La Turquie, qui entretient de bonnes relations avec le Kurdistan irakien, a autorisé le passage de 200 Peshmergas sur son territoire. Ils devraient arrivés la semaine prochaine à Kobané. Ankara n’a pas cédé à la pression des Kurdes de Turquie qui souhaitent, eux aussi, combattre aux côtés de leurs frères de Kobané.
Selon M. Moslem, co-président du Parti de l'Union Démocratique (PYD), principale formation politique kurde syrienne, les discussions se poursuivent entre M. el Akidi, chef de l'Armée Syrienne Libre, et le bras armé du PYD. "Politiquement, nous n'avons rien contre l'ASL (...) mais à mon avis, si elle veut nous aider, elle doit ouvrir un second front à Tel Abiad ou Djarablous", deux villages proches de Kobané, afin de desserrer l'étau autour de la ville" a-t-il précisé. Le chef de l'ASL lui, affirme que 1 300 soldats "se rendraient à Aïn al-Arab (Kobané en arabe) dans les prochaines 36 heures", en passant par la Turquie.
L'EI tente de nouveau de progresser vers le poste-frontière de Mursitpinar, seul lien de Kobané avec la Turquie et l'extérieur. Les djihadistes visent également les combattants kurdes ayant repris la colline stratégique de Tel Shaïr, bombardée la veille par la coalition où flotte désormais le drapeau vert, jaune et rouge des YPG.
Pendant ce temps, après des mois de combats, l'Armée Arabe Syrienne de M. Assad reprend Morek dans l'ouest de la Syrie, sur la route entre Hama et Alep, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'armée de l'air syrienne intensifie ses raids à travers le pays, du sud-ouest vers la Méditerranée en passant par Damas. Elle a détruit à l’atterrissage 2 des 3 avions militaires de l'EI.
En Irak, la France intensifie ses frappes. Il s'agit de son septième raid. La frappe a permis de détruire des bâtiments dans lesquels les djihadiste «produisaient leurs pièges, leurs bombes, leurs armes pour attaquer les forces irakiennes», a déclaré le chef d'état-major des armées françaises.
En dépit de l'appui aérien international, l'EI a enregistré des avancées en Irak ces derniers jours. Dans le nord, ils assiègent à nouveau le Mont Sinjar, où s'étaient réfugiés depuis le début août des milliers de civils de la minorité yazidie fuyant devant l'avancée du groupe extrémiste.
L'armée irakienne pas prête
Plus au sud, Daech s'est emparé d'une nouvelle zone de la province d'Al-Anbar, à l'ouest de Bagdad. L'armée irakienne ne sera pas en mesure de lancer une grande offensive pour reprendre le territoire cédé à l'EI avant plusieurs mois, a indiqué un responsable de l'armée américaine sous couvert de l'anonymat. Plusieurs experts ont déjà souligné que les frappes de la coalition seraient plus efficaces si l'armée irakienne donnait le tempo sur le terrain en passant à l'offensive et en forçant l'EI à réagir comme c'est le cas à Kobané.
Au total, en Syrie et en Irak, où la coalition opère depuis le 8 août, plus de 600 raids aériens ont été menés et plus de 1 700 bombes larguées, selon le commandement militaire américain chargé de la région (Centcom).
À Ankara, La plupart des consulats des pays de la coalition ont reçu des colis suspects avec une mystérieuse poudre jaune à l'intérieur.