Tunisie

  • Couvre-feu en Tunisie

     

    Plus de 700 arrestations 

    Les personnes arrêtées sont accusées d’actes de vandalisme et de pillage. Une centaine de policiers ont été blessés. Le couvre-feu a été installé. Le premier ministre Habib Essid affirme : « Ces courants qui veulent faire tomber le régime, et imposer le leur, en profitant des protestations des jeunes ». Le gouvernement Essid est à la tête de la Tunisie depuis le 6 février 2015. 

    CzbobtnucaatoauAu départ, des jeunes sans emplois s’étaient rassemblés devant le siège du gouvernorat de la ville de Kasserine pour dénoncer la manipulation des autorités locales sur les listes de recrutement dans la fonction publique. Les protestations ont progressivement dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre et ont rapidement gagné les autres villes.

    Czhoktjwcae1ymcCinq années se sont écoulées depuis la Révolution du Jasmin, la Tunisie donnait alors naissance au Printemps arabe. En effet le  un climat insurrectionnel éclatait, à la suite de l’immolation d’un jeune vendeur ambulant de fruits et légumes. Il y a tout juste cinq ans, le dirigeant Ben Ali quittait le pays pour gagner l'Arabie Saoudite. Selon la Banque Mondiale, ses proches prélevaient plus de 20% des bénéfices réalisés par les entreprises privées. 

    Situation économique difficile

    Depuis 2011, le pays est soumis à des tiraillements politiques entre islamistes et forces laïques. Les réformes économiques sont ainsi restées lettre morte. En 2015, le dinar a perdu 10% par rapport à l'euro et la croissance économique n'a été que de 0,5%. Ceux qui ont de l'argent n'osent pas l'investir. La situation politique intérieure est instable et la Libye chaotique est voisine. 

    Kass 10

    Sources:

    TRT, site de la Télévision et de la radio de Turquie : Tunisie: 423 arrestations dans les récentes émeutes, 24/01/16

    Ecom News : Anniversaire : L’économie tunisienne, dernière victime de la Révolution ?, Karl Demyttenaere, 

    RFI Afrique : Tunisie: vague d'indignation sur les réseaux sociaux, 24/01/16

  • Résultat aux élections présidentielles

    Tunisie essebsi  Tunisie marzouki  Tuniisie hammami

     Essebsi 39%              Marzouki 33%         Hammami 8%

    Succès moins important que prévu du candidat Essebsi 39%, chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounèsdevant Marzouki 33%Score meilleur qu'attendu pour ce dernier, il y aura donc un deuxième tour plus serré que prévu, entre un candidat sortant, qui a tendu la main aux islamistes, et un ancien du régime Ben Ali. Déception pour le leader de gauche, M. Hammami, seulement 8%La forte polarisation entre Essebsi et Marzouki en aura été sans doute la cause.

    Le cheval de bataille de M. Essebsi était "tout sauf les islamistes". Sa formation politique, composite, en est d'ailleurs le reflet, elle rallie sous son étendard à la fois des bourguibistes et des syndicalistes connus.

    Par ailleurs, si Ennahdha ne présentait pas de candidat, l'ombre de son leader M. Ghannouchi planait aux côtés de M. MarzoukiEnnahdha avec ses 69 sièges contre 86 pour Nidaa Tounes se veut incontournable. En effet, si on veut gouverner dans ce pays il faut discuter avec eux.

  • Première élection présidentielle démocratique

    Un humain, un vote !

    Tunisie election

    Journée historique, première élection présidentielle tunisienne teintée d'un grand standard démocratique. La première fois que les Tunisiens élisent au suffrage universel leur président depuis l'indépendance de 1956. Quatre ans après la révolution du jasmin à l'origine du "printemps arabe" (rappelons-nous, le point de départ : l'Homme qui s'était immolé par le feu parce qu'il n'arrivait plus à nourrir adéquatement sa famille)

    Afin d'éviter un retour à la dictature, la nouvelle Constitution donne des prérogatives assez limitées au président mais l'élection au suffrage universel lui confère un poids politique important. Dans les rues comme dans les cafés, de nombreux Tunisiens discutent de l'élection avec passion, certains plaident pour la stabilité, d'autres pour la protection de la révolution. "Je suis venue de mon plein gré et j’ai fait mon choix de mon plein gré," lance avec fierté une retraitée. 

    Des dizaines de milliers de policiers et de militaires sont déployés par crainte d'attentats djihadistes. 5,3 millions d'électeurs sont appelés aux urnes. La publication de sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote est interdite. L'instance électorale  doit annoncer au plus tard le 26 novembre, les résultats. Si aucun des prétendants n'obtient la majorité absolue, un deuxième tour aura lieu fin décembre.

    À l’issue du scrutin, aucun incident majeur n’avait été signalé "C'est très important, cette élection. Il ne faut surtout pas la rater, il s'agit d'achever la révolution," dit un électeur. Cinq prétendants ont jeté l'éponge durant la campagne mais restent inscrits sur les bulletins. Le vainqueur sera appelé à présider la Tunisie pendant cinq ans, un mandat renouvelable une seule fois. Une trentaine de candidats sont en lice.

    Le favori, Beji Caid Essebsi 87 ans, vétéran de la politique, ministre des Affaires étrangères dans les années 80, premier ministre intérimaire après la révolution en 2011. Ce vieux routier fédère une bonne partie de la population, excédée par l'instabilité. Son parti Nidaa Tounes, coalition hétéroclite,  parti anti-islamiste, est arrivé en tête des dernières élections législatives, il y a un mois, devant les islamistes de la formation Ennahda

    M. Essebsi espère qu'une victoire lui permettra de former une coalition majoritaire au gouvernement, sa victoire aux législatives étant insuffisante pour gouverner seul. Il a fait campagne sur la nécessité de renforcer l'état et son prestige, la Tunisie ayant vécu une transition mouvementée marquée par les assassinats de deux opposants à EnnahdaIl est considéré comme le rempart contre les islamistes, comme la troisième voie qui pourrait permettre d'éviter à la fois l'islamisme et la dictature. Vu son âge, les Tunisiens estiment qu'il y a très peu de risques qu'il s'arroge tous les pouvoirs comme Ben Ali, même s'il en avait la volonté.

    Son principal concurrent est le président sortant, Moncef Marzouki, élu par l'Assemblée constituante fin 2011 après avoir longtemps vécu en exil en France, il se pose en rassembleur contre le "retour à l'ancien régime". Son alliance avec les islamistes lui a permis de devenir président. Ces derniers, arrivés deuxième aux législatives, ont décidé de ne soutenir aucun candidat. Sûrement pour donner plus de chance à M. Marzouki. Il se pose en candidat naturel de la révolution, par opposition à M. Essebsi qui a servi comme ministre sous Bourguiba et présidé le Parlement de Ben Ali au début des années 1990. 

    Vingt-cinq autres personnalités sont en lice, dont des ministres du président déchu Ben Ali, une figure de proue de la gauche Hamma Hammami qui se présente comme le "fils du peuple", dont les partis sont respectivement arrivés troisième et quatrième aux législatives du 26 octobre. le richissime homme d'affaires Slim Riahi ainsi qu'une magistrate Kalthoum Kannou, seule femme candidate. 

    Voter "pour la stabilité" ou "pour la révolution"? Choisir "une femme" ou "un milliardaire" ou un "fils du peuple"? Devant les bureaux de vote, chez eux ou dans la rue, les Tunisiens en discutent avec passion.

    La plupart des observateurs estiment que ni Essebsi, ni Marzouki ne devraient être en mesure d'obtenir la majorité absolue. Un second tour, prévu en décembre, devrait être nécessaire.

    Après cette présidentielle, son vainqueur qui ne sera connu que fin décembre en cas de probable second tour, connaît déjà ce qui l'attend à l'étape suivante : construire une majorité parlementaire stable. C'est-là que le troisième candidat M.Hammami tirera son épingle du jeux.

    "Ce sont des élections libres et transparentes, avec une liberté totale. Tu votes pour qui tu veux, sans pression, sans pots de vin", témoigne avec émotion un autre électeur.

     

  • Tunisie, les candidats aux élections présidentielles

    La loi électorale pour l'élection présidentielle étant votée, même si la date en est encore indétermminée,  une quarantaine de candidats y démontrent un intérêt sérieux. 

    On y retrouve le leader du parti ouvrier représentant le front populaire, regroupant les partis de gauche; le président du  Nidaa Tounes (Appel de la Tunisie) constitué d'anciens réseaux de M. Ben Ali et de militants autant progressistes que syndicalistes; M. Jebali, une figure de proue du parti islamiste Ennahda; de même que le chef du parti républicain  qui, lui, s'était déjà présenté contre l’ex-président déchu; Mustapha Ben Jaafar pour Ettakattol (Forum démocratique pour le travail et les libertés); le président actuel Monsef Marzouki; une femme, Emna Mansour Karoui pour défendre les acquis de la femme tunisienne; Wided Bouchammaoui, présidente des patrons, favorite du monde des affaires; Hamed Karoui, ex-premier ministre de Ben Ali; Kemal Morjane, ancien ministre de Ben Ali.

    La puissante centrale syndicale UGTT,qui, de l’avis de tous, a sorti le pays de la crise, ne s'est pas prononcée. Des bruits courent que son homme fort, M. Abbassi, est pressenti, non seulement par des syndicalistes mais aussi par des organisations de la société civile et même par certains entrepreneurs. Fin négociateur et homme de compromis, il peut réunir  un large consensus, afin de remettre le pays sur les rails. Par contre, il affirme nettement qu'il en est aucunement intéressé.

  • Élections présidentielle et législatives

    Plus de trois ans après le printemps arabe de 2011, Ennahda accepte de céder le pouvoir à un gouvernement d'indépendants qui a pour responsabilité de conduire le pays vers des élections avant la fin de l'année.

    En effet, l'Assemblée nationale  a adopté la nouvelle loi électorale qui permettra la tenue d'élections législatives et présidentielle. Elle instaure des législatives au scrutin proportionnel à un tour par circonscription, sans seuil minimal à atteindre. On note l’obligation pour les partis de présenter des listes paritaires « homme-femme ». La présidentielle se déroulera en revanche au scrutin majoritaire à deux tours.

    L’adoption de la loi électorale intervient trois mois après celle de la nouvelle Constitution. Ces élections auront probablement lieu à la mi-novembre, une fois que les députés auront décidé si les scrutins législatif et présidentiel se feront ou non le même jour.

    Trois principaux partis se feront la lutte. Les islamistes d’Ennahda, le parti Nidaa Tounes (l'appel de la Tunisie), constitué des anciens réseaux de Ben Ali, de militants progressistes et de syndicalistes, et le front populaire, situé à gauche sur l’échiquier.

    Difficile de prédire qui l’emportera et quelles seront les alliances?