Iran vs Israël et États-Unis

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Pic: IRIB / EPA-EFE / Shutterstock 

En Irak, dans un contexte de hautes tensions avec l'Iran, Washington retire la moitié de son personnel de son ambassade.

Après l'assassinat du directeur du programme nucléaire iranien, Washington craint que l'Iran utilise les milices que Téhéran finance en Irak, pour y répondre. On note l’arrivée du porte-avions Nimitz dans le détroit d’Ormuz, l'un des plus puissants navires de guerre au monde. Il arrive avec toute sa flotte. Un escadron de F-16 américains et de bombardiers B-52 sont arrivés d’Allemagne.

Pour sa part, Israël poursuit ses bombardements sporadiques sur des cibles liées à l’Iran en Syrie. Le ciel israélien de même que les ambassades israéliennes à travers la planète, sont en état d'alerte maximum. Évoquant les menaces iraniennes, le gouvernement israélien exhorte ses citoyens à éviter de se rendre aux Émirats Arabes Unis, à Bahreïn, Géorgie, Azerbaïdjan, Turquie et l'Irak, ainsi que le Moyen-Orient et le continent africain. Le général iranien remplaçant celui qui a été tué par les Américains en janvier, vient d’effectuer une visite secrète au chef du Hezbollah libanais. L’Iran vient d’effectuer le plus grand exercice militaire maritime de tous les temps du détroit d’Ormuz. Mille navires y ont participé. La majorité des bateaux de guerre iraniens sont petits, mais très agiles et efficaces.

L'ancien directeur de la CIA John Brennan condamne le meurtre, le qualifiant d’hautement imprudent. Le New York Times et d’autres médias ont cité de nombreux responsables des services de renseignement américain et israélien, confirmant que la tuerie était l’œuvre du Mossad israélien, lui-même responsable de l’assassinat de cinq autres scientifiques iraniens entre 2010 et 2012. On se rappellera aussi le virus informatique Stuxnet qui a saboté 30 000 centrifugeuses iraniennes du site nucléaire de Natanz en 2010. Ce virus est considéré comme une cyber arme construite par les États-Unis et Israël. L’Iran avait alors rétorqué par une vague d’attentats, contre des cibles israéliennes en Bulgarie, Géorgie, Azerbaïdjan, Kenya, Chypre et aussi en Inde. Ce qui avait mis fin aux attentats israéliens en Iran.

On passe par-dessus le fait qu’avant 2012, l’Iran aurait endommagé un satellite-espion américain au-dessus de son territoire. Par la suite, il a pris le contrôle d’un drone-espion américain de plusieurs millions de dollars et l’a fait atterrir. Plus récemment, il a détruit un drone-espion américain semblable et a bombardé une base américaine en Irak à la suite du meurtre d’un général iranien fortement aimé de la population iranienne.

L’assassinat du scientifique iranien a eu lieu à peine une semaine après la rencontre du secrétaire d’état américain Mike Pompeo avec le premier ministre israélien Netanyahu et le prince héritier saoudien Bin Salman. Sans compter que le 12 novembre Trump proposait à son cabinet de sécurité nationale, une frappe sur la principale installation nucléaire iranienne de Natanz. Ce qui lui a été refusé. La base étant profondément sous terre, à une distance que les bombes américaines même les plus perfectionnées en la matière ne peuvent atteindre. Le cabinet jugeant qu’une telle attaque, impliquerait forcément une rétorque de la part de l’Iran, causant d’importants dommages à l’armée américaine et entraînant par le fait même une guerre totale, beaucoup trop destructrice pour les deux parties et même si l’armée américaine de toute évidence gagnerait la guerre, elle serait incapable de contrôler l’Iran par la suite, comme c’est le cas présentement en Irak.

Le renseignement iranien a remarqué des mouvements, a identifié des personnes et pris le contrôle du lieu de l'assassinat. L'Iran affirme que des enquêtes se déroulent de toutes parts et que la réponse sera élaborée une fois toutes les enquêtes terminées.

Téhéran accuse ouvertement Tel-Aviv d'avoir organisé la tuerie. Affirmant que les connaissances nucléaires iraniennes n'ont pas été affectées, car elles ne peuvent être assassinées. Cet acte de terrorisme d’état a fortement aggravé les tensions dans la région, ce qui était précisément son but.

Selon la république islamique, il existe des indices et des preuves que des agents des services de renseignement israélien et du groupe Moudjahidin Khalq (organisation terroriste iranienne anti-gouvernementale) y ont participé. La réponse de l’Iran sera extrêmement douloureuse, affirme-t-elle !

En représailles dans un premier temps, Téhéran coupe toutes les voies permettant que les scientifiques iraniens soient identifiés. Ce qui implique la suspension des inspections de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA). L’Iran considère que les premières informations fournies à Israël sur son scientifique assassiné, l’ont été par cet organisme. En effet dans un rapport, l’AIEA dévoile les noms des scientifiques iraniens travaillant sur le nucléaire. Le parlement iranien a voté par une écrasante majorité, l'augmentation de l'enrichissement de l'uranium à 20% et la restauration du réacteur à eau lourde Arak. Le président iranien Hassan Rohani a exprimé, pour sa part, son opposition à ces dispositions approuvées par le parlement pour suspendre les inspections de l'ONU et stimuler l'enrichissement d'uranium, affirmant que cela serait nuisible aux efforts diplomatiques visant à restaurer l'accord du nucléaire de 2015 et l’assouplissement des sanctions américaines.

Le gouvernement iranien donne deux mois au gouvernement américain pour rejoindre l’accord nucléaire de 2015. Biden indique qu’il conditionnera sa réintégration à l’accord, contre l’obtention de concessions de la part de l’Iran sur sa production de missiles. L’Iran répond qu’alors il demandera une compensation pour les sanctions illégales des États-Unis. Ces deux demandes pourraient faire en sorte de s’annuler.

Rohani a remercié Erdogan pour la solidarité de la Turquie avec le peuple iranien et sa condamnation de l'assassinat de Fakhrizadeh, ajoutant qu'il était tout à fait clair pour Téhéran qui est responsable de l'attaque et comment l'assassinat a eu lieu.

Puisque l'Iran ne dévoile pas publiquement la façon dont l'attentat a eu lieu, les spéculations sur l’assassinat du scientifique vont bon train. Allant d’une soixantaine d’hommes qui y ont participé, d’un affrontement féroce entre les gardes du corps et les assaillants, de l’explosion d’une camionnette, jusqu’à l’utilisation d’une mitrailleuse télécommandée par satellite, sans qu’aucun assassin ne soit présent physiquement sur les lieux. La société israélienne Smart Shooter en possède deux modèles.

Le conflit est dû au programme nucléaire iranien pour l’obtention de la bombe atomique. Lorsqu’un pays veut s’affranchir de la possibilité d’une invasion militaire par un pays aussi puissant que les États-Unis, il existe trois façons de le faire. 1 : Avoir une armée puissante. Ça coûte très cher et c’est impossible de compétitionner le pays puissant. 2. Développer des missiles. Ça coûte cher, c’est faisable. L’Iran en est la preuve. 3. Avoir l’arme nucléaire. Ça fonctionne. Cette fois, la Corée du Nord en est la preuve. L’Iran n’abandonnera donc jamais le développement de ses missiles et aura l’arme nucléaire un jour ou l’autre, tout comme Israël l’a déjà.

L’ONU exhorte les parties à la retenue.

Sources :

Marseille News : Les diplomates américains commencent temporairement leur retrait d’Irak, 03/12/20

Al Masdar News : Les renseignements iraniens ont identifié des personnes liées à l’assassinat du scientifique iranien, 03/12/20

World Socialist website : Les tensions de guerre s'intensifient suite à l'assassinat par Israël d'un éminent scientifique iranien, écrit par Bill Van Auken, 02/12/20

 

 

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