23 novembre 1837 : Victoire des Patriotes

76781376 151887432859355 225498891280187392 n23 novembre 1837, à Saint-Denis sur le Richelieu, les "Patriotes" vainquent l'armée britannique.

Les Patriotes voulaient réaliser un projet de développement économique au Bas-Canada, au profit de la majorité de ses habitants. À cette époque, le Canada est divisé en deux colonies, le Haut et le Bas-Canada. Au Bas-Canada, le Parti Canadien dirigé par Louis-Joseph Papineau devient le Parti Patriote, pour élargir sa base. Il inclut ainsi en son sein, en plus de la majorité francophone réformiste, une minorité anglophone également réformiste. Dirigé par des membres des professions libérales et les petits commerçants, le parti Patriote trouve un large appui chez les agriculteurs, les journaliers et les artisans.

En 1837, les Patriotes sont élus et amplement majoritaires à la Chambre d'assemblée du Bas-Canada. Pourtant, le Conseil exécutif de l’époque ne leurs octroie aucune responsabilité ministérielle. Leurs adversaires, soit la bourgeoisie marchande, l'aristocratie et l'administration coloniale, conservent le pouvoir.

Louis Joseph Papineau se rend donc en Angleterre pour demander au parlement britannique le respect de la démocratie. Ce qui lui est totalement refusé. Cette décision provoque alors de nombreuses manifestations et devant l'impasse dictatoriale, une rébellion éclate. Au mois de novembre 1837, la crise atteint un point culminant.

Le 6 novembre 1837, une bagarre éclate dans les rues de Montréal entre les "Fils de la liberté" et le "Doric Club". Dix jours plus tard, le gouvernement lance des mandats d'arrestation contre 26 chefs patriotes. Papineau rejoint le village de Saint-Denis et y organise la résistance. Le 23 novembre, les Patriotes voient venir les troupes anglaises et se barricadent dans les maisons de pierre à l'entrée du village. 250 miliciens patriotes et 600 civils sans armes, dirigés par le docteur Wolfred Nelson, s'opposent à un contingent britannique de 500 soldats.

Les murs de pierre des maisons résistent à l'attaque de l'artillerie anglaise et les Patriotes tirent par les fenêtres sur les troupes britanniques exposées. À 15 h, après six heures de combat acharné, de peur d’être encerclée, l'armée coloniale retraite devant les renforts patriotes, affluant des villages avoisinants.

La bataille de Saint-Denis est la seule victoire des patriotes durant les rébellions de 1837-38. Elle est suivie par deux défaites en 1837, soit à Saint-Charles (25 novembre) et à Saint-Eustache (14 décembre). Par la suite, quelques milliers de patriotes se réfugient aux États-Unis, dont Papineau, où ils se réorganisent. Des États-Unis, Il y aura deux tentatives armées en 1838 pour revenir au Bas-Canada, mais les deux échoueront. En cette même année, les Patriotes réfugiés au Vermont, votent l'indépendance du Bas-Canada. Robert Nelson prend la direction des Patriotes. Louis-Joseph Papineau vote contre cette option, car il croie inévitable l'échec d'une invasion effectuée sans l'appui officiel d'une puissance militaire comme celle des États-Unis ou de la France.

En 1838, l'Angleterre envoie Lord Durham pour enquêter sur les rébellions. Il propose la réunification des deux colonies (ce qui permettra de réduire la dette du Haut-Canada en la répartissant sur tout le territoire). Il propose aussi une présence plus importante de la culture britannique auprès des francophones, afin de les y noyer et de les assimiler, car ils sont considérés comme sans culture, sans histoire, sans patrie et sans littérature.

C'est ainsi que l'Acte d'Union de 1840 fusionne les deux Canada en une seule colonie, communément appelée le Canada-Uni. En 1848, le Royaume-Uni accepte en principe, l’égalité de deux langues officielles, l’anglais et le français.

En 1867 naît la confédération canadienne.

Sources

Culture et communication Québec : Répertoire du patrimoine culturel du Québec.

L'Encyclopédie canadienne

Photos : Philippe Rousseau, monument aux Patriotes, Saint-Denis sur le Richelieu, 2009.

 

 

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