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Articles de rousseau-philippe

  • Venezuela, 1 - 0 pour Maduro

    Concernant ce camion (sur la 1ère photo) qui fut brûlé alors qu'il avait commencé à rouler sur un des ponts enjambant la frontière entre le Venezuela et la Colombie. Le problème, avec ce que prétendent les Américains, c'est que ce camion a flambé du côté de la Colombie et non du Venezuela. Les 3 premières photos ont été fournies par le Ministère des Affaires Étrangères du Venezuela. Sur la 3e photo, ce qui est encerclé en vert, est au Venezuela et ce qui est encerclé en bleu, est en Colombie.

    La 4e photo a été prise par l'agence de presse Reuters, lors de la destruction du camion et où on peut clairement voir une pancarte colombienne annonçant les services d'immigration.

    Le Venezuela a annoncé qu'il donnait 24 heures à tous les diplomates colombiens pour quitter le pays et que les relations diplomatiques avec la Colombie seraient désormais rompues. La frontière avec la Colombie est désormais complètement fermée. Même chose du côté de la frontière avec le Brésil.

    Aucun camion affrété par les autorités américaines, à partir du Brésil et de la Colombie n'a pu franchir les frontières et pendant ce temps, l'aide fournie par la Russie et la Chine, via un pont aérien, se poursuit.

    À Caracas, une manifestation géante d'appui au gouvernement de Maduro a eu lieu (5e photo).

    Merci à André Parizeau pour toute la documentation

    1ère photo

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    5e photo

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  • Assad vainqueur, s'impose à la Turquie et à l'Arabie

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    Dans une interview accordée à Al Mayadeen, Mme Bouthaina Shaaban, conseillère politique du président syrien Assad, a déclaré : « Aujourd’hui Erdogan, agissant à travers la prétendue opposition dont il est bien sûr loyal, cherche à déterminer le nom qui permettrait aux Frères musulmans de se faire entendre au sein du gouvernement syrien ».

    Mme Shaaban a poursuivi en notant que les partis religieux ne sont pas autorisés en Syrie, car il s'agit d'un état pluraliste laïc. La conseillère a noté que le président turc tentait d'intégrer des membres des Frères musulmans à l'intérieur du gouvernement syrien, mais les Frères musulmans sont considérés comme un groupe terroriste en Syrie.

    M. Erdogan président de la Turquie, a rétorqué que les Frères musulmans sont une organisation idéologique et ne doivent pas être traités comme un groupe terroriste.

    On assiste présentement à une lutte entre la Turquie (musulmane sunnite pro-Frères musulmans) et l'Arabie saoudite (musulmane sunnite, anti-Frères musulmans), une lutte, dis-je, pour obtenir le leadership du monde musulman sunnite et la Syrie n'y fait pas exception.

    Assad de confession alaouite, branche du chiisme, est soutenu par l'Iran. Par contre la population syrienne est majoritairement sunnite et l'Arabie saoudite tout comme la Turquie ont financé la rébellion syrienne.

    Assad ayant restructuré son armée et ayant obtenu le soutient militaire de la Russie en plus de celui de l'Iran et du Hezbollah libanais, est en train de gagner la guerre et cette opinion est partagée par tous, y compris ses ennemis.

    Comme disent si bien les Américains : « If you cannot beat them, join them ! » C'est ce que la Turquie et l'Arabie saoudite tentent présentement, chacun de son côté, en essayant de se rapprocher le plus possible d'Assad, dans le but d'obtenir au moins un peu d'influence sur lui. Autrement dit, ils tentent de minimiser leurs pertes.

    De son côté, l'Arabie saoudite fait pression sur le président Assad, pour qu'il renoue avec la Ligue arabe. Mais comme c'est la Ligue arabe qui l'a rejeté, Ce dernier n'est pas pressé de renouer avec elle. Il le fera certainement un jour, en imposant quelques conditions, puisque c'est lui qui a gagné la guerre syrienne et non l'Arabie, ni la Turquie.

    Dorénavant, le jeux qui s'ouvre au président Assad, est de jouer sur les deux tableaux, en minimisant ce qu'il donnera à chacun et en maximisant ce qu'il recevra d'eux. Après tout, je le répète, c'est lui qui a gagné la guerre ! Au début, Il dit : Non, à chacun. Ainsi, il fait monter les enchères et comme disent si bien les Chinois : « Donnant, donnant ! »

  • Ben Salman - Xi Jinping

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    L’héritier saoudien Mohammed ben Salman, qui compte bien sortir progressivement l’économie du royaume de sa dépendance aux exportations pétrolières, a rencontré le président chinois Xi Jinping.

    « Donnant-donnant », comme aime à le répéter la diplomatie chinoise : d’un côté un contrat de 10 milliards de dollars signé avec la compagnie pétrolière d’Etat "Saudi Armaco" pour construire un complexe de raffinage en Chine. De l’autre, le géant chinois des télécoms Huawei promet d’investir 20 millions de dollars par an en Arabie saoudite, avec 10 000 emplois.

    On ne sait pas si la question des camps de rééducation des Ouïghours dans l’ouest de la Chine, qui fâche le monde musulman, a été abordée entre les deux dirigeants. Quand le thème a été évoqué par la BBC en direct, la retransmission s’est immédiatement interrompue. Du côté chinois, les médias officiels se sont gardés de toute allusion au meurtre du journaliste saoudien Jamal Kashoggi le 2 octobre dernier à Istanbul.

  • 200 soldats américains resteront en Syrie

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    Le président Trump a accepté de laisser 200 soldats sur 2 000, dans le Nord-Est syrien, dans l'espoir de convaincre les Européens de participer à une force d'observation d'un millier d'hommes pour protéger leurs alliés kurdes. Les Kurdes font également pression sur les Européens, la-dessus.

    « Je ne fais pas machine arrière », assure M. Trump.

    « Un petit groupe de maintien de la paix d'environ 200 soldats restera en Syrie pour un certain temps », a annoncé Sarah Sanders, porte-parole de l'exécutif américain, après un échange téléphonique entre Trump et Erdogan. Il sera intéressant d'avoir la réaction d'Erdogan.

    Le sénateur républicain Lindsey Graham, qui s'est publiquement opposé au retrait militaire total de Syrie, s'est félicité sur la chaîne Fox News de la nouvelle décision du président américain.

    Aucune nouvelle pour l'instant de la part des Européens. On sait que la France est déjà engagée à l'Est de l'Euphrate, surtout avec son infanterie et son aviation militaire.

  • La Turquie continue de traiter les Kurdes de terroristes

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    Ismail Emrah Karael, député du Parti de la justice et du développement, au pouvoir au parlement turc, a affirmé à Sputnik, que l'Iran, la Russie et la Turquie ont une position commune concernant l'écriture d'une nouvelle Constitution en Syrie, la mise en place d'une nouvelle administration dans ce pays et l'organisation d'élection.

    Il a ajouté que la Turquie ne permettra pas l'ouverture d'un corridor terroriste au sud de ses frontières. « Nous avons plus d'une fois déclaré haut et fort que les États-Unis devraient cesser de soutenir les éléments terroristes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Quoi qu'il en soit, la Turquie est à même d'en venir à bout dans la région. Et nous l'avons déjà vu lors des opérations "Bouclier de l'Euphrate" et "Rameau d'olivier"», a rappelé le député.

    Contrairement au gouvernement syrien, à la Russie et aux États-Unis, la Turquie traite constamment les organisations kurdes de "terroristes".

  • Une haute conseillère d'Assad rejette l'autonomie des Kurdes

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    Une haute conseillère du président syrien, Mme Bouthaina Shaaban rejette catégoriquement l’idée de donner aux Kurdes syriens une certaine autonomie.

    Elle a déclaré à Reuters, en marge d'une conférence sur le Moyen-Orient à Moscou, organisée par le club de discussion Valdai, que « l'autonomie signifie la partition de la Syrie ».

    Lors de récentes réunions avec la Russie, les Forces Démocratiques Syriennes, dirigées par les Kurdes qui gèrent en ce moment l'Est de l'Euphrate, ont présenté une feuille de route pour arriver à un accord avec le gouvernement syrien.

    Les Kurdes voudraient protéger leur territoire dans un état décentralisé, lorsque les troupes américaines auront quitté l'Est de l'Euphrate. C'est à dire un gouvernement central à Damas et différents gouvernements provinciaux pour sécuriser les différentes minorités.

    Mme Shaaban a rajouté que : « La Syrie est un pays qui est un creuset pour tous et que tous sont égaux devant la loi syrienne et devant la constitution syrienne ». La conseillère du président Assad a défini les Kurdes comme étant une partie précieuse et très importante du peuple syrien.

    Le gouvernement syrien et de nombreux spécialistes de la Syrie pensent que l'autonomie mènera automatiquement à la dislocation du pays.

  • Les Kurdes en Syrie 

    Début 2015, les Kurdes appuyées par les frappes américaines chassent l'EI de Kobané.

    Fin 2015, les Forces Démocratiques Syriennes (FDS), composées de 25 000 Kurdes du YPG et de 5 000 Arabes, voient le jour. En quelques années et avec l'aide de l'aviation militaire américaine, elles conquièrent l'Est de l'Euphrate des mains de l'État islamique.

    En juillet 2018, le Conseil Démocratique Syrien, bras politique des FDS, effectue une première visite officielle à Damas. Les Américains et les Russes appuient l'initiative. Par contre, les négociations n'aboutissent pas. Les Kurdes voulant une autonomie du style provincial, alors que Damas exige un gouvernement central fort, craignant que l'autonomie exigée par les Kurdes ne mène à l'éclatement du pays. En contre-partie, les Syriens offrent aux Kurdes une autonomie au niveau des villes. À remarquer que l’éducation serait contrôlée par les Kurdes, mais au niveau municipal plutôt qu'au niveau provincial. Malgré cela, aucune entente n'est signée.

    Le 28 décembre dernier, suite à l'annonce du retrait des troupes américaines, les YPG craignant l'armée turque et ses alliés, appellent le gouvernement syrien à déployer l'armée syrienne dans la région de Manbij. L'armée répond à l'appel.

    Le 24 janvier 2019, le commandant en chef des FDS, Mazloum Kobani, plaide pour que les FDS bénéficient d'un "statut spécial" de la part du gouvernement syrien.

    L'armée syrienne et les Kurdes ne se sont jamais fait la guerre, sauf quelques escarmouches locales très rares.

  • La Turquie en voie de supplanter l'Arabie saoudite

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    La famille Saoud dirige le monde musulman sunnite depuis des décennies, grâce à son argent et à son statut de gardien des lieux saints : La Mecque et Médine.

    Le blocus du Qatar par l’Arabie saoudite et ses alliés, a donné l'opportunité à la Turquie de se rapprocher du Qatar. Maintenant le Qatar finance la Turquie et cette dernière protège militairement le premier. Le Qatar et l'Iran bien que sunnite et chiite, exploitent le même gisement de gaz naturel à leur frontière, de sorte qu'ils n'ont aucun intérêt à se considérer comme des ennemis, le gaz représentant des milliards de dollars et chacun en bénéficie. 

    L’assassinat de Khashoggi a dévoilé de plein fouet, la course au leadership dans le monde musulman sunnite entre la Turquie et l'Arabie saoudite. Les médias occidentaux mentionnent très rarement cette course au leadership. Pourtant on sait que les deux camps soutiennent des factions opposées à l'intérieur de la guerre libyenne. 

    Bien que la Turquie et l'Iran aient soutenu des camps opposés pendant la guerre syrienne, les deux pays ont commencé à se parler à travers les pourparlers d'Astana et ce en compagnie de la Russie.  La confrontation entre d'une part, le clan des États-Unis, Israël, Égypte, Arabie saoudite et Émirats arabes unis versus le clan, Russie, Iran, Irak, Syrie, Hezbollah, pourraient pousser la Turquie vers le 2e clan.

    La répression à laquelle les Frères musulmans font face en Égypte et dans les autres états du Golfe, (la Turquie étant pro-Frères musulmans) et la reprise des sanctions contre l’Iran et ses alliés, pourraient aboutir à l’approche classique selon laquelle l’ennemi de mon ennemi est mon ami. Les Frères musulmans sont confrontés aux mêmes ennemis que l’Iran et ses alliés.

    Turquie et Iran sont contre l’hégémonie occidentale au Moyen Orient, tout comme ils sont contre ceux qui l'appuient, à savoir Israël et l'Arabie. La Turquie et le Qatar soutiennent la Palestine contre Israël et l'Iran soutient le Hezbollah contre Israël. 

    L’axe américano-israélo-saoudien ne peut rien contre l'axe Russie-Iran-Turquie-Syrie-Hezbollah-Irak, à moins de déclencher une guerre majeure et même là, lorsqu'on déclenche une guerre, il est difficile d'en prévenir l'issue. On a qu'à penser à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah, dont le but d'Israël était l'anéantissement du Hezbollah, considéré comme l'allié le plus faible de l'Iran. Israël a échoué, même que le Hezbollah est aujourd'hui plus fort qu'auparavant. Le 2e volet a été la guerre syrienne, dont le but était l'anéantissement d'Assad. Le Lion, surnom du président syrien est sorti vainqueur de la guerre. Le troisième volet viserait l'Iran, mais l'Iran est armé jusqu'aux dents, raison pour laquelle Israël et les États-Unis ne l'ont pas attaqué militairement jusqu'à présent.  

    L’axe américano-israélo-saoudien essaye de rentrer dans la gorge de la rue arabe, que c'est l'Iran l'ennemi numéro 1 et non Israël. Pourtant Israël tue les Palestiniens d'une manière plus poussée que du temps où les blancs d'Afrique du sud tuaient les Noirs pendant l'apartheid.

    La Turquie ne fera pas de guerres par procuration contre l'Iran, comme l'a fait l'Arabie. Les guerres de Syrie et du Yémen par lesquelles l'Arabie visait l'Iran, ont apporté l'instabilité au Moyen-Orient et par le fait même un déclin économique. La Turquie et l'Iran respecteront le territoire de chacun, instaureront la stabilité par la paix et apporteront une ère économique florissante pour la région et tous et chacun en bénéficieront.

     

     

  • L'armée syrienne n'a pas l'autorisation d'attaquer Idlib

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    Armée syrienne identifiant les positions de Hayat Tahrir al Sham, dans le gouvernorat d'Idlib 

    Damas n'a pas reçu l'autorisation de lancer son offensive contre Hay'at Tahrir Al-Sham (HTS) dans les gouvernorats d'Idlib et de Hama, malgré ses demandes répétées auprès de ses alliés russe et iranien.

    Ces deux derniers en accord avec Damas, ont retransmis la demande syrienne à la Turquie, qui elle, a refusé de plein fouet. De sorte que la Russie, la Turquie et l'Iran, sont dans l'obligation de maintenir l'accord de Sotchi, pour quelques temps.

    L'armée syrienne a cependant reçu l'assurance de la part de ses deux alliés, que cette fois-ci, est la dernière chance que la Turquie possède, pour obtenir un règlement pacifique à la situation intolérable dans le gouvernorat d'Idlib. Si la Turquie ne réussit pas, l'offensive syrienne sera autorisée.

    Le gouvernement syrien pense que la Turquie tente de transformer HTS (ancien Al Qaïda) en "groupe modéré", afin qu'il participe au processus de paix.

    Notons la montée en puissance de la Turquie, qui réussit quand même à s'imposer à la Russie et aux États-Unis.

  • Rencontre des présidents russe, turc et iranien

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    Le trio qui se retrouvait pour la première fois depuis la décision de Washington de se retirer de Syrie, a éprouvé des difficultés à surmonter leur divergence sur le contrôle de certaines régions, comme Idlib et Manbij.

    Moscou, Téhéran et Damas font pression sur Ankara pour lancer une offensive sur le gouvernorat d’Idlib, où Hayat Tahrir Al-Sham, lié à Al-Qaida, domine 90 % du territoire.

    Ankara, qui a positionné ses troupes près de la ville de Manbij, veut instaurer une zone tampon qu'elle contrôlerait dans le nord de la Syrie et y chasserait les forces kurdes près de ses frontières, alors que Moscou, tout comme Téhéran, souhaite que les forces syriennes garantissent la sécurité de cette zone.

    Ankara ne semble pas vouloir lâcher le morceau. Probablement qu'elle accepterait de laisser Damas contrôler Idlib en échange de la zone tampon au sud de sa frontière. Ce que Damas, Moscou et Téhéran ne semble pas près d'accepter.

    À Idlib, l'armée syrienne ne peut pas attaquer HTS sans le consentement d'Ankara. Pour ce qui est de Manbij, l'armée syrienne et la police militaire russe empêche l'armée turque et ses alliés d'avancer.

    Washington ne semble pas avoir de plan concret pour le retrait de ses 2 000 soldats. Mais s'ils veulent partir honorablement, c'est le temps puisque l'EI perdra très bientôt son dernier fief à l'Est de l'Euphrate. Si Washington revient sur sa décision, elle devra faire face à des attaques sporadiques sur ses troupes.

  • Rouhani veut débarrasser Idlib des djihadistes

     

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    Le président iranien Rouhani déclare à ses homologues russe et turc qu'il est favorable au fait de débarrasser Idlib des forces djihadistes.

    M. Rouhani a rencontré ce matin M.Erdogan, puis ce dernier et son homologue russe, M. Poutine.

    Lors de la conférence de Sochi, les trois présidents devraient discuter de la situation dans le gouvernorat d'Idlib et des solutions possibles à la présence djihadiste dans ce pays.

  • La Turquie, principale rivale de l'Arabie saoudite

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    La Turquie est devenue la principale rivale de l'Arabie saoudite, pour lui soutirer le titre de première puissance sunnite du monde musulman. En effet, les lignes de fractures géopolitiques entre ces deux poids lourds s'accentuent d'année en année. Les ambitions rivales des deux puissances sunnites alliées de Washington dessinent une nouvelle géopolitique régionale, qui semble favoriser la Turquie.

    Cependant en Égypte jusqu'à maintenant, la Turquie est perdante. Puisque Riyad est le principal soutien de l’Égypte du maréchal Sissi, tandis qu’Ankara est très proche des Frères Musulmans de Mohammed Morsi. Ce dernier avait d'ailleurs gagné la seule élection véritablement démocratique d'Égypte. Morsi a été renversé par le coup d’état de l’armée égyptienne, soutenu par l'Arabie saoudite.

    La Turquie est partisane d’un réchauffement des relations pacifiques avec son puissant voisin iranien, alors que l’Arabie de MBS fait la guerre par procuration à l'Iran des Ayatollahs. À ce sujet, l'avenir semble prometteur pour la Turquie.

    Riyad perd le Qatar comme allié en décrétant avec six de ses alliés, un embargo contre ce pays. La Turquie appuie le Qatar et ce dernier prête main-forte à la Turquie en injectant plus de 20 milliards de dollars d’investissements dans l'économie turque attaquée par l'économie américaine. L’émir al-Thani met au service de la Turquie son influence politique et sa puissance médiatique avec la chaîne Al Jazeera. Le Pakistan soutenant aussi le Qatar, se rapproche de la Turquie. Gagnant : La Turquie !

    Ankara, tout comme Doha, financent le Hamas palestinien et soutiennent la cause palestinienne au moment où le royaume wahhabite se rapproche spectaculairement d’Israël. Gagnant : La Turquie !

    Ankara et Doha signent un accord militaire comprenant une gigantesque base militaire turque au Qatar. Les forces spéciales turques assurent la protection du palais de l’émir al-Thani. Le Pakistan s'implique militairement, pendant que les Américains conservent leur importante base militaire, mais jusqu'à quand?

    En Syrie, les déboires de l’Arabie saoudite et la perte d’influence des États-Unis libèrent un espace pour la Turquie, dont le partenariat avec les États-Unis et l’Europe est en crise. Ankara se rapproche de Moscou et forme avec la Russie, l’Iran et le Qatar, une nouvelle alliance anti-occidentale. L’armée turque, deuxième armée de ­l’OTAN, se retrouve parfois en concurrence avec les autres membres de l’alliance. C’est le cas en Syrie.

    À l’opposé, l’axe États-Unis-Israël-Arabie saoudite-Emirats arabes unis-Égypte se renforce.

    La Turquie prend pied au Koweit, grâce à un accord militaire. En mer Rouge, elle installe ses positions, juste en face des côtes saoudiennes. Elle inaugure une base navale en Somalie et s’apprête à faire de même au Soudan, qui cède à la Turquie l’île de Suakinen en mer Rouge, pour y installer une base militaire. Or, cette île fait l’objet d’un litige territorial entre le Soudan et l’Égypte.

    La Turquie offrant une certaine démocratie, propose la stabilité avec l'Iran, qui offre aussi une certaine démocratie. La Turquie se rapproche de la Russie, qui offre une certaine démocratie. Tandis que l'Arabie offre le moyen âge et la dictature, en prônant la guerre et l'écrasement de l'Iran.

    Écrasement qui semble impossible à réaliser. À noter que les alliés occidentaux de Ryad offrent également une certaine démocratie, mais assurément ce n'est pas le cas de l'Arabie.

  • L'armée syrienne veut nettoyer la zone démilitarisée d'Idlib

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    Syrie, Idlib 


    L'Armée syrienne propose de lancer une opération militaire, pour nettoyer la zone démilitarisée de 20 km de profondeur qui s'étend du nord-est de Lattaquié à l'ouest d'Alep.

    En raison du refus des djihadistes de quitter la zone tampon, l'armée syrienne veut nettoyer la zone elle-même et permettre ensuite au personnel militaire russe de se déployer dans la zone démilitarisée.

    Bien que l'armée syrienne veuille débarrasser le gouvernorat d'Idlib en son entier de tous les groupes militants, elle serait disposée à négocier un règlement dans lequel elle lancerait tout simplement une opération visant à expulser tous les militants de la seule zone tampon.

    À Sochi, les délégations russe et iranienne présenteront l'idée syrienne à leur partenaire turc.

    Il semble que le seul autre scénario envisageable soit une opération militaire conjointe turco-russe-iranienne, dans laquelle ils nettoieraient eux même, la dite zone démilitarisée.

    Ce dernier scénario serait probablement accepté par la Turquie, car il lui permettrait de participer activement à l'opération sans inclure l'armée syrienne.

  • Conflit Chine - Canada

     

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    Mme Meng

    Justin Trudeau congédie l'ambassadeur du Canada en Chine, John McCallum.

    Ce dernier avait déclaré publiquement que Meng Wanzhou, directrice financière du la multinationale chinoise de télécommunication Huawei, première mondiale dans le domaine, dispose d'arguments juridiques solides pour éviter l'extradition vers les États-Unis.

    Mme Meng avait été arrêtée à l'aéroport de Vancouver le 1er décembre dernier, en vertu d'un mandat d'arrestation américain. Les États-Unis l’accusent d'avoir contourné les sanctions commerciales imposées à l'Iran. Huawei utilise des composantes de fabrication américaine dans ses systèmes téléphoniques et Washington interdit à toute compagnie étrangère, qui utilise des composantes américaines dans ses produits, de les vendre à l’Iran. Ce que fait Huawei.

    Son arrestation a provoqué une crise majeure entre le Canada et la Chine. À noter que Mme Meng est libérée sous caution, mais qu’elle ne doit pas quitter le Canada jusqu’à ce que la cours décide de son sort. Depuis, deux Canadiens ont été arrêtés en Chine. Un 3e condamné pour trafic de drogue, portait sa cause en appel et sa peine de 10 ans de prison a été commuée en peine de mort. Le Cirque du Soleil qui devait participer à l’émission de télévision chinoise la plus écoutée au monde, n’y participera finalement pas.

    L'ambassadeur canadien avait affirmé publiquement, que Mme Meng pouvait se servir du fait que le président américain avait déclaré, que la détention de Mme Meng pouvait servir dans les négociations avec la Chine. Cette affirmation va à l’encontre du système judiciaire canadien, qui est totalement séparé du politique. L’ambassadeur avait également déclaré que : « Le Canada et la Chine sont deux pays qui n’imposent pas de blocus envers l’Iran. » Cela pouvait servir sa cause.

    Trudeau a congédié son ambassadeur lorsque celui-ci a affirmé que l'abandon de la demande d'extradition de Mme Meng serait bien pour le Canada. Le chef de mission adjoint à l'ambassade du Canada à Pékin, Jim Nickel, le remplacera à titre de chargé d'affaires.

    En vertu de la loi canadienne sur l'extradition, les États-Unis disposent de 60 jours, à compter de la date de l'arrestation de Mme Meng, pour déposer une demande d'extradition officielle. Les Américains ont donc jusqu'au 30 janvier.

    Le ministère américain de la Justice affirme que l'affaire Meng, n'a pas été affectée par la paralysie partielle qui a touchée l'administration américaine.

    Personnellement, je tiens à féliciter grandement l'ambassadeur canadien. C'est lui qui a raison.

  • Turquie et Russie négocient la suite du retrait américain

     

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    Entrée en force voici plus d'un an au nord de la Syrie, l'armée turque est présente à Afrin, Idlib, al-Bab et Jarablous, avec 80.000 hommes et des troupes supplétives rebelles, qui n'attendent qu'un signal pour prendre les provinces de Hassaké et Raqqa, sous prétexte de les libérer des YPG.

    Erdogan en a discuté avec Poutine, tout en sachant que ses ambitions se heurtent aux Russes et Iraniens, qui eux, veulent le respect de la souveraineté et de l'intégrité syrienne.

    « Nous nous attendons à ce que la promesse de créer une zone de sécurité pour protéger nos frontières des terroristes soit tenue dans quelques mois. Sinon, nous nous en chargerons nous-mêmes », a déclaré M. Erdogan à la télévision turque, au lendemain de son voyage à Moscou, où il a rencontré son homologue russe le président Poutine.

    Les deux chefs d'état ont eu fort à faire pour transcender les difficultés apparues à Idlib où, malgré les engagements turcs, Hayat Tahrir al Sham, ex Al Nosra, contrôlent maintenant la totalité du gouvernorat.

    D'ailleurs, l'aviation militaire russe a déjà commencé ses vols de reconnaissance au dessus d'Idlib. La Turquie veut peut-être échanger le gouvernorat d'Idlib contre Hassaké et Raqqa au détriment des Kurdes des YPG.

    Option qui, dans un premier temps, pourrait obtenir l'aval aussi bien de Moscou que de Téhéran. Mais, n'oublions pas que les combattants kurdes ne sont pas encore balayés et que les troupes américaines ne se sont toujours pas retirées

  • La Turquie fait pression sur les États-Unis

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    Selon Arab News, des vidéos montrent l'armée turque déployant de fortes troupes près de sa ville frontière d'Akcakale. La Turquie pourrait donc ainsi lancer en Syrie, une nouvelle offensive contre les milices kurdes soutenues par les États-Unis. La ville syrienne visée serait Tal Abyad, ville à majorité arabe, située au nord de Raqqa et en ce moment sous contrôle kurde.

    « Je ne m'attends pas à une opération militaire directe et imminente à Tal Abyad. Je pense que le récent renforcement militaire a l'intention de faire pression sur les États-Unis pour que la feuille de route commune sur Manbij, soit opérationnelle rapidement », déclare M. Oytun Orhan, expert syrien du groupe de réflexion ORSAM basé à Ankara. Il s'agit de retirer le YPG kurde de la ville de Manbij.

    M. Orhan affirme que la Turquie, a déjà le soutien des tribus arabes qui se sont réfugiées en Turquie, en provenance de Tal Abyad. Ce qui obligerait les États-Unis à reconsidérer leur alliance avec les Kurdes.

    La Turquie a réuni une cinquantaine de chefs tribaux sunnites dans la province de Sanliurfa, au sud-est de la Turquie, au nord de Tal Abyad. Leur position contre le pouvoir kurde est claire.

    La Turquie maintient en même temps son alliance avec la Russie, pour lutter contre le soutien des États-Unis à la milice syrienne kurde du YPG, considérée comme une menace pour la sécurité nationale en Turquie, en raison de ses liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

    M. Mete Sohtaoglu turc et autre analyste de la Syrie, s'attend à ce que l'opération de la Turquie à Tal Abyad commence en mars 2019. « L'opération devrait commencer à partir de la ville frontalière de Suruc, située au sud-est de la Turquie, avant d'inclure spécifiquement la zone située entre les cantons de Tal Abyad et de Kobani. L'objectif principal de la Turquie est d'éliminer toute présence des YPG à l'est de l'Euphrate ».

    Toujours selon Sohtaoglu, la principale condition pour que les États-Unis retire leur soutien au YPG, serait un changement de politique de la part de la Turquie à propos de l'Iran.

    Le porte-parole de la présidence turque M. Ibrahim Kalin a annoncé que la Turquie entamerait prochainement des entraînements et des patrouilles conjointement avec les États-Unis dans la ville syrienne de Manbij.

    Par contre,le Département d'État américain n'a pas inscrit le YPG et son aile politique, le Parti de l'Union démocratique (PYD), sur sa liste des groupes terroristes pour l'année 2017, contrairement à ce qui était le cas auparavant.

    Mais certains experts ne prévoient aucune diminution du soutien des États-Unis à leur partenaire kurde.

    C'est une partie d'échec à trois. D'un côté, la Russie, l'Iran, la Syrie, le Hezbollah de l'autre la Turquie et en troisième lieu les États-Unis.

    L'Union européenne, l'Arabie et le Qatar semblent maintenant sortis du jeux et sont maintenant spectateurs intéressés.

  • Les Américains arment les Kurdes à l'est de l'Euphrate

     

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    Selon "L'Épopée du 15 juillet" journal pro-turc, ces 30 derniers jours, les États-Unis ont fait parvenir aux Forces Démocratiques Syriennes (FDS), formées en grande partie de Kurdes du YPG, près de 1 500 camions remplis d'armes.

    Les camions traversent la frontière entre l’Irak et la Syrie et ces armes aident les FDS à combattre l'EI à l'est de l'Euphrate.

    Des images filmées par l'Agence Anadolu, montrent que les camions transportent des véhicules blindés, des véhicules de transfert de personnel militaire, des armes légères et lourdes, des engins de chantier et des cabines de protection préfabriquées.

    Environ le quart du matériel est utilisé par les Américains et les 3/4 par les FDS.

    Les États-Unis comptent actuellement 15 bases militaires à l'est de l'Euphrate et trois nouvelles seraient en construction.

  • Idleb, Les forces en présence et ce qui s'en vient 

     

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    Il y a 12 points d’observation de l'armée turque, qui ont été fortifiés dernièrement avec des murs de béton.

    Face à la pression de l'armée syrienne, les rebelles se sont regroupés en 2 camps principaux, soit le Front de Libéralisation Nationale soutenu par la Turquie et le clan HTS.

    Ce dernier considéré comme terroriste par l'ensemble de la communauté internationale, y compris les États-Unis, ses alliés, sans oublier la Turquie. Dernièrement, 6 sous-groupes de HTS auraient de nouveau porté allégeance à al Qaïda.

    Alors que HTS est tenu à l’écart des pourparlers d’Astana, le Front de Libéralisation Nationale en est partie intégrante.

    Le gouvernement Assad, appuyé par la Russie, l'Iran et le Hezbollah est en processus de récupération totale de son territoire. Dans son agenda, il est rendu à la récupération du gouvernorat d'idleb, en ce moment, sous forte influence turque.

    La Turquie est en négociation avec la Russie afin de prévenir une crise humanitaire dans la région d'Idleb, dont elle souffrirait puisqu'elle accueille déjà 2 à 3 millions de réfugiés syriens sur son territoire et Il y a près de trois millions de civils dans le gouvernorat d'Idleb. Forcément, si la guerre s'y amène, la Turquie risque d'absorber encore des réfugiés.

    La Turquie est dans l'incapacité de fermer l’espace aérien aux Russes et Syriens, donc elle tente de diminuer la présence des terroristes à Idleb.

    L'armée syrienne procédera en deux étapes.

    1ère étape, l'élimination des groupes terroristes, HTS et ses alliés. Ceux-ci contrôlent 60% du territoire. HTS pourrait inventer une attaque chimique pour faire en sorte que les États-Unis, la France et la Grande Bretagne bombarde le clan Assad. Mais quand le triumvirat bombarde, on l'a vu dans le passé, ça ne change pas le cours de la guerre et les États-Unis viennent de l'affirmer, ils bombarderaient des sites de fabrication d'armes chimiques.

    La Russie pour montrer sa détermination, effectue son plus grand exercice militaire en méditerranée en ce moment. En même temps, l'arsenal américain est prêt pour lancer des tomahawks, s'il le faut.

    2e étape, reprendre le 40% du territoire que contrôle le Front National, probablement sans trop faire couler de sang, puisque ce groupe remettrait ses armes lourdes à la Turquie dans un processus de réconciliation.

     

  • Deraa et l'offensive syrienne

    Avant 

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    Les groupes rebelles du Sud-Ouest entretenaient des liens étroits avec les États-Unis et avec la Jordanie où ont été militairement formés de nombreux rebelles. Un groupe en particulier était financé par l'Arabie saoudite.

    Amman poursuit ses contacts avec Washington et Moscou pour trouver une solution politique. Elle refuse d'accueillir de nouveaux réfugiés. La Jordanie n'est pas contre une reprise de la région par le gouvernement syrien, ce qui apportera la stabilité et permettra la réouverture de la frontière. Ce qui est bon pour les économies jordanienne et syrienne. Comme le dit quelques fois le gouvernement jordanien, les Américains quitteront un jour la région, ce qui n'est pas le cas de la Syrie, sa voisine. La Jordanie est condamnée à s'entendre avec la Syrie, pour le bien de leurs économies respectives.

    Avant l'offensive, le gouvernement américain affirmait qu'il ne resterait pas les bras croisés si Damas attaquait le Sud-Ouest, sans en préciser d'avantage sa pensée. Comme le fait souvent l'Occident.

    Le 19 juin, l'armée syrienne lance son offensive tant attendue, dans le gouvernorat de Deraa. Tout d'abord, en répondant à certaines tentatives d'offensives rebelles, puis en accélérant le tempo progressivement, jusqu'à ce que l'aviation militaire russe bombarde. Quelques jours plus tard, Washington prévient les insurgés qu'ils ne pourront compter sur un appui militaire américain. Les Ricains ont certainement obtenu quelque chose en retour. Quoi ? Probablement que si l’Armée syrienne contrôle le Sud-Ouest, l'armée américaine conserve sa base militaire à Al-Tanf, au Sud-Ouest de l'Euphrate.

    L'abandon américain est un feu vert à l'opération de l'armée syrienne dans le Sud-Ouest. Le choix des rebelles devient donc très limité. Ils ont le choix entre la négociation avec la Russie par l'intermédiaire de la Jordanie, ou la résistance, qui se terminera de toute façon par la négociation avec la Russie, par l'intermédiaire de la Jordanie, après des pertes militaires et civiles immenses.

    Les rebelles ont refusé tout d'abord une proposition russe relayée par la Jordanie, les invitant à se rendre et à abandonner leurs armes lourdes. Mais, si les rebelles sont conscients que tôt ou tard ils devront céder, ils essayent d'améliorer les contreparties de tout accord. Leur marge de manœuvre est limitée, comme en témoigne leur recul rapide sur le terrain.

    Après

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    Rouge et brun : Armée syrienne

    Vert : Rebelles, différentes factions de l'Armée Syrienne Libre qui n'a plus rien à voir avec l'Armée Syrienne Libre du début de la guerre

    Gris : État islamique

    Bleu : L'armée israélienne sur le Golan occuppé

    Blanc  : Jordanie

  • Moqtada al Sadr, le nouvel homme fort d'Irak

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    La constitution irakienne ayant été rédigée pour empêcher tout retour à la dictature, le système électoral est fait de façon à ce que les différentes factions politiques négocient des alliances, pour former un gouvernement.

    Le 12 mai 2018, les Irakiens votaient pour la première fois depuis leur grande victoire militaire sur l'EI. Ces élections législatives ont été marquées par la montée des partis anti-système et par une forte abstention. Selon la Commission électorale, seulement 45% des inscrits ont voté, soit la plus faible participation depuis 2003. Auparavant, 60% des gens votaient. Il semble que l’Irak se trouve maintenant dans une situation de rupture entre ses politiciens et leurs électeurs, sauf dans la région du Kurdistan. 

    L’absence de nouveaux visages a contribué à cette forte abstention. Moqtada al-Sadr qui présentait la liste "La marche pour les réformes", formée par son mouvement, en alliance avec la Société Civile et le Parti Communiste Irakien, avait demandé aux 33 élus de son parti, membres du parlement sortant, de ne pas se représenter pour faire place à de nouveaux venus. C’est l’une des raisons pour laquelle cette coalition chiite, à la surprise générale, est arrivée en tête du scrutin, aux dépens du premier ministre sortant, soutenu par les États-Unis. L’exemple d’Amar el Hakim, le dirigeant du parti "le Conseil Supérieur", est également éloquent. Il a quitté "le Conseil Supérieur" pour fonder le "Hakmat" qui a fait un bon score, à l’inverse de son parti d’origine qui n’a obtenu aucun siège.

    Les partis présentant les mêmes politiciens au pouvoir depuis 15 ans, comme "le gouvernement du droit" de l’ancien premier ministre al-Maliki, qui a perdu les 2/3 de ses députés, ont connu de sérieux revers. 

    D’autres éléments ont contribué également à cette abstention, comme l’existence de nombreux camps de réfugiés où il est difficile de voter, la multiplication des partis et des coalitions, le vote avec un système électronique pour la première fois et la désunion au sein des multiples coalitions. 

    Aucune des trois forces arrivées en tête n'a gagné plus d'une cinquantaine de sièges sur 329. Les élections, ont abouti à l’assemblée la plus fragmentée depuis le premier scrutin multi-partis de 2005.

    La lutte contre la corruption a certes été l'enjeu principal de l'élection. La liste de Moqtada al-Sadr, chiite pro-irakien, leader politique de 44 ans, issu d'une lignée de dignitaires religieux, a obtenu 54 sièges. Elle a devancé les deux autres grandes formations, qui elles, ont fait campagne sur leur victoire contre l’État islamique. Arrivée en deuxième avec 47 sièges, "l’Alliance de la conquête", supplétif de l'armée dans la victoire sur l'EI, est soutenue par l'Iran. Quant au premier ministre sortant, Haidar al-Abadi de la "Coalition de la victoire", il arrive troisième avec 42 sièges. Il bénéficie de l’appui des Américains.  

    L'aide des États-Unis et de l’Iran a certes été cruciale pour vaincre l’État islamique. La victoire militaire sur l'EI, a été acquise avec la destruction partielle ou totale de nombreuses villes du pays, impliquant 2,5 millions de réfugiés se trouvant en Jordanie, en Iran et dans les pays occidentaux. Une partie des chrétiens et des Yézidis sont répartis dans 70 camps de réfugiés à l’intérieur de l’Irak. Donc, après la victoire sur l'EI, la reconstruction du pays devient l'enjeux principal pour la population. L’objectif de reconstruction ne peut être atteint que si un gouvernement est capable de lutter contre la corruption. Dans cette perspective de reconstruction, le gouvernement pense avoir besoin d’une aide internationale estimée à 100 milliards de dollars.

    Bête noire des Américains et grand promoteur d’un nationalisme irakien et d’un chiisme arabe distancié de l’Iran, Moqtada al-Sadr a gagné son pari. L’alliance "La marche pour les réformes" est arrivée en tête des élections. La campagne contre la corruption, que ses partisans avaient mené, tous les vendredis depuis le mois de janvier sur la place Tahrir dans le centre de Bagdad, a porté bien au-delà des quartiers pauvres où son mouvement est historiquement implanté. En adoptant un nouveau discours inclusif pour toutes les composantes communautaires irakiennes, le mouvement a séduit. 

    Prônant l’indépendance politique du pays, avec ses 54 députés sur 329, Sadr, Fils de l'ayatollah chiite irakien Mohammad Sadeq al-Sadr, exécuté sous Saddam Hussein, est l'un des hommes les plus influents d'Irak. Suite à sa victoire, il lance des tractations dans le but de former le nouveau gouvernement. Pendant ce temps, les États-Unis et l’Iran pèsent de tout leur poids pour tenter d’influencer le choix du prochain gouvernement. Les sunnites, dont les deux principales listes comptent 35 députés élus, et les Kurdes, avec une cinquantaine de sièges, sont courtisés par les principaux gagnants, car incontournables pour obtenir la majorité au parlement. En 2010, la coalition du laïc Iyad Allawi, honnie par Téhéran, arrivée en tête, avait été écartée par le jeu des alliances. C'est ce qui risque d'arriver à Sadr. Le premier ministre sortant Haider al-Abadi, avait été nommé par un accord tacite entre les deux puissances agissantes en Irak. Un premier ministre issu du camp sadriste n'a aucune chance d'avoir les deux appuis.

    al-Sadr est à la tête d’un mouvement politique, apparu dès les premiers jours de l’occupation américaine en Irak. Ce dernier dispose de médias, dont l'hebdomadaire Al Hawza, qui avait été fermé par l'administration américaine de Paul Bremer, en 2003. 

    Il disposait aussi d'une milice, soit "l'armée du Mahdi" dont l'effectif était composé d'à peu près 30 000 hommes. Cette milice fut accusée par l’armée américaine comme par de nombreux sunnites d'avoir constitué la plupart des escadrons de la mort, qui commirent des exactions contre les sunnites. À ce titre, Sadr est considéré par les États-Unis comme l’un de leurs principaux ennemis, au même titre que la guérilla sunnite, guérilla qui fit d'ailleurs beaucoup de morts chez les chiites. 

    Le bastion de son mouvement est situé à "Sadr City", vaste faubourg chiite du Nord-est de Bagdad, qui porte son nom et qui durant la guerre d'Irak, résista à l'armée américaine. Il jouit aussi d’une forte popularité dans le Sud irakien, fortement chiite. Il tient un discours populiste, religieux et conservateur, qui profite du mécontentement de la population face à l’incapacité du gouvernement irakien et de l’occupant américain, à rétablir la sécurité et les services publics essentiels.  

    Au début de 2007, plusieurs chefs du mouvement "Sadr" ont été tués par l'armée américaine, ainsi que des centaines de ses partisans. Plusieurs Américains auraient voulu tuer Sadr lui-même. Vue sa popularité, c'était impossible. Suite au refus du premier ministre de demander le retrait immédiat des forces américaines du pays, son parti s'est retiré de la coalition du premier ministre Al-Maliki. Plusieurs médias américains indiquèrent que Sadr avait fui en Iran. Cette affirmation sera démentie par ses proches, mais un porte-parole du gouvernement irakien évoque un bref séjour à Téhéran. 

    L'armée du Mahdi est démantelée en 2008, mais une part importante de ses combattants incorpore la Brigade du jour promis, créée en novembre 2008 par Sadr, lui-même. Ce qui fait dire à plusieurs, que cette armée a tout simplement changer de nom.

    2015 : Les sadristes réclament comme réformes, la lutte contre la corruption et l'amélioration des services publics. L’Irak, pays riche en pétrole, occupe le 10rang des pays les plus corrompus. Sur 800 milliards de dollars de revenus pétroliers depuis 15 ans, 312 milliards ont été détournés par les politiciens. 

    2016 : Moqtada al-Sadr appelle ses partisans à cesser les violences contre les homosexuels. Ces déclarations sont saluées par Human Rights Watch qui avait dénoncé une campagne d'exécutions, de rapts et de viols menés par les milices chiites contre les LGBT.

    2017 : Sadr visite l'Arabie saoudite sunnite et les Émirats Arabes Unis.

    2018 : En prévision des élections législatives, le mouvement sadriste s'allie au Parti communiste irakien, pour barrer la route à Téhéran, qui ne supporte pas le rapprochement d’Al-Sadr avec l’Arabie Saoudite. « Notre décision sera irakienne et à l’intérieur de nos frontières », écrit Moqtada Sadr sur son compte Twitter, visant clairement les ingérences iraniennes. 

    Téhéran dépêche donc à Bagdad, l’influent général Soleimani qui intervient régulièrement dans les affaires politiques et militaires irakiennes. Il s'oppose à toute alliance avec Moqtada Sadr. Il interdit également toute alliance avec le mouvement "Hakmat" du chiite Ammar al-Hakim (deux partis anti-système), également avec le vice-président sunnite Oussama al-Noujaïfi et le Parti démocratique du Kurdistan. À partir de là, il active ses relations, en vue de la formation d’un gouvernement de coalition. Il réunit les chefs, dont le premier ministre sortant Haidar al-Abadi (arrivé 3e), son prédécesseur Nouri al-Maliki (arrivé 5e), tous deux soutenus par les Américains. al-Maliki lorsqu'au pouvoir en 2014, s’était illustré par un degré de corruption inédit et par une défaillance totale face à l'irruption de l’EI. Ferait parti aussi de la coalition probable, Hadi al-Ameri (arrivé 2e). Il dirige "l’Alliance de la Conquête", pro-iranienne. Le général essaye d'y ajouter de petites formations chiites pour constituer un bloc parlementaire assez fort, afin d'obtenir le poste de premier ministre. Pour lui faire barrage, l’Iran peut compter, sur l’ex-Premier ministre Nouri al-Maliki qui a obtenu 26 sièges et sur les élus de la liste des pro-Hachd al-Chaabi, ces groupes paramilitaires financés par Téhéran qui ont aidé l’armée irakienne à chasser l’EI de tous les centres urbains. L'Iran a été très actif dans la lutte contre l'EI en Irak et en Syrie.

    Si Moqtada Sadr donne du fil à retordre à l’Iran, il en donne tout autant aux Américains, qui se rappellent sa puissante “Armée du Mahdi”, qui a ensanglanté les rangs de leurs troupes dans la foulée de l’invasion de 2003, puis en avril 2004 à Bagdad et en août de la même année à Najaf. Washington envoie donc aussi son émissaire, l’envoyé spécial Brett McGurk, qui sillonne le pays à la rencontre des différentes forces politiques. 

    Évoquant leurs présences, Moqtada Sadr dénonce leurs ingérences dans les affaires irakiennes. Le leader chiite n’entend pas pour autant occuper le poste de premier ministre. Il préfère être le faiseur de roi. Il soutiendra celui qui défend son programme. Les sunnites, dont les deux principales listes comptent 35 députés élus, et les Kurdes, avec une cinquantaine de sièges, sont courtisés car incontournables pour obtenir la majorité au Parlement.

    Ce leader chiite, rendu célèbre par son combat contre les forces américaines en Irak, en plus de renouveler la classe politique et de faire de la lutte contre la corruption son objectif principal, Sadr s'édifie en tant que nationaliste arabe irakien. Il ne tolérera plus la présence d’un seul soldat ou conseiller militaire américain sur le sol irakien. La défense des démunis est un autre gage de son succès. Moqtada al Sadr représente la société défavorisée, livrée à elle-même. Une société qui vit dans un pays où l’écart entre les plus pauvres et les plus riches représente 343 ans de salaires ; où ces quatre dernières années, 68 000 civils ont été tués. Sadr tente de rallier chiites, sunnites, kurdes, yézidis… Il est le seul à rejeter l’intervention américaine et iranienne. Il incarne le nouveau nationalisme irakien, non pas fondé sur l’identité arabe comme avec Saddam Hussein, mais sur l’irakicité.

    Le recul du confessionnalisme est un phénomène nouveau d’une grande importance, car il préservera l’Irak de l’influence étrangère. Cet élément sera inscrit dans la composition du nouveau gouvernement. Dès lors, des concessions vont devoir être faites afin d’intégrer de nouveaux visages. Moqtada al-Sadr n’est pas candidat et ne souhaite pas entrer dans le gouvernement. Il se contenterait de la reconduction de Haider al-Abadi comme premier ministre, mais demanderait en contrepartie le ministère de la Défense ou de l’Intérieur. Les différents partis politiques irakiens semblent ainsi affirmer leur volonté de former un gouvernement à l’abri des influences extérieures. Dans sa coalition gouvernementale, il exclue la présence des partis pro-iraniens tels que "l’Alliance de la conquête", ainsi que celle de Nouri al-Maliki, tous deux pro-iranien.

    Moqtada al Sadr propose une coalition avec sa liste, celle de Haider al-Abadi de la "Coalition de la victoire", celle de Ammar al-Hakim de "Hakmat", celle d’une liste sunnite conduite par Ayad Alaoui, celle d'un chiite laïc et il y ajoute de petits partis kurdes. 

    L’Irak a normalisé ses relations avec l’Arabie saoudite, même si celle-ci a perdu son influence auprès des Arabes sunnites suite à la malheureuse expérience de l'EI. Quant à l’Iran, ce dernier maintient une présence importante dans le pays avec la liste des Hachd al-Chaabi et celle de Nouri al-Maliki. Le pouvoir turc quant à lui, espérait voir la liste des Turcomanes obtenir de bons résultats, et a été déçu. Après ces élections, l’Irak pourrait entrer dans une phase plus calme afin de reconstruire le pays politiquement, économiquement et socialement. 

    Moqtada Al Sadr, 44 ans, barbe fine et turban noir des descendants du Prophète, natif de Nadjaf, ville religieuse chiite du sud de Bagdad, émerge tout jeune sur la scène politique. Il profitait du vide laissé par la chute de Saddam Hussein en 2003, et de l’hostilité populaire face aux États-Unis. 

    À Nadjaf et dans le quartier défavorisé de la capitale qui porte son nom, Sadr City, Moqtada Al Sadr peut compter sur une large base. Sa capacité de mobilisation politique a déjà été démontrée : aux législatives de 2005, lorsqu’il a remporté 32 des 275 sièges du Parlement, en 2016, lorsque des milliers de partisans ont répondu à ses appels pour manifester contre la corruption.

    Auparavant, son influence s’était vérifiée avec la formation de sa puissante "Armée du Mahdi", à laquelle se sont brutalement confrontés les États-Unis. Moqtada Al Sadr dispose encore de milices lourdement armées et enracinées dans la société. 

    Cependant, des restes de l'EI sont toujours présents à la frontière entre la Syrie et l’Irak et la fragmentation du paysage politique va compliquer les prises de décisions.