La guerre civile syrienne
- Par rousseau-philippe
- Le 16/02/2015
- Dans Syrie
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution rappelant aux États, l'obligation de s'abstenir de toute transaction pétrolière avec l'EI. Il étend à la Syrie l'interdiction de faire commerce de biens culturels volés, ce qui s'appliquait déjà à l'Irak. Ces recommandations s’adressent surtout à la Turquie, principal point de passage.
L’Union européenne annonce l’envoi d'un chargé d’affaires à Damas. Le but est d’ouvrir de possibles négociations avec le régime. Car la Syrie entre dans sa cinquième année de guerre civile. 2014 ayant été sa plus meurtrière, soit 76.000 morts.
Al-Assad fait toujours partie des cinq principales puissances en présence. Ses partisans occupent une place fortement prépondérante dans l’Ouest où les Alaouites, Chiites, Druzes et Chrétiens l’appuient à cent pour cent. Il est depuis la reprise de Qousseir en 2013, en montée lente, solide et progressive, aidé par le Hezbollah qui contrôle le Nord. L’Armée Arabe Syrienne, le Hezbollah et des Pasdarans d’Iran sont en ce moment en pleine bataille pour reconquérir le Golan syrien. Dans cette région, les forces chiites pro-gouvernementales ont réussi à capturer plusieurs villes et villages d’al-Nosra.
Le but est de couper le ravitaillement des rebelles en provenance d’Israël, comme il l’a réussi si bien avec le Liban. Prochain objectif : Couper Alep de son approvisionnement turc, ce qui tarde à être réalisé. Couper Deraa de son approvisionnement jordanien. Ce qui débute à peine. Publiquement, Il n’y a pas de projet pour reconquérir la partie sunnite du pays, contrôlée par l’EI, à part de maintenir des poches de résistance dans l'Est du pays pour indiquer qu'Assad n'abandonne aucun territoire syrien. Il semble y avoir une entente tacite de non-agression evec les Kurdes.
À cause du "talking on the ground", Assad a suffisamment reconquis de terrains pour que les Occidentaux le considèrent maintenant comme faisant partie de la solution contrairement à il y a quelques mois. Par contre, il n'a pas réussi à obtenir les anti missiles russes S-400 pour lesquels il a déjà signé un contrat. Les Russes ne semblent pas vouloir risquer que cette arme très efficace tombe aux mains des rebelles ou des Occidentaux.
On assiste depuis quelques mois, à la montée d’Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaeda. Le groupe est fortement présent dans le Sud et y progresse lentement, tout en se heurtant solidement à l'armée du régime. Il y possède une alliance avec l'Armée Syrienne Libre. Il procède également à des incursions sporadiques au Liban. Sa présence est considérable dans le Nord-Ouest et il y progresse graduellement. Là, il semble bénéficier d'une alliance tacite de non agression avec l'EI.
L’État islamique demeure le principal acteur de cette dernière année, après s’être imposé massivement sur les territoires sunnites de l’Est syrien. Pour l’instant il ne bouge plus et subit les bombardements de la Coalition et parfois du gouvernement. Ce qui l’intéresse : le contrôle du territoire sunnite et il réussit bien à le faire jusqu'à maintenant.
Il est clair que les frappes aériennes ne viennent pas à bout de l'EI. La Coalition entraîne donc 5.000 soldats arabes pour le détruire. Dès mars prochain, des militaires américains seront déployés en Turquie, Arabie Saoudite et Qatar. Ils sont déjà en Jordanie et ils entraîneront l'armée syrienne libre.
Cette organisation regroupe des Syriens de gauche, de droite, des religieux, des aventuriers, des dissidents de l'armée et surtout un ramassis de mercenaires recrutés et subventionnés par l'Arabie Saoudite, les émirats du Golfe et encadrés par des experts occidentaux. Cet ensemble hétérogène ne possède pas de grand leader charismatique et à supposer qu’il finisse par gagner, ce qui est loin d’être acquis. Ce groupe aura alors la difficulté de gouverner un pays immergeant d'une guerre civile.
Les Kurdes contrôlent leur territoire près de la frontière turque et ont repris récemment Kobané à l’État islamique avec l’aide de l’aviation militaire de la Coalition et des Peshmergas irakiens.
La situation des positions des différentes factions sur le terrain :
http://en.wikipedia.org/wiki/Template:Syrian_Civil_War_detailed_map …
Source : Agora vox, La Presse, Iran Manif, Le Journal international.fr, Observatoire syrien des Droits de l’Homme, The Times of Israël, Wikeapedia.
site web internet blog html site