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Articles de rousseau-philippe

  • Afrin, Syrie : Menace de guerre entre Turcs et Kurdes

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    Armée turque

    Durant les dernières semaines, l'armée turque a massé des troupes importantes bien équipées le long de la région kurde d'Afrin en Syrie. La semaine dernière, trois convois kurdes partant de Raqqa et comprenant des centaines de véhicules ont atteint Afrin. Il s'agirait d'environ 2 000 combattants kurdes venus en renfort pour soutenir la défense kurde d'Afrin.

    Les Turcs et leurs alliés bombardent quelques villages kurdes avec l'artillerie lourde et espionnent la défense kurde avec des drones. 

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    Armée kurde

  • Le Pakistan du côté de l'Iran ?

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    Après le président Poutine, le président iranien Rowhani vient d'accueillir le chef d'état-major de l'armée pakistanaise Qamar Javed Bajwa à Téhéran. Le général Qamar a rencontré également les dirigeants civils et militaires iraniens. 

    « Le Pakistan et l'Iran sont deux voisins fraternels » déclare le général Qamar, ajoutant que « les deux armées ont une histoire de coopération en matière de défense qui offre un potentiel mutuellement bénéfique. »

    Les dirigeants iraniens ont reconnu le rôle important que joue Islamabad en ce qui attrait à la paix régionale.

    Les deux interlocuteurs conviennent de rester engagés dans une coopération bilatérale renforcée, tout en travaillant ensemble pour aider à apporter des développements positifs dans d'autres questions concernant la région.

    Comprendre que le Pakistan est du côté iranien par rapport au conflit irano-saoudien. Ce serait une réponse à la démission du premier ministre sunnite Saad Hariri au Liban. Ce dernier se plaint que l'influence iranienne grandit de jour en jour dans son pays et que sa vie serait en danger ; aussi une réponse à la purge à laquelle s'adonne l'Arabie saoudite sur son propre territoire. Plus l'Arabie saoudite s'obstine contre l'Iran, plus ce dernier augmente son influence à travers toute la région. Le Pakistan comme allié, ce n'est pas rien. 

    Islamabad augmente son influence internationale en appuyant le Qatar versus l'Arabie saoudite et maintenant l'Iran, du jamais vu. On pourrait penser qu'un jour, le Pakistan pourrait remplacer l'Arabie saoudite, en tant que grand défenseur du monde musulman sur la planète. Avec sa bombe nucléaire, son économie en pleine effervécence depuis quelques années et son armée, qui selon les dire, serait la sixième puissance militaire mondiale en terme d'effectif.

    Le Pakistan a tout ce qu'il faut pour gravir les échelons. 75% de sa population est sunnite, 20% chiite.

  • Lutte anti-corruption en Arabie saoudite...

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    Deux médias électroniques saoudiens, soit le magazine économique "Al-Iqtissadiyah" et le journal "Sabaq", annonce l'arrestation de 11 princes et 38 ministres et vice-ministres actuels et anciens pour suspicion d'implication dans des affaires de corruption. Donc, beaucoup d'hommes d'affaires arrêtés en Arabie Saoudite dans le cadre d'une opération anti-corruption. Le milliardaire saoudien al-Walid Bin Talal et le prince Mutaib bin Abdullah font parti des gens arrêtés. Est-ce une purge camouflée en anti-corruption ? 

     

  • Congrès des peuples de Syrie

     

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    Jaune : Alaouites. Orange saumon : Druzes. Rose : Chiites. Blleu pâle : Golan occupé par Israël.  Rouge orangé : Chrétiens.  Vert pâle : Arabes. Vert foncé : Kurdes. Blanc : Déserts.

    Un porte parole de la Turquie, M. Ibrahim Kalin a déclaré sur la chaîne de télévision turque NTV, qu'à la demande d'Ankara, la Russie a reporté à une date ultérieure le « Congrès des peuples de Syrie » initialement prévu pour le 18 novembre à Sotchi en Russie. En effet, le gouvernement turc demande à Moscou plus d'informations pour procéder à une évaluation du congrès. 

    La partie russe accepte de fournir plus d'informations tel que les objectifs, et les personnalités appelées à participer au congrès. 

    Ce congrès doit contribuer entre autre à la transition politique en Syrie et on devrait y parler de constitution. Les différents peuples de Syrie sont : Les Sunnites, les Alaouites, les Druzes, les Chrétiens orthodoxes et les Kurdes.

    Les autorités kurdes du nord de la Syrie ont été invitées par les Russes à participer au congrès. Il serait donc possible que ce soit le sujet de discorde entre les Turcs et les Russes puisque les autorités turques considèrent les Kurdes comme étant des terroristes et la Turquie continue toujours de masser des troupes contre le Kurdistan syrien.   

     

  • Les négociations entre Assad et les Kurdes ont déjà débuté

     

    Syriakurd1219Ilham Ahmed, coprésidente du Conseil Démocratique Syrien déclare dans Buyerpress : "Les zones libérées par les Forces démocratiques syriennes resteront sous leur contrôle et leur protection." Elle soutient que  "non seulement la Syrie du nord, mais la Syrie en général, doit devenir un « système fédéral décentralisé »Et dans la mesure où le gouvernement Assad refuse cette condition préalable, Raqqa restera sous contrôle kurde.

    Comprendre que si le gouvernement syrien accepte un système fédéral décentralisé, les Kurdes remettraient Raqqa et les territoires arabes libérés par eux, y compris le plus grand champ pétrolier du pays, à l'état syrien.

    576a7a69c36188a12b8b45cfImad Khamis, le premier ministre syrien se dit prêt à négocier une certaine autonomie Kurde sous l'égide du gouvernement syrien. Pour preuve que les négociations à ce sujet ont débuté, le gouvernement syrien et les Kurdes acceptent tous les deux de participer au Congrès du dialogue national syrien, qui se tiendra à Sotchi en Russie le 18 novembre prochain. Et selon les Russes, la réforme constitutionnelle y sera abordée.

    Peut-être que les deux entités politiques devraient se renseigner auprès de la Suisse, du Canada, de la Russie et de d'autres pays, pour savoir quel système fédéral fonctionnerait le mieux pour leur pays.  

    Le général américain James Jarrard, commandant de l'Opération Inherent Resolve de la Coalition Internationale en Syrie, déclare que les États-Unis continueront à soutenir les Forces démocratiques syriennes après la défaite militaire de l'État islamique, mais qu'il ne sait pas pour combien de temps.

    Nicholas Heras, du Centre pour une nouvelle sécurité américaine estime pour sa part, être certain que les États-Unis continueront de soutenir les FDS. La question est de savoir combien de temps les États-Unis ont l'intention de rester en Syrie pour s'assurer que la stabilité intérimaire soit atteinte.

    L'équipe de Trump est encore en train de régler la question. Mais pour l'instant, il n'y a pas d'effort américain en Syrie sans les FDS.

     

  • Les résultats de la 7e conférence d'Astana

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    La Russie, l'Iran et la Turquie étaient les parrains de la 7e conférence de paix d'Astana, qui vient de se terminer. Les noms de plusieurs pays dont l'Egypte, les Emirats Arabes Unis, l'Irak et la Chine ont été suggérés pour y participer. Mais la Turquie s'y est opposée. 

    La Russie et l'Iran soutiennent le gouvernement syrien. La Turquie soutient les rebelles dits modérés autres que l'EI et al Qaïda. Les États-Unis qui soutiennent les Kurdes y sont présents comme observateur, alors que les Kurdes n'y sont pas représentés. Le problème politique entre les Kurdes et les Syriens sera négocié ailleurs. D'un commun accord, il n'était pas question que l'EI et al Qaïda y soient présents de quelque façon que ce soit.

    L'opposition des forces rebelles modérées a presque complètement disparu, à l'exception de quelques régions de la banlieue de Damas et du sud. Seule la région d'Idlib reste encore entre les mains d'Al-Qaïda. À l'Est, l'EI défait, laissera bientôt les Forces Démocratiques Syriennes dominées par les Kurdes et soutenues par les États-Unis et la France, face aux troupes syriennes soutenues par la Russie, l'Iran, l'Irak et le Hezbollah. 

    La négociation précédente, soit la 6e conférence d'Astana avait réalisé ce que l'ONU n'a pas pu faire, soit imposer la paix du point de vue technique et militaire. En effet, ces pourparlers ont mis en place quatre zones de désescalade. Ce qui n'est quand même pas si mal. D'ailleurs l'envoyé spécial de l'ONU, M. de Mistura a déclaré : "L'EI a été mis en déroute (...) Les accords de désescalade sont parfois sérieusement remis en question, mais ils ont donné des résultats. " En effet ces quatre zones ont entraîné une réduction significative des combats.

    Le plan est de minimiser les combats entre les forces gouvernementales et les factions rebelles modérées tout en améliorant l'accès des civils à l'aide humanitaire. La dernière zone à s'établir était la plus risquée, soit celle de la province septentrionale d'Idlib, où non seulement l'Iran et la Turquie y ont des intérêts opposés, mais la présence d'al Qaïda à cet endroit n'y adoucit rien du tout.

    À Astana, le négociateur du gouvernement syrien Bashar al-Jaafari a d'ailleurs dénoncé la présence turque dans cette province et a accusé formellement Ankara de coopérer avec al Qaïda. En plus : "Nous soulignons que nous considérons la présence des forces armées turques à Idlib comme un acte d'occupation", déclare-t-il. 

    Mais les organisations humanitaires internationales ne parviennent pas toujours à freiner une récente augmentation de la violence, qui aggrave la situation humanitaire. Une crise de malnutrition sévit en ce moment à la Ghouta orientale près de Damas. Cette zone est tenue par les rebelles modérés et est couverte par le plan de désescalade. Les attaques aériennes, ainsi que l'impact des combats entre différents groupes opposés, ont rendu plus difficile l'accès à la nourriture et aux médicaments. Lundi, la Russie avait qualifié la situation dans la Ghouta orientale de satisfaisante en réponse aux critiques de l'opposition syrienne. "L'aide humanitaire est en mesure d'arriver", avaient déclaré Moscou.

    La Russie, soutenue par la Turquie et l'Iran, s'est engagée lors de la 7e conférence, à réunir le gouvernement syrien et ses opposants. Alors 33 organisations syriennes sont invitées à un "Congrès du dialogue national syrien" dans la ville russe de Sotchi, le 18 novembre prochain. Selon les Russes, cette réunion touchera  à la réforme constitutionnelle. Mais les représentants de l'opposition syrienne à Astana ont émis des doutes. Il n'y a cependant pas eu d'entente à propos des détenus que chaque groupe détient, donc pas d'échange de prisonniers.

    Les États-Unis vont-ils se retirer et laisser tomber les Kurdes ou maintenir une présence militaire? Les deux scénarios sont possibles. Mais les Kurdes étant maintenant complètement encerclés par l'armée syrienne, l'armée irakienne et l'armée turque, Washington serait obligé d'utiliser la voie aérienne pour les approvisionner.

    S 400 1728x800 cPendant ce temps, les Turcs se sont munis de missiles antiaérien russes S-400 possiblement pour contrer cette hypothèse. N'oublions pas que les S-200 de l'armée syrienne terrorisent l'aviation militaire israélienne. Alors imaginons ce que les S-400 russes peuvent faire à l'armée américaine. D'ailleurs, le général de l’OTAN Peter Pavel vient de déclarer que la Turquie risquait d’être punie par l’alliance, pour ne pas acheter américain.

    Les Turcs massent des troupes au sol contre les Kurdes syriens et plusieurs observateurs pensent que la confrontation militaire entre les deux camps est inévitable, tôt ou tard. D'ailleurs parfois il y a des escarmouches comme récemment à Afrin. Les Kurdes ne seront pas de taille contre une armée turque super équipée. Ce qui empêche les Turcs d'intervenir présentement est la présence militaire américaine chez les Kurdes. Mais ils pourraient toujours attaquer les Kurdes là où les Américains n'y sont pas. 

    Ces même Kurdes syriens semblent maintenir certains liens privilégiés avec le gouvernement syrien. Ce qui explique que leurs deux armées ne se sont jamais confrontées jusqu'à maintenant. Les Kurdes pourraient trouver une forme d'autonomie à l'intérieur de l'état Syrien. En échange les Kurdes remettraient aux Syriens les parties arabes que leur armée a conquise à l'État islamique, y compris le plus grand champ pétrolier du pays et ils bénéficieraient ainsi de la protection syrienne, iranienne et russe face aux Turcs.

    D'ailleurs, le premier ministre syrien se dit prêt à négocier l'autonomie des Kurdes à l'intérieur de la Syrie. Les Kurdes syriens ne lui ont pas répondu mais ils ne menacent pas de quitter la Syrie. Ils parlent plutôt de fédéralisme ce que rejetait la Syrie auparavant.

    Mis devant les faits établis, les Américains seraient alors forcés de quitter les lieux. Surtout qu'ils ne sont pas en Syrie à la demande du gouvernement syrien comme le sont les Russes, les Iraniens et le Hezbollah libanais. Ces derniers sont en Syrie légalement. Ce qui n'est pas le cas de l'armée américaine.

    Le président russe Vladimir Poutine se rendra mercredi à Téhéran pour des entretiens avec le président iranien Hassan Rouhani.

  • L'aide humanitaire en Syrie

     

    2918169253 cropÀ la 7e conférence d'Astana, l'opposition syrienne affirme que lors de sa rencontre avec les autorités russes, mardi matin : « On a refusé l'aide humanitaire et on la retarde pour faire pression sur le peuple. »

    La délégation russe pour sa part, affirme avoir demandé à l'ONU de faciliter l'entrée d'un deuxième convoi de secours dans les zones assiégées dans les prochains jours, soulignant que : « Nous faisons tous nos efforts pour accomplir ce que nous avons convenu, y compris l'aide humanitaire. Plusieurs convois transportent de l'aide dans la campagne de Homs, Douma et le sud de Damas. »

  • Négociations d'Astana 7

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    Astana, Kasahkstan 

    Les pourparlers d’Astana 7 débutent à l’hôtel Ritz-Carlton. Elles commencent avec des réunions bilatérales et trilatérales entre les délégations des états garants, à savoir la Turquie, la Russie et l'Iran. 

    Les délégations des états garants ont tenu, hier dimanche, des réunions techniques préliminaires bilatérales et trilatérales à l’hôtel Marriott à Astana, pour discuter de sujets liés à l'ordre du jour de la conférence.

    Il y a quelques jours, le Kazakhstan avait annoncé que toutes les parties participant à la conférence ont confirmé leur présence. Il s’agit en l’occurrence des délégations du régime syrien et de l’opposition, de celle des Nations Unies, ainsi que celles de la Jordanie et des États-Unis en leur qualité d'observateurs.

    L'ordre du jour se penchera sur le redéploiement des forces de surveillance dans les zones de désescalade dans la province d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie.

    Seront également traités les dossiers des détenus, ainsi que la question de l’invitation de l’Irak et de la Chine, pour surveiller les zones de désescalade. La réunion abordera également les moyens de fournir de l'aide humanitaire aux zones assiégées, en particulier celle de la Ghouta orientale, près de Damas.

    De son côté, la délégation de l'opposition syrienne se réunira à son lieu de résidence, avec l'équipe des Nations Unies, en l’absence de l’envoyé de l'ONU Staffan de Mistura. La délégation tiendra également d'autres réunions avec les ambassadeurs de pays européens.

    Les réunions se déroulent à huis clos. 

    À partir du 28 novembre, un nouveau cycle de pourparlers est prévu sous l'égide de l'ONU. Cette fois-ci à Genève. Le processus de paix d'Astana se concentre sur les questions militaires et techniques et se déroule en parallèle à celui, politique, de Genève.

     

  • Au Kurdistan irakien : les élections reportées

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    Les forces irakiennes ont réussi à évincer facilement les forces kurdes de la riche province pétrolière de Kirkouk, ainsi que des provinces de Ninive et de Diyala. Dans la très grande majorité des cas, il n'y a pas eu d'affrontement, les peshmergas kurdes s'étant retirés en vertu d'un accord conclu avec Bagdad. 

    Qasem soleimani afpQassim Suleimani major général, commandant de la Force al Qods iranienne, se trouvait près de Kirkouk, pour organiser les avancées militaires irakiennes et pour obtenir un accord de retrait des forces kurdes sans trop de violence. 

    Certaines forces irakiennes se sont battus avec du matériel fourni par les États-Unis. Les Américains leur ont mentionné qu'ils ont offert ces armes à l'armée irakienne pour combattre l'État islamique et protéger l'Irak contre les menaces extérieures et non pas pour attaquer les Kurdes irakiens.

    Moscou, quand à elle, dispose d'importants intérêts économiques au Kurdistan et insiste sur l'importance du maintien de l'intégrité territoriale de l'Irak. Selon la Russie, tous les problèmes devraient être résolus par un dialogue regroupant tous les groupes ethniques et confessionnels du pays.

    Gel des activités de la présidence du Kurdistan

    Suite au retrait des forces kurdes de trois provinces irakiennes ne faisant pas parties du Kurdistan autonome officiel, le parlement kurdistanais a repoussé de huit mois les élections législatives et a gelé les activités de la présidence kurde. Les élections législatives, qui devaient avoir lieu le 1er novembre au Kurdistan irakien, ont été repoussées de huit mois. La date de la présidentielle sera annoncée ultérieurement.

    2017 09 24t184912z 1581756219 rc1d18e25910 rtrmadp 3 mideast crisis kurds referendumAuparavant, c'était le président kurde, Massoud Barzani, qui décidait du calendrier des élections générales au Kurdistan irakien. Le mandat de Barzani, premier président élu de la région autonome du Kurdistan irakien, a expiré en 2013. Son mandat a été prolongé de deux ans, puis s'est poursuivi durant le chaos créé par la percée militaire fulgurante de l’État islamique en 2014. Depuis, les Kurdes ont repris tout leur territoire et même plus, des mains de l'État islamique. Ceci avec l'aide américaine, canadienne et espagnole entre autre. 

     

     

     

  • Rex Tillerson au Moyen Orient, mince succès

     

    1484708 visite rex tillerson intervient moinsLe secrétaire d'état américain s'est rendu au Qatar et en Arabie saoudite. 

    Cependant l'Arabie saoudite refuse toute médiation des États-Unis entre elle et le Qatar; même si le Qatar est disposé au dialogue avec elle. Ryad reproche à Doha le financement d'al Qaïda et le rétablissement de ses relations diplomatiques avec Téhéran. À noter que l'Iran et le Qatar se partagent l'exploitation d'un gisement offshore de gaz naturel nommé « South Pars ».  Ce gisement est situé à cheval entre les eaux territoriales des deux pays.

    Consolation, Rex Tillerson a assisté à la première réunion de la commission de coordination saoudi-irakienne à Ryad. Les États-Unis ayant contribué à ce mince rapprochement entre les deux pays. 

    La question des milices iraniennes en Irak

    L'Iran est militairement présent en Irak. Tout le monde le sait. Aussi, le secrétaire d'état américain exige le départ des milices iraniennes. Or officiellement, l'Iran reconnaît seulement la présence de conseillers militaires et de volontaires en Irak, mais aussi en Syrie et ce, pour combattre les groupes terroristes comme l'État islamique et al-Qaïda.

    Les milices populaires, en particulier le groupe Hachd al-Chaabi, comptent en plus des Iraniens, des dizaines de milliers d'Irakiens. Elles sont soutenues par l'Iran. Leurs chefs, Hadi al-Amiri et Abou Mahdi al-Mohandis, sont des proches de Téhéran et ont vécu des années en Iran.

    La demande de Rex Tillerson a été refusée. En effet, la milice Hachd al-Chaabi est maintenant officiellement incorporée au sein des forces armées irakiennes.

    Alalam 635982470100962556 25f 4x3Les médias iraniens et les réseaux sociaux publient régulièrement des photos d'un général iranien nommé Soleimani. Celui-ci est souvent sur les fronts de guerre aussi bien en Irak qu'en Syrie. Il est photographié sur un front tout juste avant une grande percée. Soleimani très populaire, d'ailleurs cette photo parle d'elle-même, est un grand héros de guerre pour les Syriens, les Irakiens et les Iraniens. Il est d'ailleurs reconnu mondialement comme un grand stratège militaire. 

  • Un S-200 syrien a-t-il abîmé un F-35 israélien ?

     

    1024px zrk s 200v 2007 g1Le lundi 16 octobre, un avion militaire israélien qui survolait le Liban, a subi pour la première fois une attaque de la part d'un missile S-200 syrien (aussi connu sous le vocable de SA-5). En étudiant les analyses de Strategika 51dedefensa.orgDebka files et SouthFront.org, voici ce que j'en déduis. 

    Selon SouthFront.org, les Syriens ont tiré sans en aviser les Russes, mais en pleine collaboration avec les Iraniens, essentiellement pour démontrer aux Israéliens qu’ils ne dépendent pas entièrement du contrôle russe. Certains analystes et blogueurs israéliens affirment qu'il s’agissait de la part d'Israël, d’une démonstration de force à l’égard de l’alliance russo-irano-syrienne. Quoi qu’il en soit, quelque chose n’a pas fonctionné dans l'initiative israélienne.

    Article f35 2Ce serait selon toute vraisemblance, la première mésaventure survenue à un des premiers F-35 opérationnels en zone de combat.  En effet, l'avion visé aurait été un F-35 et il a dû rebroussé  chemin  face  à  un S-200,  qui  soit  dit  en  passant,  n'est  pas  un S-300  ou  un S-400. Armes que la Syrie possède également mais dont elle ne se servira qu'en cas de guerre totale avec Israël. N'oublions pas que ces armes coûtent chères et qu'un bon gouvernement doit les économiser. 

    Voici en gros ce qui c'est passé : Une batterie de défense syrienne a tiré un missile S-200 sur des avions de reconnaissance israéliennes, qui semble-t-il, épiaient les forces militaires syriennes à la frontière  du  Liban.  Il y avait quatre F-16 et possiblement un F-35. L'avion visé était le F-35. Israël en possède 5. Tous les appareils sur les lieux ont pris la fuite. Selon la Syrie un a été abîmé. Selon les organismes que j'ai mentionné plus haut, ce serait le F-35. Israël affirme pour sa part qu'aucun appareil n'a été abîmé. Chose certaine, ils ont tous fuient. 

    Quelques heures après l'incident, les médias israéliens ont rapporté qu'un de leurs chasseurs furtifs F-35 était devenu inutilisable suite à une collision d'oiseaux pendant un vol d'entraînement. Hors le F-35 est certifié comme pouvant résister à une collision avec des vols d'oiseaux. 

    Voici ce que les faits nous disent. Auparavant, Israël ne respectait pas le ciel syrien et bombardait à l'occasion  la  Syrie.  Cette dernière a fini par lancer un S-200 sur les avions israéliens et depuis ce temps, les avions militaires israéliens n'entrent plus dans le ciel syrien. Cependant, les Israéliens ont fait un autre bombardement en Syrie mais cette fois, à partir du ciel libanais. Lundi dernier, Damas a démontré qu'elle ne tolérera plus les avions israéliens même dans le ciel libanais. 

    Notons qu'en réponse à l'attaque syrienne sur les avions israéliens, une deuxième sortie de l’aviation israélienne, que des F-16 cette fois-ci, a attaqué une batterie anti-aérienne syrienne, à une cinquantaine de kilomètres à l’Est de Damas.  Selon Israël,  c'est de cette batterie que serait parti le tire du  S-200. Selon Damas, c'est une tour de radio qui a subi des dommages par le tir israélien. Toujours selon les Syriens, le tir du S-200 serait parti du Golan syrien. Rien ne nous indique, tant du côté israélien que du côté syrien d'où on tiré les avions israéliens. Chose certaine, elles n'ont pas franchi la frontière syrienne. Elles ont tiré soit du ciel libanais ou du ciel israélien. 

    De toute façon pour la première fois, des officiels israéliens se sont succédés pour affirmer qu'Israël ne cherchait à aucun prix la tension et qu'il préfère tout compte fait le calme. Une première, car habituellement Israël emploie un vocabulaire belliqueux.

    L'avenir nous dira si Israël respectera dorénavant le ciel libanais en plus du ciel syrien. Ce qui est certain, c'est qu'un jour ou l'autre Israël devra arrêter ses bombardements en Syrie, surtout qu'ils n'ont aucune influence réelle sur l'issue de la guerre syrienne. Tous les analystes s'accordent aujourd'hui pour affirmer qu'Assad est irrémédiablement en voie de gagner la guerre. 

    Notons que suite à une nouvelle entente avec les États-Unis, soit de 2019 jusqu'à 2028, Israël recevra 3,8 milliards de dollars par an de Washington pour financer son armée.

  • La raison du programme nucléaire nord-coréen

     

    Images 1 2En fin de semaine, lors de la 137e assemblée de l’Union interparlementaire à Saint-Pétersbourg en Russie, le chef de la délégation nord-coréenne a déclaré pourquoi la Corée du Nord développait des missiles et des armes nucléaires : « Notre pays fait face à une menace, son existence même est en question et il peut être détruit par les États-Unis. L’histoire montre que nous devons nous protéger. Nos programmes nucléaires sont des programmes de dissuasion nucléaire, ils sont destinés à protéger notre indépendance », a indiqué Ahn Dong-cheong. 

    En effet contrairement à ce que véhiculent les médias occidentaux, la Corée du Nord développe ses armes pour dissuader les États-Unis de l'envahir, pour les empêcher de faire à la Corée du Nord ce qu'ils ont fait à l'Irak. Les médias occidentaux véhiculent le « fakenews » que la Corée du Nord développe des armes nucléaires et des missiles pour faire peur à la planète. 

    173 parlements sont membres de l'Union interparlementaire plus 11 membres associés. Cependant les États-Unis et quelques autres pays n'en font pas parti. 

    Mal connue en Occident, l’Union interparlementaire est l'organisation mondiale des parlements des états souverains. Créée en 1889, elle est la plus ancienne des institutions internationales à caractère politique. Promouvant la paix et le principe de l'arbitrage international, elle a construit la base de la coopération gouvernementale, concrétisée sous la forme de l'Organisation des Nations Unies. L'Union a également contribué à la création de ce qui est aujourd'hui la Cour permanente d’arbitrage de La Haye. L'Union œuvre en étroite collaboration avec les Nations unies dont elle partage les objectifs et appuie les efforts. Elle coopère aussi avec les organisations interparlementaires régionales et les organisations internationales, intergouvernementales et non gouvernementales qui s'inspirent des mêmes idéaux. 

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  • La guerre s'intensifie en Syrie

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    Rose : Forces syriennes. Orange : Liban. Vert pâle : al Qaïda. Vert foncé : Armée turque. Gris : État islamique. Rose foncé : armée irakienne. Jaune : Forces kurdes en Syrie et en Irak.

    Selon la Croix-Rouge, la guerre Syrienne aurait atteint un degré d'intensité jamais vu depuis janvier. En effet, plus d'un millier d'hommes, de femmes et d'enfants fuient à chaque jour les violences militaires de Raqqa et de Deir Ezzor, pour rejoindre les camps de réfugiés. D'autres zones sont également touchées par les combats, comme Idleb, Hama, la Ghouta orientale et les hauteurs du Golan. Des parties de ces zones sont sous contrôle d'al Qaïda.

    Après avoir larguer des pamphlets sur Idleb pour enjoindre les civiles de quitter les lieux, la Russie a commencé ses bombardements. Dans la campagne d'Hama et la Ghouta orientale, l'armée syrienne reconquiert lentement mais sûrement son territoire.

    Selon Al-Masdar Al-'Arabi (AMN), les forces armées syriennes ont repris leur offensive à Beit Jinn dans les hauteurs du Golan, soutenue par Fouj Al-Joulan et Liwaa Suqour Al-Sahra, la 90e Brigade de l'Armée Arabe Syrienne a repris la grande colline de Tal Dhib'at, où ils ont été confrontés à une  force mélangée de l'Armée Syrienne Libre et Hay'at Tahrir Al-Sham (al Qaïda). Les rebelles ont refusé tout accord de réconciliation dans cette partie des hauteurs du Golan.

    Selon l'AFP et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, l'armée syrienne avec le soutien de l'aviation militaire russe, est entrée dans la ville de Mayadine, sur la rive Ouest du fleuve Euphrate, à une quarantaine de kilomètres au sud de Deir Ezzor. 

    Malgré tout, l'État islamique contrôle toujours la moitié de la province. Toutefois, deux offensives distinctes sont en cours pour l'y déloger. Il s'agit d'un côté, des forces gouvernementales appuyées par l'aviation russe. Celles-ci progressent rapidement à l'Ouest de l'Euphrate. De l'autre côté, les Forces Démocratiques Syriennes à majorité kurdes soutenues par l'aviation américaine. Ces dernières progressent du côté Est du fleuve.

    Les autorités syriennes ont cependant clairement averti les FDS de ne plus progresser vers le sud, pour laisser la voie libre à l'armée syrienne. Il semblerait que les FDS ont compris le message. Surtout après que le premier ministre syrien s'est dit prêt à discuter d'autonomie avec les Kurdes. Lui, qui ne voulait même pas discuter de fédéralisme auparavant. Mais le tout reste à être confirmer par les faits.

    On apprend selon des sources diplomatiques américaines, que les États-Unis seraient prêts à quitter la base militaire d'al-Tanf au sud de la Syrie à la frontière jordanienne, seulement lorsque l'EI ne contrôlera plus de territoire en Syrie. Ceci aussi reste à être confirmé par les faits. Notons cependant que l'État islamique utilise le territoire à l'entour de la base américaine, comme point de départ pour lancer des attaques sporadiques sur l'armée syrienne. 

     

  • La démocratie où est-elle ?

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    Face à la violence de la police fédérale espagnole contre le référendum démocratique de la Catalogne, les chefs d'état se contentent de défendre la prise de position anti-démocratique de l'Espagne. Face au référendum sur l'indépendance du Kurdistan irakien, les même chefs d'état défendent la politique d'unicité des états, au lieu de défendre la démocratie. 

    En France, Macron obtient la majorité des sièges parce que plus de 50% de la population française ne vote pas aux législatives. Aux États-Unis, seulement 55% de l'électorat américain vote aux élections présidentielles. 

    Les chefs d'état dirigent les pays, en défendant les intérêts des multi-nationales. Ils pensent qu'ils dirigent ainsi en faveur de la population. Cependant, leur politique fait en sorte que ces compagnies payent de moins en moins d'impôt et ces dernières dirigent leurs revenues imposables vers les paradis fiscaux, dans le but de payer encore moins d'impôt. 

    Ce qui augmente le fardeau fiscal de l'ensemble de la population. Les gouvernements diminuent alors la grosseur de l'état pour diminuer l'impôt que paye la population. Les gouvernements offrent donc de moins en moins de service. Ce qui appauvrit les plus pauvres pendant que les plus riches s'enrichissent. 

    Aucun gouvernement n'agit pour récupérer la perte d'impôt due aux paradis fiscaux et les nouvelles compagnies ne respectent plus les lois.

    Le système capitaliste file à grande vitesse comme un TGV. Sa vitesse est de plus en plus au dessus de la vitesse permise. Et il file tout droit vers un mur. Ce mur, on sait vaguement qu'il existe. Nos sens de survie le perçoivent. Nous pensons qu'il est vaguement loin. On ne sait pas quand on le frappera, peut-être dans une cinquantaine d'années, peut-être moins, peut-être y a-t-il une courbe et vlan, dedans ; comme les avions dans les deux tours!

    Nous avons de la difficulté à analyser la distance à laquelle est situé ce mur. Mais nous savons qu'il est fait de l'enrichissement des plus riches au détriment de l'appauvrissement de l'ensemble de la population, assaisonné d'une perte de démocratie et d'une non-évolution de celle-ci.

    On sait que ça frappera fort et même très fort! L'écroulement du système communiste c'est fait relativement sans violence. La violence n'était que marginale à son écroulement.

    Ce ne sera pas la même chose lors de l'écroulement du système capitaliste. Ce sera excessivement violent et même très violent !!!  

  • L'armée syrienne et les Forces Démocratiques Syriennes se chatouillent

     

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    Jaune : Forces Démocratiques Syriennes, à majorité kurde

    Rouge : Armée Arabe Syrienne

    Orange : Triangle où il y aurait sporadiquement accrochage entre les deux forces.

    Brun : État islamique

    Ligne bleue : Le fleuve Euphrate

    L'armée syrienne et ses alliés, soit le Hezbollah libanais, les Brigades iraniennes Al Quds et les Unités de Mobilisation Populaire irakienne (qui auraient franchi la frontière), sans oublier l'aviation militaire russe, donc tout ce beau monde, fait tout son possible et même plus, pour empêcher les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) à majorité kurde, aidées d'arabes syriens et de l'aviation militaire américaine, pour les empêcher dis-je, de prendre possession des champs pétroliers de la région de Deir Ezzor. L'armée syrienne veut également les empêcher d'atteindre la frontière irakienne. 

    Sur la carte, dans le triangle orange, il y aurait sporadiquement accrochage entre l'AAS et les FDS. Même que l'aviation russe bombarderait à occasionnellement les FDS. 

    Le ministre des affaires extérieures russe, M. Lavrov, reconnaît que la coopération russo-américaine en Syrie n'est pas exempte de problèmes, après une semaine riche en incidents entre les deux grandes puissances. La Russie dénonce la politique hypocrite des États-Unis vis-à-vis de l'EI, qui explique selon lui la mort du général russe Valeri Assapov, tué par des bombardements du groupe djihadiste près de Deïr ezZor.

    Les Forces démocratiques syriennes ont, quant à elles, accusé à plusieurs reprises l'aviation russe d'avoir bombardé leurs positions dans la province de Deir Ezzor.

    L'EI a lancé une contre-offensive sur la principale route reliant Deïr ezzor à Palmyre. Cette contre-offensive a été repoussée et l'axe routier est à nouveau sous le contrôle des forces gouvernementales. L'EI tient encore la moitié de la ville de Deir Ezzor ainsi qu'une partie de la province du même nom.

    On peut facilement imaginer qu'encore une fois, les Russes réussiront à s'imposer. En effet, ils ont construits un pont sur l'Euphrate pour l'armée syrienne et le premier ministre syrien vient d'annoncer que le gouvernement syrien est prêt à discuter d'autonomie avec les Kurdes syriens. Auparavant, le gouvernement central ne voulait même pas entendre parler de fédéralisme.  

  • Kurdistan irakien : résultat du référendum : 90% « Oui »

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    Rouge        : Territoire officiel de la région du Kurdistan irakien

    Rose foncé : Territoire conquis par le Kurdistan irakien 

    Rose pâle  : Autre territoire revendiqué par le Kurdistan irakien

    Blanc        : L'Irak non kurde

     

    Les Kurdes d’Irak disent « oui » à l’indépendance

    Selon la chaîne de télévision kurde Roudaou, le "oui" aurait dépassé les 90%. Massoud Barzani invite la communauté internationale à respecter la volonté de millions de personnes qui se sont prononcées en faveur de l’indépendance. Il invite également le gouvernement irakien à entamer un dialogue sérieux plutôt que de brandir des menaces. Par contre, le premier ministre irakien exclue toute négociation.

    Après un demi-siècle de conflit, les 5 millions de Kurdes ont voté pour l’indépendance du Kurdistan irakien. Leur mémoire est peuplée de proches morts au combat, de clandestinité, de terreur (attaque au gaz sarin par Sadam Hussein) et d’exil. C’est le rêve de tout Kurde d’avoir un état indépendant. 

    L’autonomie du Kurdistan irakien est reconnue par la constitution irakienne depuis 2005. Les Kurdes contrôlent leurs propres institutions. Ils émettent leurs propres visas et la présence de consulats étrangers à Erbil, la capitale, rend possible les relations diplomatiques directes avec différents pays. Le Kurdistan irakien contrôle ses frontières avec ses pays voisins (Turquie, Syrie, Iran) où se trouvent également des millions de Kurdes. Les jeunes générations n’ont connu qu’un système éducatif en langue kurde. L'autorité de Bagdad y est complètement absente.

    Le pouvoir est exercée par deux factions politico-militaires : le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK). La capitale étant Erbil. Le Kurdistan irakien comprend trois provinces, celles de Dohouk, Erbil et Souleymanieh. Dans les faits, les zones d’influence de l’UPK et du PDK s’étendent au-delà, dans les territoires placés officiellement sous l’autorité de Bagdad, mais contrôlés en réalité par les Kurdes. Ces territoires comprennent la province du Sinjar, une partie de la plaine de Ninive, ainsi qu’une partie de la province de Kirkouk.

    Dans la ville de  Kirkouk, les factions kurdes contrôlent les forces de sécurité et la vie économique depuis 2003, soit depuis la chute de Saddam Hussein. L’exploitation des ressources en pétrole de Kirkouk est vitale pour la survie économique d’un Kurdistan indépendant. Les tensions montent entre les forces kurdes et les milices chiites, notamment dans les zones mixtes situées autour de la ville, où cohabitent une majorité kurde avec des minorités arabe et turkmène. C'est le premier endroit où les forces militaires irakiennes interviendraient pour défendre les minorités. En effet, le premier ministre irakien laisse planer la menace d’une intervention militaire. 

    Al-Koch aussi relève officiellement de l'autorité de Bagdad, mais est en fait tenue par le PDK. Les autorités kurdes entendent l’incorporer au Kurdistan indépendant. Ce que redoute la communauté chrétienne y vivant. Elle voudrait faire partie de l'état irakien.

    Le Kurdistan irakien est en fait une zone correspondant aux sphères d'influence combinées de deux factions kurdes. Issus de la guérilla kurde contre le régime de Saddam Hussein (1979-2003), le PDK et l’UPK se sont affrontés au cours d’une guerre civile (1994-1998), avant de se partager le territoire et l’administration de la région kurde, créée après 2003. Ils conservent leurs propres forces militaires et de sécurité ainsi que des intérêts économiques et des réseaux clientélistes distincts.

    L’initiative du référendum a été prise par le président de la région autonome du nord et chef du PDK, Massoud Barzani. Son initiative a reçu le soutien officiel de petits partis satellites et de l’UPK qui contrôle le sud.

     

    Des voix dissidentes estiment que le Kurdistan n’est pas prêt pour l’indépendance. Le mouvement Gorran a boycotté la session du Parlement confirmant la tenue du référendum. Le 12 septembre, le Parlement fédéral a voté contre la tenue du scrutin. La Cour suprême irakienne avait ordonné le 18 septembre, la suspension du référendum jusqu’à ce qu’elle puisse en examiner sa constitutionnalité. 

    L’Iran menace de fermer sa frontière avec la région autonome et de mettre fin à tous ses accords de sécurité avec celle-ci si elle venait à proclamer l'indépendance. La Turquie s’oppose également à l'indépendance. Le pays, qui entretient de bons rapports commerciaux avec Erbil, redoute l’effet contagieux que pourrait avoir la création d’un état kurde à sa frontière. 

    Estimant que l'indépendance des Kurdes est une entrave à la lutte contre l’État islamique et à la stabilisation des zones libérées, les États-Unis expriment aussi leur désaccord. Washington menace de cesser tout soutien politique, militaire et diplomatique au Kurdistan irakien. 

    Les Nations Unies proposent à Erbil son aide pour mener des négociations avec Bagdad. Elle n’a jusqu’ici pas reçu de réponse de la part de M. Barzani.

    Les Kurdes ont su, non seulement mobiliser l’ensemble de leurs forces sur le terrain et protéger leur frontière, mais aussi accueillir 2 millions de réfugiés. Et c’est à l’heure même où les fous de Dieu s’apprêtent à rendre les armes, que les Kurdes victorieux, annoncent leur goût pour l'indépendance. Nul ne doute que l’affirmation de leur souveraineté aura un effet d’entraînement dans la région. 

    Le référendum est également présenté comme un moyen d’affermir la position kurde dans l’optique de négociations avec l’état central.

     

     


     

  • Les Américains ont un problème au Qatar

     

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    L'implication américaine aux guerres syrienne et irakienne est dirigée à partir d'un Centre opérationnel situé dans l'immense base aérienne Al Udeid du Qatar. Cette base américaine est la plus grande au Moyen Orient et possède la piste la plus longue de la région.

     

    La base aérienne d’al-Udeid au Qatar. ©AP  


    La base aérienne d’al-Udeid au Qatar. ©AP

    Selon l’agence de presse iranienne Fars, Business Insider et l’édition électronique du journal Rai al-Youm, un accord tripartite entre les États-Unis, le Qatar et la Turquie serait sur le point d'être signé, si ce n'est pas déjà fait. Cet accord prévoirait remplacer les forces américaines de la base, par celles de la Turquie, qui y mènera des missions défensives. À noter que les conseillers militaires américains y resteraient.

    La base aérienne Al-Udeid est non seulement cruciale pour les opérations américaines en Syrie et en Irak mais aussi en Afghanistan. Elle joue parallèlement un rôle de rempart face à l'Iran. Comme on dit, Washington est dans de beaux draps.

    L'émir qatari est considéré comme persona-non-gratta par quatre états arabes alliés aux États-Unis et est accusé de soutenir des terroristes, mais surtout d'être trop conciliant envers l'Iran. Récemment il a été reçu chaleureusement par ses troupes qui partagent la base avec les Américains.

    L'Arabie saoudite, l'Égypte, le Bahreïn et les Émirats Arabes Unis ont tous coupé les liens avec le Qatar en juin. Les États-Unis, tout en essayant d'aplanir le différent, penchent plutôt vers ces quatre pays plutôt que vers le Qatar.... vaste problème...

  • Portrait de la situation en Syrie

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    Rouge et rose : Gouvernement syrien. Jaune : Kurdes. Vert : Dans la région d'Idlib : al Qaïda, ailleurs mouvements proches d'al Qaïda.  Vert au Nord de la Syrie : Partie envahie par la Turquie. Gris : État islamique. 

    La  Syrie et la Russie avertissent les Américains et leurs alliés qu'ils rétorqueraient si ces derniers attaquaient leurs troupes. Au Nord du pays, il semble que les Turcs soient en train de masser des troupes.

    Les Unités de Mobilisation Populaire irakiennes de Téhéran (UMP), essentiellement composées du Harakat Hezbollah al-Nujaba, ont commencé à franchir la frontière et à prendre position dans le Sud-Est de la Syrie. Les UMP, bien que formellement intégrées à l’armée nationale irakienne, prennent leurs ordres directement du commandant suprême de l’Iran au Moyen-Orient, soit le très populaire général en chef des Brigades Al Quds, Qassem Soleimani. 

    L’objectif stratégique central de Téhéran consiste à ouvrir un couloir terrestre à travers l’Irak et la Syrie vers la Méditerranée, ou si vous préférez vers le Hezbollah libanais. Les Américains essayent de les ralentir du mieux qu'ils peuvent, sans rentrer en conflit armé avec la Russie. Cette dernière aide l'armée syrienne et ses alliés sans vouloir rentrer en conflit armé avec les États-Unis, tout en les poussant tranquilement vers la sortie.  

    Deir Ezzor

    À l'Est de l'Euphrate, les Forces Démocratiques Syriennes (à majorité kurdes), appuyées par l'aviation américaine, ne se dirigeraient plus vers Deir Ezzor, où les troupes syriennes à l'Ouest de l'Euphrate ont franchi le fleuve à l'Est pour encercler l'Ei et ce avec l'aide de l'aviation russe. Les FDS se dirigeraient maintenant vers la frontière irakienne à l'Est de l'Euphrate, pour y affronter l'EI. 

    Abu Kamal

    Damas a diffusé une autre mise en garde aux États-Unis et aux forces kurdes, les intimant de ne pas continuer vers Abu Kamal, le bastion de Daesh dans le Sud-Est. Les troupes syriennes et le Hezbollah se mettent en marche vers la garnison d’Al-Tanf, pour par la suite reconquérir Abu Kamal, achevant ainsi la reconquête de la totalité du triangle Syrie-Irak-Jordanie-Euphrate. 

    Al-Tanf

    Les forces spéciales américaines seraient en train d'évacuer le poste d’Al-Tanf qu’elles détiennent dans le triangle frontalier Syrie-Irak-Jordanie-Euphrate et en remettraient le contrôle à l’armée syrienne. Quitter Al Tanf équivaut à un retrait américain du Sud-Est de la Syrie à l'Ouest de l'Euphrate. 

    Deraa

    Les unités rebelles syriennes soutenues par les États-Unis sont aussi sur le point de quitter leurs positions dans le Sud de la ville de Deraa, dans le Sud-Ouest de la Syrie.

    Conclusion

    Je dirais que les principaux belligérants s'entendent pour que le gouvernement syrien reprennent la totalité de son territoire, sauf celui des Kurdes pour le moment. En Irak, les Américains sont contre l'indépendance des Kurdes. On peut donc supposer qu'ils seraient également contre l'indépendance des Kurdes en Syrie. 

    Probablement que les Kurdes se mettent en position de force en conquérant des territoires arabes. Ceci en prévision de négociations ultérieures avec le gouvernement syrien, dans le but d'obtenir le maximum de pouvoir du gouvernement central, qui lui, semble être contre toute forme de fédéralisme.  

    Israël vient de bombarder un dépôt d'armes du Hezbolah près de l'aéroport de Damas, probablement des missiles tirés par leurs avions à partir du Liban. Le gouvernment syrien affirme avoir abattu deux de leurs missiles. Les bombardements israéliens sont sporadiques et n'ont aucune influence sur l'issue de la guerre. Les Russes le savent. Ces derniers veulent gagner la guerre et par la suite l'organisation de la paix en Syrie et non pas seulement une bataille, d'où leur patience face à Israël...

    À suivre...

     

  • Le référendum kurde irakien

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    Rouge        : Territoire officiel de la région du Kurdistan irakien

    Rose foncé : Territoire conquis par le Kurdistan irakien pendant la seconde guerre civile irakienne

    Rose pâle  : Autre territoire revendiqué par le Kurdistan irakien

    Blanc        : L'Irak non kurde

    Malgré l’opposition de lIrak, de l’Iran, de la Turquie et des États-Unis, un référendum sur l’indépendance se tiendra le 25 septembre dans la région autonome du Kurdistan irakien. Son issue ne fait aucun doute : les Kurdes voteront massivement « oui ». Cependant, ce « oui » ne sera pas effectif immédiatement. Il permettra tout d'abord au président kurde Barzani, de renforcer son autorité sur la province et de réclamer encore plus d'autonomie à Bagdad.

    Les autorités kurdes irakiennes jouissent déjà depuis 1991 d’une large autonomie. Une victoire du «Oui» ne les engagera pas automatiquement vers un processus d’indépendance mais dans un premier temps, vers une position de force dans un dialogue sérieux avec Bagdad. La balle sera désormais dans le camp irakien, obligé de se rendre à la table de négociation en position de faiblesse.

    Israël est le seul pays à se prononcer en faveur du référendum, dans le but de diminuer l’influence de l’Iran et de la Turquie dans la région. 

    Le gouvernement irakien en profite et affirme qu'il ne permettra pas la création d’un « deuxième Israël » au nord de l’Irak. Sa cour suprême ordonne la suspension du référendum et par la même occasion, Bagdad se dit prêt à une intervention militaire en cas de menace de la part des combattants kurdes peshmergas. Cette position irakienne est soutenue par Ankara, Téhéran, Washington et Londres. Mais Bagdad a-t elle une armée assez puissante pour soutenir ses paroles ? 

    L'Iran, quant à lui menace de fermer sa frontière avec le Kurdistan irakien. Il en a les moyens. La Turquie fermement opposée à la tenue du référendum, effectue un exercice militaire à la frontière du Kurdistan irakien. Son armée est puissante. Même les États-Unis ont déclaré qu'ils suspendraient leur aide militaire, si les Kurdes allaient au bout de leur initiative. La France tient à la dimension fédéraliste et à l’intégrité territoriale de l’Irak.

    L’unité territoriale est une des conditions posées par la communauté internationale pour la reconstruction du pays. Washington et ses partenaires allemands, britanniques, français et italiens ne souhaitent pas soutenir une éventuelle demande d’indépendance. Fait intéressant, l'Assemblée générale des Nations-Unies arrive avec une solution alternative au président Barzani, lui proposant d'aboutir d'ici trois ans à un accord entre le Kurdistan irakien et le gouvernement fédéral irakien sur le statut de la région autonome.

    Tout en reconnaissant aux peuples, y compris aux Kurdes, le droit d'avoir leur état, la Russie soutient l'idée de l'intégrité territoriale de l'Irak. La compagnie russe Rosneft investira dans les infrastructures gazières du Kurdistan irakien et permettra ainsi au Kurdistan irakien de devenir un important exportateur de gaz vers la Turquie et l'Europe.

    Le Kurdistan irakien exporte déjà du pétrole depuis 2014 en toute indépendance vis-à-vis du gouvernement central irakien et Rosneft, compagnie contrôlée par l'état russe, apporte à cette région semi-autonome plusieurs centaines de millions de dollars de prêts garantis par de futures ventes de pétrole.

    Rosneft élargit désormais ses investissements au secteur gazier, dans le cadre d'un accord portant sur le financement d'un gazoduc, ont annoncé la compagnie russe et le gouvernement régional du Kurdistan. Cet investissement dépassera le milliard de dollars.

    Le Kurdistan irakien puise une partie de ses ressources financières dans des accords de préfinancement pour l'exploitation de ses réserves de pétrole mais il peine jusqu'à présent à développer ses importants gisements de gaz. L'implication de Rosneft, plus importante compagnie pétrolière mondiale cotée en bourse, devrait favoriser le développement de son secteur gazier. La capacité de ce gazoduc devrait permettre au Kurdistan d'exporter jusqu'à 30 milliards de mètres cubes par an. 

    À suivre...

     

  • Assad est en train de gagner la guerre

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    Washington se retrouve dans la position inconfortable du pays qui veut « balkaniser » la Syrie alors que l’axe Damas  - Bagdad - Téhéran - Moscou (et maintenant Ankara) souhaite une Syrie unie en un seul bloc. 
     

    Astana

    À Astana capitale du Kazakhstan, se tient le sixième round de discussion pour le règlement de la guerre syrienne. Actuellement, il existe quatre zones de désescalade en Syrie, dont trois fonctionnent normalement. Elles sont réparties comme suit : dans la province de Deraa (sud), dans la banlieue de Damas (Ghouta orientale) et au nord de la province de Homs. La Russie et la Turquie, pays garants qui représentent respectivement Damas et l'opposition, n'ont pas de différends au sujet de la zone de désescalade d'Idlib.

     

    Idlib 

    Entièrement sous la domination rebelle, cette zone est contrôlée de fait par l'ancien al Qaïda,  Hayat Tahrir al-Sham. À la frontière turque, l’organisation est aux commandes de Bab el-Hawa, le seul point de passage qui relie Idlib à la Turquie. Ils y ont laissé flotter le drapeau de la révolution syrienne et renoncer à le remplacer par celui d’Al-Qaida. Depuis déjà plusieurs semaines, HTS n’a plus d’adversaires militaires dans la province d’Idlib, la dernière province syrienne aux mains de la rébellion. Il y a un mois, ils mettaient au pas Ahrar el-Sham, jusqu’alors l’un des groupes les plus puissants de la rébellion armée. Depuis HTS semblent recruter, convainquant de gré ou de force des groupements plus petits à rejoindre leur bannière.​

     

    État islamique

    L'État islamique n'occupe plus que 35 000 km2 en Syrie. Ce qui représente 19% de la superficie du pays et seulement 6% de la population. Il est en constant déclin et disparaîtra incessamment de la carte. L'expérience nous dicte qu'il faudra s'attendre à quelques actes terroristes d'envergure venant de sa part. 

     

    Israël

    Depuis 2011, soit le début de la guerre en Syrie, Israël tout en tenant à ne pas être aspirée par la guerre, n'hésite pas pour autant à frapper sporadiquement des convois à destination du Hezbollah, ou des positions des forces régulières syriennes. Se sentant menacée par eux, Tel Avive veut limiter au maximum la présence iranienne et du Hezbollah libanais en Syrie, son voisin. À noter qu'elle ne bombarde pas les forces Al-Qods iraniennes. Sachant éperdument que les représailles iraniennes l'entraîneraient dans cette guerre qu'elle ne pourrait gagner. Les bombardements israéliens n'auront aucune influence sur l'issue de la guerre.

     

    Turquie

    Contre l'autonomie des Kurdes syriens, Ankara est intervenue militairement pour séparer en deux les zones que contrôlent les Kurdes à sa frontière. Elle ne peut néanmoins intervenir d'avantage sans déclencher une confrontation avec les États-Unis, qui eux, arment et soutiennent le Front Démocratique Syrien essentiellement formé de kurdes, afin qu’il lutte contre l'EI.

    L’indispensable protection américaine ne revient pas à une garantie à vie pour le FDS. Les Kurdes savent qu’une fois qu'ils ne pourront plus faire de gains territoriaux, ils seront moins utiles aux États-Unis. Un lâchage de Washington les fragiliserait face à Ankara. La Turquie n’attend que cela pour couper en morceaux le territoire kurde. La Turquie soutient maintenant l'alliance russo-syrienne et une entente turco-iranienne est en train de se dessiner. 14 millions de Kurdes vivent en Turquie et 7 millions en Iran. Ces derniers ont  toujours entretenu des espérances d’autonomie. La Turquie, membre de l’OTAN, est en train d'acquérir des systèmes anti-aériens russes S-400. Ce qui met mal à l’aise Washington. 


     

    Kurdes

    Il y a douze bases US au Kurdistan syrien (dont deux pouvant accueillir de gros avions porteurs). Ces bases sont faites pour durer. Les Kurdes ont libéré tout leur territoire avec l'aide de l'aviation militaire américaine. Ils ont même progressé en territoire arabe avec la prise de Raqqa et l'envahissement progressif de l'Est de l'Euphrate. À Hassaké, ville peuplée pour moitié d’Arabes et pour moitié de Kurdes, une politique de “kurdification”est commencée. 

    De l’autre côté de la frontière, en Irak, la lutte contre Daech a réveillé les aspirations kurdes. Mais alors que leur projet en Syrie n’est pas explicitement défini, il porte un nom côté irakien : Indépendance. Le président de la région kurde irakienne annonce la tenue d’un référendum d’indépendance, prévu le 25 septembre. Dans le scénario très probable d’un « oui » à l’indépendance, celle-ci ne serait pas immédiate. Les voisins turc, iranien et syrien craignent que le scrutin n’inspire les minorités kurdes de leur propre territoire. 

     

    Gouvernement syrien

    Le président Assad affirme que l'avenir stratégique est dorénavant à l'Est et qu'il n'y aurait pas de coopération avec les pays qu'il considère "liés" au terrorisme. C'est à dire les États-Unis et l'Europe. Bachar el-Assad se sent en position de force depuis que son armée a repris l’initiative après l’intervention russe, qui a débuté en septembre 2015. Il est persuadé qu’il est en mesure de reconquérir l’ensemble du pays et qu’il convient désormais de penser à l’après-guerre. 

    Damas n’envisage pas l’émergence kurde comme une menace, au moins dans l’immédiat. Il y a une collaboration entre les Kurdes et le gouvernement syrien. Le PYD (parti politique kurde) a fait disparaître des groupes de mobilisation kurdes hostiles à Bachar Al Assad. Damas n’a pas besoin de reprendre dans l’immédiat les zones sous contrôle kurde. Ce qui lui permet de mettre ses forces ailleurs.

     

    Russie

    La Russie soutient le gouvernement syrien. Pour elle, on ne doit pas détruire la structure d'un état. C'est aux Syriens de décider qui doit gouverner le pays et non pas aux autres pays de la planète. Sa force militaire constitue l'atout majeur dans cette guerre. Elle a obtenu de meilleurs résultats à moindre coût que l'armée américaine. Sa force diplomatique toujours en contact avec les différents belligérants locaux, nationaux, régionaux et internationaux constituent également une fer de lance incomparable. La qualité et l'expérience de son ministre des affaires extérieures y est pour quelque chose. L’aviation militaire russe a desserré l’étau qui pesait sur l’armée syrienne. Elle a affaibli l’ensemble des groupes rebelles et accompagne les offensives de Damas par ses appuis aériens. La Russie dirige les négociations internationales sur le conflit.


     

    États-Unis

    Leurs protégés, les rebelles dits « modérés » voulaient établir une capitale provisoire à Alep et libérer le Sud depuis la Jordanie. Selon certaines estimations, l'administration d'Obama aurait dépensé près de 500 millions de dollars sur l'entraînement des rebelles et l'opération Timber Sycamore, qui s'est avéré être un échec total. Les rebelles rejoignaient en fait al Qaïda. Le soutien inconditionnel octroyé par les États-Unis aux Forces démocratiques syriennes constituées majoritairement de Kurdes du YPG, les  « cousins » syriens du PKK kurde de Turquie, pousse Ankara de plus en plus vers le clan russe.

    Washington sait probablement depuis longtemps que l'issue de la guerre s'annonce en faveur de Damas. Mais à cause du pacte du Quincy, les États-Unis doivent faire un effort pour défendre le clan de l'Arabie. Sachant qu'ils ne gagneront pas cette guerre, les Américains font tout pour détruire le plus possible le pays et faire en sorte que la réunification totale soit impossible ou le plus difficile possible.  

     

    Iran

    L'Iran est un allié indéfectible du gouvernement syrien. L'axe Iran-Syrie-Hezbollah est incontournable et a toujours été une question de survie pour lui. L'Iran des ayatollah est devenu la puissance Chiite et ne veut plus que les Chiites arabes vivent sous l'influence de l'Arabie saoudite sunnite. Grâce à son armée conventionnelle et surtout grâce à la qualité et au nombre de ses missiles, Téhéran a su empêché toute intervention militaire américaine ou israélienne sur son territoire. C'est la raison pour laquelle Téhéran a pu s'entendre avec l'Occident sur l'abandon de sa recherche sur l'arme nucléaire. L'Iran possèdent des forces militaires en Syrie et aura de plus en plus d'inflence sur la Syrie.

     

    Arabie saoudite

    L'Arabie saoudite prône la religion musulmane sunnite. Elle est la première puissance musulmane sur la planète. Cela est dû essentiellement à son extrême richesse monétaire due aux hydrocarbures. Elle n'accepte pas la montée de l'Iran. Les États-Unis et l'Europe constitue ses principaux alliés à travers le monde. Le pacte du Quincy, peu connu, unit l'Arabie saoudite et les États-Unis depuis 1945. Il a été renouvelé en 2005 pour un autre 60 ans. Avec ce pacte, les Américains doivent défendre l'Arabie. En contrepartie, le Royaume garantit l’essentiel de l’approvisionnement énergétique américain. l'Arabie voulait le départ de Bachar et semble aujourd'hui devenir plus modérée à ce sujet. Elle travaille en ce moment à l'unification de l'opposition syrienne. 

     

    Qatar

    Le Qatar arme et finance al Qaïda en Syrie. C'est sous l'influence du Qatar que le mouvement terroriste a changé de nom pour essayer de devenir acceptable face à la communauté internationale. Ce qui n'a pas fonctionné. Le Qatar et l'Arabie saoudite sont maintenant en lutte politique.

     

    Jordanie

    Les Américains avaient ouvert un camp d'entraînement pour les rebelles syriens en Jordanie. Ce qui a alimenté la rébellion dans le sud de la Syrie. La Jordanie veut maintenant sécuriser sa frontière. Le 9 juillet dernier, Amman, Moscou et Washington ont conclu un accord de cessez-le-feu dans le sud-ouest de la Syrie, une région qui jouxte la Jordanie. Le royaume hachémite a désormais besoin du soutien russe pour stabiliser une autre partie de sa frontière avec la Syrie, plus à l’est, dans une région secouée ces derniers jours par des combats. La Jordanie et les États-Unis ont même demandé à deux groupes d'opposition syriens qui contrôlent des portions de territoire dans le sud de la Syrie, de cesser les combats contre les forces gouvernementales et de se replier sur le territoire jordanien. Amman joue donc maintenant la carte du pragmatisme pour défendre ses intérêts économiques avec Damas.

     

    Liban

    L'armée libanaise avec l'aide du Hezbollah et de l'armée syrienne a réussi à sécuriser sa frontière face à l'EI. L'État islamique est désormais complètement absent de la frontière syro-libanaise. 

     

    Europe

    L'Europe n'a presque pas d'influence sur le résultat de la guerre en Syrie. Elle a misé sur le retrait d'Assad sans se préoccuper de présenter une alternative valable. Elle a pris ses rêves pour la réalité.