Articles de rousseau-philippe

  • La Chine s'implique d'avantage en Syrie

     

    Bien que l’on ignore ce qui est convenu entre les armées chinoise et syrienne. Bien que la visite en Syrie du responsable de la coopération militaire internationale chinoise, s'est située dans le cadre d’une prise de contact avec l’ensemble des pays de la région. Elle suscite l’inquiétude de l'Occident. L'amiral chinois a rencontré le ministre syrien de la défense et parlait de renforcement des liens entre les deux pays et les possibilités futures de coopération. Il a rencontré également le général russe Chvarkov, qui coordonne les troupes russes sur le sol syrien.

    57b335b6c4618877778b45fdLe ministre des Affaires étrangère syrien et son homologue chinois. L'armée chinoise soutiendrait le gouvernement syrien en apportant une aide humanitaire, mais aussi en collaborant avec l'Armée Arabe Syrienne lors de ses entraînements. Pour le moment, l’Armée chinoise s’engagerait à former en Chine des militaires syriens du service de la santé. Cet accord cache peut-être autre chose car cela fait déjà quatre ans qu’une moitié des médecins militaires syriens est formée en Chine.

    Toutefois Bejing s’interdit toute forme de coopération qui puisse être interprétée par Washington comme une aide militaire. Ainsi elle refuse de livrer des armes et des détecteurs de tunnels au gouvernement syrien.

    Cependant, il semble qu'elle fournit une très importante aide économique à Damas. Il est probable que l'aide à la Syrie dépende du déploiement américain en mer de Chine et des provocations des alliés de Washington dans cette région.

    Pékin s'intéresse également au fait que des Ouïghours chinois ont rejoint les islamistes syriens. Ce qui fait de la région du Xinjiang chinois, la cinquième plus importante source de recrues pour l'EI, après trois régions d’Arabie saoudite et une de Tunisie.

    Sources :

    Voltaire.net : La Chine et la Syrie, Thierry Meyssan, 30/08/16

    RFI Les voix du monde  : Le groupe EI recruterait des combattants ouïghours en Chine, ce que dément Pékin, 22/07/16

     Al-Watan (Syrie) : La Chine est impliquée dans la question Syrienne, 19/08/16

    RT en Français : Syrie : la Chine va participer à l'entraînement de l'armée d'Assad et fournir de l'aide humanitaire, 16/08/16

  • Halfaya tombe aux mains des djihadistes

     

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    Au Sud-Ouest d'Alep, au Sud d'Idlib, au Nord d'Hama, les djihadistes de Jaych al-Ezza prennent Halfaya, ville de la province d'Hama, annonce l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Les djihadistes de Jund al-Aqsa reprennent des postes de contrôle du régime au Nord de la province, après y avoir mené des attentats suicides. 

    Les rebelles se sont emparés également de villages aux alentours, dont Buwaydah, Zalin et Masassnah, localités essentiellement peuplés de Chrétiens et d'Alaouites. A l'est d'Halfaya, les djihadistes menacent maintenant Taybat al-Imam. Les dernières avancées devraient permettre une consolidation des positions des milices, après la reconquête en novembre de Morek, au nord d'Hama, avant-poste crucial pour accéder à l'ouest du pays.

    Des renforts du régime sont envoyés pour reprendre les municipalités. Des avions de combats syriens bombardent les avant-postes rebelles.

    Notons que le régime en reprenant Daraya près de Damas a déporté 700 djihadistes vers Idlib. Cette municipalité est donc renforcée par les islamistes. Ce n'est pas la première fois qu'Assad déporte des rebelles vers cette région en reprenant d'autres régions. C'est la façon de faire des forces gouvernementales. Après un terrible siège, le gouvernement offre la déportation des combattants sans leurs armes vers cette région en échange de la ville que les rebelles occupaient. Assistons-nous au morcellement de la Syrie?

     

    Sources :

    L'Orient le Jour : Syrie : avancée des rebelles dans la province de Hama. 30/08/16

    L'Obs : Avancée des rebelles syriens dans la province de Hama, 30/08/16

  • L'offensive turque en Syrie

     

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    En intervenant dans le Nord de la Syrie, l'armée turque freine le succès militaire et politique des Kurdes syriens (FDS). En effet depuis deux ans dans sa lutte contre l'EI, le FDS kurde soutenu par l'aviation militaire américaine, n’a cessé d’étendre son territoire. L’opération militaire turque « Bouclier de l’Euphrate » a permis de reprendre des mains de l'EI, la ville frontière de Djarabulus et ce sans affrontement majeur. Cette ville ne deviendra donc jamais sous l'emprise Kurde syrienne.

    D'ailleurs Ankara somme les Kurdes syriens de se retirer des territoires passés récemment sous son contrôle sur la rive Ouest de l'Euphrate. Ses positions au sud de Djarabulus sont prises pour cibles par des tirs d’artillerie turque.

    Colonne chars turcs dirige frontiere syrienne 25 2016 karkamis 0 600 401En effet après Djarabulus, l'armée turque pourrait prendre la ville de Manbij à une trentaine de kilomètres au sud. Ankara s’est toujours opposée à ce que les forces kurdes syriennes, qui en ont chassé l’EI le 12 août, avec le soutien aérien américain, y prennent pied. Dans la perspective kurde, Manbij est un jalon nécessaire à la constitution d’une zone de contrôle kurde continue le long de la frontière turque. Ce qu'a toujours refusé Ankara.

    CrdsmjdwgaaburvChappatte dans Le Temps.

    L’offensive se transforme donc en une guerre ouverte contre les Kurdes de syrie. La Russie et le gouvernement syrien ne semblent pas s'opposer à un affaiblissement de la force kurde syrienne.

     

    Les Américains demandent aux deux belligérants de demeurer sur leurs positions respectives. À noter que Washington a aidé les Turcs pour ce qui est de la prise de Djarabulus face à l'EI.

    Washington résume sa position ambigue en deux Tweets : We support our NATO ally  in protecting its border from terrorists, and struck ISIL targets near  earlier today. 

    We also support the Syrian Democratic Forces which have proven a reliable & extremely capable force in the fight against.#

    Pour l'instant, l'armée turque continue son offensive face à l'EI aux alentours de Djarabulus. La Turquie est en lutte contre l’imam Fethullah Gülen (accusé d’avoir fomenté le putsch manqué du 15 juillet), le PKK kurde en Turquie et maintenant l'EI et le FDS syrien. Depuis juillet 2015, le retour à la guerre du PKK en Turquie s’est soldé par une série de défaites kurdes dans plusieurs villes kurdes de Turquie. Ses opérations en milieu urbain périclitent. Cizre, l’une des villes où le PKK affronte l'armée turque est ravagée par des combats de rues.


    Sources :

    Le Monde : Erdogan « déterminé » à poursuivre l’offensive turque en Syrie, 29/08/16

    Le Monde : Les Kurdes syriens face à l’intervention turque, 27/08/16
     

  • Daraya reprise par le régime

     

    1cd211d8b46f85024dd65194d896f31ed1652027Daraya était un lieu emblématique de la révolution syrienne, l'une des premières villes à se soulever en 2011. Théâtre d’un massacre en 2012 perpétré par des miliciens pro-Assad et soumise à un long siège depuis quatre ans, elle vient de tomber, comme Homs en 2014, où combattants et civils acculés par le siège et les bombardements, avaient fini par quitter la ville. Deux groupes rebelles locaux y constituaient l’essentiel des forces rebelles : les Martyrs de l’Islam et Ajnad Al-Cham, alliance de groupes islamistes prônant la Charia.

    Le pouvoir sécurisera l’aéroport militaire de Mazzeh situé à proximité. Cet aéroport joue un rôle important dans la distribution de fournitures militaires du gouvernement. Elle est utilisé par les gardes républicains, les forces spéciales et la force aérienne du renseignement. Elle sert aussi d'aéroport privé à la famille Assad. 

    904724 people carry their belongings before being evacuated from the besieged damascus suburb of daraya aftLa destruction du dernier hôpital de campagne, les avancées de l’armée empêchant les habitants de cultiver les terres agricoles ont eu raison de la rébellion. 700 djihadistes et 4.000 civils la quittent. L’armée entre dans une ville détruite à 90%. 

    En vertu de l’entente, les combattants doivent déposer leurs armes et rejoindre la région d’Idlib, fief de la coalition Jeich Al-Fatah (Armée de la conquête), dominée par d'autres groupes islamistes radicaux dont l'ancien al Qaïda. Les civils eux, rejoindront la région de Damas sous contrôle gouvernemental.

    Images 2 4À noter que le Croissant-Rouge syrien participe aux évacuations. 

     

    Sources :

    Centre d'Actuallité de l'ONU : Syrie : L'Envoyé spécial de l'ONU préoccupé par la situation à Darayya, 26/08/16

    Le Monde : Le régime syrien reprend Daraya, symbole de la révolte, 26/08/16
     

  • Hassaké, les Kurdes progressent

     

    98037d98d28518a5a55fee6ace3aeacbDans le Nord-Est, région proche de la Turquie et de l'Irak, les Unités de protection du peuple kurde (YPG) et l'armée kurde ont chassé l'Armée Arabe Syrienne et les Forces de Défense Nationale (FDN) de 90% d'Hassaké peuplée de 55% d'Arabes et de 45% de Kurdes. 

    La région est le grenier à blé de la Syrie. Elle produit du coton de renommée internationale et possède des champs pétroliers. 

    Les Kurdes sont appuyés par les Américains. Washington avait menacé d'intervenir si l'aviation syrienne ne cessait ses raids contre les Kurdes qui eux attaquaient les forces pro-régime.

    La Russie soutient le régime mais entretient également de bonnes relations avec les Kurdes. Moscou a mené les négociations pour obtenir un cessez-le-feu. Selon l'accord, la présence du régime se résumera au centre-ville d’Hassaké. 

    La Turquie, elle, refuse catégoriquement un territoire autonome kurde à sa frontière d'autant qu'elle considère les YPG comme étroitement liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qu'elle juge "terroriste". 

    Les Kurdes qui ont auto-proclamé en mars dernier, une "région fédérale", dont Hassaké fait partie, veulent relier les régions sous leur contrôle pour établir une continuité territoriale. Ce que rejette le régime. Selon Damas, les Kurdes chercheront aussi à s'emparer de Qamichli. 

    On peut facilement supposer qu'une province kurde, collée aux régions kurdophones de Turquie et d'Irak échappera au pouvoir central. 

    Source :

    L'Express : Hassaké, ville clé pour les Kurdes et le régime syrien. 24/08/16

    Le Monde : Les Kurdes syriens renforcent leur contrôle sur Hassaké, 24/08/16
     

  • Alep, contre-offensive russe massive contre les djihadistes

     

    Alep mapVert  pâle : partie kurde. Vert foncé : djihadistes, Rouge : armée syrienne.

    La campagne militaire djihadiste a pour objectif d’occuper toute la ville d’Alep. Avec un million et demi d’habitants, Alep-Ouest est toujours sous attaque djihadiste mais aussi toujours sous contrôle syrien.

    La fourniture d’armes, de renseignements et de munitions, par les États-Unis, l'Arabie saoudite et le Qatar, permet à environ 9.000 djihadistes dirigés par al-Qaïda, de maintenir l'offensive. Le rôle de la Turquie tentant de se rapprocher de la Russie, est maintenant devenu obscur.

    Les djihadistes ont réussi au Sud-Est à créer un couloir d'un kilomètre de long par 900 mètres de large vers Alep-Est (moins de 300.000 habitants contrôlés par al Quaïda). La zone est assiégée par les forces gouvernementales.

    Ces forces gouvernementales composées d’unités de défense locale, d’auxiliaires d’Afghanistan et d’Irak ont cédé à l’assaut de véhicules-suicides suivis d’attaques massives d’infanterie. 

    MyimageLe MANPAD. Le gouvernement syrien et les Russes ne pouvaient utiliser les hélicoptères pour soutenir les défenseurs à cause du MANPAD, arme américaine nouvellement fournie aux djihadistes, arme pouvant atteindre les appareils volant lentement et à basse altitude.

    Pour contre-carrer l'attaque, Assad a dû utiliser ses réserves précieuses comme les forces d’élite du Hezbollah libanais et la brigade Tigre de l’armée syrienne. Elles réussissent assurément à contenir les attaques djihadistes, mais ne réussissent pas à reprendre le terrain perdu.

    P1478342Tu 214R. Ne jamais oublier qu'à la guerre, une action amène toujours une réaction de la part de l'ennemi. En effet en réponse, les Russes ont envoyé leur avion espion le plus sophistiqué, le Tu 214R pour recueillir des informations de ciblage, en plus des deux avions de reconnaissance Il-20M. Ils utilisent maintenant, en plus de leur base aérienne de Lattaquié en Syrie, une base aérienne iranienne pour leurs bombardements intensifs. Des bombardiers stratégiques de longue portée Tu-22M3, et des bombardiers tactiques Su-34 sont utilisésÀ partir de la Méditerranée et de la mer Caspienne, les navires russes peuvent lancer des missiles de croisière Kalibr

    L’Iraq accorde maintenant un droit de survol à l'aviation militaire russe. La Chine intensifie sa coopération avec l'armée syrienne. Ces nouvelles coopérations envoient un message fort à l'Occident et aux états du golfe soutenant les djihadistes. L'armée russe intensifie sa portée militaire et est maintenant présente en Iran. Elle peut survoler l'Irak pendant que les États-Unis sont soumis à la loi russe dans les régions que contrôle le gouvernement syrien. Les batteries anti-aérienne russes S-300 et S-400, empêchent tout survol d'avions militaires américains dans la région d'Alep.

    1030805102S-400. Les bombardements de grandes envergures contre le soutien, l’approvisionnement et la réserve d’actifs des djihadistes attaquant Alep-Ouest, se poursuivront tant que nécessaire. Moscou n'accorde comme répit, que trois heures par jour. Tous les principaux points de communication, les quartiers généraux, les dépôts et les zones d’assemblage situés entre Alep et la frontière turque sont visés. Toutes les cibles fixes identifiées sont attaquées. Les convois mobiles et autres cibles appropriées sont bombardés.

    À noter que les quartiers généraux sont souvent dans une maison ordinaire d'un quartier ordinaire donc presque imperceptibles. L'ennemi ne circule plus en convoi mais individuellement et de manière camouflé en civile. Les blindés sont cachés. Les djihadistes se servent des civiles comme protection et collent près des hôpitaux les véhicules non camouflés.

    9c754db95dd46742a76f1ee7899a3960687a5bbcCes attaques à grande échelle à l’arrière des forces djihadistes assaillantes n’ont pas d'influence immédiate sur la ligne de front. Mais dans quelques jours ou quelques semaines, les premières lignes rebelles auront épuisé leurs provisions et leur ravitaillement sera fortement diminué. Alors, l’attaque djihadiste sera terminée.

    Le but de cette grande campagne de bombardements est la stabilisation du front. Le gouvernement syrien n’a pas actuellement la capacité de reprendre la grande région entre Alep, Idlib et la frontière turque, mais il a, avec l'aide russe, la capacité de réimposer son blocus sur Alep-Est. 

    N'oublions pas qu'Alep est la deuxième ville du pays et demeurera par le fait même, le point tournant de la guerre.

     

    Source :

    Arrêt sur l'info : La Russie lance une campagne aérienne massive pour stopper l’attaque conjointe des Etats-Unis et d’Al-Qaïda sur Alep, Moon of Alabama, 16/08/16

  • Au sud-est d'Alep : contre-offensive syrienne en cours

     

    AleppositPour reprendre le terrain perdu et réinstaurer le blocus, l'armée syrienne et le Hezbollah lancent en ce moment une contre-offensive au Sud-Est d’Alep contre aysh Al-Fateh (Armée de la conquête, al Qaïda). Cette contre-offensive au sol est en coordination avec les frappes aériennes russes.

    Ils ont lancé une première attaque au sol, ont éliminé des égorgeurs modérés et se sont repliés sur leurs positions de départ pour laisser travailler les avions et l’artillerie en leur communiquant les coordonnées précises qu’ils ont relevé.

     

    Vidéo démontrant l'offensive du 31 juillet par les djihadistes qui ont brisé le blocus à un endroit sur un kilomètre de longueur et 900 mètres de largeur :

    https://youtu.be/97bFrXyrEKA

     

    Vidéo de la contre-attaque de l'armée syrienne

    https://youtu.be/KJ9eBjMSn24

     

     

    Sources :

    Novorossia Today : Bataille d’Alep : Note d’information sur la situation militaire au 12 août 2016, 13/08/16

    RT en français :  L’armée syrienne et le Hezbollah lancent une contre-offensive à l’est d’Alep, 12/08/16
     

  • Alep, bris du blocus suivi d'une contre-attaque syrienne

     

    899544 des combattants le 6 aout 2016 a alep ou le siege des quartiers gouvernementaux a ete brise par uneDimanche matin, pour la première fois depuis plus d'un mois, sept camionnettes remplies de fruits et légumes sont entrées dans les quartiers-Est d'Alep, où vivent moins de 250.000 personnes. Les véhicules ont emprunté la route ouverte la veille par les forces islamistes au Sud-Ouest de la ville. Cette voie demeure toutefois très dangereuse. En effet, l'artillerie syrienne y continue son pilonnage.

    Le siège a été brisé sur une dizaine de kilomètres, en prenant contrôle de trois positions militaires syriennes, dont deux académies, dans le quartier de Ramoussa. L'attaque a été lancée par les Islamistes (9.000 hommes), dominées par l’Armée de la conquête (Jaish al Fatah), regroupant les salafistes d’Ahrar al-Sham et du Front Fateh al-Cham (nouveau nom pour al-Nosra), tous des Islamistes voulant appliquer la charia.

    Les assaillants ont pu pénétrer dans les écoles militaires après les avoir bombarder aux voitures piégées et aux kamikazes. Face à cette violente offensive, les troupes d’Assad ont laissé derrière eux armes et munitions.

    Les Islamistes sont ainsi en lien direct avec la région d’Idlib, tenue par les groupes "Sham". Les rebelles n’ont pas cherché à reprendre la route du Castello au Nord, qui pendant plus d’un an, était la seule artère reliant Alep à la Turquie. L’avantage de la connexion Sud pour eux, est qu’il n’y a pas à cet endroit, de forces tierces comme les Kurdes ou celles de l’EI, présentes au Nord d’Alep.

    La route du Castello devient désormais vitale pour relier les forces pro-régime aux quartiers-Ouest sous contrôle gouvernemental, où vivent plus d’un million d’habitants. Le plus difficile pour les Islamo-djihadistes sera de conserver leurs acquis. En effet, Assad veut reprendre le dessus en comptant sur l’aviation russe, le Hezbollah et les milices iraniennes, en plus de l'armée syrienne.

    13933530 1106005492780759 973675039 nLes forces gouvernementales se sont d'ailleurs redéployées après avoir absorbé le terrible choc. En réponse au bris du blocus, les avions russes bombardent inlassablement les quartiers islamistes, d'où de nombreuses plaintes des anti-régime sur "twitter" (120 bombardements). Elle bombarde également Idlib. Au Sud, les insurgés sont constamment la cible de l'aviation militaire syrienne. Ce qui annonce assurément une contre-attaque syrienne excessivement violente. 

    D'ailleurs, l’Armée Arabe Syrienne envoie présentement plusieurs bataillons dans le Sud et le Sud-Ouest de la ville. Ces militaires sont maintenant arrivés à la périphérie Ouest de la cité.  Tout de suite, Jaish al Fatah a lancé des attaques de missiles sur les quartiers-Ouest, Hamdaniyeh et Ramousiyeh. 

    Syrie conflit 7b59215fdbe88b09f6e32244021336f6e97c6a1d 660x429La situation devient cataclysmique, en une semaine plus de 700 morts de part et d'autre. C'est l'apocalypse. Des deux côtés, on augmente la violence à un point de non retour. À mon avis, l'armée syrienne en sortira vainqueur avec l'aide de la Russie, mais à quel prix !

    Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, autant le régime que les rebelles envoient des renforts. 2.000 combattants pro-régime, à travers la route du Castello, en provenance du centre du pays. Les rebelles ont reçu des renforts, dont des combattants ouïghours Musulmans chinois, venus d'Idleb. 

    Nous assistons à la bataille qui définira le vainqueur. 

     

    Sources :

    La Croix: Syrie: importants renforts à Alep pour une bataille cruciale, 08/08/16

    Libération : Syrie : comment les rebelles ont brisé le siège d'Alep, Hala Kodmani, 07/08/16

    L'Orient le Jour : Le régime syrien tente d'éviter le siège à Alep, bombarde les rebelles, 07/08/16

    Mamafrika : FRAPPES RUSSES. Syrie: des renforts arrivent dans les districts du sud et du sud-ouest de la ville d’Alep, 07/08/16

    Dimpenews.com : Plus de 500 adeptes de l'armée de la Conquête sont morts pour ouvrir un corridor étroit au Sud d'Alep, qui de facto est coupé par l'artillerie syrienne, 08/08/16 

  • Alep, point tournant de la guerre civile syrienne

     

    Si le régime parvient à reprendre la ville, il gagne la guerre. L'opposition s'effondrera. La ville d'Alep, la deuxième plus importante du pays (d'où l'importance de la bataille), est divisée depuis 2012, entre quartiers-Ouest tenus par le régime, et quartiers-Est tenus par les rebelles islamistes, eux-mêmes encerclés par les forces de Damas depuis juillet 2016. 

    Les Islamistes résistent férocement mais ont peu de chance de s'enligner vers la victoire. Le terrain à rattraper est trop immense. Ceux-ci ont cependant lancé une offensive majeure ces derniers jours, ils essayent de prendre le quartier gouvernemental de Ramoussa, et d'ouvrir un axe de ravitaillement vers l'Est. Leur objectif est d’ouvrir un corridor entre Idlib et les quartiers assiégés, dans le cadre d'une vaste offensive, visant à renverser le régime. Les insurgés ont réussi à briser le siège.

    De son côté, Damas semble parvenir à repousser les assauts des rebelles et ambitionne de reconquérir totalement la ville et de continuer son avance vers d'autres villes comme Raqua et Deir Ez Zor. Elle a repris des positions, mais le manque de troupes au sol de son armée joue véritablement contre elle. Assad peut toujours compter sur l'aide décisive de l'aviation russe et sur les forces terrestres iraniennes et du Hezbollah chiite libanais. 

    Officiellement, les groupes islamo-djihadistes se déclarent et se présentent comme des « rebelles modérés », mais les djihadistes liés à Al-Qaïda les dominent largement. Ces groupes même « modérés », soutenus par les États-Unis, la France, la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar, se sont engagés à appliquer la charia de façon intégrale et à annihiler les minorités « mécréantes » non-sunnites, notamment les Alaouites, les Chiites, les Druzes et les Chrétiens.

    Plus personne aujourd'hui n'ignore qu'il s'agit de groupes ultra-radicaux. Même Barack Obama en condamnant la "brutalité du régime syrien contre le peuple syrien," a affirmé "qu'Assad a poussé le peuple dans les bras des radicaux". ​ Le Front Fatah al-Cham, nouveau nom d'Al-Qaïda en Syrie vient de couper ses liens officiellement avec la maison-mère, afin de tenter d'être intégrée aux forces d'opposition officiellement reconnues par les Nations unies dans le cadre des pourparlers de paix. 

    Le régime de Damas et l'armée russe ont proposé l'ouverture de trois « couloirs humanitaires » visant à évacuer les civils vivant dans les quartiers rebelles et assiégés depuis juillet dernier. Ces propositions ont été refusées par les moudjahidines qui préfèrent utiliser la population civile comme bouclier humain et arme de chantage dans le cadre d'une guerre par médias interposés dont la finalité est d'acculer l'ennemi à commettre le maximum de dommage collatéraux pour le diaboliser aux yeux de l'opinion publique internationale.

    La majorité des 250.000 personnes bloquées dans les quartiers rebelles manquant de soin et de nourriture, sont contraints par les forces djihadistes d'y rester. Des adolescents sont obligés de participer à des opérations suicides.

    Autre sujet de désinformation : l'utilisation de l'arme chimique. Pour le public occidental, le forfait est forcément imputable au régime syrien, systématiquement accusé de « crimes contre l'humanité » et d'avoir « tué 250.000 personnes », alors qu'en fait les experts attestent que la répartition des morts est assez « équitable » entre le régime et les insurgés. Ces jours-ci, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a dénoncé le fait que du chlore ait été utilisé lors d’un bombardement près d'Alep, les experts ont observé que les personnes intoxiquées par des armes chimiques concernaient les populations vivant dans les zones pro-régime et les soldats syriens.

    Le groupe armé réputé « modéré » par Washington, Harakat Nour al-Din al-Zenki a utilisé à plusieurs reprises des matières toxiques à Alep, notamment lors de l'attaque à l'arme chimique survenue le 2 août qui fit 7 morts et 25 blessés. Ce groupe a été accusé à plusieurs reprises par Amnesty International d'effectuer la torture. Malgré cela, les États-Unis qui accusent constamment la Russie et le régime de s'en prendre à ce type de groupes « modérés » ou à d'autres comme Ahrar al-Sham, Jaich al-Islam, etc, continuent d'appuyer les organisations islamistes qui n'ont rien à envier à l'EI et à Al-Qaïda

    Les groupes d'opposants laïques-modérés ont été totalement absorbés par les djihadistes qui donnent le ton et dictent leur programme de la charia aux autres groupes.

    La prochaine étape après la Syrie, des groupes islamistes « Sham » sera le Liban, la Jordanie, la Palestine, l'Irak. Sham désigne la grande Syrie qui englobait tous ces pays avant que la Syrie soit envahi par l'empire ottoman.  

    La Turquie post-coup d'état se rapproche de l'alliance économique BRICS et de ce fait même de la Russie. En revanche, l'Occident doit comprendre que la Russie, loin d'être opposée à tout changement à la tête du régime syrien, est le seul pays capable de favoriser une transition progressive en Syrie dans le cadre d'une reprise des pourparlers fondée non pas sur un départ préalable de Bachar al-Assad mais sur un remplacement de ce dernier par une personnalité fiable issue du régime baathiste mais prompte à négocier en échange d'une porte de sortie acceptable pour l'ancien dictateur et surtout d'une préservation des intérêts et de la sécurité de l'élite alaouite et des minorités (kurde, alaouïte, chiite, druze, chrétienne), qui composent plus de 30 % de la population, sans oublier les sunnites baathistes et laïques anti-islamistes qui sont bien plus nombreux que l'on croit mais qui n'ont pas de combattants au sol. 

    Pendant ce temps, au Nord-Est d'Alep, les forces coalisées kurdo-arabe soutenues par l'Occident ont remporté une victoire contre l'EI en s'emparant de Minbej.

     

    Sopurces :
     

    Atlantico : Syrie : pourquoi la bataille d'Alep est absolument déterminante, 05/08/16

    RTS Info : L'opposition annonce que les rebelles syriens ont brisé le siège d'Alep, 06/08/16

    Métro : Syrie: nouvelle offensive des insurgés à Alep, 06/08/16

  • La victoire de Bachar est pour bientôt

     

    Telechargement 25Washington signe un accord avec Moscou. Les détails demeurent toujours secrets, mais John Kerry les dévoilera pendant le mois d'août. L'accord prévoit une coopération contre le Front al-Nosra, même si celui-ci a officiellement rompu ses liens avec al-Qaïda. En fait, al-Nosra essaye tout simplement d'éviter les frappes américaines. Or la Maison Blanche ne change rien à sa volonté d'éliminer le Front al-Nosra, devenu depuis sa rupture avec al Qaïda, Fatah el-Sham (La conquête du Levant).

    Sans doute les négociations sont-elles toujours en cours à propos des groupes et sur la délimitation des zones qui seront frappées par la nouvelle coalition. Un état-major commun doit être créé en Jordanie. En échange du soutien américain contre al Nosra, les Russes s'engagent à ne pas attaquer les «rebelles modérés» soutenus par les États-Unis. L'armée syrienne et les milices chiites étrangères sont, elles aussi tenues par l'accord.

    Cet accord est dû aux désillusions américaines à l'égard d'une crise qui n'en finit plus, du succès de la stratégie russe et du besoin de dégager le terrain pour Hilary Clinton. En effet, une attaque de l'État islamique majeure contre les États-Unis, avant l'élection présidentielle du 6 novembre, risquerait de faire basculer les électeurs vers Donald Trump. Pour éviter cela, les États-Unis s'engageraient davantage contre al Nosra que contre l'État islamique. Libre ensuite à Hillary Clinton de poursuivre cette stratégie ou de se montrer plus faucon que colombe, à condition d'être élue présidente.

    L'inconvénient est que le Front al-Nosra et les groupes rebelles qui combattent le régime de Bachar al-Assad à Alep, sont entremêlés. La récente contre-offensive rebelle pour briser le siège des quartiers Est en constitue un exemple. al-Nosra (al Qaïda)Ahrar al-ChamNoureddine ZenkiAjnad al-Cham (tous djihadistes) ont tenté plusieurs contre-attaques, sans succès. C'est donc difficile de croire que ces dits «groupes modérés» se détacheront d'al-Nosra. 

    Syrie 17Dans les faits, l'accord donne l'avantage décisif au régime d'Assad. À la fin de l'été 2016, nous assisterons probablement au dénouement de la guerre, non pas des combats en tant que tels, car le conflit possède quand même sa propre dynamique, mais nous assisterons à la victoire de la Russie et de l'Iran.

     

    Source :

    Le Figaro : Accord russo-américain en Syrie : vers la victoire finale de Moscou et de Téhéran ?, Fabrice Balanche, 03/08/16

    Agrégé et docteur en Géographie, Fabrice Balanche est maître de conférences à l'Université Lyon-2 et chercheur invité au Washington Institute. Spécialiste du Moyen-Orient, il a publié notamment La région alaouite et le pouvoir syrien (éd. Karthala, 2006) et Atlas du Proche-Orient arabe (éd. RFI & PUPS, 2010).

  • Les rebelles perdent un quartier d'Alep

     

    Les développements militaires s’accélèrent autour et à l’intérieur d’Alep. La bataille tourne nettement en faveur de Damas et aura des conséquences décisives sur le cours de la guerre. En effet, l’Armée arabe syrienne et ses alliés sont entrés dans le quartier de Bani Zeid d'Alep, où les rebelles sont en fuite. 

    Cette année, la première phase de la bataille d’Alep a été de couper la principale voie d’approvisionnement, dite du Castello, qui permettait de ravitailler la rébellion en hommes, armes, munitions et matériels, à partir de l’Ouest de la province d’Alep et de la région d’Idleb. Le tout venant de Turquie. Cette route longe le Nord d’Alep pour déboucher sur les quartiers Est contrôlés par les rebelles depuis 2012. L’ouest de la ville, est toujours resté sous le contrôle gouvernementale. 

    al-Nosra (al Qaïda), Ahrar al-Cham, Noureddine ZenkiAjnad al-Cham ont tenté plusieurs contre-attaques, sans succès. 

    Coboigcweaenj2dRouge : Armée syrienne, Vert : Rebelles, Vert pâle : Kurdes. La deuxième phase a été lancée à partir des quartiers Ouest d’Alep en direction du Nord vers le rond-point du Leiramoun. Après de violents combats, l’armée syrienne a avancé, empêchant définitivement toute possibilité de passage vers les quartiers Est. Les unités de l’armée syrienne venant du Castello et celles avançant vers Leiramoun sont sur le point d’opérer leur jonction.

    Continuant sur leur lancée, l’armée syrienne et ses alliés ont commencé, une vaste opération vers le quartier surélevé de Bani Zeid, d’où les terroristes pilonnaient les quartiers Ouest. Bani Zeid est une zone du Nord d’Alep enclavée entre les quartiers Ouest, contrôlés par les troupes gouvernementales, et Cheikh Maksoud, plus à l’est, contrôlé par les combattants kurdes. 

    L’armée syrienne a avancé vers al-Sakan al-Chababi, pour encercler totalement Bani Zeid. Voyant l’étau se refermer, les rebelles islamistes ont pris la fuite. L’armée syrienne est entrée, jeudi matin, dans le quartiewr Bani Zeid d'Alep. 

     

    Sources :
     
    Alahed : Alep: L’effondrement des groupes terroristes s’accélère, Samer R. Zoughaib, 28/07/16 (Beyrouth, Liban) 
     
    french.xinhuanet.com : Syrie : l'armée reprend un bastion clé des rebelles dans la ville d'Alep, 28/07/16 (Chine) 

  • Syrie: Assad offre une amnistie aux rebelles rendant les armes

     

    Cocadkcwiaq8liqLe président Assad décrète une amnistie pour tous les rebelles rendant les armes, rapporte l'agence officielle Sana alors que les insurgés sont totalement assiégés à Alep.

    "Toute personne portant les armes (...) et étant recherchée par la justice (...) est exemptée de la totalité de la peine si elle se rend et dépose les armes dans les trois mois suivant la date de publication de ce décret", indique la présidence. Est également exemptée de sanction toute personne ayant libéré, sans contrepartie, un otage qu'il détenait.

    Le décret intervient au moment où la Russie, grand allié d'Assad, annonce le lancement d'une "opération humanitaire de grande ampleur" à Alep, deuxième ville du pays, avec la création de couloirs humanitaires pour les civils et les combattants prêts à rendre les armes.

    Les quartiers rebelles d'Alep sont totalement assiégés depuis le 17 juillet par les forces du régime et aucune aide internationale n'a pu entrer dans ces secteurs depuis le 7 juillet.

    D'après l'opération annoncée par les Russes, quatre couloirs humanitaires seraient formés avec les forces gouvernementales pour les civils et "les combattants souhaitant déposer les armes".

    Les avions du régime lancent sur le secteur rebelle des tracts montrant un plan des quatre corridors.

    Les médias officiels relaient depuis deux jours un appel de l'armée exhortant les habitants des quartiers aux mains des insurgés à "rejoindre la réconciliation nationale et à chasser les mercenaires étrangers".

    Alep, un des principaux fronts du conflit, est divisée depuis 2012 entre des quartiers tenus par le régime à l'Ouest et d'autres contrôlés par des insurgés à l'Est.

    Sources :

    L'Orient le Jour : Syrie: Assad offre une amnistie aux rebelles qui rendent les armes, 28/07/16 (Liban) 

    AFP (Agence France Presse)

    SANA (Agence Arabe Syrienne d'Information)

  • La Syrie favorable à une entente russo-américaine

     

    La Syrie qui se situe à la ligne de confrontation contre le terrorisme, accueille favorablement les déclarations faites par le secrétaire d’état-américain à la suite de sa visite à Moscou, selon lesquelles les deux parties, russe et américaine, se sont mises d’accord sur la lutte contre le terrorisme (Daech et al Nosra).

    Elle affirme poursuivre l’affrontement contre les terroristes jusqu’à leur élimination et ce en coopération étroite avec la Fédération de Russie et les membres de la communauté internationale qui coopèrent avec la Syrie et la Russie pour réaliser cet objectif. La Syrie est disposée à coordonner les opérations aériennes menées contre le terrorisme conformément à l’accord entre la Russie et les États-Unis.

    Elle a appelé les États-Unis à remplir leurs promesses à cet effet et à œuvrer pour cesser l’afflux des terroristes, des armes et des fonds à partir des pays voisins vers la Syrie.

    Source :

    SANA, Agence Arabe Syrienne d'Information : La Syrie accueille favorablement un accord russo-américain sur la lutte contre le terrorisme, 24/07/16

  • Syrie: John Kerry s’accorde avec la Russie

     

    Telechargement 25Le secrétaire d’État John Kerry propose à Moscou de joindre les efforts militaires américains et russes contre Daesh, ainsi que l’avait déjà proposé la Russie à maintes reprises mais sans succès. 

    La discussion a porté sur les groupes à attaquer et ceux à préserver. Jusqu’ici, Washington faisait une distinction entre djihadistes étrangers qu’il condamne et l'opposition syrienne (supposément) modérée qu’il encadre. Cependant, John Kerry a surpris tout  le monde en déclarant : « Il y a plusieurs sous-groupes de Daesh et du Front al-Nosra, notamment Jaysh al-Islam et Ahrar al-Sham, qui ne respectent pas les conditions du cessez-le-feu et mènent des combats ».

    Jaysh al-Islam (Armée de l’Islam) est un groupe financé par l’Arabie saoudite et encadré, jusqu’au Brexit, par les SAS britanniques. Son représentant, Mohammed Allouche, a présidé la délégation de l’opposition « modérée » aux pourparlers de Genève. Il est particulièrement actif dans la région de Damas.

    Ahrar al-Sham (Mouvement islamique des hommes libres du Sham) est un groupe créé au tout début de la guerre civile, avant même l’Armée syrienne libre, par la Turquie qui l’encadre. Il est financé par le Qatar et ses relations publiques étaient assurées jusqu’au Brexit par le MI6 britannique. La plupart de ses dirigeants sont membres d’al-Qaïda, mais l’organisation elle-même n’y est pas affiliée. Il est particulièrement actif dans le gouvernorat d’Alep.

    La coordination militaire entre la Russie et les États-unis devrait se faire depuis la Jordanie. Après quatre ans de guerre, les deux Grands auraient convenus d’une interprétation unique du Communiqué de Genève (2012) : la création d’un gouvernement d’union nationale sous la présidence de Bachar el-Assad.

    Cependant, il n’est pas confirmé que la Maison-Blanche approuvera l'accord.

    Washington et Moscou partagent l'opinion selon laquelle l'État Islamique et le Front al-Nusra (filiale d'Al-Qaïda) doivent être détruits. Le problème est les groupes djihadistes supposément "modérés" armés, formés, et financés par Washington pour renverser le président syrien Bachar al-Assad, mais qui aussi parfois unissent leurs forces avec al-Qaïda et l'EI, avec lesquels ils partagent une idéologie wahhabite.

    Moscou est furieux des efforts américains pour protéger ce que les Russes considèrent comme des groupes terroristes. La question est de savoir si Kerry a été à Moscou pour négocier un «atterrissage en douceur» de l'intervention américaine, en vertu de laquelle les États-Unis ralentirait la guerre contre Assad et lui demeurerait au pouvoir. 

    Même si Kerry porte cette idée, il n'est pas certain qu'Obama l'acceptera. 

    À Londres, John Kerry a rencontré aussi la nouvelle Première ministre britannique Theresa May et le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson et plusieurs homologues européens, pour discuter de la Syrie.

    John Kerry et Boris Johnson le ministre des Affaires étrangères britannique participent à une réunion sur le conflit syrien avec leurs homologues d'Allemagne, de France et d'Italie ainsi que la chef de la diplomatie européenne.

    Cette rencontre à Londres est la dernière étape de la tournée européenne qui a conduit John Kerry à Moscou, Paris, Bruxelles et au Luxembourg.

    Les discussions portent sur la fragile cessation des hostilités, la situation humanitaire désastreuse et les conditions nécessaires pour que les acteurs reprennent les pourparlers sous l'égide de l'ONU.

    Boris Johnson et John Kerry rencontrent aussi les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis. 

    Est-ce que le tout aboutira à quelque chose de concret? 

    Sources :

    RTL Info : John Kerry se rend au 10 Downing Street et se cogne contre la célèbre porte noire, 19/07/16

    The Washington Times : Kerry in Moscow: What is more important for America: Defeating ISIS or overthrowing Assad ?, 18/07/16

    Voltaire.org : Syrie : John Kerry s’accorde avec la Russie, 15/07/16

    Réseau international : Syrie: John Kerry s’accorde avec la Russie, 16/07/16

  • Erdogan a maintenant le gros bout du bâton

     

     

    Turquie : la purge continue

    Ce coup d'état militaire manqué a fait 308 morts dont 100 mutins et 208 pro-gouvernementaux ou civiles, avec plus de 1.400 blessés, le tout en une nuit. 

    Ankara fait maintenant le ménage et arrête les gens qu’elle soupçonne d’avoir participé à la tentative de putsch. Y figurent 6.038 militaires, 755 magistrats et 100 policiers. 

    La liste inclut 103 généraux et amiraux, dont deux meneurs présumés du putsch. L’un des plus hauts gradés mis en détention, le général Akin Oztürk nie être lié à la tentative de putsch. L’ancien chef de l’armée de l’air nie être l’un des meneurs. La police turque a d'ailleurs mené une perquisition sur la base aérienne d’Incirlik utilisée par la coalition anti-EI menée par les États-Unis. 

    9.000 policiers, gendarmes et fonctionnaires sont démis de leurs fonctions, 3.000 mandats d’arrêt à l’encontre de juges et de procureurs. Les congés annuels de quelques 3 millions de fonctionnaires sont annulés. Ils reçoivent l'ordre de rejoindre immédiatement leurs postes. 

    La purge se fera dans le cadre du droit, a répondu le chef du gouvernement, à l’Union Européenne, les États-Unis, l'OTAN et l'ONU, qui sont tous inquiets d’une dérive répressive. Pour sa part, Moscou constate que la tentative de coup d'état accroît la menace sur la stabilité régionale et internationale. Personne de ces états ou de ces organisations n'a appuyé la tentative de coup d'état militaire.

    Par contre Erdogan, en réponse à ses partisans, n’écarte pas non plus la possibilité du rétablissement de la peine de mort. « Mais évidemment, il faudra une décision parlementaire pour que cela prenne effet sous forme d’une mesure constitutionnelle. » s'est-t-il empressé d'ajouter.

    Le tout se fait au moment où Erdogan essaye de négocier un retour des touristes russes en Turquie. Tous les liens aéroportés commerciaux sont interrompus depuis que les Turcs ont abattu un avion militaire russe.

    Le gouvernement présentera aux États-Unis une demande formelle d’extradition du prédicateur musulman en exil Fethullah Gülen, qu’il accuse d’avoir fomenté la tentative de putsch, passé en 2013 du statut d’allié à celui d’ennemi numéro un d’Erdogan. ​La-dessus, Washington met la Turquie au défi de lui présenter des preuves. Les États-Unis s'élèvent aussi contre la thèse d'un soutien américain au putsch.

    Rassemblement pro-Erdogan à Istanbul, le 17 juillet.

    Rassemblement pro-Erdogan à Istanbul, le 17 juillet. HUSEYIN ALDEMIR / REUTERS

    Erdogan renouvelle son appel à descendre dans la rue malgré la déroute des putschistes. 1.800 membres des forces spéciales de la police sont ajoutés afin de sécuriser les manifestants. Quelques centaines de milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées dans la nuit de dimanche à lundi à Istanbul, ainsi qu'à Ankara, pour apporter leur soutien au président démocratiquement élu. 

    La lire turque elle, a repris de ses couleurs, s’échangeant à 2,97 pour un dollar après une dégringolade historique à 3,04 lires dans la foulée du déclenchement du putsch. Peu avant la fermeture, la bourse d’Istanbul perdait 8,86%.

    L'augmentation de la déstabilisation du Moyen-Orient face à la guerre civile en Syrie continue, tel que l'avait prévu Assad.


    Sources : 

    Le Monde : Turquie : la purge continue, Erdogan maintient la possibilité d’un retour à la peine de mort, 18/07/16

    Journal de Montréal : Turquie, Putsch: le pouvoir intensifie les purges mais tente de rassurer ses partenaires, 18/07/16

     

  • Turquie : Putsch militaire raté

     

    5972157 putsch turquieLa population descendant dans la rue, les soldats ne tirant pas sur la foule, la police appuyant le gouvernement élu démocratiquement, le putsch militaire avorte. La démocratie reprend ses droits. 

    L'armée turque avait annoncé avoir pris le pouvoir vendredi soir afin de maintenir  « l'ordre démocratique et les droits de l'homme ». (Il faut le faire). Samedi matin, le pouvoir élu démocratiquement réussit à réprimé le coup d'état.

    Dernier bilan des opérations : 265 tués, 1.440 blessés et 2.839 militaires arrêtés. En outre, cinq généraux et 29 colonels ont été démis de leurs fonctions. 

    Le président Erdogan dénonce la trahison menée par les soldats putschistes, qu'il accuse d'être liés à son ennemi juré Fethullah Gülen, un imam exilé depuis des années aux États-Unis. Devant la presse à l'aéroport d'Istanbul, où il a été accueilli par une foule imposante, le chef de l'état a affirmé que l'hôtel où il se trouvait en vacances, dans le sud-ouest de la Turquie, a été bombardé après son départ.
     
    Cndghfaweaave0" Il y a en Turquie un gouvernement et un président élus par le peuple ", a-t-il dit avant de féliciter les Turcs pour être descendus "par millions" dans les rues pour défendre la Nation. 
     
     
     

    3h10 : Erdogan dénonce "une trahison"

    4h15 : Ordre d'abattre les avions et hélicoptères des putschistes

    Des avions de combat décollent pour combattre les appareils rebelles.

    5h30 : Une bombe sur le palais présidentiel

    Un avion largue une bombe près du palais présidentiel à Ankara. Plus tôt dans la nuit, le Parlement a été bombardé.

    5h50 : Reddition en direct de militaires

    Une unité de l'armée turque composée de 60 soldats rebelles, qui avaient investi l'un des ponts suspendus enjambant le Bosphore à Istanbul, se rend aux forces de sécurité, en direct à la télévision. Au même moment, des avions de chasse turcs F-16 bombardent les chars des putschistes déployés aux alentours du palais présidentiel.

    6h30 : Le prédicateur Fethullah Gülen, ennemi d'Erdogan, condamne la tentative de coup d'état dans les termes les plus forts depuis les États-Unis où il réside. "J'ai souffert de plusieurs coups d'état militaires au cours des 50 dernières années et je trouve particulièrement insultant d'être accusé d'avoir un quelconque lien avec cette tentative. Je réfute catégoriquement ces accusations ".

    7h40 : le chef d'état-major en lieu sûr

    Le chef d'état-major des armées turques, a été libéré des militaires putschistes qui le détenaient. 

    8h00 : le QG de l'armée aux mains des forces pro-gouvernementales

    Le quartier général de l'armée turque a été repris aux putschistes. Des militaires rebelles poursuivent leur action. 

    8h30 : Deux chaînes TV d'opposition sont toujours muettes

    Ulusal et HalkTV, deux chaînes de télévision d'opposition, de mouvance kemaliste, restent muettes depuis vendredi soir. Les autres fonctionnent normalement.

    8h40 : le Parlement réuni en séance extraordinaire

    10h00 : la tentative de putsch mise en échec, selon le chef de l'armée par intérim

    Cnb9l0qwcaa82ioLes événements internationaux se bousculent, l'armée putschiste bloque le pont du Bosphore aux couleurs de la France, vu l'acte terroriste de Nice. La tentative de putsch militaire qui a secoué la Turquie dans la nuit de vendredi à samedi a été mise en échec, a annoncé le général Ümit Dündar, chef de l'armée turque par intérim, indiquant que 104 putschistes avaient été abattus. 90 personnes - 41 policiers, deux soldats et 47 civils - "sont tombées en martyres" dans les violences. La présidence turque a de son côté exhorté les Turcs sur Twitter à rester dans les rues, mettant en garde contre une "nouvelle flambée".

    12H00 Manifestations en Allemagne contre le coup d'état

    Plusieurs milliers de personnes de la communauté turque d'Allemagne ont manifesté dans le calme à Berlin, Essen, Hambourg et Stuttgart. L'Allemagne compte près de 3 millions d'habitants d'origine turque.

    12h30 Un hélicoptère militaire turc atterrit en Grèce avec à son bord huit hommes qui ont demandé l'asile. Ils sont arrêtés. 

    12h40 Le secrétaire général de l'Otan Stoltenberg salue « le fort soutien » du peuple et des partis turcs à la démocratie

    12h50 La Turquie demande à la Grèce l'extradition de huit putschistes

     

    Sources :

    Les Échos.Fr : Putsch déjoué en Turquie : près de 3.000 militaires arrêtés, 16/07/16

    La Presse : Putsch avorté en Turquie: au moins 265 morts, 2839 militaires arrêtés, 16/07/16

  • Alep encerclée, Ankara normalise ses relations avec Damas

     

    Alep carte balanche 335548 large

    (Carte du journal L'Orient le Jour de Beyrouth, 13/07/16). Les habitats illégaux sont les zones contrôlées par les djihadistes. Certaines de ces zones viennent d'être reprises par l'armée syrienne. Il s'agit nettement d'une offensive majeure.

    En suivant sur la carte les flèches mauves (offensive de l'armée syrienne), on perçoit nettement la supériorité de l'armée face aux djihadistes. 

    Après que les troupes gouvernementales eurent coupé la dernière voie d'approvisionnement aux djihadistes à Alep, ces derniers ont tenté coûte que coûte de reprendre le terrain perdu mais sans succès. 

    Appuyés par l'aviation russe, des milliers de soldats syriens sont parvenus à l'issue de combats extrêmement violents à arracher aux djihadistes le contrôle du premier pont situé sur la route stratégique de Castillo, privant ainsi les djihadistes de leur seul et unique accès à Alep.

    Les groupes djihadistes, équipés d'armements lourds, ont lancé de violentes offensives au centre d'Alep. Les troupes syriennes et celles du mouvement chiite libanais Hezbollah ont réussi à les contrer. Se trouvant dans l'impasse, les commandos djihadistes ont pilonné les quartiers résidentiels de l'Ouest d'Alep, quartiers sous contrôle gouvernemental. ​À l'heure actuelle, le centre d'Alep est entièrement contrôlé par les forces gouvernementales, mais les extrémistes occupent toujours ses périphéries. 

    Rappelons qu'au début de cette année, les forces gouvernementales ont coupé aux djihadistes l'accès à la ville d'Azaz, située à la frontière syro-turque. 

    Pendant ce temps, après avoir soutenu férocement les opposants de Bachar el-Assad, la Turquie change de cap et tente d'améliorer ses relations avec Damas, notamment pour mener une lutte efficace contre le terrorisme.

    Ankara est prête à coopérer avec Moscou pour combattre l'EI. Le Premier ministre turc déclare à la télévision : « Notre plus grand et incontournable objectif est de développer de bonnes relations avec la Syrie et l'Irak, ainsi qu'avec tous nos voisins autour de la mer Méditerranée et de la mer Caspienne (la Russie). La stabilité doit revenir en Syrie et en Irak. »

    "Nous avons normalisé nos relations avec la Russie et Israël. Je suis sûr que nous normaliserons aussi nos relations avec la Syrie. Pour que la lutte contre le terrorisme soit couronnée de succès." 

    La Turquie a engagé un processus de réconciliation avec Israël, suite à l'attaque meurtrière du Mavi Marmara en 2009 par l'Etat hébreu, ainsi qu'avec la Russie, dont un avion avait été abattu par la chasse turque en novembre 2015.

    Sources :

    RT en français : Virage à 180 degrés de la diplomatie turque qui souhaite normaliser ses relations avec la Syrie, 

  • Alep : Les djihadistes coupés de leur ravitaillement

     

    Alep, un des principaux enjeux de la guerre civile, où le régime poursuit ses raids aériens et ses tirs d’artillerie contre les secteurs djihadistes de l’Est de la ville, où les insurgés bombardent les quartiers pro-régime de l'Ouest de la même ville. 

    160707 syrie route du castelloCependant, profitant des fêtes de la fin du Ramadan, l'armée syrienne appuyée par les Kurdes a fini par couper la dernière route reliant la rébellion islamiste d'Alep à ses bases d'approvisionnement en Turquie, une lourde défaite pour les factions djihadistes Jabbat Al Nosra (Al Qaeda) et Jaich al-Islam (salafiste). Ces djihadistes ceinturant la ville sont pris en étau par l'armée syrienne qui les enveloppe totalement, un nouveau tournant dans la guerre civile. 

    Les forces du régime sont à un kilomètre de la route du Castello, dernier axe de ravitaillement des quartiers tenus par les rebelles dans l’Est d’Alep, précise l’Observatoire syrien des droits de l’HommeCette route est désormais à portée de tirs de l'armée syrienne. 

    Cmxmellwcaans mDepuis deux ans, le régime tente de s’en emparer. Ses troupes coupent maintenant techniquement la route en la bombardant et c'est la première fois que ses forces au sol se retrouvent aussi près et tirent dessus. Selon Reuters personne ne peut entrer ni sortir d'Alep. 

    Les forces gouvernementales ont reçu des renforts en provenance du Sud et sont appuyées par des combattants iraniens. Toutes les organisations djihadistes dépêchent des renforts en cherchant à reprendre les positions perdues, mais la situation est très mauvaise pour eux, le régime disposant d'une intense couverture aérienne.

  • Bernard Drainville a fait beaucoup en peu de temps !

     

    Images 21Bernard Drainville, on lui doit d'avoir cassé le système des prête-nom en réduisant à 100$ par personne la limite permise. On lui doit d'avoir introduit la pratique des élections à date fixe, d'avoir permis aux jeunes de voter dans les Cégeps et les Universités, d'enlever aux députés démissionnaires la prime de départ.

    Ah oui ! Il était aussi le père de la Charte des valeurs qui était majoritaire chez l'ensemble de la population, avant que les médias ne réussissent à en briser le momentum.

    Merci Bernard Drainville pour tout ce que vous avez fait ! 

    Remplacer Nathalie Normandeau à la radio, c'est quand même pas mal aussi ! 

  • Philippe Rousseau, le 6 juin 1944

     

    2344259 1Lieutenant Philippe Rousseau. Remerciement à cet homme et tous les autres qui nous ont sauvés du nazisme. Mon père François Rousseau a pris la bonne décision, de me donner le prénom d’un de ses deux frères, morts à la deuxième guerre.

    Le soir du 5 juin 1944, on entend à la radio française :    « Blesse mon cœur d’une langueur monotone… » C’est le signal annonçant à la Résistance française, le débarquement de Normandie…

    La mission du lieutenant Philippe Rousseau et de ses 20 parachutistes, étaient de se rendre à Dozulé, d'y trouver le maire afin qu’il leur transmette la position des troupes allemandes dans la région.

    Vers minuit trente le 6 juin, les avions arrivent au-dessus du territoire français. Le débarquement maritime aura lieu vers cinq heures le matin. La DCA allemande oppose un tir terrifiant. Au milieu des explosions, l’avion vibre. Pour encourager ses hommes, le lieutenant Philippe Rousseau chante et bat la mesure. Les parachutistes nerveux se laissent entraîner et chantent avec lui.

    Parachuté en dernier, le lieutenant Rousseau ne retrouve que quatre de ses hommes. Il se dirige immédiatement vers la maison la plus proche, dans le but de prendre des repères. Il s’aperçoit en parlant avec les habitants qu’il a été parachuté à plus de vingt kilomètres de son objectif.

    Le lieutenant et ses quatre soldats prennent alors immédiatement la direction de Dozulé pour remplir leur mission. Deux heures plus tard, les cinq hommes sont pris dans un feu croisé avec des soldats allemands. Il y a des morts des deux côtés. Le lieutenant Rousseau de Montmagny et le soldat Oxtoby de Toronto meurent. Un troisième est blessé et fait prisonnier par les Allemands. Les deux autres s’échappent.

    Voici ce qu’a écrit le 18 juillet 1945,  le soldat Irwin Willsey de Saskatoon, à Claude Rousseau, frère de Philippe : « Il est très possible que si le lieutenant Rousseau avait pris sa place dans le rang, comme l’aurait fait tout autre officier, il n’eut pas été tué, mais comme d’habitude, il prenait soin de ses hommes avant tout et marchait à la tête de la petite troupe ».

    Le lendemain, un paysan français trouva le corps du lieutenant couché en position de tir, son fusil à l’avant. C’était à Gonneville-sur-Mer. Philippe n’aura vécu que deux heures sur le sol français. Il sera le premier soldat canadien tué, lors du débarquement.

    De deux à trois cent parachutistes Canadiens retranchés dans une manufacture de Gonneville-sur-Mer, contiendront les assauts des Allemands pendant douze jours. Les pertes sont immenses.

    Les gens de Gonneville-sur-Mer ont érigé une stèle en mémoire du lieutenant Rousseau et de ses hommes.

    Voici ce qu’a écrit une citoyenne française sur le blogue « Souvenirs de guerre » section : « Les frères Rousseau » à Pierre Lagacé qui a lui-même écrit sur les frères Philippe et Maurice Rousseau, mes deux oncles morts à la 2e guerre mondiale. 

    « Bonjour je suis très touchée par vos récits je suis originaire de Douville en Auge et ma mère bientôt âgée de 81 ans était à Douville. Elle se rappelle bien de ce qui s’est passé au moment du 6 juin 1944 avec les Canadiens. C’était non loin de Gonneville-sur-mer et Grangues. C’était au lieu-dit la maison blanche sur la commune de Douville en Auge, d’ailleurs aujourd’hui 7 juin 2014, je vais me rendre à Gonnevile-sur-mer déposer des fleurs devant la plaque de ces soldats à qui nous devons la liberté. Je suis âgée de 38 ans et avant c’était mon père qui déposait des fleurs. Il est décédé l’année dernière. Donc à moi sa fille de faire un geste pour ces soldats. »

    Voici un autre article très intéressant sur Philippe et Maurice Rousseau écrit par M. Jean-François Blanchette, vice-président de la Société Québécoise d'Ethnologie : 

    Source : 

    Mon article est fortement inspiré du blogue de Pierre Lagacé : "Souvenirs de guerre, les frères Rousseau"