Rouge : Armée; vert : Djihadistes; jaune : Kurdes. 

L’offensive djihadiste d'Alep-Ouest piétine face à la résistance des forces gouvernementales. L'ONU condamne le grand nombre de victimes civiles provoqué par les tirs des insurgés. Depuis vendredi, les rebelles mènent une offensive lancée de l’extérieur de la ville pour briser le siège imposé par l'armée aux quartiers de l’opposition. Les affrontements, rythmés par les frappes aériennes du régime et de son allié russe et les salves de roquettes tirées par les rebelles, se concentrent sur la périphérie Ouest, attaquée par plus de 1.500 combattants venus des provinces d’Alep et d’Idleb. Les rebelles ont pris le contrôle de certains secteurs du quartier Dahiyet al-Assad.

Les combats ont baissé d'intensité. Les frappes aériennes sur les lignes de front se poursuivent, mais ne sont pas aussi intenses. Depuis dimanche, c’est le régime qui initie les combats. Les affrontements se concentrent autour de ce quartier gouvernemental situé au Sud-Ouest d’Alep. Les rebelles avaient réussi vendredi à s’emparer d’une majorité du quartier avant de reculer partiellement face à une contre-offensive du régime.

Suite aux trois jours de trêve décrétés par la Syrie et la Russie, pour permettre aux civils, blessés et djihadistes voulant rendre les armes de quitter Alep-Est, suite aux tirs des rebelles empêchant civiles et autres de fuir, les forces syriennes ont pris l'offensive dans le Sud-Est de la ville. Puis à la surprise générale, depuis le 28 octobre, c'est la coalition rebelle qui lance une grande offensive sur Alep-Ouest. 

En août dernier, les terroristes avaient réussi à briser le siège mais n'étaient jamais parvenu à élargir suffisamment le corridor pour permettre un véritable ravitaillement des quartiers insurgés. En septembre, le régime s'était emparé de différents quartiers du Nord-Est et du Sud-Est.

L’offensive de la dernière chance 

Chars de Fatah al-Sham. L’Armée Syrienne Libre, Ahrar al-Sham et Jabhat Fatah al-Sham (anciennement al Qaïda) ont lancé une offensive sur le quartier Hamadaniyah, réputé infranchissable. Des milliers de combattants, une cinquantaine de blindés, près de 50 véhicules suicides et une puissante artillerie, se lancent à l’assaut d’une zone que la rébellion n’a jamais réussi à prendre. L’objectif : reprendre le quartier pour effectuer la jonction avec As-Sabbagh, quartier rebelle à l’Est.

En cas de réussite, la prise du quartier permettrait un corridor d'approvisionnement en vivres et armements des quartiers insurgés. Cela offrirait aussi un tremplin pour reconquérir l’ensemble d’Alep-Est et relancerait les rebelles sur l’objectif d’une prise de la ville. En cas d'échec, le régime aurait les mains libres pour lancer l’assaut final sur Alep-Est et même reprendre l'offensive vers la région d’Idlib, bastion de Fatah al-Sham. 

Les Forces du Tigre et les Faucons du Désert de l’Armée Arabe Syrienne ont contre-attaqué les djihadistes. Ces forces d’élite ont toujours réussi leurs offensives. Elles lancent présentement des missiles et des obus d’artillerie vers Jaish Al-Fateh. Ce qui normalement précède une offensive victorieuse. Récupérer cette banlieue à cheval entre les quartiers Est et Ouest est impératif pour le gouvernement. 

Normalement, la rébellion enclavée dans le secteur Est, devrait finir par craquer sous les assauts répétés de l'armée et des milices chiites. Soit la rébellion gagne la bataille d’Alep, soit elle perd la guerre. 

Sources :

Le Devoir : L’offensive rebelle piétine à Alep, 01/11/16

Agence Anadolu : Le lancement du processus politique en Syrie "reporté sine die" (Shoygu), 01/11/16

Radio Londres : Les rebelles syriens lancent « la mère de toutes les batailles », Axel Joly, 28/10/16

Mamafrika : les Forces d’élites syriennes lancent une puissante contre-offensive contre les terroristes, 30/10/16