La Bataille du Saint-Laurent – 1942 à 1944 –
- Par rousseau-philippe
- Le 12/05/2022
- Dans Québec
Le 11 mai 1942 à 23 h 52, mettant un terme à la paix qui règne depuis 1812 sur les eaux canadiennes, l’U-Boot-553 (sous-marin allemand) coule le cargo britannique SS Nicoya dans l'estuaire du Saint-Laurent, près du village de Cloridorme sur la péninsule gaspésienne. Le cargo provenait de Montréal et progressait vers Halifax, pour y rejoindre un convoi. C’est le début de la « bataille du Saint-Laurent » – 1942 à 1944 –, un épisode de la « bataille de l’Atlantique ».
Le bang de la 1ère torpille réveille les riverains. Elle touche l’avant du cargo. Puis un immense sous-marin émerge, éclaire le navire d’un puissant projecteur et lui lance une 2e torpille, qui l’atteint en plein centre. Il coule, 6 morts. 111 rescapés trouvent refuge chez les familles de la côte. Deux heures plus tard le 12 mai, le même U-553 coule le SS Leto. 12 morts. L'Aviation militaire canadienne déplace alors un escadron en Gaspésie.
Entre autre, le 9 novembre 1942, un espion allemand débarque sur la côte gaspésienne et est arrêté. En 1943, une station météorologique est installée par les Allemands sur la côte du Labrador. Le 6 mai 43, une tentative d'évasion de prisonniers de guerre par sous-marin (U-262) est déjouée à l'Île-du-Prince-Édouard. En juin, l’U-119 mouille des mines dans le port d’Halifax. Le 28 septembre, nouvelle tentative ratée d'évasion de prisonniers, cette fois par l’U-536 au Nouveau-Brunswick. Le 16 avril 1945, l’U-190 coule le dernier navire de la Bataille du Saint-Laurent, près d'Halifax et se rend à la Marine canadienne le 11 mai 1945.
Les Allemands tentaient de paralyser la voie maritime du Saint-Laurent, par où transitait 25 % des marchandises dont dépendaient les Alliés en Europe. Par deux fois les navires marchands arrêteront leur circulation sur le fleuve pendant une période de 10 à 15 jours, c’est tout. Les sous-marins allemands quand à eux, couleront 26 navires dans les eaux du fleuve et du golfe du Saint-Laurent, entraînant la mort de 300 personnes.
La chasse aux U-Boots, synchronisée par la Marine et l’Aviation canadienne, donne des résultats mais insuffisants. Au final, aucun sous-marin allemand n’est coulé dans le Fleuve St-Laurent, contre 26 navires torpillés par les submersibles ennemis.
En fait, le fleuve Saint-Laurent n'a jamais représenté une cible prioritaire pour les Allemands. Les U-boots y ont mené des attaques sporadiques, parce qu'ils savaient que les convois y étaient mal protégés. Sur les 2500 navires coulés au cours de la bataille de l'Atlantique par les Allemands, seulement 26 l'ont été dans le Saint-Laurent par une demi-douzaine de U-boots.
C’est dans l'Atlantique que la bataille du Saint-Laurent s'est gagnée; là où la marine militaire canadienne s’est largement illustrée, effectuant 26 000 traversées, protégeant 165 millions de tonnes de matériel, qui se sont rendues en Europe. Les navires militaires canadiens ont détruit à eux seuls ou avec l'aide de navires alliés, une cinquantaine de sous-marins allemands et italiens.
La Marine militaire canadienne ne comprenait que 13 navires et 1900 marins en 1939; 400 navires et 90 000 hommes en 1945, devenant à cette époque, la 3e puissance militaire navale de la planète. De son côté, la marine militaire allemande entre en guerre avec 57 sous-marins et en aura construit 1 153 jusqu'à la fin de la guerre.
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