Ukraine

  • Où en est la guerre en Ukraine ?

    1june2022 ukraine map 1 768x543Sur une population de 37 millions, 8 millions d’Ukrainiens ont été déplacés à l’intérieur du pays et 6,8 millions ont fui à l’étranger.  

    Sur le terrain 

    Les forces russes ont pour objectif de contrôler l’intégralité du grand bassin minier du Donbass, dont les forces souverainistes prorusses ont pris le contrôle partiel en 2014. La majorité de la population de cette région est de langue russe, et dernièrement les forces russes se sont emparées de la majeure partie de la ville de Sievierodonetsk; pendant que les forces ukrainiennes affirment regagner du terrain autour de Kherson.

    En ce moment, nous sommes en l’absence totale de pourparlers de paix, qui devront arriver un jour ou l’autre, puisqu’une guerre se termine uniquement de 2 façons : soit l'un des 2 belligérants est totalement anéanti ou il y a négociations. On s’entend que le but de la Russie n’est pas d’anéantir l’Ukraine et que l’Ukraine n’a pas les moyens d’anéantir la Russie.

    La région de Zaporozhye dans le sud du pays offre à la Russie un aérodrome militaire à Melitopol et une base navale à Berdiansk sur la mer d'Azov. La région de Kherson envisage de s'intégrer au système éducatif russe. Les voitures utilisent des plaques d'immatriculation russes. Les cartes SIM russes fonctionnent avec Internet et téléphones. 

    Économie

    La guerre ukrainienne propulse l’inflation à un nouveau record en Europe. L’Union européenne cherche une solution pour les céréales ukrainiennes. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en Turquie pour discuter de la mise en place de corridors sécurisés pour le transport des céréales ukrainiennes. 

    Sanctions contre Moscou

    Pendant ce temps, l’UE a décroché l’accord de ses 27 États membres sur un embargo progressif sur le pétrole russe, longtemps bloqué par la Hongrie. L’accord prévoit que l’embargo frappera dans un premier temps uniquement le pétrole transporté par bateau, soit les deux tiers des achats européens d’or noir russe, et pas celui acheminé par oléoduc. Ce qui a permis la levée du veto de Budapest.

    L’extension de l’embargo aux livraisons par oléoduc sera discutée dès que possible. Selon les dirigeants européens, ce sont 90 % des exportations de pétrole russe vers l’UE qui seront arrêtées d’ici la fin de l’année. L’embargo pétrolier s’inscrit dans le cadre d’un sixième paquet de sanctions européennes contre Moscou.

    Les Ukrainiens réclament aussi un embargo sur le gaz russe, qui s’annonce plus difficile à obtenir, car les sources alternatives d’approvisionnement sont plus compliquées à trouver. Certains dirigeants européens excluent une telle mesure et plusieurs plaident pour une pause des sanctions. Le gaz devrait faire partie d’un septième paquet de sanctions, mais beaucoup de gens pensent que le gaz n’en fera pas parti.

    La Russie a déjà coupé le robinet du gaz à certains pays européens qui refusent de payer en roubles : le géant gazier russe Gazprom a suspendu ses livraisons au néerlandais Gas Terra et au groupe danois Orsted.  

    Exercices militaires

    L’OTAN vient de mener un exercice naval en Méditerranée orientale et des lanceurs ICBM russes ont participé à des exercices de fusées stratégiques au nord-est de Moscou.

    La ligne rouge que ne franchira pas les États-Unis

    Dans le New York Times, le président américain Joe Biden a affirmé sans preuve à l’appui, que le président russe Vladimir Poutine pensait que l'opération spéciale russe ne durerait que quelques jours. Il affirme que les États-Unis n'essayeront pas de provoquer l’éviction du président russe; tout en proclamant qu'il maintiendra le cap et que l'aide massive à l'Ukraine se poursuivra dans les mois à venir. Il reconnaît que cette guerre ne peut avoir qu'une solution diplomatique et signale qu'une aide militaire américaine massive pourrait placer Kiev dans la position la plus forte possible à la table des négociations. 

    Il n’est plus dans une rhétorique injurieuse et belliqueuse envers la Russie ou Poutine et affirme : « Tant que les États-Unis ou nos alliés ne seront pas attaqués, nous ne serons pas directement engagés dans ce conflit, ni en envoyant des troupes américaines combattre en Ukraine, ni en attaquant les forces russes. Nous n'encourageons ni ne permettons à l'Ukraine de frapper au-delà de ses frontières ».

    Les États-Unis continueront les sanctions les plus dures jamais imposées à une grande économie, mais le président américain n'évalue pas leur efficacité. Il promet de travailler avec ses alliés et partenaires pour faire face à la crise alimentaire mondiale que l'agression de la Russie aggrave, mais n'allègue plus que la pénurie alimentaire mondiale est la création de la Russie. Il aidera les alliés européens à réduire leur dépendance aux combustibles fossiles russes.

    Le président américain réitère la politique américaine de continuer à renforcer l'OTAN et se félicite des candidatures de la Finlande et de la Suède pour rejoindre l'organisation.

  • Kissinger et Chomsky : en accord sur la guerre en Ukraine

    Kissinger chomsky find common ground ukraineHenry Kissinger et Noam Chomsky, ennemis politiques de longue date, ont trouvé un terrain d'entente au milieu de la guerre russo-ukrainienne. Ci-dessus, Kissinger (à gauche) et Chomsky.ADAM BERRY/GETTY IMAGES ET HEULER ANDREY/AFP

    Au Forum économique mondial de Davos, Henry Kissinger secrétaire d'État sous les présidents républicains Richard Nixon et Gerald Ford dans les années 1970, celui qui a négocié la paix avec le Nord-Vietnamien  Lê Đức Thọ, encourage l'Ukraine à accepter un accord de paix avec la Russie, dans le but de mettre fin à la guerre. Il déclare que : "les négociations devraient commencer d'ici les 2 prochains mois, avant que le conflit ne dégénère en des tensions insurmontables. Poursuivre la guerre au-delà de ce point ne concerne pas la liberté de l'Ukraine, mais une nouvelle guerre contre la Russie elle-même. Idéalement, la ligne de démarcation devrait être un retour au statu quo ante". Il conseille aux dirigeants européens : "D'envisager leur relation avec la Russie à long terme; donc d'arrêter par leurs sanctions de renforcer le lien entre le Kremlin et la Chine". 

    Parallèlement, dans une interview avec le journaliste britannique Owen Jones, Noam Chomsky professeur au Massachusetts Institute of Technology, un des principaux intellectuels de gauche aux États-Unis, connu pour ses opinions anti-guerre et ennemi politique de longue date de Kissinger, trouve aujourd'hui un terrain d'entente très rare avec lui sur la guerre russo-ukrainienne. Les deux plaident pour que l'Ukraine envisage un règlement, qui pourrait la voir renoncer à revendiquer certaines terres pour parvenir à un accord de paix durable. 

    Chomsky est favorable à un règlement dans lequel l'Ukraine s'engagerait à être neutre en ne rejoignant pas l'OTAN, repousserait la question de la Crimée et s'orienterait vers un accommodement pour le Donbass. Il critique les États-Unis et le Royaume-Uni pour ne pas avoir soutenu une telle proposition. 

     

  • Guerre ukrainienne : Erdogan, négociateur incontournable

    Turkish president erdogan meet russian and ukrainian delegations ahead of the peace talksaaaaaaa 6347238Selon le site Avia.pro (publication russe), la Turquie ne soutiendra pas l'admission de la Finlande et de la Suède à l'OTAN. On ne sait toujours pas si une telle position peut être considérée comme officielle, mais il est claire qu'Ankara est contre l'élargissement de l'OTAN; car cet élargissement aggravera la guerre ukrainienne, au lieu de la régler. 

    Pris dans un difficile exercice d’équilibriste entre la Russie, son principal fournisseur d’énergie, l’Ukraine le meilleur client de son industrie militaire et la coalition anti-Poutine de l’OTAN dont il est membre, et fort de ses bonnes relations avec les présidents russe et ukrainien, le président turc met tout son poids pour mettre fin à la guerre, encourageant les négociations informelles et formelles

    D'un côté il ferme l'accès du détroit du Bosphore à la flotte russe, mais de l'autre il refuse d'emboîter le pas aux sanctions contre Moscou. D'un côté il vote un texte condamnant l'invasion russe à l'ONU, mais de l'autre se prononce contre l'expulsion de la Russie du Conseil de l'Europe. Erdogan croit que l'Ukraine devrait satisfaire les exigences russes sur quatre points fondamentaux, dont le refus d'une adhésion à l'OTAN et l'adoption du russe comme seule langue officielle dans le Donbass. 71% des Turcs approuvent sa gestion diplomatique de la crise. Ce qui est très bon pour lui face à l'élection présidentielle turque qui se tiendra dans un an. 

    Il semble que pour le clan occidental autant que pour la Russie, le rôle que joue Erdogan dans le dénouement de la guerre ukrainienne est crucial. Pendant la guerre syrienne, il a rencontré souvent le président russe et s'est entendu avec lui. Il a aussi récemment repris contact avec Macron. Les deux ont la ferme volonté de travailler ensemble pour parvenir à un cessez-le-feu. Courtisé comme jamais, le - Numéro Un Turc - a récemment reçu quatre dirigeants de l’Union européenne et de l’OTAN pour discuter de la guerre en Ukraine – le secrétaire général de l’Alliance, le chancelier allemand, le premier ministre néerlandais, le premier ministre grec, sans compter celle du président israélien.

    Les négociations continuent donc dans le but d'aboutir à un règlement. 

     

  • Situation militaire entre l'OTAN et la Russie

    Un jour après l'échec des pourparlers sur la sécurité européenne entre la Russie, les États-Unis et l'OTAN, le gouvernement ukrainien a subi une cyberattaque massive sur plusieurs de ses sites Web. Sur le site du ministère ukrainien des Affaires étrangères, on pouvait lire le message  : « Ayez peur et attendez-vous au pire ». Cela pouvait faire référence aux inquiétudes concernant une attaque militaire russe contre l'Ukraine, dans le but défendre le Donbass, indépendant de Kiev et en guerre larvée avec l'Ukraine depuis 2014. La plupart des sites Web du gouvernement ukrainien ont été temporairement indisponibles.

    Les sanctions américaines

    Le Sénat américain n'a finalement pas pu imposer des sanctions à la compagnie russe Gazprom à propos du gazoduc North Stream 2. 55 sénateurs ayant voté pour et 44 contre. Il fallait 60 voix pour adopter les sanctions. L'oléoduc de 11 milliards $ acheminera du gaz russe sous la mer Baltique vers l'Europe, mais surtout vers l'Allemagne, la plus grande économie européenne, qui ferme ses centrales au charbon et au nucléaire. Le pipeline vient d'être terminé et attend l'approbation de l'Allemagne et de l'Union Européenne, avant de rentrer en fonction. D'ailleurs si les sanctions avaient été adoptées, elles auraient brisé l'unité européenne contre la Russie. Certains pays européens étant pour l'oléoduc et d'autres contre. 

    Par contre si Moscou s'engage dans des hostilités contre l'Ukraine, la Maison Blanche a dévoilé un projet de loi visant à imposer des sanctions aux hauts responsables du gouvernement russe dont son président, à son armée et aux principales institutions bancaires. Le projet de loi empêchera les banques russes d'utiliser la messagerie sécurisée SWIFT contrôlée par la NSA, l'Agence nationale de la sécurité américaine, responsable du renseignement électromagnétique. Et comme ce n'est pas la première fois que la Russie en est menacée, celle-ci a déjà créé sa propre messagerie sécurisée : le Système de Messagerie Financière Russe. Si la Russie est chassée de SWIFT, étant son deuxième utilisateur, la compagnie SWIFT fera face elle-même à de lourdes pertes. Plus de 600 institutions financières russes l'utilisent, mais s'orientent maintenant vers son remplaçant russe. 

    Situation militaire  

    Selon le ministère russe de la défense, l'OTAN se concentre sur la préparation d’un conflit armé à grande échelle avec la Russie. La Fédération de Russie est clairement identifiée, comme la principale source de menace pour la sécurité de l'organisation. Les provocations de l’Alliance de l’Atlantique Nord près des frontières russes peuvent avec une forte probabilité, se transformer en un conflit armé. Récemment, l’OTAN est passée à la pratique de provocations directes, chargées d’un risque élevé d’escalade vers une confrontation armée. Un exemple, le 23 juin dernier, le destroyer britannique HMS Defender a pénétré les eaux territoriales russes au large de la Crimée. Le fait que le navire militaire britannique était appuyé par un avion de reconnaissance stratégique américain RC-135, indiquait clairement que l'OTAN voulait en fait connaître la façon de répondre de l'armée russe. Celle-ci n'est pas rentrée dans le panneau et n'a répondu qu'avec des coups de semonces d'un garde-côte. 

    Le ministère russe a également souligné qu’après le retrait des États-Unis du Traité sur les missiles à moyenne et courte portée, l’OTAN a ignoré l’initiative du président russe visant à imposer un moratoire sur le déploiement de nouveaux missiles à moyenne et courte portée en Europe et la possibilité d’élaborer des mesures de vérification mutuelle pour éliminer les préoccupations existantes. Le déploiement de tels missiles en Europe n’est pas susceptible de renforcer la sécurité de l’OTAN, conclu le ministère russe de la défense. De sorte que la Russie envisage la possibilité de déployer des bases militaires et des missiles à Cuba et au Venezuela. 

    Pour l'OTAN, une guerre est fortement possible en Europe, si l'armée russe déployée à la frontière de l'Ukraine, passe à l'action. 

    Donbass 

    Moscou parle peut-être en exagérant de 125 000 soldats ukrainiens déplacés vers le Donbass. Le président ukrainien Zelensky affirme : "Mon armée est prête, s'il le faut, à combattre. Ce qu'on sait, c'est que l'armée ukrainienne a transféré des véhicules militaires sur toute la ligne du front.

    Parfois, des avions américains de reconnaissance entrent dans la zone d'identification de la défense aérienne des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, s'approchant d'eux à environ 40 kilomètres. La République populaire autoproclamée de Lougansk a déployé des missiles sol-air Buk de fabrication russe, pour contrer les missiles de croisière Tomahawks, les bombes intelligentes et les drones d'attaque. L'Ukraine ne possédant pas de missiles air-sol de longue portée, efficaces contre les missiles sol-air Buk, possède à la place entre 12 et 36 drones d'attaque Bayraktar TB2 de fabrication turque, ayant fait ses preuves lors des guerres en Syrie, en Libye et au Haut-Karabakh. Ils sont efficaces contre le système de missiles sol-air Buk, mais ces derniers le sont aussi contre les drones turcs. 

    Crimée

    6 000 hommes sont venus renforcer le contingent russe de Sébastopol. Les effectifs russes y sont maintenant estimés à 20000. La Russie a aussi déployé ses systèmes de défense antiaérienne et antimissile S-400 d'une portée de 400 km, un des fleurons de son industrie militaire. Le S-400 est présentement très efficace en Syrie. Aucun appareil volant n'ayant osé faire le pigeon d'argile devant cette arme. Comme Washington estime que Moscou a atteint le contrôle opérationnel en Crimée, l'armée ukrainienne a déployé ses systèmes anti-aérien S-300 près de cette région et l'armée américaine a déployé ses systèmes de fusée d'artillerie à haute mobilité en Roumanie, capables de frapper les principales installations militaires russes en Crimée.

    Un avion de reconnaissance américain a été perçu près des côtes. La Russie aurait alors utilisé pour la première fois dans cette région, ses armes électroniques. Ce qui ce serait avéré semble-t-il profitable, puisque la mission de reconnaissance de l'avion semble avoir été perturbée. Décollés d'une base aérienne d'Allemagne, accompagnés d'un avion ravitailleur et d'un avion de contrôle d'attaque, des avions militaires de l'OTAN sont apparus près de la Crimée, faisant un exercice. 

    Mer Noire

    La présence dans les eaux de la mer Noire de navires militaires non régionaux de l’OTAN, a pris un caractère permanent. Un avion de reconnaissance britannique au-dessus de la mer Noire, s'est dirigé vers la frontière russe. L'avion de manière inattendue s'est redéplacé rapidement vers l'espace aérien ukrainien. Compte tenu des interruptions dans son fonctionnement GPS, cela laisse à croire que l'appareil a fait face au dispositif de guerre électronique mobile russe Krasukha. Des avions de combat de l'OTAN survolent régulièrement la mer. L’utilisation des avions de reconnaissance autant de l'OTAN que russe y a augmenté de 60 %. 

    Pays baltes

    Le Danemark y a envoyé quatre chasseurs F-16 et deux navires de guerre supplémentaires pour renforcer les forces navales de l'OTAN. 

    Biélorussie

    La Biélorussie a massé un nombre de troupes indéterminées à la frontière ukrainienne, peut-être conjointement avec la Russie; de sorte que l’Ukraine a envoyé 8 500 militaires à la frontière biélorusse. 

    Russie 

    100 000 militaires russes avec équipement moderne sont à la frontière ukrainienne dans 4 bases militaires. Des images satellites américaines d'un camp militaire situé près de Yelnya, indiquent qu'il y a environ un millier de véhicules militaires seulement dans ce camp. Des trains remplis de matériel militaire y arrivent toujours et la Russie renforce sa défense aérienne à plusieurs niveaux.

    Quotidiennement, des avions de reconnaissance militaires américains volent près de la Russie et perçoivent le déploiement de l'armée russe, dans le but d'éventuelles frappes opérationnelles. En revanche, les experts affirment que les systèmes de guerre électronique déployés près des frontières russes, empêcheraient les États-Unis de recevoir leurs données satellitaires, de sorte que leurs missiles n'atteindraient pas leurs cibles.  

    Le sous-marin américain "USS New Mexico" équipé de missiles de croisière Tomahawk, s'est approché de la frontière nord de la Russie, surveillé de près par des navires et des sous-marins russes. Pour le moment, il ne s'aventure plus en dehors des eaux territoriales norvégiennes. La Russie surveille en permanence ses mouvements. Il semble que la Russie soit armée de contre-mesures électroniques qui peuvent désactiver les systèmes de navigation du sous-marin ou supprimer ses communications avec le commandement de la marine américaine. 

    Méditerranée

    Le porte-avions "Harry S. Truman" et cinq navires de guerre américains opèrent en Méditerranée entre la Grèce et l’Italie, plutôt que d'entamer leur mission dans le Golfe persique. Ils se pratiquent à frapper les troupes russes stationnées le long de la frontière ukrainienne. Le porte-avions est équipé de F-35 furtifs, qui ont fait leurs preuves lors de bombardements en Irak. De sorte que la Russie a envoyé près de l'armada, naviguant à une profondeur le rendant non repérable, le sous-marin "Novorossiysk" armé de missiles de croisière Kalibr, l'équivalant des missiles Tomahawks américains. Ils ont fait leurs preuves lors de la guerre syrienne. Utilisé comme arme anti-navire le missile est faiblement détectable, vole la majeure partie de son trajet à une vitesse subsonique, tout en atteignant un sprint supersonique à l'approche de sa cible, effectuant des manœuvres évasives. Il est d'une précision hors du commun.

    Les avions américain Boeing P-8A Poséidon anti-sous-marin cherchent sans succès le "Novorossiysk". Ils l'auraient perçu une fois, entre Malte et la Sicile, puis l'auraient perdu. Il est possible que le sous-marin vogue maintenant près des côtes syriennes ou en Méditerranée centrale. Chose certaine, il n'a pas franchi le Bosphore ou le canal de Suez, ni Gibraltar. Un remorqueur de sauvetage russe se trouve également en Méditerranée pour venir à sa rescousse en cas de besoin. Un avion russe Tu-154M vole dans la même zone que les Poséidons, pour intercepter et/ou brouiller les ordres ou informations des systèmes américains de communication. Le sous-marin russe aurait tourné aux alentours du porte-avions pendant sept jours, sans être perçu. 

    Mer Baltique

    Des systèmes américains de fusée d'artillerie à haute mobilité ont été déployés près de la mer Baltique, probablement en Pologne, dans le but d'effectuer des frappes sur la région de Kaliningrad, ville russe située dans une enclave territoriale, qu'on appelle l'oblast de Kaliningrad, totalement isolée du reste du territoire russe, entre la Pologne et la Lituanie. La Russie y a installé des missiles Iskander à capacité nucléaire, un système de missile balistique à courte et moyenne portée de nouvelle génération. Des navires de guerre russes se déplacent constamment sur cette mer. 

    Mer de Barents

    Mer de l'océan Arctique située au nord de la Norvège et de la Russie, le Kremlin y déploie ses nouveaux missiles hypersoniques furtifs anti-navire Zircon. D'une portée de 1 000 km, sa vitesse atteint 8 fois la vitesse du son. Les Américains ne possèdent pas encore l'équivalent de cette arme, mais ca viendra. 

    Mer d'Okhotsk

    Mer de l'océan Pacifique, située à l'est des îles Kouriles. La côte de Sibérie est située au nord. Des bombardiers américains y sont apparus à plusieurs reprises, pratiquant des frappes contre les installations militaires russes. À chaque fois l'aviation militaire russe les a perturbés quelque peu. Le Ministère de la défense de la Fédération de Russie signale qu'un exercice militaire russe y ait présentement effectué, dû à l'activité récente des avions de combat de l'US Air Force et de l'armée de l'air japonaise. 

    Hawaï 

    Le navire de guerre russe Karelia transportant de l'équipement de renseignement électronique et de suppression électronique, a forcé les Américains à interrompre leurs essais de missiles prévus pour tester un nouveau système de défense anti-missile.

    Côtes américaines

    Est apparu très longtemps au large des États-Unis et sans se faire remarquer, un sous-marin nucléaire russe de classe Borei, un des plus puissants au monde, si non le plus puissant au monde, armé de 16 missiles balistiques Boulava, arme principale des forces stratégiques navales russes d'une portée supérieure à 8 000 km. Chaque missile possède 16 ogives nucléaires pour un total de 160. Il n'a été possible d'établir son emplacement, que lorsqu'il l'a voulu, soit au moment où il a décidé de retourné à sa base. C'était pour rappeler aux Américains son existence. 

    Armes nucléaires 

    Le 3 janvier, pour rassurer l'opinion publique mondiale, les membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU, soit la Russie, les États-Unis, la Chine, la France et le Royaume-Uni, se sont engagés à prévenir la guerre nucléaire et à éviter la course aux armements. Ils affirment qu'une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne dois jamais être menée. Les armes nucléaires doivent servir à des fins défensives, de dissuasion et de prévention de la guerre. 

    Les 5 devaient se rencontrés en janvier pour discuter du traité de non-prolifération de l'armement nucléaire, signé en 1968 par 190 pays. La réunion a été reportée sine die. En 1986, on comptait plus de 70 000 armes nucléaires. Plus que 13 000 en 2021. Une baisse de 82% en 35 ans. La Russie en possède 6257, les États-Unis : 5550; à eux deux, ils possèdent 90% de l'inventaire mondial. Chine : 350; France : 290; Royaume-Uni : 195; Pakistan : 165; Inde : 160; Israël 150; Corée du Nord de 30 à 60. L'Iran est possiblement en voie de l'obtenir. 

  • Ukraine : Négociations russo-américaines

    Telechargement 2L'Ukraine

    L'Ukraine ayant des frontières communes avec la Russie et l'Union Européenne, entretient en tant qu'ancienne république soviétique fondée par Lénine en 1919, des liens sociaux et culturels profonds avec la Russie. Auparavant, elle faisait partie intégrante de ce pays. D'ailleurs, la langue russe y est largement parlée. En 1991, elle devient le pays que l'on connaît aujourd'hui. Lors des élections démocratiques d'avant 2014, la population était 50% en faveur de la Russie et 50% en faveur de l'Occident. Quelques pourcentages faisaient la différence entre un gouvernement pro-russe ou pro-occidental. Comme le démontre la carte ci-contre, lors des résultats des élections de 2010 mettant au pouvoir le candidat pro-russe, plus on est prêt de la Russie, plus on est pro-russe (bleu). Plus on est à l'ouest, plus on est pro Union européenne (rouge). Le coup d'état de 2014 soutenu par la violence et l'Occident, a brisé l'alternance. Ce qui a incité la Russie à résister davantage à l'évolution de l'Ukraine vers les institutions européennes.

    11L'Ukraine est un pays multilingue, dont l'ukrainien est la langue officielle en bleu sur cette carte et le russe la 2e langue la plus parlée, en rouge. 

    Aujourd’hui, 68% des Ukrainiens considèrent l’ukrainien comme sa langue maternelle. Plus de 80% font leurs études en ukrainien, mais seuls 50% le parlent à la maison et seulement 39% l’utilisent au travail.

    Le russe est la langue qui, pour beaucoup d’Ukrainiens, a encore un statut plus élevé que l’ukrainien. Très peu de gens croient que sa langue est seulement l’ukrainien ou seulement le russe: la plupart parlent suffisamment couramment les deux langues. On remarque qu'en Crimée (la pointe rouge), la langue russe est nettement majoritaire, de même qu'au Donbass vers l'Est, où la langue russe est majoritaire, mais un peu moins qu'en Crimée. 

    Après le coup d'état de 2014, la Crimée, par référendum s'est jointe à la Russie (97% pour). Les souverainistes pro-Russe soutenus par la Russie ont déclaré l'indépendance du Donbass. L'Ukraine essaye depuis ce temps de récupérer militairement ce territoire mais n'y réussit pas, bien qu'un accord de cessez-le-feu conclu en 2020 souvent rompu, soit officiellement en vigueur. La Russie quant à elle, soutient les indépendantistes. 500 000 citoyens vivant dans le Donbass ont maintenant des passeports russes. 

    Ligne rouge russe

    122483635 carterussie png 2Aujourd'hui, Moscou exige des garanties que l'Ukraine ne rejoindra jamais l'OTAN. Le président russe n'a pas décidé d'une invasion; mais parle plutôt de mesures militaro-techniques de rétorsion appropriées si l'approche agressive de l'Occident se poursuit. Le vice-ministre russe des affaires étrangères prévient que les tensions peuvent conduire à une situation similaire à la crise des missiles de Cuba en 1962, lorsque les États-Unis et l'Union soviétique ont frôlé le conflit nucléaire. 

    Moscou accuse l'Ukraine de masser la moitié de son armée, soit 125 000 hommes dans l'est du pays, attaquant sporadiquement le Donbass soutenu par la Russie, où plus de 14 000 personnes ont été tués depuis 2014. La Russie accuse l'OTAN de fournir l'Ukraine en armes. 

    Le président Poutine avertit l'Occident de ne pas franchir les lignes rouges de la Russie en Ukraine. L'une d'elles est l'arrêt de l'expansion de l'OTAN vers l'est, ce qui inclut l'Ukraine et la Géorgie. La Russie souhaite également que l'OTAN abandonne ses activités militaires en Europe de l'Est, ce qui implique de retirer ses unités de combat de Pologne, des républiques baltes d'Estonie, de Lettonie et de Lituanie et de ne pas déployer de missiles dans des pays comme la Pologne et la Roumanie. Elle souhaite donc en quelque sorte que l'OTAN revienne à ses frontières d'avant 1997.

    Le Kremlin, sentant l'OTAN trop près de ses frontières, a présenté deux traités, l’un aux États-Unis et l’autre à l’OTAN. Ces propositions prévoient d'interdire aux États-Unis d'établir des bases militaires dans tous les pays de l'ex-URSS non membres de l'OTAN, d'y utiliser les infrastructures pour toute activité militaire et même de développer une coopération militaire bilatérale avec ces états. Tous les membres de l'Alliance atlantique s'engageraient à ne jamais élargir l'OTAN et à ne mener aucune activité militaire sur le territoire de l'Ukraine et dans d'autres pays d'Europe de l'Est, du Caucase du Sud et d'Asie centrale, ne faisant pas partis de l'OTAN. Moscou souhaite obtenir des garanties juridiques. Ces traités, s'inspirent un peu de la situation déjà existante en Finlande et en Suède, pays limitrophes de la Russie qui ne font pas partis de l'OTAN, mais peuvent en devenir membre rapidement en cas d'urgence. 

    Le soutien militaire américain à Kiev se déroule à la porte de la Russie. Moscou est déjà préoccupée par le déploiement de drones turcs contre les forces soutenues par la Russie dans l'est de l'Ukraine et par les exercices militaires de l'OTAN en mer Noire.

    La Russie est également frustrée par le fait que l'accord de paix de Minsk de 2015 visant à mettre fin au conflit dans l'est de l'Ukraine est loin d'être respecté. Il n'y a toujours pas d'arrangements pour des élections contrôlées de manière indépendante dans les régions souverainistes. Élections qui règleraient définitivement le conflit militaire. 

    Ligne rouge ukrainienne et américaine

    Les services de renseignements occidentaux ainsi que ceux de l'Ukraine pensent qu'une incursion ou une invasion russe en Ukraine, pourrait avoir lieu au début 2022. Le directeur de la CIA estime que le président Poutine met l'armée russe et les services de sécurité russes dans une position, où ils pourraient agir de manière radicale. 

    Le Royaume-Uni aide l'Ukraine à construire deux bases navales, à Ochakiv sur la mer Noire et à Berdyansk sur la mer d'Azov. Des missiles antichars américains Javelin ont également été envoyés en Ukraine et deux patrouilleurs des garde-côtes américains ont été donnés à la marine ukrainienne.

    Alors que la Russie affirme catégoriquement qu'elle ne permettra pas à l'Ukraine de rejoindre l'OTAN, le président ukrainien attend de l'alliance un calendrier précis. Les États-Unis indiquent clairement qu'ils sont déterminés à aider l'Ukraine à défendre son territoire souverain. Le président Biden parle d'imposer des mesures comme il n'en a jamais vu, si l'Ukraine était attaquée. Mais il souligne également que le déploiement unilatéral de troupes américaines n'est pas à l'ordre du jour. De sorte que l'Ukraine affirme qu'elle est prête à se défendre seule. 

    Les États-Unis refusent de reconnaître les lignes rouges de la Russie concernant l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, mais ne veulent pas s'impliquer directement militairement. De sorte que leurs principaux outils semblent être les sanctions et le soutien à l'armée ukrainienne. La Grande-Bretagne envisage une extension du soutien de la défense ukrainienne, tout en ne participant pas directement aux combats. 

    L'Occident irait donc plutôt vers des sanctions économiques, dont le principal outil pourrait être de déconnecter le système bancaire russe du système de paiement international Swift appartenant à des Américains. Mais SWIFT résiste aux pressions politiques, sachant fort bien que si elle se plie aux exigences américaines, les banques visées par le blocus chercheront une autre solution et qu'elle les perdra définitivement en tant que clients. D'ailleurs Moscou pour contrer le coup, a déjà développé son propre système le SPFS. Des centaines d’établissements financiers russes ainsi que les géants étatiques sont déjà connectés à ce nouveau système qui est opérationnel. Une autre sanction serait d'empêcher l'ouverture du gazoduc russe Nord Stream 2 en Allemagne, prévue pour début 2022, reportée maintenant au milieu 2022. Moscou affirme que l'Ukraine, l'Allemagne et l'Union européenne mordent la main qui les nourrit, puisque l'augmentation du volume de gaz en Europe ferait baisser son prix. Il pourrait y avoir aussi des mesures visant le fonds souverain russe RDIF ou des restrictions sur les banques qui convertissent des roubles en devises étrangères. Mais, on sait fort bien que généralement les sanctions économiques ne sont pas efficaces. 

    Négociation entre Russes et Américains

    De toute façon, des négociations entre Américains et Russes auront lieu à Genève en janvier 2022. En fait, ce que veut la Russie est le règlement définitif du problème ukrainien, qui selon elle ne peut être réglé que par le respect par Kiev de la souveraineté du Donbass et du rattachement de la Crimée à la Russie. Pendant que Kiev et les Occidentaux pensent que la façon de régler est le retour du Donbass et de la Crimée à l'Ukraine. 

    Si l'on en juge le verbal des États-Unis et de la Grande-Bretagne, l'OTAN et les États-Unis ne répondront pas militairement à l'armée russe. Ils répondront plutôt par des mesures économiques; on peut facilement en conclure que l'armée russe vient en fait de recevoir le OK des Occidentaux pour intervenir éventuellement militairement au Donbass, si le problème n'est pas réglé diplomatiquement par les négociations russo-américaines de janvier. Certes l'Occident chialera alors fortement, mais sans aucune conséquence militaire, puisque personne ne veut entrer en guerre contre la Russie possédant la 2e armée au monde. 

    Pour ce qui est de l'OTAN, elle ne s'installera sûrement pas en Ukraine, ni  en Géorgie. Du moins, elle attendra quelques années. Elle réduira probablement ses installations en Pologne et autres, sans toutefois les enlever complètement. Tout ça dépendra si les États-Unis sont prêts à aller vers une course aux armements contre les Russes, pensant que ces derniers en sortiraient trop appauvris.  

    Notons que la grande erreur des Occidentaux, a toujours été de considérer la Russie comme étant de mauvaise foi. Ils ne l'écoutent pas, la considèrent arriérée et sont convaincus que son armée est désuète. C'est du moins ce que véhicule la grande majorité des médias occidentaux. Mais lorsque les responsables occidentaux négocient en privé avec les Russes, ils deviennent alors très pragmatiques.         

    Sources: 

    BBC News : Géostratégie : la Russie se prépare-t-elle à envahir l'Ukraine ? Par Paul Kirby

    Ukraine Crisis Media Centre : Ukrainien VS Russe: laquelle des deux langues a besoin de protection?, 17/03/18

     

     

  • Zelensky : Changement sur la forme mais pas sur le fond

    190419195745 volodymyr zelensky ukraine debate large 169Le nouveau président-élu ukrainien Volodymyr Zelensky, nouveau style, déclare que sa priorité en tant que chef d'état, sera de mettre fin à la guerre et à l'occupation. Très bonne initiative, sauf que : «La décision de Moscou de simplifier les procédures d'obtention d'un passeport russe pour les habitants des régions séparatistes de l'est de l'Ukraine montre bien que la Russie est une puissance occupante», estime-t-il. «La Russie mène une guerre contre l'Ukraine», ajoute-t-il en s'engageant à tout faire pour défendre les citoyens ukrainiens. Il a dit compter pour ce faire sur l'aide de la communauté internationale.

    Où est la différence avec son prédécesseur ? Ce n'est pas le langage d'un président voulant mettre fin à une guerre. On note aucune conciliation. Si on veut la paix, il faut faire des concessions. Il semble donc que ce ne soit que la forme qui change et non le fond. Le pays continuera à être dirigé par les oligarques ukrainiens. Ce n'est que la façade qui change. Pour savoir qui est véritablement Zelensky, il faudrait voir qui cet homme rencontre en privé ? 

    Donetsk et Louhansk, aux mains des souverainistes pro-russes, ont fait sécession en 2014. Moscou leur aurait fourni un appui militaire, selon Reuters. Dans la même année, la Crimée votait par référendum son rattachement à la Russie plutôt qu'à l'Ukraine.

    Zelensky a obtenu 73% des voix au second tour de l'élection présidentielle face au chef de l'état sortant Petro Porochenko, oligarque. L'accession à la présidence ukrainienne de ce comédien de 41 ans sans aucune expérience politique, ouvre la voie à une nouvelle façon de faire de la politique, sauf que, si ce n'est que la forme qui change et non le fond, la situation continuera à se détériorer et la population se retrouvera doublement flouée, sans savoir pour qui voter aux prochaines élections. Si ce comédien-président ne va pas chercher la paix, on pourra s'attendre à une baisse significative de la participation de la population ukrainienne à la prochaine élection et la démocratie en sera gravement perdante. 

    Ce que veut toute population : c'est la paix, la stabilité et une économie florissante. Ce que l'on obtient pas en guerre et pour faire la paix : il faut être conciliant, car l'adversaire a droit à l'existence lui aussi. Non seulement l'Ukraine devra accepter la sécession de trois de ses provinces, mais aussi la population ukrainienne devra accepter de faire affaire autant avec la Russie qu'avec l'Union européenne, pour retrouver une économie florissante.  

  • L'Ukraine prend acte de l'indépendance du Donbass

     

    Wikimedia Commons, la médiathèque libre

    Map of the donbassChaque partie reconnaît maintenant l’existence d’une frontière imposée par les armes (10.000 morts), frontière qui devient de plus en plus difficile à déplacer. Les conséquences économiques et politiques du conflit se précisent. Le divorce russo-ukrainien se consomme.

    Depuis 2014, le Donbass qui comprend deux régions russophones Luhansk et Donetsk, a développé une très bonne stratégie défensive, en effet les frontières n’ont pas beaucoup bougées. L’Ukraine a certes perpétré plusieurs assauts, mais militairement l’équilibre des forces est tel aujourd’hui, que l’armée ukrainienne est incapable de lancer une nouvelle offensive. Cela nécessiterait l'implication de l'Europe et des États-Unis. Or ceux qu'on appelle « la communauté internationale » ne peuvent aujourd’hui se le permettre, surtout lorsque l’image du pouvoir ukrainien commence à se détériorer dans l’opinion publique occidentale et que la rhétorique anti-russe semble commencer à stagner.

    Il y a quelques mois, Donetsk et Luhansk coupaient les liens économiques avec Kiev. En février Moscou reconnaissait la validité des passeports des républiques autoproclamées. En effet, celles-ci déclaraient officiellement leur indépendance. Aujourd'hui, l’Ukraine en prend acte. Elle confirme ainsi son impossibilité militaire de reprendre le Donbass. À noter que Louhansk et Donetsk n’ont pas encore conclu d’armistice.

    Poroshenko a laissé le blocus prendre de l’ampleur, pour permettre la rupture totale des liens politiques et économiques avec le Donbass et la Russie. L'Ukraine vient tout juste d'imposer des sanctions aux banques russes opérant sur son territoire, parmi lesquelles les géants Sberbank et VTB, leur interdisant de sortir des fonds s'élevant à 2,35 milliards d'euros du pays. Cette décision est aussi une riposte à la saisie par les rebelles pro-russes des entreprises ukrainiennes installées sur leurs territoires, qui faisait elle-même suite à un blocus commercial imposé par des militants nationalistes ukrainiens. 

    Le Kremlin continue de surveiller attentivement l'évolution des événements.

    Donbass


    Sources : 

    Réseau Internationale : L’Ukraine prend acte de la séparation du Donbass, 17/03/17

    L'orient le Jour : L'Ukraine impose des sanctions aux banques publiques russes, 17/03/17
     

  • Ukraine et Donbass : Guerre oubliée

    Pourquoi cette guerre est-elle oubliée ? Parce qu'elle ne se passe pas comme le voudrait l'Occident et si on en parle pas, ça n'existe pas. 

    Map of the donbassLes passeports délivrés par les autorités rebelles des régions de l'Est de l'Ukraine, soit les républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk sont désormais reconnus comme valables par la Russie. Les citoyens qui y résident peuvent désormais entrer et sortir de Russie sans visa depuis le 18 février 2017. Ces mesures sont temporaires, jusqu'à ce que la situation dans les régions de Donetsk et de Lougansk trouve une solution politique sur la base des accords de Minsk signés en février 2015.

    Le 11 mai 2014 s'est tenu un référendum d'autodétermination à Donetsk, avec 90% en faveur de l'indépendance de la république de Donetsk. Ce référendum n'est reconnu ni par l'Union européenne, ni par les États-Unis et le procureur général de Kiev déclare cette république « organisation terroriste » (17 mai 2014).

    Les autorités de Kiev ont alors lancé une véritable guerre contre ces Républiques qui ont proclamé leur indépendance suite au coup d'état ukrainien de février 2014, ce dernier approuvé par l'Europe et les États-Unis. Résultat, 3 ans de conflits qu'aucun traité de paix n'a pu endiguer, plus de 10.000 morts, une population massacrée, en majorité des ouvriers et des mineurs. On est loin du portrait classique du dangereux terroriste.

    Sous le coup de bombardements ukrainiens incessants, les victimes du conflit sont les populations civiles, des hommes et des femmes entre la peur et la survie qui ont tout perdu. Elles nous ressemblent. Leurs villes détruites ressemblent aux nôtres, leurs aspirations aux bonheurs de la vie sont similaires, nous sommes tous des êtres humains subissant des enjeux qui nous dépassent. Comme c'est souvent le cas, ce sont ceux qui n'ont rien demandé qui payent les conséquences d'une géopolitique aux intérêts flous et déshumanisés.

    Cette guerre a fait près de 10.000 morts depuis avril 2014 entre rebelles pro-russes et soldats ukrainiens. Depuis le 29 janvier dernier, la situation sur la ligne de contact dans le Donbass s'est aggravée. 

    Les leaders occidentaux sont complètement déconnectés de la réalité dans ce conflit, tout comme c'est le cas dans le conflit syrien et dans le non-conflit avec les monarchies du golfe persique.

    La  Crimée, ayant choisie par référendum de faire partie de la Russie est par le fait même exclue de cette destruction inhumaine. 

     

    Sources :

    RT : Moscou reconnaît les passeports des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, 18/02/17

    Sputnik : Les nationalistes radicaux ukrainiens quittent la station de filtration d’eau de Donetsk, 27/02/17

  • L'Ukraine chancelante

     

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    L'Ukraine perdrait environ 20% de son économie, en raison du conflit armé ravageant ses régions orientales industrielles. Chaque jour de guerre lui coûterait entre cinq et sept millions de dollars.

    Des soldats russes sans insigne se massent toujours à sa frontière. L’OTAN s’inquiète. Cependant, les autorités Moscovites continuent de démentir leur implication militaire directe. Par contre, le vice-premier ministre russe, Dmitri Rogozine plaisante en disant : « Les chars russes n’ont pas besoin de visa.» 

    Il y a un risque de reprise de guerre, entre l'armée ukrainienne et les Pro-russes, dans les prochains mois. Le vice-président américain Joe Biden exhorte les pays occidentaux, de se tenir prêts à imposer de nouvelles sanctions à Moscou.

    La politique agressive de la Russie semble être l'une des principales menaces envers l'Ukraine ; les autres étant la corruption, le système inefficace et la crise économique sans oublier la principale, soit : l’incompréhension totale entre Pro-russes et gouvernement ukrainien.  

    Les autorités ukrainiennes veulent résoudre tous ces problèmes et atteindre un bon niveau de développement d'ici 2020. Selon le gouvernement, la réforme devrait changer le pays si radicalement dans les cinq prochaines années que l'Ukraine sera alors en mesure de demander son adhésion à l'UE et l’OTAN.

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    Sources : 20 minutes, Le Figaro, Nezavissimaïa Gazeta,  Reuters, Tribune de Genève.

  • L'Ukraine entre la paix et la guerre

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    En Ukraine, il n'y a toujours pas de cessez-le-feu, malgré l’entrée en vigueur en février dernier du traité de paix de Minsk-2. Le conflit armé a fait plus de 6.200 morts en un peu plus d'un an. Des combats sporadiques éclatent régulièrement dans l'Est du pays, où depuis quelques jours les tirs ont gagné en intensité, y compris à Donetsk, bastion des prorusses. En ce qui concerne les plaintes sur le non-respect des accords de Minsk, celles-ci viennent des deux côtés.

    Par contre, malgré toutes les difficultés, le processus de paix lancé à Minsk avance, et la situation est devenue plus calme qu’auparavant. Il est sûr qu’on ne peut assurer un règlement à long terme que via un dialogue direct entre Kiev et les séparatistes. Ce qui ne semble pas exister véritablement en ce moment.

    Néanmoins, on a observé ces dernières semaines, un soutien continu de la Russie aux séparatistes, avec des armes lourdes, de l'artillerie, des systèmes sophistiqués de défense anti-aérienne, de l'entraînement et aussi des forces militaires de même qu’une aide non-létale.

    Les séparatistes ont donc la capacité de lancer de nouvelles attaques à très court terme, s’ils le veulent.

  • Ukraine, trêve chancelante

    Ukraine 2

    Les combats ont diminué d'intensité depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu mais celui-ci a été violé à plusieurs reprises, notamment lors de la prise de Debaltseve par les séparatistes.

    Ukraine 1Les batailles les plus intenses ont lieu dans la ville de Peski, proche de Donetsk et près de Marioupol où les pro-Russes ont effectué un raid sur les positions de l'armée ukrainienne à l'Est de la ville. Kiev accuse d’ailleurs les indépendantistes de continuer d’y masser des troupes. Le service d'information des rebelles DAN rapporte quant à lui, que des troupes ukrainiennes ont bombardé certains quartiers de Donetsk.

    Cependant, l’échange de 200 prisonniers entre les deux camps, pourrait traduire leur volonté de respecter l'accord de Minsk II, surtout depuis que les insurgés ont Debaltseve sous leur contrôle, l'un de leurs principaux objectifs militaires.

    ULe gouvernement allemand s'inquiète toujours de l'absence de cessez-le-feu complet et demande à Moscou d'exercer son influence sur les autonomistes. D’ailleurs, les 15 pays membres du Conseil de Sécurité dont la Russie, ont appelé les belligérants à cesser immédiatement les hostilités. Toutefois, l'Ukraine ne nie pas la possibilité de rentrer incessamment en guerre contre la Russie.

    Ukraine 4Pendant ce temps à Moscou, le premier anniversaire de la chute de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch, a été commémoré par un défilé  anti-Maïdan de 35.000 personnes.

    Sources : Canoe.ca actualités, Ici Radio-Canada, Le Monde, Libération, La Voix du Nord, Yahoo Actualités.

  • L'Ukraine fédéralisme centralisé ou décentralisé

    Il y a un cessez le feu général mais il existe deux exceptions. En fait, les combats continuent dans l'est. Le cessez-le-feu signé par la France, l'Allemagne, l’Ukraine, les Pro-russes et la Russie ne tient que sur le papier.

    DebaltseveLes pro-russes ont bombardé la ville de Debaltseve à 80% russophone, contraignant l'armée ukrainienne à l’abandonner. Plusieurs analystes estiment que la bataille pour cette ville était inéluctable, les rebelles l’ayant toujours considérée comme faisant partie de leur territoire. D’ailleurs la France et l'Allemagne pourraient avoir décidé d'accepter la chute de Debaltseve comme le prix à payer pour la paix.

    CharsLe président russe continue de démentir tout soutien direct aux rebelles, même si l'Otan affirme que les forces spéciales, l'artillerie et les unités de défense aérienne russes y sont toujours très actives. La question est de savoir si les rebelles vont vouloir d'autres territoires, notamment Marioupol, sur la mer d'Azov, 500 000 habitants à majorité russes, où des bombardements et des chars d’assaut sont signalés à 20km.

    L'Ukraine obtiendra le contrôle de sa frontière d'ici la fin de l'année, et après des réformes constitutionnelles qui laisseront à la Russie une influence prépondérante dans l'est du pays. La population ukrainienne de l’Est a toujours demandé un fédéralisme décentralisé. L’Ukraine ne leur offrant qu’un fédéralisme centralisé.

    Ceci dit, les États-Unis et le Royaume-Uni envisagent des sanctions supplémentaires à l’encontre de la Russie.

    Sources : Courrier international, Euronews, Kommersant, Le Point, Libération. 

  • L’accord de Minsk

    Accord de minsk

    « On a réussi à trouver un accord sur l'essentiel » a déclaré le président russe. L'accord prévoit un cessez-le-feu en vigueur dimanche le 15 février. Ce délai pourrait permettre aux pro-russes de conquérir la ville clef de Debaltseve, aujourd'hui sous le contrôle de l'armée ukrainienne et placée sur la route entre Donetsk et Lougansk. 

    Signé par les séparatistes pro-russes et Kiev, l'accord prévoit un début de retrait des armes lourdes au plus tard deux jours après le cessez-le-feu et la fin du processus dans les 14 jours ; permettant la création d'une zone tampon d'une profondeur de 50 à 70 kilomètres, le tout sous surveillance de l'OSCE. Les troupes ukrainiennes doivent stationner sur leur ligne actuelle et non celle du précédent accord de Minsk, un recul pour elles.

    La libération des prisonniers ukrainiens s’effectuera d'ici 19 jours, a souligné le président ukrainien M. Porochenko ainsi que l’amnistie générale des belligérants. Reste à s'entendre sur les listes de personnes à libérer.  

    Il est prévu la mise en place d'une nouvelle Constitution d'ici fin 2015, augurant une décentralisation des régions de Donetsk et Lougansk, en accord avec les représentants de ces zones.

    L'accord prévoit un respect de l'intégrité territoriale ukrainienne en ce sens qu'il maintient les régions de Donetsk et Lougansk en Ukraine contre l'adoption d'une loi de décentralisation par le pouvoir central.

    L'accord prévoit que la loi de décentralisation intègre quelques éléments notés en bas de page qui pousse cette décentralisation un peu plus loin, même si on ne peut parler de fédéralisme, en prévoyant par exemple une autodétermination de la langue ou des forces de police locales. En outre, s'il est bien prévu que Kiev récupère le contrôle de sa frontière Est avec la Russie, c'est en dernier ressort, à la toute fin de 2015, après des élections locales.

    Dans ce contexte, le Fonds monétaire international a annoncé qu'il allait accorder à l'Ukraine, dont l'économie frôle la faillite, un nouveau prêt de 17,5 milliards de dollars sur quatre ans, en échange de réformes.

    L’accord évite à court terme à la Russie un durcissement des sanctions occidentales et compromet la perspective de livraisons d'armes américaines à Kiev. Tout en assurant à Kiev que les pro-russes ne saisiront pas plus de territoire.

    Mise en difficulté par la suprématie militaire des séparatistes et des forces russes, l'armée ukrainienne n'a plus les moyens de résister seule. Le leader de la «république de Donetsk» M. Zakhartchenko, s’est exclamé : «C’est une grande victoire».

    Il est possible qu’on assiste finalement à la même situation qui s’est produite en 2008 où l’Abkhazie et l'Ossétie du Sud ont obtenues leurs indépendances face à la Géorgie.

    Il semble que Kiev ne croit pas que les prorusse vont respecter l'accord.

    Sources : Canoe.ca actualités, Le Figaro, L’Obs. France 24, 

  • Ukraine : Plan de paix

    La réunion entre Berlin, Paris et Moscou inspire l’espoir de mettre fin à dix mois de conflit armé qui ont fait plus de 5 000 morts et 10 000 blessés.

    La majorité de la population de l'Est de l'Ukraine est russophone et ne veut pas de l'Union Européenne. Elle désire continuer son alliance économique avec la Russie et demande le fédéralisme.

    La majorité de la population de l'Ouest du pays est pour l'Union Européenne et ne veut plus de l’alliance économique avec la Russie.

    Pour donner une chance à la paix, l’Union européenne reporte la mise en œuvre de nouvelles sanctions économiques contre la Russie. Paris et Berlin sont même hostiles à l’envoi d’armes à Kiev. Par contre, les États-Unis laissent planer le doute et enverront peut-être des armes défensives à l’Ukraine, question de mettre un peu de pression sur Moscou.

    Le plan, prévoit une plus grande autonomie des régions rebelles, retient la ligne de front actuelle et prévoit une zone démilitarisée de 50 à 70 kilomètres de large. Mais Kiev juge inacceptable de retenir l’actuelle ligne de front. En effet, les séparatistes occupent 500 km2 de plus par rapport à septembre dernier.

    Un autre point en litige,  est le contrôle de la frontière Ukraine-Russie. Kiev et les Européens voudraient que ce soit l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe qui en est la responsabilité. Moscou s’y oppose fermement. Les discussions achoppent aussi sur le retrait des armes lourdes du front.

    Moscou insiste sur la constitution d’une fédération. L’Ukraine la dénonce, y voyant une tentative du Kremlin de s’assurer un droit de veto sur les décisions de Kiev, et n’accepte que la perspective d’une plus large autonomie de ces régions.

    Le président russe exige que le gouvernement ukrainien engage un dialogue direct avec les séparatistes. Il souhaite une solution qui permette la reconnaissance des minorités prorusses du Donbass et de Louhansk. Kiev refuse de reconnaître leur autonomie.

    En jouant la montre, la Russie fait entrer en ligne de compte l'évolution du rapport de force sur le terrain. Les conditions premières de Moscou pour stabiliser la situation, est un cessez-le-feu immédiat, la cessation de l’opération dite antiterroriste de la part de Kiev et la suppression du blocus économique sur le Donbass. 

    D’après Moscou, il s’agit d’un conflit interne qui doit trouver sa solution entre les parties ukrainiennes concernées. Les représentants des deux républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk sont présents à la rencontre de Minsk. 

    Je l’ai déjà écrit, la solution passe par le fédéralisme. Aucun autre dénouement ne sera possible. Nous le savons, l’Europe et l’Amérique du Nord ne feront pas la guerre à la Russie pour l’Ukraine et les sanctions économiques ne feront pas fléchir la Russie. Au contraire, ces sanctions la poussent économiquement vers la Chine et l’Inde, deux mastodontes avec lesquels l’Occident ne sera plus compétitif dans un futur plus ou moins rapproché.

    Sources : Blog Politique ; Libération ; Le Figaro; Mondialisation.ca, centre de recherche sur la mondialisation. 

  • Ça bouge en Ukraine

    Pendant que le Canada  élargit ses sanctions à l'encontre de la Russie. l'Ukraine et l'Union européenne ont ratifié un accord d'association. Cet accord est symbolique à l'heure actuelle. L'Union européenne a annoncé que l'accord de libre-échange avec l'Ukraine, était repoussé à la fin 2015 pour permettre de nouvelles discussions avec Moscou et l'Est de l'Ukraine.

    En même temps, le Parlement ukrainien a adopté, un projet de loi qui garantit davantage d'autonomie aux régions de l'Est russophone, où un cessez-le-feu précaire est en vigueur. Ce projet de loi sur un "statut spécial" des régions de Donetsk et Lougansk fait d'ailleurs partie du protocole de cessez-le-feu signé le 5 septembre par Kiev et les rebelles prorusses.

    La chaîne de télévision norvégienne a filmé dans le sud-est de l’Ukraine une vidéo montrant des soldats du bataillon ukrainien Azov qui portent des casques frappés de symboles nazis.

    Sur la vidéo enregistrée par la station norvegienne TV2, les telespectateurs peuvent distinguer clairement au moins 2 soldats ukrainiens dont les casques sont frappés de l’emblème des SS et de la croix gammée nazie.

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    Il est de notoriété publique en Ukraine que le bataillon Azov, largement utilisé contre les séparatistes, est composé essentiellement de membres du groupe d’extrême droite Pravy Sektor, qui ne cache nullement son idéologie néonazie.

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    L’emblème que portent les membres du bataillon Azov en jaune et bleu, se distingue par la présence du « Wolfsangel », une des runes les plus utilisées dans l’imagerie du III Reich.

    L'Otan est en Ukraine, dans son extrême-ouest, très loin de la zone de guerre. Plusieurs de ses États-membres y conduisent des exercices conjoints avec les forces armées ukrainiennes. C'est une manière pour les alliés de l'Ukraine de montrer leurs muscles, sans toutefois s'investir dans le conflit.

    La Russie déploiera des renforts militaires en Crimée en raison de la crise en Ukraine et du renforcement de la présence militaire de troupes de l'Otan aux frontières.

    Les forces des républiques populaires autoproclamées de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR) ont formé une armée unifiée de la Novorossia dans le sud-est de l'Ukraine.

    Un convoi de plus de 200 camions blancs russes a franchi la frontière ukrainienne pour livrer de l'aide humanitaire à la ville ukrainienne de Lougansk.

    Convoi russe

  • Ukraine, sanctions européennes et frontière russe

    L'Union Européenne augmente ses sanctions contre la Russie pour la nième fois. J'entends déjà les Russes dire : "Oh! j'ai peur, j'ai peur ! Je me plis immédiatement à votre bon vouloir !"

    Et non, ce n'est pas ainsi que ça se passe car la très grande majorité de la population de l'Est de l'Ukraine est réellement contre l'entrée de l'Ukraine dans l'Union Européenne et pour que l'Ukraine continue son alliance économique avec la RussieCe n'est pas une invention de Poutine. C'est tout simplement la réalité n'en déplaise aux gouvernements et médias occidentaux.

    Et oui, la très grande majorité de la population de l'Ouest de l'Ukraine est pour l'entrée de l'Ukraine dans l'Union Européenne et voudrait que cesse son alliance économique avec la Russie. Les Russes en sont parfaitement conscients. Ce qu'ils appuient ce sont les demandes de la population de l'Est qui voudrait un fédéralisme. Ce qui permettrait plus de souplesse et de faire affaire avec l'Union Européenne et la Russie.

    Je pense que le pays en bénéficierait d'avantage du point de vue économique, social et culturel. La démocratie ce n'est pas la majorité qui l'emporte sur la minorité sans se soucier aucunement de la minorité, surtout quand la majorité représente environ 55% et la minorité 45%. On ne peut pas faire comme si le 45% n'existe pas. Nous en avons un exemple probant. Pendant ce temps, les morts et les blessés s'agglutinent.

    Kiev a commencé à ériger un mur sur la partie de la frontière russe qu'elle contrôle. Cependant la majeure partie est contrôlée par les pro-Russes. L'accord de libre-échange entre l'Ukraine et l'Union Européenne est repoussé jusqu'à la fin 2015. Un second convoi de 300 poids lourds d'aide humanitaire russe a commencé àfranchir la frontière vers l'Est de l'Ukraine, ce matin.

    Convoi qui compte 300 poids 24046c6870b2db92ed384b8d9e67f01e

    Le cessz-le-feu est parfois mis à mal. L'aéroport de Louhansk est en ruine. L'Ukraine s'attend à un hiver difficile, faute de gaz. Bravo Kiev!

    Aeroport

  • Crise ukrainienne

    La monnaie nationale ukrainienne chute à son plus bas niveau historique. Le ministre de l'économie démissionne. C'est la deuxième démission retentissante cette semaine après celle de la journaliste et militante Tetiana Tchornovol, chargée de la lutte contre la corruption au sein du gouvernement.

    Les combats se sont intensifiés dans l'est de l'Ukraine, provoquant la mort de plus de 40 civils dans la région de Donetsk, dont la capitale a subi des tirs d'artillerie massifs jusque dans le centre-ville, près du fameux stade du Shakhtar.

    La localité de Makiïvka, encore épargnée il y a quelques jours, est devenue depuis 48 heures l’un des objectifs stratégiques majeurs de l’armée ukrainienne. Si l’armée ukrainienne réussissait à s’en emparer, elle pourrait achever l’encerclement de Donetsk, ce qui permettrait de couper encore davantage les troupes rebelles, de l’arrière-pays, et donc de toute possibilité de se fournir en armes, en munitions et de recevoir des renforts.

    Selon la Garde nationale de l’Ukraine, les militaires ont repris aux opposants le contrôle de la ville d’Ilovaïsk. L'armée ukrainienne évoque des combats de rue dans le centre-ville de Louhansk. Kiev affirme y avoir saisi deux blindés appartenant à une division aéroportée russe.

    180 poids lourds russes d’aide humanitaire sont bloqués à la frontière ukrainienne.

    Le pays est en grande crise économique et le gouvernement ukrainien réussit de surplus à détruire une partie de l’Est. Tout ça parce qu’il refuse de négocier avec les pro-Russes.

    Donetsk 1 

  • Ukraine, essai géo-économique

    Pour la première fois, depuis l’effondrement de l’URSS, une crise majeure très importante secoue l’arrière-cour de l’Union européenne qui se trouve malencontreusement aussi l’avant-cour de la Russie : L’Ukraine.

    Pays industrialisé, libre marché émergeant, une agriculture au grand potentiel, l'Ukraine, deuxième pays d'Europe par sa superficie, l’un des plus peuplés du continent (45 millions), joue un rôle prépondérant dans la distribution gazière européenne, arrivant de Russie. Ce pays en est son principal partenaire économique. Kiev s'efforce toutefois de se tourner vers l'Union européenne.

    L'Ukrainien en est la langue principale mais le Russe domine à l'est et la plupart des Ukrainiens le parlent ou le comprennent. Son potentiel économique est très puissant. Entre son indépendance et la révolution orange, son PIB augmentait, dans les deux chiffres par année, malgré sa presque faillite récente.

    La Russie considère l'Ukraine comme faisant partie de sa zone d'influence puisqu’elle en est son principal partenaire économique. Ce qui n'est pas faux. L'Occident considère la même option, puisque le choix de la majorité de la population ukrainienne semble le choisir. Ce qui n'est pas faux non plus.

    Par contre, la Russie, étant la deuxième puissance militaire de la planète, son arsenal nucléaire dissuade toute velléité de guerre, entre elle et l’Occident. Sans compter que l’opinion publique occidentale est incapable d’accepter de nos jours, de grandes pertes en vies humaines de la part des siens, pour un tel conflit.

    Après s'être entre-tués (malheureusement), les pro-russes et les pro-européens devront inévitablement régler en table de concertation, en tenant compte des forces et des atouts de chacun. La solution existe, sans aucun doute le fédéralisme à la canadienne, n'en déplaisent aux Occidentaux.

    L’Union européenne des Quinze n’a forcé aucune des 13  républiques des pays de l’ex-bloc de l’Est à la rejoindre. Qu'en reste-t-il de cet ex-bloc de l’Est ? Coté occidental, l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie, coté Caucase et Asie centrale, Azerbaïdjan, Arménie, Kazakhstan, Kirghizstan… 

    La Russie elle-même, aspire à se rapprocher du grand ensemble européen, voir occidental, ce qui sous-entend les États-Unis. Seulement, on voit bien qu’il y a un problème de leadership. Ni l’Europe, ni les États-Unis, ne veulent le partager  avec elle. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle se joue ce bras de fer. L’Ukraine, reliquat de l’éclatement du bloc de l’Est n’aurait  jamais été ébranlée territorialement sans cette crise (Crimée).

    Les Russes font maintenant partie intégrante du giron capitaliste. Ils étaient les décideurs d'un autre système. Ils ne veulent pas suivre mais faire partie des décideurs. Une assimilation par l’Occident est toujours possible tant les points de convergence sont nombreux. L'Ukraine occidentalisé deviendrait alors un talon d’Achille pour eux. Le capitalisme russe est moins effréné qu'en Occident et ils ne veulent pas en perdre le contrôle chez eux au profit des Occidentaux. Les oligarques deviendraient moins riches.

    Cependant, l'Occident ne peut outre-passer ses valeurs démocratiques et humanistes. Il ne peut tolérer la dictature, ni la torture dans les prisons entre autre, ni le soutien à certains régimes comme la Tchétchénie, la Syrie ou  l'Iran. Il soutient également l'égalité entre femmes et hommes, de même qu'entre homosexuels et hétérosexuels.

    Ces mêmes Occidentaux sont habitués d'être les décideurs et ne font jamais  de concession à qui que ce soit, sauf à ceux qui sont aussi forts qu'eux. Leur survie en tant que capitalistes dépend essentiellement du capitalisme effréné : production, production, production, profits, profits, profits... augmentation du niveau de vie...Cependant la fin du procédé ne peut être que cataclysmique. Exploitation à outrance en spirale, en dernier lieu : il ne reste plus rien, c’est la catastrophe inévitable à moins que l'on en contrôle un peu mieux le tir.

    Le communisme s'est effondré, étant incapable d'être compétitif, face à des compagnies privées habituées de vivre dans un tel système. Le fait d'être trop rigide du point de vue liberté individuelle a certainement joué également.

    En fait, ce qui a sauvé le capitalisme occidental de l'effondrement, c’est sa grande capacité de faire entrer dans son système de production effrénée qu'on appelle aussi libre marché, de plus en plus de pays, en commençant par la Corée du Sud, dans les années soixante-dix. Le niveau de vie de ce pays augmentant de façon fulgurante, il en fut plus aisé d'intégrer d'autres grands joueurs comme la Chine, puis tout récemment, l'Inde qui en est encore à ses balbutiements, en la matière. En fait, la première réussite du capitalisme effréné fut certainement le Japon, après la deuxième guerre mondiale. 

    Le conflit ukrainien se situe dans une optique où l'ordre économique mondial est en train tranquillement de changer de mains. De l'Occident, qui en fut depuis longtemps le principal dépositaire, l'ordre économique a tendance depuis plusieurs décennies à se déplacer subrepticement vers l'Asie.

    En ce moment, la Russie et la Chine jouent le rôle de contre-pouvoir face à l'Occident. Bientôt l'Inde y sera. Et l’Occident se sent dépassé par ces deux mastodontes que sont l'Inde et la Chine. En plus de l'argent, ils ont le nombre, nouvelle donnée non négligeable.

    Je soupçonne l’Occident de ne pas s’arrêter à l’Ukraine et aux autres pays de l’ex-bloc de l’Est. Il voudra contrôler également le système économique russe pour faire contrepoids aux deux mastodontes. M. Poutine ne sera pas au pouvoir éternèllement. Les Occidentaux essayeront certainement dans un avenir pas si lointain de soutenir un parti ou un candidat pro-occidental à la présidence russe.

    Le monde se dirige sensiblement vers un nouvel ordre mondial. Et si l’Occident entend prendre les devants, il sait aussi que sa puissance monétaire atteindra ses limites dans un avenir rapproché. L’Asie tôt ou tard s’emparera de la force de l’argent. Et dès lors, les politiques monétaires expansionnistes de l’Occident autant à l’Est qu’à l’Ouest en seront neutralisées.

    D’ici là, la Russie lutte pour sa zone d’influence. Elle  minimise les pots cassés et reprend de la force, surtout depuis la guerre en Géorgie. Elle essaye de conserver sa place (Syrie, Iran) en faisant partie également de l’association BRICS. Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.  Sa zone d’influence lui assurera son avenir quoi qu’il arrive.

    La Chine est de plus en plus présente sur la scène internationale, même si elle se cache  plus souvent qu’autrement derrière les Russes. En même temps, très liée économiquement avec les États-Unis, elle en finance le gouvernement par les certificats de dépôts, 300 milliards $. Elle produit énormément pour eux et la planète entière. C’est l’usine planétaire. Elle est déjà dans la spirale effrénée du capitalisme à l’occidentale. Mais, elle semble de plus en plus contrôler sa propre économie et devenir  une puissance militaire. Son pouvoir décisionnel ne peut qu'aller en augmentant. En fait, elle est déjà la première puissance mondiale. Prudente, elle avance lentement mais sûrement.

    L'Inde puissance régionale, est en devenir, surtout après l'élection qui a mis au pouvoir un parti foncièrement capitaliste qui promet l'augmentation du niveau de vie de l'ensemble de sa population.

    L’Occident joue-t-il la bonne carte face à la Russie? S’il acceptait de partager le pouvoir avec elle, se mettrait-il en meilleure position ou réussira-t-il à gober l’économie russe? Cherche-t-il vraiment à pousser d'avantage Moscou vers Pékin et New Dehli avec lesquels les Russes ont déjà ouvert le dialogue? 

     

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  • Ukraine : Petro Porochenko, le nouveau président

    25 mai 2014

    Petro Porochenko, vainqueur au premier tour à l’élection présidentielle. 56% des voix. À l'Est, le scrutin a été fortement perturbé. En revanche la participation a été très élevée à Kiev.

    M. Poutine respectera les résultats de l'élection.

    Voici le nouveau président :

    Petro Porochenko, le  roi du chocolat,

    Petro porochenko le roi du chocolat

    et nouveau président. Ce magnat de la confiserie, l'une des dix plus grandes fortunes d'Ukraine, a été le premier oligarque à soutenir le soulèvement pro-européen. Cet ex-ministre de l'économie a reçu le soutien de l'ancien boxeur Vitali Klitschko, qui a joué un rôle décisif au sein du mouvement ayant entraîné la destitution de Viktor Ianoukovitch. Sa chocolaterie Rochen, a été visée par les sanctions russes.  

     

  • L'élection présidentielle divise l'Ukraine

    Le président russe M. Vladimir Poutine, ordonne la fin des manœuvres militaires à ses troupes, près de la frontière ukrainienne. En retour, il demande à Kiev de retirer immédiatement ses effectifs de l'est du pays. 

    L’opération antiterroriste lancée le 13 avril par l'armée ukrainienne en territoire pro-Russes, a fait près de 130 morts, soldats, pro-Russes et civils confondus. C'est une Ukraine troublée et déchirée qui se prépare au premier tour de l'élection présidentielle du 25 mai.

    Le médiateur de l'OSCE pour l'Ukraine, le diplomate allemand Wolfgang Ischinger, a dit s'attendre à un déroulement plus ou moins normal des élections présidentielles...

    Pour plusieurs, la présidentielle est un test pour la survie de l’Ukraine. Pour d’autres, seule une Ukraine fédérale y garantirait la paix.

     

     

  • Reconquête de l’Est par Kiev : Échec

    « L'Ukraine est aussi près de la guerre civile qu'on puisse l'être, » a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères. Sur le terrain, des combats entre rebelles pro-russes et soldats ukrainiens se déroulent presque toutes les nuits près de Slaviansk, bastion des insurgés. Le maire demande l’aide de l’armée russe. Lougansk proclame son indépendance.

    La reconquête de l'est par Kiev est sans contredit un échec total. La trahison de la police, l'opposition de la population, ainsi que l'incompétence de ceux qui planifient les opérations en sont les causes principales. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères  se dit préoccupé par la préparation d'exercices militaires russes près de la frontière entre l'Ukraine et la Russie. 

  • Réactions au référendum de l'Est de l'Ukraine

    Les pro-russes de l'Est ukrainien ont revendiqué un soutien de 90% pour l'indépendance à l'issue du référendum. La République de Donetsk réclame son rattachement à la Russie et annonce que l'élection présidentielle prévue le 25 mai en Ukraine n’aura pas lieu, sur son territoire.

    La Russie respecte l'expression de la volonté des Ukrainiens de l'Est. Elle ne voit pas non plus, l'utilité de nouveaux pourparlers internationaux, si le dialogue n'est pas engagé avec les représentants des régions de l'est.

     

    Kiev et l'Occident dénoncent le référendum et le jugent illégal. Gazprom coupera ses livraisons de gaz à l'Ukraine à partir du 3 juin si Kiev n'a pas règlé la facture, d'ici là.

     

    Environ 400 mercenaires d'une entreprise américaine opèrent en Ukraine aux côtés des soldats et des policiers dans des opérations contre les pro-russes. Les combats ont repris, comme à chaque jour, dans le village d'Andriïvka, encerclé par les forces ukrainiennes.

    Bruxelles a réitéré son soutien aux nouvelles autorités ukrainiennes. Le gouvernement ukrainien y est  attendu mardi pour conclure plusieurs accords avec l'Union européenne.


     

  • Ukraine : Référendum de l'Est

    Les prorusses ont obtenu un soutien de 89 % des suffrages exprimés en faveur de l'indépendance de la région de Donetsk. Le taux de participation est estimé à 75%.

     

    Les pro-russes ont indiqué, après l'annonce des résultats, que le statut de Donetsk ne changera pas fondamentalement. Ils ne cesseront pas de faire partie de l'Ukraine. Ils ne feront pas partie de la Russie.  Ils voulent seulement dire au monde qu’ils souhaitent le changement [...] Ils veulent décider eux-mêmes du sort de leur région. Dorénavant, toutes les troupes présentes en Ukraine de l’Est seront considérées comme illégales par les pro-russes. Kiev et l'Occident dénoncent le référendum et le jugent illégal.

     

    La France n'a aucune intention de suspendre la livraison des deux navires de guerre de type Mistral à la Russie, un contrat de 1,2 milliard d'euros. L’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder estime pour sa part que l'Union européenne est la principale responsable de la crise ukrainienne : « L'erreur fondamentale vient de la politique de l'UE en faveur d'un traité d'association  que Bruxelles voulait signer avec l'Ukraine. » Affirme M. Schröder. « L'UE a ignoré le fait que l'Ukraine est un pays profondément divisé culturellement. Depuis toujours, les gens du sud et de l'est du pays sont plutôt tournés vers la Russie et ceux de l'ouest, plutôt vers l'UE », rappelle-t-il.

     

  • Ukraine, référendum, élection, guerre civile

    L'Ukraine devra payer à l'avance, ses livraisons de gaz russe en raison des milliards de dollars impayés par Kiev. La rébellion atteint Kramatorsk. Affrontements meurtriers à Marioupol. Les combats reprennent sporadiquement aux abords de Slaviansk.

    Il est peu probable que des élections présidentielles puissent se tenir sur l’ensemble du territoire. L’élection sera-t-elle une solution ou un élargissement de la crise? Notons cependant un besoin urgent de reconstruire une légitimité démocratique.

    Le président russe a affirmé que les troupes russes ont été retirées de la frontière. Cependant, ni l'Otan ni la Maison Blanche ne le constatent.

    Le Kremlin a indiqué qu'il analysait la situation après l'annonce par les pro-russes qu'ils maintenaient le référendum dont Vladimir Poutine leur avait demandé le report.

    L’Homme fort de la rébellion armée, Viatcheslav Ponomarev, de son fief de Slaviansk, s’est prononcé pour une union avec la Russie à l'issue du référendum prévu dimanche dans l'est de l'Ukraine.