Les Kurdes de Syrie
- Par rousseau-philippe
- Le 18/03/2016
- Dans Syrie
En jaune claire délimité par une ligne rouge : Le Kurdistan
L'YPG, la force militaire kurde contrôle maintenant la très grande majorité de son territoire à la frontière turque et progresse en territoire sunnite vers Raqqa. Sa force vient sans contre-dit du fait que 40% de son effectif est composé de femmes, sans oublier son alliance tactique avec l'aviation militaire américaine et une entente tacite de non-agression avec l'Armée Arabe Syrienne d'Assad.
Les Kurdes en Syrie ont une philosophie, qui ressemble énormément à la philosophie occidentale (égalité entre hommes et femmes, démocratie etc...).
Le PYD, le parti politique des Kurdes, vient de décider formellement la création d'une fédération, entre les trois cantons kurdes. Il s'agit d'un fédéralisme basé sur le territoire et non sur l'ethnie. D'ailleurs, un Arabe et une Kurde viennent d'être élus à la tête de la région. Les Kurdes voient l'avenir de la Syrie en état fédéral avec des provinces.
En Syrie, le fédéralisme fait peur. Il est perçu comme une première étape vers l'indépendance. Ce que nient les Kurdes, disant qu'au contraire, le fédéralisme est la garantie de la survie de la Syrie et que de leur part cela ne constitue en aucun cas, un premier pas vers la souveraineté totale.
En orange claire et foncé : Le territoire que contrôle les Kurdes aujourd'hui.
Les Kurdes sont les seuls fédéralistes en Syrie
Assad et l'opposition modérée contrôlée par l'Arabie saoudite, sont en négociation à Genève. Ils rejettent tous les deux, l'initiative kurde. La Turquie aussi n'est pas d'accord. Elle va même plus loin et considère les Kurdes de Syrie comme des terroristes. Les États-Unis n'acceptent pas de régions autonomes en Syrie tout en continuant d'aider les Kurdes dans leur guerre contre Daech. Ça fait donc beaucoup de gens contre le fédéralisme syrien à la kurde.
La Russie
Qu'en pense la Russie? Elle ne s'est pas encore prononcée. Mais nous savons que la Russie voulait que les Kurdes participent aux négociations de Genève. Ce sont Damas, l'opposition modérée et les Américains qui les ont refusés. La Russie est le seul pays à accepter une représentation officielle kurde chez elle. Et nous savons également que M. Poutine est pour un règlement politique en Syrie et non pas en faveur d'un règlement guerrier qui aboutit toujours au chaos tel que présentement.
La Russie est donc sûrement pour une négociation entre les Kurdes, le gouvernement et l'opposition modérée mais vues les circonstances, c'est difficile pour elle de l'affirmer publiquement. Par contre en privé, elle doit certainement le dire.
Sources :
L'Orient le Jour : Autonomie kurde en Syrie : « Effet d’annonce » ou « perspective de travail » en vue d’une reconnaissance ?, 18/03/16
SANA, l'Agence Arabe Syrienne d'Informations : La Syrie met en garde contre toute tentative de porter atteinte à son intégrité territoriale et à l’unité de son peuple, 17/03/16
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