Le Canada : arrêt des bombardements et plus d'aide...
- Par rousseau-philippe
- Le 09/02/2016
- Dans Syrie
En Syrie et en Irak, les avions canadiens ont été à l'origine de 1.356 sorties dont une sortie sur cinq effectuait un bombardement. Le 22 février prochain, le premier ministre Trudeau retirera les six chasseurs F18 canadiens engagés aux côtés de la coalition depuis 2014. Cependant, les deux avions de surveillance Aurora et l'avion de ravitaillement en vol Polaris poursuivront leur mission.
Le Canada augmentera de façon significative les ressources affectées au renseignement. Il continuera donc à participer à l'identification des cibles à attaquer. M. Trudeau : « Les avions de ravitaillement et de surveillance m’ont été mentionnés à plusieurs reprises comme étant extrêmement importants pour nos alliés. Nous voulons être de bons partenaires de la coalition ».
Le Canada privilégiera aussi une aide directe aux populations. Il renforcera l'aide humanitaire et la formation de troupes locales. Le pays devrait ainsi tripler le contingent de ses forces spéciales dédiées à la formation dans le nord de l'Irak.
Selon le premier ministre, il faut penser à la stabilité à long terme de la région, ce à quoi l’aide humanitaire canadienne contribuera davantage que les bombes. Cette réorientation de la mission implique cependant que le Canada aura désormais beaucoup plus de soldats sur le terrain qu’auparavant.
Le nombre de soldats canadiens déployés dans la région passera de 650 à 830, malgré le retour au pays des quelques 300 soldats assignés aux F-18. Cela s’explique par le fait qu’Ottawa triple le nombre de militaires affectés à la formation de troupes locales et qu’il augmente d’environ 300 le nombre de soldats en poste dans la région, y compris en Jordanie et au Liban.
« L’expérience en Irak, l’expérience en Libye, les expériences dans des endroits semblables pendant les dernières années, y compris nos efforts et nos accomplissements en Afghanistan, soulignent le fait que la meilleure façon de promouvoir une stabilité à long terme dans la région, c’est d’aider les gens locaux à combattre contre les terroristes et à regagner leurs terres et leur pays », affirme M. Trudeau.
En janvier 2015, des soldats canadiens avaient essuyé des tirs ennemis. En décembre dernier, ils se sont retrouvés au coeur d’un échange de tirs ayant duré près de 17 heures, lors d'une offensive majeure de l'EI. Les formateurs canadiens ont du prendre les armes pour aider les militaires locaux, qu'ils entrainaient au combat, vu l'immense force de l'offensive des terroristes, utilisant des camionnettes kamikazes, jouant le rôle de bombardiers. Deux CF 18 canadiens et deux rafales français de même que deux F16 et F18 américains étaient intervenus pour rééquilibrer les forces en notre faveur.
« Il est vrai que nous allons courir des risques accrus », a reconnu le chef d’état-major de l'armée canadienne. Selon David Perry, analyste militaire à l’Institut canadien des affaires mondiales. « La partie la plus risquée de la mission était celle se déroulant au sol en Irak et c’est celle-là qui est la plus élargie. »
L’autre volet important de la contribution canadienne concerne l’aide humanitaire. Au total, Ottawa consacrera 1,1 milliard de dollars canadiens en trois ans à ce volet. L'aide servira à répondre aux besoins de base des personnes touchées par le conflit (vivres, abris, eau, etc.) et visera à consolider la capacité des gouvernements locaux à offrir des services sociaux de base (éducation, santé, etc.).
Restons conscients que parfois, l'aide humanitaire finie par tomber aux mains des rebelles plutôt qu'aux mains de la population; comme l'a démontrée une vidéo mise en circulation sur Facebook par "Military Media Syria", où l'on voit nettement de gros sacs blancs identifiés au nom de la Turquie et d'autres au nom de l'ONU, avec le mot "humanitarian" sur l'emballage. Je ne vous montrerai pas cette vidéo, puisqu'on y voit également de nombreux morts et quelques prisonniers, dans une immense tranchée défensive des rebelles, prise par l'Armée Arabe Syrienne, près d'Alep.
L'armée syrienne a filmé lorsqu'elle arrive pour la première fois dans la tranchée. Les morts sont encore là. Ce qui prouve que ce n'est pas elle qui a amené les sacs à cet endroit.
Mais, il ne faut pas s'empêcher de faire de l'aide humanitaire pour autant. Ça fait malheureusement partie de la guerre.
Sources:
Le Figaro : Le Canada met fin aux frappes contre l'EI en Syrie et en Irak, Claire Rodineau, 08/02/16
Le Devoir : Le Canada retire ses avions de Syrie… mais gonfle ses troupes, Hélène Buzzetti, 09/02/16
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