Les États-Unis coincés entre l'Iran et le Venezuela
- Par rousseau-philippe
- Le 23/05/2020
- Dans Iran
Positions des pétrolieers iraniens à 06:30, ce matin. Le "Fortune" tout près de la zone d'opération de l'armée américaine.
Le premier des cinq pétroliers iraniens "Fotune", parti avec 1,5 million de barils de pétrole, pénétrera dans les eaux territoriales du Venezuela à 19 heures dès aujourd'hui. Il sera escorté par des avions et des frégates de la marine vénézuélienne. Les États-Unis déclarent, quant à eux, qu'ils ne toléreront pas une ingérence continue de la part de l'Iran dans les affaires vénézuéliennes.
Le président Rouhani a répondu en mettant en garde les États-Unis contre tout harcèlement d'un des 5 pétroliers iraniens faisant route vers le Venezuela. Il est fort possible que les Iraniens agissent dans les eaux du golfe Persique, si les États-Unis tentent quoi que ce soit.
En effet, l’Iran possède des sous-marins de classe "Ghadir", qui posent des mines et transportent également des forces spéciales. Ce type de sous-marin repose sur le fond sablonneux au fond du golfe Persique peu profond et attend qu'une cible arrive.
Des centaines de navires américains circulent chaque jour dans le golfe Persique, la mer d’Oman et l’Océan indien. Donc, les Américains savent bien que s’ils arraisonnent un, voire cinq navires iraniens; les Iraniens pourront arraisonner des vaisseaux américains et déclencher par le fait même une guerre économique contre les États-Unis et par conséquent aucun navire américain n’osera plus se déplacer près de l'Iran.
Lorsque les pétroliers iraniens entreront dans la zone économique du Venezuela, ils seront escortés par des navires et des avions des Forces armées vénézuéliennes. D'ailleurs l'Armée vénézuélienne vient de procéder à des tests de missiles "BUK" de fabrication russe. Ce sont des missiles sol-air à portée moyenne développés pour contrer les missiles de croisière, les bombes intelligentes, les avions et les véhicules aériens sans pilote.
Plus d'une décennie de sanctions américaines limitent les importations de pétrole du Venezuela et l'entretien de ses raffineries, devenues avec le temps innopérationnelles.
Des expéditions de matériel par "l'Iran Mahar Air" sont arrivées au Venezuela pour commencer des travaux de réparation d'une raffinerie. Le département du Trésor américain a donc mis sur sa liste noire la société chinoise, qui a fourni les pièces de rechange à la dite raffinerie. Pékin qualifie ses sanctions d'illégales.
Les navires iraniens voyagent à distance les uns des autres, dirigés par le "Fortune", qui abordera d'abord la côte vénézuélienne, suivie des quatre autres : Forest, Petunia, Faxon et Clavel. Ce dernier est le seul à avoir activé son dispositif de repérage par satellite pour sa position lors de la navigation.
Diverses unités navales américaines sont déployées depuis quelques mois dans la mer des Caraïbes, officiellement en fonction de la répression du trafic de drogue, mais avec la ferme intention de faire pression sur le président Nicolas Maduro.
Une incursion mercenaire sur les plages du Venezuela du 3 mai dernier, qui avait pour but de fomenter un coup d'état, s'est soldée par 8 morts et 60 arrestations, dont 2 Américains. L'opposition en sort plus divisée plus que jamais et le président Maduro renforcé. L'opposant Juan Guaido s'en trouve fragilisé.
Le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole au monde. Entre 2004 et 2015, il a engrangé 750 milliards de dollars grâce à ses exportations de pétrole. Les États-Unis ont mis en place un embargo sur le pétrole vénézuélien, qui interdit à toute entreprise américaine d’acheter du pétrole du Venezuela et à toute entité étrangère d’utiliser le système bancaire américain, pour se fournir en pétrole vénézuélien. C'est la raison pour laquelle le Venezuela paye l'Iran en or.
Le Venezuela ne peut donc plus envoyer son brut aux États-Unis pour le faire raffiner et il lui est beaucoup plus compliqué d’importer des produits destinés au raffinage, qui venaient auparavant du marché américain. En ce moment, il y a une pénurie d'essence dans le pays.
Sources : Al Masdar News; Press TV; Reuters; Emad Abshenas, analyste iranien; Connaissance des énergies; Journal de Montréal; Le Monde; The Associated Press; Libération; The National Interest; La Patilla; Tanker Trackers; Washington Post.
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