Carte : Le Figaro
En dehors de la zone occupée par les forces kurdes, la frontière Nord de la Syrie est contrôlée par les djihadistes et de nouveaux combattants avec de nouvelles armes arrivent constamment de Turquie. Au Nord d’Alep et d’Idlib la zone est contrôlée par le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda et l’EI.
Une offensive majeure de l’Armée Arabe Syrienne pourrait s'y produire en mars. Les Russes y acheminent l'armement adéquat qui servira à l'armée d'Assad. La sécurisation de la frontière turque représente pour la Syrie la garantie que les djihadistes ne pourront plus être approvisionnés en armes modernes et en munitions, notamment en missiles américains anti-char "TOW". Entre temps, l’Armée prend le contrôle des quartiers Ouest d’Alep et de ses banlieues Sud. L'encerclement de la ville est mince mais presque entier.
Entre Homs et Hama, l’Armée Arabe Syrienne encercle le Front al-Nosra (al Qaïda). L’Armée Syrienne est aussi à l'offensive au Sud de Homs et progresse jusqu’à Palmyre.
Au Nord de Damas : Jaysh al-Islam (salafistes extrémistes). À l’Est de la ville : le Front Islamique (salafistes extrémistes). Les deux groupes sont subventionnés par l’Arabie Saoudite. Au Sud : l’EI. L’offensive de l’Armée Arabe Syrienne y est assez difficile, la zone étant infestée de tunnels et des renforts rebelles arrivant constamment de Jordanie.
Au Sud du pays : Deraa, la zone frontalière avec Israël et la Jordanie. Le long de la frontière israélienne se concentre l’Armée Syrienne Libre (rebelles modérés), le Front Islamique et le Front al-Nosra. L’ASL est armée par les États-Unis et formée en Jordanie. L’EI lui, se déploie à la frontière Jordanienne. Après d'âpres combats, l'armée syrienne a repris les villes de Cheikh Meskin et Rabia.
À L'Est du pays près de la frontière irakienne, les champs pétroliers appartiennent à l’EI. Toujours à l'Est, à Deir Ez-Zor, l’Armée Arabe Syrienne y tient fortement une tête de pont.
Les effectifs militaires en Syrie:
L'Armée Arabe Syrienne était formée de 350.000 hommes, en raison des pertes, des défections et des insoumissions, les effectifs sont tombés aujourd'hui à 125.000.
Les forces chiites : Les Pasdarans et sa force Al-Qods (force spéciale) d'Iran. Le Hezbollah et des miliciens chiites irakiens, pakistanais et afghans, pour un total de 10 à 15.000 hommes, peut-être plus.
l’EI : 30.000 hommes semble-t-il, en Syrie et en Irak, dont 40 % d'étrangers, peut-être plus.
Les Kurdes syriens : 7.000 guerriers.
En Syrie, on observe une constellation de combattants très divers de l'ordre de 100.000 personnes, l'EI et les Kurdes compris. 80.000 d'entre eux appartiennent à des groupes terroristes et à des groupes salafistes extrémistes. Comme le note le blog français Secret Défense, le contingent de rebelles modérés s’élèverait donc à seulement 20.000 combattants (les Kurdes compris).
La France : 13.000 militaires sont engagés sur le territoire français et 10.000 à l'extérieur. Le porte-avions Charles de Gaule est présent.
La Russie : 4 à 6.000 hommes en Syrie, peut-être un peu plus, 40 chasseurs, 30 hélicoptères, artillerie sol-air, et sol-sol sophistiquée, plusieurs bateaux de guerre et sous-marins, tirs de missiles de croisière depuis les airs et la mer, sans compter les raids de bombardiers stratégiques. Cette démonstration de puissance constitue clairement un message destiné à l'OTAN.
Bombardier stratégique russe : youtu.be/55ni9KbpSv4
Les États-Unis ont une présence militaire en Méditerranée, bateaux et sous-marins et constitue à eux seuls plus de 60% des forces aériennes de la Coalition. Moins de 40% des effectifs de cette Coalition viennent de nombreux autres pays.
Les frappes aériennes de la coalition sont largement médiatisées en Occident mais elles ne peuvent se comparer aux guerres aériennes récentes (guerre du Golfe, Kosovo…). À l'occasion de la 1ère guerre du golfe, la coalition effectuait 2.000 sorties de tous types d'avions par jour. Au Kosovo : 800, en Libye : 200. En Syrie et en Irak, ensemble : 100 par jour seulement.
En Irak, lors de la 2ème bataille de Falloujah en novembre 2004, contre les mêmes adversaires qu'aujourd'hui, au début des combats, les Américains étaient complètement bloqués. La bataille a duré 5 mois. Les Américains et les Irakiens ont engagé 45.000 hommes, 100 avions, drones et hélicoptères et 300 blindés pour pouvoir enfin prendre la ville.
En Afghanistan, l'OTAN a déployé jusqu'à 150.000 hommes avec 350,000 membres des forces locales, soit 500.000 en tout.
En 2016, l'EI, devrait élargir le conflit à la Libye et possiblement au Sinaï où il est déjà fortement présent. Peut-être rajoutera-t-il le Yémen. al QaÏda et l'État islamique accentue déjà les attentats en Afrique et même en Asie. Ils en rajouteront surement également en Occident.
Les États-Unis parlent de troupes au sol en Syrie et en Irak mais peut-être ne le feront-ils pas. Il semble que les Russes augmenteront le nombre de leurs bases aériennes en Syrie. Le conflit est fortement internationalisé et pas seulement par l'EI.
Des négociations de paix continueront vendredi de cette semaine à Genève mais ces pourparlers sembles fragiles. Les Kurdes syriens n'y seront pas admis, la Turquie s'y opposant malgré la pression des Russes pour les y admettre. Plusieurs opposants à Bachar ne semble pas vouloir s'y présenter non plus.
Sources:
Sputnik : L'armée syrienne a repris avec le soutien de l'aviation militaire russe le complet contrôle de quartiers à Deraa, 26/01/16
© SPUTNIK / MIKHAIL VOSKRESENSKIJ, Armée syrienne a capturé la ville d'importance stratégique dans le sud du pays, 26/01/16
Challenges : Irak-Syrie : la guerre contre l’EI en chiffres, Vincent Lamigeon, grand reporter à Challenges, 26/01/16
Voltairenet.org : La situation militaire actuelle en Syrie, Valentin Vasilescu, 22/01/16