La Russie et la Turquie se rapprochent de plus en plus

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Quelques jours après la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président turc Recep Erdogan a rencontré lui aussi le président russe Vladimir Poutine.

Selon Maxim A.Suchkov, rédacteur en chef de la couverture Russie / Moyen-Orient d'Al-Monitor, s'il y a un dirigeant du Moyen-Orient qui rencontre Poutine plus souvent que Netanyahou, c'est le président turc. En 2018 Erdogan a eu 13 réunions et 8 conversations téléphoniques avec son homologue russe. Netanyahu a rencontré 13 fois Poutine depuis 2015.

Poutine et Erdogan ont souligné la hausse de 15% du commerce mutuel qui est maintenant estimée à 25 milliards de dollars, fixant la barre à atteindre à 100 milliards. D'ailleurs,
de grands projets sont en cours, comme la centrale d'Akkuyu et le pipeline Turkish Stream.

En 2018, le commerce dans le secteur de l'agriculture a augmenté de 7%, atteignant 3 milliards de dollars. Les investissements mutuels s’élèvent à environ 20 milliards de dollars et.les deux pays mette en oeuvre une plateforme d'investissement commun d'un milliard de dollars.

Selon Amur Gadzhiev, directeur du Centre de recherche sur la Turquie moderne, si on regarde qui était présent dans les délégations respectives, on voit que Moscou et Ankara tiennent vraiment à porter les relations bilatérales à un niveau qualitativement nouveau.

Cette visite intervient à un moment où les États-Unis augmente la pression sur la Turquie, à la suite de l'achat par Ankara du système anti-aérien russe S-400. En réponse, Poutine propose qu'Erdogan approfondisse davantage la coopération militaire entre les deux pays.

Cependant, les attentes concernant le nord-est de la Syrie et Idlib, n'ont pas trouvé solution. Erdogan a clairement expliqué que la Turquie ne supporterait jamais les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie.

Moscou a fait savoir qu'il n'était pas satisfait de l'échec de la Turquie à mettre en œuvre l'accord Sochi sur Idlib, mais Poutine est patient et comprend toutes les complications auxquelles Ankara est confrontée.

Récemment, les ministres de la défense russe et turc se sont rencontrés pour en discuter. Ils n'ont pas réussi à créer un centre de surveillance commun et la résolution de la crise à Idlib ne sera pas aussi rapide que prévue, mais ils pensent y arriver.

Sur la plupart des questions sensibles à Ankara, Moscou cherche toujours à exprimer de l'empathie qu'Erdogan ne trouve ni avec les États-Unis et ni avec l'Europe.

La réunion visait à examiner les relations bilatérales au-delà du dossier syrien. Les propos de Poutine suggèrent qu'il croit sincèrement que les deux problèmes de sécurité syriens actuels - Idlib et le Nord-Est - seront réglés bientôt ou plus tard. En effet, la Turquie et la Russie peuvent se permettre de prendre du temps.

 

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