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La trêve en Syrie

 

Durant l'année 2016, dans les zones assiégées, l'ONU a réussi à subvenir à 21% des besoins, une amélioration par rapport à 2015 dont le taux n'était que de 1%.

Suite à la libération d'Alep-Est, la Russie allège son dispositif militaire. Le gouvernement syrien octroie un budget de 260 milliards de Livres syriennes pour dédommager les résidents d'Alep-Est et financer la reconstruction de toutes les infrastructures des quartiers de la ville qui ont été atteints par la guerre. Le nettoyage est déjà commencé.

Moscou annonce un accord de cessez-le-feu sur tout le territoire syrien. Six importants groupes djihadistes, dont Ahrar al-Cham qui occupait Alep-est, et l'Armée de l'Islam qui occupe la Ghouta-Est de Damas, l'ont signé. 

Selon le Facebook du journaliste Said Hilal Alcharifi, les principaux groupes qui ont signé l'accord seraient :

- 1. Faylaq al-Sham (4 000 combattants) 
- 2. Ahrar al-Sham (16 000 combattants) 
- 3. Jaysh al-Islam, suar al-sham(12 000 combattants) 
- 4. Jaysh al-Mujahidin (8 000 combattants) 
- 5. Jaysh Idlib (6 000 combattants) 
- 6. Al jabha alchamia (12 000 combattants).

Il va de soit que l'accord ne s'applique pas à Fateh al Cham (ancien al Nosra, branche syrienne d'al-Qaïda) et l'État islamique. 

Hqdefault 1 Soldat syrien S'il y a consolidation du cessez-le-feu jusqu'à la fin janvier, une négociation aura lieu à Astana au Kazakhstan. Il semble que les États-Unis, l'Union européenne et les monarchies du Golfe soient hors jeu pour l'instant dans ce processus de négociation. 

La trêve est cependant marquée par des violations qui pourraient saborder les pourparlers de paix. Une dizaine de groupes rebelles syriens ont en effet gelé leur participation aux préparatifs de ces négociations, accusant les forces gouvernementales de ne pas respecter la cessation des hostilités.

De sorte qu'Ankara a demandé à Téhéran de faire pression sur Damas. Damas, elle, laisse entendre que la dynamique guerrière dont font preuve les rebelles serait suscitée par Ankara.

Pour leur part, les rebelles affirment avoir respecté le cessez-le-feu dans l’ensemble du territoire syrien, mais assurent que le régime et ses alliés n’ont cessé d’ouvrir le feu dans les régions (rebelles) de Wadi Barada et la Ghouta-Est, toutes deux situées dans la province de Damas. Là où justement Fateh Al-Cham a revendiqué le sabotage des installations qui permettaient l’alimentation de quatre millions de citoyens de Damas en eau potable. 

L'armée syrienne contrôlerait maintenant la région de l'eau potable.  https://www.facebook.com/said.h.alcharifi/videos/1414379381947298/

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, Damas a dépêché des renforts pour s'emparer de la zone et rouvrir les pompes vers la capitale qui souffre de graves pénuries d'eau depuis le 22 décembre. L'aviation et l'artillerie de Damas, aidé au sol par son allié le Hezbollah libanais, a bombardé Wadi Barada, une localité située à 15 km au Nord-Ouest de Damas et assiégée depuis 2015 par l'armée, a précisé l'ONG. 

Le gouvernement accuse les opposants de contaminer au diesel les réserves d'eau et de couper le réseau d'approvisionnement vers Damas. Les opposants, eux, affirment que les bombardements de Damas ont endommagé ces installations. Damas conditionne tout arrêt de son offensive à son contrôle total des sources d'approvisionnement en eau dans le secteur.

https://youtu.be/Uh6LQNEnU-Q

Des observateurs signalent que la Turquie persiste à souffler le chaud et le froid en Syrie pour amener la Russie à ne plus considérer  Fateh Al-Cham,  ex-Al-Nosra, comme un groupe terroriste et faire en sorte que l'organisation puisse bénéficier du processus de paix et de négociation.  

N'oublions pas la bataille d’Al-Bab au Nord-Est d'Alep, dans laquelle pas moins de 7.000 soldats turcs prêtent main forte aux rebelles du Bouclier de l’Euphrate contre l'État islamique qui contrôle la ville. Ce combat pourrait être gagné dans quelques jours.

Le jeu trouble d’Ankara dans le bourbier syrien est éminemment dénoncé par Damas qui confirme haut et fort que la paix ne saurait être sans que Turcs, Américains et Européens ne lèvent la main sur le dossier syrien.

Mais l’instabilité risque de prendre une toute autre tournure avec les opérations terroristes qui visent le littoral syrien comme l'attentat à Tartous, suivi d’un autre plus meurtrier, dans la ville de Jabla et celui de l'eau potable de Damas. 

En 2017, la Syrie est plus prêt de la paix qu'en 2016, mais quand arrivera-t-elle? 

 

Sources :

Le Courrier du Vietnam : Syrie : la réussite des pourparlers d'Astana dépend du respect du cessez-le-feu, 06/01/17

Le Courier du Vietnam : Syrie : offensive du régime près de Damas, mise en garde d'Ankara, 05/01/17

Perspectives : La Turquie fait pression sur l’Iran : Le jeu trouble d’Ankara dans le bourbier syrien,  05/01/17


 

 

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