5e anniversaire de la guerre civile syrienne : 2015

L'année  commence avec 222.000 morts... Elle se terminera avec plus de 250.000 morts...

Janvier 

Le régime d'Assad contrôle 45% du territoire et 70% de la population. L’EI possède 35% du terrain et 20% de la population. Les Kurdes en contrôleraient 10%, le Front al-Nosra 5, et un autre 5% au Front Islamique. 4 millions de réfugiés ont quitté le pays. 

La Turquie est le lieu de passage privilégié pour les aspirants djihadistes de l'EI. Celui-ci possède dans ses rangs, plusieurs commandants militaires vétérans de la guerre Irak-Iran et des premières et secondes guerres du Golfe. 

Un raid de l'aviation israélienne tue un général du Hezbollah.

Février

Assad occupe une place fortement prépondérante dans l’Ouest du pays où les Alaouites, Chiites, Druzes et Chrétiens l’appuient à cent pour cent. Depuis la reprise de Qousseir en 2013, il est en montée progressive, aidé par le Hezbollah et les Pasdarans iraniens. Des localités rebelles assiégées et affamées depuis des mois finissent par se rendre. Généralement, l'accord entre les insurgés et l'armée, prévoit des convois de nourriture et la liberté de circulation pour les civils. En échange, les insurgés abandonnent leurs armes et sont amnistiés.

On assiste depuis quelques mois, à la montée en force d’Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaeda. Le groupe est fortement présent au Sud où il progresse lentement, tout en se heurtant solidement à l'armée régulière.

La déroute infligée au groupe Hazem (affilié à l'ASL) près d’Alep, est venue illustrer de manière éclatante l’échec de la stratégie adoptée par les Américains pour remettre sur pied une rébellion syrienne modérée. Aucune faction de l’Armée syrienne Libre ne peut opérer sans l’approbation d’Al-Nosra. al Nosra est le fer de lance de la lutte anti-Assad, dans le Nord-Ouest où il progresse. Il semble bénéficier également d'une alliance tacite de non-agression avec l'EI. 

Mars

Il semble que l'ASL se désagrège presque totalement. Al Jabha Chamyah (le Front du Levant) contrôle l’Est d’Alep. On ne parle quasiment plus des combattants de l’Armée syrienne libre. On remarque que les déserteurs de l'armée régulière n'existent plus. 

Les États-Unis ne considèrent plus l'Iran et le Hezbollah comme des menaces terroristes.

Homs et Damas ne sont plus menacées. Au contraire, ce sont les rebelles qui sont encerclés. L’armée de l’air syrienne lance des barils d'explosifs en territoire rebelle pour faire fuir la population et isoler les djihadistes.

L’État islamique demeure le principal acteur. Il réussit fort bien à contrôler les territoires sunnites de l’Est syrien tout en subissant les bombardements américains. 

Avril

al-Nosra entrent dans la ville d'Idleb, dans le Nord-Ouest de la Syrie. Il se constitue un territoire homogène dans cette province limitrophe de la Turquie. La chute de la ville est la plus grande défaite du régime depuis plus d'un an.

al Nosra essaye d'envahir le Liban. Il tente de convaincre les militaires libanais à la désertion, en utilisant les médias sociaux. Il n'en convainc que quelques dizaines. Avec l'appui de l'armée libanaise à l'arrière, le Hezbollah les repousse. L'armée syrienne les tient en tenaille de l'autre côté de la frontière. Toute la partie syrienne du Liban est dégagée des djihadistes. La frontière du Liban est dorénavant contrôlée par le Hezbollah et l'armée syrienne.

En revanche, al-Nosra coupent les voies de ravitaillement de l’armée syrienne de la province côtière de Lattaquié (bastion du régime). Les lignes de défense de l'armée syrienne s'effondrent. 

Mai

Le régime fait face à une offensive de l'État islamique, dans le centre du pays. 

Été

Au centre, Assad perd Palmyre au profit de l'EI. Le régime reperd du terrain dans le Nord-Ouest au profit d'al Nosra. Dans l'Ouest qui est sa forteresse inatteignable, la ville de Lattaquié subit quelques tires d'obus. 

Septembre

Le régime perdant à nouveau du terrain, l'aviation militaire russe s'implique directement dans le conflit. Avec cet appui, l’armée syrienne lance une offensive qui lui permet de consolider ses positions.

Il est clair que les frappes aériennes américaines ne parviennent pas à affaiblir l'EI. L'EI redéploie ses forces en prévision des frappes américaines. Dans la ville de Rakka, la capitale de l'État islamique, les Islamistes déplacent chaque jour leurs positions. En plus de déplacer leurs armements lourds, l'État islamique abandonne les bâtiments, pour éviter d'en faire des cibles. Ils évacuent également leurs familles hors des villes. ​Les djihadistes ne se déploient pas de manière visible dans les rues.

Automne 

Les Kurdes après avoir repris Kobané à l'EI, contrôlent leur territoire près de la frontière turque, ayant été aidés par l'aviation militaire américaine et les Peshmergas irakiens. ​Une femme générale à leur tête, avec une milice formée de 40% de femmes, ils reprennent totalement la ville et poussent même une offensive en territoire de l’EI. Ils avancent dans la province de Raqqa toujours avec l'aide des bombardements américains.

L'implication de l'aviation militaire russe solidifie les positions du régime, lui permet d'avancer en territoire d'al Nosra. Elle démontre l'implication flagrante de la Turquie contre le régime. L'aviation turque abattra une avion russe. Les Russes mettront en place leur système S-300 et S-400 anti-aérien. Ce qui empêche les Israéliens et les Turcs d'intervenir par les airs contre le régime d'Assad. 

La Russie et son armement hyper sophistiqué contrôle dorénavant la guerre. Elle démontrera l'implication de l'Arabie saoudite contre le régime. L'opposition modérée se réunira à Ryad. Ce qui démontre clairement l'implication de l'Arabie. 

L'année se termine sur une convocation pour une négociation de paix entre le régime et l'opposition modérée.  

L'année se termine avec 225.000 morts…

Ça continue… Ça continue… Ça continue…

C’était quoi dont le slogan au début des manifs pacifiques ? Ah oui ! « La Syrie tyrannique on s’en câlissse ! » Euh! Non, excusez, c’est : « Pour une Syrie sans tyrannie »…

Suite… dans un autre article pour 2016.