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Guerre civile syrienne : La Turquie marginalisée

 

Syrie, Kurdistan : La Turquie fonce dans le mur

 

  • Syrie, Kurdistan: Erdogan va dans le mur

    Le Premier ministre turc Davutoglu et le président Erdogan

Le dernier attentat d’Ankara –  une attaque à la voiture piégée contre un convoi militaire (30 soldats tués) - et les événements qui se déroulent dans l’Est kurde turc – où les images des immeubles criblés de balles rappellent celles de Homs et d’Alep - en ajoutant la tension croissante avec la Russietout ça indique : une guerre civile, doublée d’une guerre extérieure, pour la Turquie. 

 

Ankara à contre-sens

Pour Barcin Yinanc, journaliste du quotidien turc Hurriyyet Daily News, la politique étrangère de son pays rappelle la blague de l’automobiliste qui roule à contre-sens. Écoutant la radio, il entend que la police met en garde les usagers de l’autoroute contre  une voiture roulant à contre-sens. « Une voiture !  s’écrie-t-il, elles roulent toutes à contre-sens ! ». Effectivement, si aucun acteur de la guerre syrienne ne mérite une note plus que médiocre, le jeu d’Ankara semble être celui qui porte le résultat le plus négatif.

Pendant ce temps en Syrie, les forces d'Assad et ses alliés, dont les Kurdes, sont en passe de couper l'axe de ravitaillement entre Alep et la frontière turque. Or pour la Turquie, l'Euphrate constitue assurément le Rubicon qu'il convient de ne pas franchir. Dans cette perspective, il faut empêcher à tout prix, le PYD de franchir ce fleuve.

 

Quand les Kurdes ont leur propre agenda

Dans la bataille d'Alep entamée depuis le début février, les Kurdes ont défait le siège d'Afrine imposé par les djihadistes. Ils se préparent maintenant à la prochaine bataille contre l'EI, soit relier les deux cantons : Afrine et Kobané.

"Nous n'avons rien à avoir avec la bataille du régime", affirme le responsable du PYD, principal parti kurde de Syrie chapeautant les YPG. "Nous avons combattu Al-Nosra et d'autres factions qui suivent la stratégie turque parce qu'ils ont assiégé nos régions et bombardé nos villages".

Le rêve des Kurdes :  connecter les trois cantons kurdes - Afrine, Kobané et Jaziré  - en vue d'une autonomie à l'image de leurs frères irakiens, affirme l'expert de la Syrie, Fabrice Balanche.

 

Les Kurdes, soutenus par les Russes et les Américains

La Turquie considère le PYD et les YPG comme des organisations "terroristes", étroitement liées aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Turquie. Or le soutien américain et russe aux Kurdes de Syrie, nourrit les tensions entre Washington, Moscou et Ankara. N'oublions pas qu'une délégation Kurde syrienne a ouvert un bureau de représentation à Moscou.

Les Turcs redoutent que ce double soutien de Washington et de Moscou ne permette aux Kurdes syriens, de contrôler la quasi-totalité de la zone frontalière turque. De plus, il va sans dire que Moscou et Washington ne peuvent ignorer les Kurdes qui sont la principale force combattant les djihadistes, mis à part le régime syrien.

De fait, si la Turquie entrait en Syrie, il lui faudrait éviter à la fois les Russes et les Américains de sorte que le ministre turc des Affaires Etrangères vient  d'affirmer, qu’aucune opération terrestre en collaboration avec l’Arabie Saoudite n’est prévue en Syrie.

La Turquie vient de comprendre. La "real politik" fait son oeuvre. Chacun doit comprendre la force réelle de chacun.

 

Sources:

L'Info-du-jour : Turquie : Une opération terrestre avec l’Arabie Saoudite en Syrie n’est pas d’actualité, 22/02/16

Le Hunfington Post : La Turquie est en passe d'être marginalisée en Syrie, , 22/02/16

Yahoo Actualités : Causeur.fr : Syrie, Kurdistan: Erdogan va dans le mur, Gil Mihaely, 19/02/16

 

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