Médias occidentaux et désinformation sur Alep

 

Je ne doute pas que des enfants sont morts ou ont été blessés dans les combats d'Alep-Est. Oui, les habitants de cette partie de la ville ont subi de terribles bombardements et leur sort était horrible. Mais, je m’oppose au sens unique de la couverture médiatique, à la diabolisation d’un camp, tandis que l’autre est exempté de toute critique.

Les médias occidentaux nous ont abreuvés des horreurs de l'EI pendant le siège de Mossoul, mais ont volontairement ignoré le comportement des rebelles d’Alep-Est. Il y avait parmi eux, al-Qaïda (Jabbat al-Sham), qui a commis les crimes contre l’humanité à New York, Washington et en Pennsylvanie, le 11 septembre 2001. Rappelez-vous la guerre contre le terrorisme ? Rappelez-vous le « mal à l’état pur » qu’était al-Qaïda

Les rebelles D'Alep-Est sont pour la plupart des fondamentalistes religieux. La plus belle preuve est que les corridors d’évacuation qui ont été ouverts pour eux, les mènent directement dans la province voisine d’Idlib. Or qui contrôle en grande partie cette province? Jabbat Fateh al-Sham, alias Al-Nosra, alias Al-Qaïda. Ce n'est pas étrange qu’Al-Qaïda accueille 4.000 combattants rebelles d'Alep-Est? Ce n'est pas étrange que les combattants dits modérés quittent, non pas avec leurs femmes et enfants dans les autobus verts mais dans des pick-up avec leurs armes légères. 

L'alliance des rebelles d'Alep-Est, dont certes faisait partie l'Armée Syrienne Libre (démocrate), était contrôlée par al-Qaïda. Alors, un récit a été mis au point, avec des bons contre des méchants, du même acabit que celui des  armes de destruction massive d'Irak.

Rappelons-nous, l’intervention des États-Unis en Irak, était liée à une menace imaginaire, soit les armes de destructions massives de Sadam Hussein, qui n'ont jamais existées. Le général américain quatre étoiles, Schwarzkopf, commandant les forces de la coalition lors de la guerre du Golfe en 1991, opposé à la guerre d'Irak de 2003, affirmait qu'environ 350.000 irakiens ont été tués pendant la guerre de 2003 mais que nous en connaîtrons jamais exactement le nombre. 

Syrie 17Oui, Bachar al-Assad a brutalement détruit de vastes étendues de ses villes dans sa lutte contre ceux qui veulent renverser son régime. Oui, ce régime a une multitude de péchés accrochés à son nom : la torture, les exécutions, les prisons secrètes, le meurtre de civils.

Mais, il y a une semaine, un journaliste interviewait l’une des premières familles musulmanes à fuir Alep-Est. Le père venait d’être informé que son frère devait en représailles être exécuté par les rebelles, parce qu’il avait traversé la ligne de front avec sa femme et son fils. Il a condamné les rebelles pour avoir fermé les écoles et avoir placé des armes à proximité des hôpitaux.

Au cours des deux dernières semaines, le Front Fatah al-Sham [al-Qaïda] a tué un nombre inconnu de civils qui avaient demandé aux groupes armés de quitter leur quartier. Des groupes armés de l’opposition ont tiré sur des civils qui tentaient de partir. De plus, des attaques aveugles ont été menées sur des zones gouvernementales densément peuplées à Alep-Ouest. Ces choses ne sont pas dites par la très grande majorité des médias occidentaux.

Pour Bashar al-Assad, la fin du siège d’Alep signifie que l'EI, al-Nusra, al-Qaïda et tous les autres groupes salafistes ne pourront plus créer leur capitale dans les grandes villes de Syrie comme Damas, Homs, Hama ou Alep et Assad aura bientôt 30.000 soldats de plus qu'il enverra d'Alep sur une autre région.

Les Russes défendent un régime laïque, celui du dictateur Bashar al-Assad. Ce régime vit très bien avec les démocraties. Il ne cherche pas à les renverser. Tandis qu'al Qaïda, l'EI et les groupes fondamentalistes veulent conquérir le monde et renverser les démocraties. Bachar accepte les différentes religions chiites, sunnites, druzes, chrétiennes et même les athées. Ce qu'il ne tolère pas ce sont ceux et celles qui veulent lutter contre son camp. Alors là, il de vient violent. Mais en même temps, il peut accorder l'amnistie à un djihadiste qui se rend. Certains de ces djihadistes deviennent même soldats de l'armée syrienne et il s'occupe des réfugiés syriens d'Alep-Est.

Toute cette guerre contre la Syrie constitue un lamentable échec de la politique extérieure des pays occidentaux, de la Turquie et de l’Arabie saoudite. La grande erreur a été de croire que les rebelles syriens étaient démocrates alors qu'ils veulent appliquer la charia. 

Les États-Unis auraient bien aimé se servir du printemps arabe pour renverser Bashar al-Assad et priver la Russie de son allié. Malheureusement, ils ont laissé le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie, financer et armer les forces fondamentalistes. 

Les États-Unis et leurs alliés manipulent l’opinion publique occidentale par une formidable campagne de désinformation dont « l’humanitaire » est la base. L'objectif est de cacher la nature des rebelles.

C’est la coalition occidentale menée par les Anglo-saxons qui a lancé la guerre en 2011 en parrainant les rebelles, et c’est parce qu’elle est en train de perdre une gigantesque bataille à Alep qu’elle joue depuis des mois, la corde sensible de l’humanitaire.

La libération d’Alep, une défaite de l’Occident travestie en catastrophe humanitaire. Les chiffres cent fois répétés et jamais vérifiés (non vérifiables) d’exactions contre les civils, la « plus forte catastrophe humanitaire depuis la seconde guerre mondiale » (comme si ce n'était pas la guerre du Vietnam, avec ses 4 millions de morts, dont 60.000 Américains.). 

Ceci a pour but de masquer une question simple : pourquoi y a-t-il des combats à Alep et en Syrie ? La réponse est simple : parce que des groupes formés, armés, financés par les États-Unis, la Grande Bretagne, la France, l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, ont entrepris depuis 2011 de renverser Bachar al Assad. Que ces groupes soient constitués dans leur immense majorité d’islamistes sanguinaires ne gêne absolument pas les gouvernements de la coalition occidentale.    

La désinformation pour ce qui est de la guerre d'Irak de Bush de 2003 n'avait pas très bien fonctionné. Une bonne partie de la population occidentale n'y croyait pas. Cette fois-ci malheureusement, ça fonctionne très bien, jusqu'à maintenant la majorité de la population occidentale y croit. 

Sources 

Le Journal de Québec : Les mensonges sur la Syrie, 16/12/16

Le Grand Soir : Il y a plus d’une vérité à raconter dans la terrible histoire d’Alep (The Independent), 15/12/16

Réinformation TV : Libération d’Alep : la formidable désinformation occidentale, 14/12/16

 

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