Nucléaire iranien : Près d'un accord !
- Par rousseau-philippe
- Le 18/01/2022
- Dans Iran
D’après l’agence de presse officielle iranienne, la négociation sur le nucléaire iranien entre présentement dans sa phase finale et aussi dans sa partie la plus difficile. De sorte qu’on observe qu’en coulisse, la Chine, partenaire discrète de l’Iran, agit maintenant en tant qu’acteur clef. Car elle a intérêt à la levée des sanctions américaines sur l’Iran, pays avec lequel elle vient de sceller un accord de coopération de 400 milliards $ sur 25 ans.
En effet, le négociateur chinois négocie heure après heure avec le négociateur américain. Aussi, il semble qu'il soit maintenant convenu que les exportations de pétrole iranien, le rapatriement des revenus et des fonds gelés iraniens, pourraient se faire en quelques jours et que la matière nucléaire en excès par rapport à la limite autorisée, produite par Téhéran, pourrait être exportée en Russie ou diluée. Il semble aussi que les États-Unis ne demandent plus le contrôle de la production de missiles iraniens.
Mais, il y a toujours un désaccord sur l’étendue des sanctions à lever, le mode de vérification et les garanties que les États-Unis ne reviendront plus jamais sur leur parole. La partie américaine affirme qu'aucune administration américaine ne peut lier les mains de ses successeurs. Alors, pour contrecarrer cette affirmation, la Chine propose que le gouvernement Biden fournisse l’assurance que les compagnies qui investissent sur le marché iranien ne seraient pas exposées à des sanctions américaines, tant que l’Iran respecterait ses engagements sous le contrôle de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique. Mais, il y a toujours quelques problèmes sur l'étendue des sanctions à lever et le mode de vérification.
Les Chinois avaient déjà joué un rôle important lors de l’accord de 2015. Chaque fois que les négociations se trouvaient dans l’impasse, le ministre chinois des Affaires étrangères intervenait, présentait une initiative nouvelle et parvenait à relancer les pourparlers. Car, la Chine est le premier partenaire économique de l'Iran et le premier client du pétrole iranien. Les ventes de pétrole iranien à la Chine ont augmenté de 40% ces derniers mois.
Sans compter que les relations entre Beijing et Téhéran ont franchi une nouvelle étape avec la signature du partenariat historique de 25 ans couvrant les infrastructures, les communications et l'énergie. Outre la livraison de pétrole à prix réduit, cet accord stratégique dont la mise en œuvre a débuté le 15 janvier, prévoit aussi l’assistance sécuritaire de la Chine à l’Iran, notamment par le biais de livraisons de matériel militaire chinois à l’Iran. Ce qui octroierait à la République islamique, l’assurance que l’armée américaine ne l’envahira pas, raison pour laquelle Téhéran cherche à obtenir l’arme nucléaire.
La Chine a signé très peu de partenariats de ce type. Beijing deviendra la garantie que l’armée américaine ne pourra plus envahir l’Iran. Outre l’aspect financier, le rapprochement avec l’Iran permet à la Chine de contrebalancer les actions américaines et d’affirmer sa montée en puissance dans la région.
Le Moyen-Orient n’était pas un élément majeur pour la Chine; mais le tout a changé depuis cinq ans. La diplomatie chinoise fonctionne à plein régime tout comme son économie. Entre le 10 et le 14 janvier, le ministre chinois des Affaires étrangères a reçu six de ses homologues de la région après les avoir visités. Arabie saoudite, Koweït, Oman, Bahreïn, Turquie et Iran.
Et ces visites ne sont pas sans lien avec la phase finale des négociations sur le nucléaire iranien, puisqu'elles permettent de rassurer les pays du Golfe sur le dossier, assurant la paix tout en réaffirmant les alliances économiques. L’occasion également pour la Chine de montrer à Washington qu'elle joue désormais un rôle clef dans une région où les Américains sont en perte d'influence.
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