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5e anniversaire de la guerre civile syrienne : 2013

 

 

Syrie economistCarte de The Economist, novembre 2013. L'anti-régime est déjà contrôlé par les extrémistes. Ce que l'Occident ne semble pas se rendre compte.

La 3e année, les morts s’agglutinent. On la commence avec 60.000. On la terminera à 146.000. Les réfugiés affluent au Liban, en Jordanie, en Turquie et dans la partie du pays contrôlée par Assad.

Dès le début de l'année, Idleb est reprise par l’armée syrienne. 7.000 guerriers de L'État islamique en Irak et au Levant, alors lié à Al-Qaïda et dirigé par Abou Bakr al-Baghdadi, pénètre en Syrie. Ils sont d’une violence hors du commun. Ils coupent des têtes.

Ramadi 3L'EIIL s'installe dans le Nord-Est du pays, puis progresse vers le centre. De nombreux combattants d'al-Nosra s'y rallient. Il devient une force d’attraction incommensurable pour les djihadistes étrangers.

En mars 2013, Raqqa tombe entre leurs mains. Elle devient la première capitale provinciale sous contrôle rebelle. Jusqu’en mai 2013, la rébellion fait des gains imposants, vraiment imposants.

Dès janvier 2013, 5.000 combattants du Hezbollah viennent porter mains fortes aux troupes d’Assad. Leur entrée en guerre ne sera officialisée qu'à partir d'avril. C’est l’armée de l’ombre. Lorsqu’un silence assourdissant s’installe, on sait qu'elle est là. On ne la voit pas, on ne l'entend pas mais lorsqu'elle frappe, c'est un non-retour.

Pendant la guerre, le Hezbollah se transformera en une véritable armée conventionnelle toute puissante. Se joint à lui, des volontaires chiites, issus de l'armée du Mahdi qui a eu ses heures de gloire durant la guerre d’Irak contre l’armée américaine. On signale aussi des chiites afghans.

Février, pour la première fois, Washington annonce des aides directes non létales à la rébellion. Avril, les rebelles élargissent leur territoire autour de la frontière libanaise.

ConvoiEn mai, point tournant, l'Armée Arabe Syrienne, soutenue par le Hezbollah, reprend la ville de Qousseir. Le Hezbollah utilisera lors de cette bataille, des drones espions, avantage flagrant. À partir de cette victoire, les rapports de force s'inversent. Le régime, le Lion en tête (Assad), progresse lentement mais sûrement. Le général syrien al-Hassan, alias le Tigre, dirige les combats d’une main de fer. 

L'Union Européenne décide de lever l'embargo sur les armes à destination des rebelles syriens. Beaucoup d'entre elles tomberont aux mains des rebelles extrémistes. De juin à décembre 2013, la Turquie envoie 47 tonnes d'armes aux rebelles.

La ghouta 1Bombardement au sarin, le gouvernement tue "1.500 personnes". La ligne rouge est franchie. Les Américains menacent de bombarder le régime. Leurs troupes sont prêtes. Leurs missiles "tomahawk" affutés. Leurs avions militaires fébriles à l'idée de décoller. La planète retient son souffle. L'armée du régime se cache. C'est alors que la Russie (alliée du régime) suggère que la Syrie lui remette les armes chimiques dans le but de les détruire. En échange les Américains abandonnent l'idée de bombarder.

Aujourd'hui, le Premier Ministre français M. Valls regrette le fait que les Américains n'aient pas agi à ce moment-là. La France les aurait soutenus militairement. M. Obama lui, réaffirme sa fierté de n'avoir pas bombarder. En effet, en 2013, la rébellion était déjà nettement sous contrôle d'extrémistes et non pas sous contrôle de modérés.

M. Obama a eu raison. Il a obtenu la destruction des armes de destruction massive. S'il avait bombardé, il aurait ouvert d'avantage la porte aux extrémistes.

Camp de refugies en turquie 1En septembre 2013, sur une population de 23 millions, 6,5 millions sont réfugiés. La très grande majorité se refugie chez Assad. 2 millions chez les pays voisins. En décembre, les États-Unis et le Royaume-Uni suspendent l'aide non létale aux rebelles car en fait, cette aide tombe aux mains des djihadistes extrémistes.

Les kurdes du Parti de l'union démocratique du Kurdistan (PYD) et sa branche armée les YPG, entrent en guerre contre l'EI et Al Nosra en juillet 2013. Ils profitent du retrait de l'armée syrienne des régions kurdes pour se déclarer autonome.

Ypg 2Les Kurdes ont la particularité de faire participer autant les femmes que les hommes sur la première ligne de combat. Ce qui est d'une efficacité incisive. Ils deviennent une force militaire redoutable.

Devant une rebellion aussi hétéroclite, de plus en plus dominée par des combattants islamistes locaux et étrangers (sauf pour les Kurdes), les pays occidentaux réduisent progressivement leur soutien. Le régime syrien déclare via son ministre des affaires étrangères que « la Syrie est confrontée à une guerre barbare contre les takfiris (terroristes) ».

Le coup le plus dur a été asséné en décembre 2013 quand Washington et Londres ont décidé de suspendre leur aide non létale, après la prise de dépôts d'armes de l'ASL par des djihadistes. Au départ force principale de l'opposition, l'ASL démocratique est donc supplantée totalement par les djihadistes d'al Nosra, l'EI et Ahrar al-Sham.

3 ans de guerre civile : 146.000 morts. Le massacre sans fin continue…continue...continue...

Ah oui ! Les premières manifestations pacifiques arboraient comme slogan : « Pour une Syrie sans tyrannie »...
 

Suite : Prochain article...

 

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