En Syrie, c'est Foupoudav, foutu, pourri d'avance
- Par rousseau-philippe
- Le 09/02/2016
- Dans Syrie
C'est foupoudav depuis longtemps.
Les Russes ont décidé de torpiller les négociations de Genève sur l’amorce d’un cessez-le-feu en Syrie. Ils parient sur une solution militaire. Tel est le bilan fait par le secrétaire général de l’ONU dans le Financial Times.
M. Ban Ki-Moon affirme : « Dès que la négociation de Genève a été réunie, les bombardements aériens se sont poursuivis et les opérations terrestres ont commencé. » Tout se passe comme si les Russes s’étaient servis des pourparlers de Genève, aujourd’hui suspendus, comme d’un leurre. Le secrétaire général de l’ONU dénonce les ravages provoqués par les raids russes.
Il reste qu'il y a deux semaines, tout le monde savaient que les Russes acheminaient de l'armement en quantité industrielle dans le Nord-Ouest de la Syrie et que la Turquie massait son armée à la frontière et elle-même fournissait de l'armement en quantité industrielle et de nouvelles recrues aux djihadistes. Nous savions qu'il allait y avoir une offensive de l'Armée Arabe Syrienne dans le Nord-Ouest mais nous pensions que l'offensive serait vers la frontière turque pour la contrôler et ainsi empêcher dorénavant tout ravitaillement des rebelles. Les analystes pensaient que l'offensive aurait lieu début mars et personne ne s'offusquait de la situation à ce moment-là du côté de l'opposition, de l'Occident ou des pays arabes sunnites.
Depuis l’intervention russe, début octobre 2015, Moscou est décidé d'unir toute la Syrie « utile », l’Ouest du pays, du Nord au Sud, sous la houlette du régime de Damas. Ce qu'Assad voulait faire même avant l'intervention russe mais il en avait plus la force. Il recommençait à perdre du terrain.
Maintenant, partout l’opposition armée recule – qu’il s’agisse de l’Armée Syrienne Libre ou du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida ou de Jaysh al-Islam ou du Front Islamique. Le Kremlin joue la victoire de Bachar al-Assad. De toute façon, l'opposition armée est à 90% djihadiste extrémiste.
L’agence Reuters cite le témoignage du commandant Hassan Haj Ali, leader du groupuscule Liwa Suqour al-Jabal, affilié à l’Armée Syrienne Libre. « Les bombardements russes se prolongent jour et nuit ; la région a été frappée 250 fois en 24 heures. Le régime veut élargir sa zone de contrôle. La partie nord de la province est totalement encerclée, et la situation humanitaire y est extrêmement compliquée », a déclaré Hassan Haj Ali, formé dans un des camps d’entraînement d’Arabie saoudite sous la direction d’instructeurs américains.
De leur côté, la Turquie et l’Arabie saoudite appellent l’Occident à ne plus miser sur une solution politique impliquant la participation de Moscou. Ce qui est complètement irréaliste, compte tenu que Moscou contrôle et contrôlera de plus en plus le terrain. Les troupes au sol sont du côté d'Assad.
L’une des questions les plus largement discutées récemment est la possibilité d’une opération terrestre en Syrie. Certains pays arabes sont prêts à envoyer des troupes au sol, si le commandement de la coalition dirigée par les États-Unis le demandait. Ceux-ci ne le demanderont pas. Ils ne veulent pas affronter les Russes et c'est complètement compréhensible. Je ne le ferais pas, moi non plus.
Foupoudav !
Sources :
Le Monde : Syrie : les dures leçons d'Alep, 08/02/16
Le Courrier de Russie : Offensive à Alep : un tournant dans la guerre en Syrie, 08/02/16
Politique : Où en est la guerre civile syrienne, 27/01/16
i
l
site web internet blog html site