu par l'accord de 1991, mais jamais mis en œuvre. Cuba réaffirme son appui au Polisario.

    L'Algérie voisine, souhaite la tenue d’un référendum pour permettre aux Sahraouis de faire leur choix. S’ils optent pour leur rattachement à la monarchie marocaine, l'Algérie respectera leur décision. De même s'ils optent pour l'autodétermination. En attendant elle accepte et ouvre ses bras aux femmes sahraouies, aux enfants sahraouis et aux vieillards sahraouis. Elle ferme ses frontières à toute circulation commerciale du Maroc vers d'autres pays que le sien. Selon la revue Military Watch Magazine, l'Algérie possède le missile balistique russe "Iskander" d'une portée de 500 km, d'une grande précision, d'une grande maniabilité; sa trajectoire étant difficile à prévoir par les systèmes de défense. 

    La Mauritanie quant à elle, émet des réserves sur le 2éme mur de sable érigé par le Maroc. Elle le considère trop près de ses frontières. Elle a aussi des réserves sur la démarche unilatérale du Maroc, ainsi que sur la présence des forces militaires marocaines stationnées à Lagouira près de l'armée mauritanienne; alors que cette localité est classée zone démilitarisée depuis des décennies. Le roi du Maroc est attendu en Mauritanie pour discuter de la situation.

    À suivre...

    Sources: 

    Magrheb online : "Opérations militaires, médiatisation, impacts économiques, Sahara Occidental, un conflit hybride" par Tarek Hafid, 22/11/20

    TV5 Monde : "Sahara Occidental : que se passe-t-il depuis la rupture du cessez-le-feu ?", 22/11/20 

    Algérie Presse Service : "La Mauritanie émet des réserves sur le 2éme mur de sable érigé par le Maroc", 22/11/20

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  • Le 21 novembre 1783 : Premier vol habité en ballon libre

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    Le 21 novembre1783 - François Pilâtre de Rozier et François Laurent font le premier voyage en ballon libre, survolant Paris à 1000 m pendant 25 minutes, depuis le château de La Muette jusqu'aux Gobelins.

    La montgolfière a été inventée par les deux frères Montgolfier en 1782. L'inventeur portugais Bartolomeu Lourenço de Gusmão fit voler de petits ballons à air chaud et un premier aérostat (la Passarola) en août 1709 au Portugal.

    Le premier vol officiel du ballon à air chaud des frères Montgolfier a lieu le 4 juin 1783 ,sans aucune vie à bord.

    Le 19 septembre, un coq, un mouton et un canard firent l'expérience du premier vol habité à Versailles devant le roi Louis XVI.

    Le 19 octobre, a lieu le premier vol humain. Le ballon est alors captif, amarré au sol par une corde.

    Le 21 novembre, le "lâcher" a lieu en lisière du Bois de Boulogne, et l'atterrissage à l'emplacement actuel de la place Paul-Verlaine dans le 13e arrondissement, soit un vol de 9 kilomètres habité par l'homme.

    Source : Herodote, le média de l'histoire : "21 novembre 1783

    Premier vol habité en montgolfière" 13/11/19