Biden propose une voie diplomatique à Poutine

Joe biden et vladimir poutine s entretiendront au telephone jeudiVoie diplomatique

Avant les pourparlers sur la sécurité en Europe qui débuteront le 10 janvier, le président américain proposera à son homologue russe, lors d'un appel téléphonique ce jeudi 30 décembre, une voie diplomatique pour sortir de la crise ukrainienne. C'est d'ailleurs exactement ce que demande le président russe : une voie diplomatique. Mais les États-Unis demeurent profondément inquiets à propos de la présence de troupes russes à la frontière ukrainienne, de sorte que M. Biden se dit aussi préparé à répondre en cas d'invasion. Washington aimerait voir les troupes russes retourner à leurs zones d'entraînement habituelles. Mais, c'est la présence de ces troupes qui en quelque sorte fait que les négociations auront lieu. Moscou voudrait que l'Ukraine ne fasse pas parti de l'OTAN et que l'Occident et l'Ukraine acceptent la réalité que la Crimée fait maintenant partie intégrante de la Russie et que le Donbass est indépendant de l'Ukraine. Ce que rejettent totalement les Occidentaux et Kiev. 

Position occidentale

Le secrétaire d'État Blinken s'est entretenu avec le président ukrainien Zelensky et ses homologues français, allemand et britannique. Il a réaffirmé à Zelensky le soutien sans faille des États-Unis à l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine face au renforcement militaire de la Russie : Point de discorde majeure avec le Kremlin. Zelensky quant à lui, a réaffirmé avoir reçu l'assurance d'un plein soutien américain pour contrer une attaque militaire russe.

Les ministres des Affaires étrangères français, allemand, britannique et américain ont convenu d'une coordination continue entr'eux, afin de dissuader une quelconque attaque militaire russe contre l'Ukraine. Ils ont réaffirmé le consensus en vue d'imposer des conséquences massives et des coûts exorbitants à la Russie, le cas échéant. Le président américain a menacé son homologue de sanctions comme il n'en a jamais vu en cas d'attaque contre l'Ukraine. 

Position russe

Moscou, qui affirme n'agir qu'en réaction à une hostilité occidentale, a récemment présenté deux projets de traités visant à empêcher tout élargissement de l'Otan, notamment à l'Ukraine, et à mettre fin aux activités militaires occidentales à proximité des frontières russes.

Le président russe n'a pas décidé d'une invasion; mais parle plutôt de mesures militaro-techniques de rétorsion appropriées si l'approche agressive de l'Occident se poursuit. Le vice-ministre russe des affaires étrangères prévient que les tensions peuvent conduire à une situation similaire à la crise des missiles de Cuba en 1962, lorsque les États-Unis et l'Union soviétique ont frôlé le conflit nucléaire. Moscou accuse l'Ukraine de masser la moitié de son armée, soit 125 000 hommes dans l'est du pays, attaquant sporadiquement le Donbass soutenu par la Russie, où plus de 14 000 personnes ont été tués depuis 2014. La Russie accuse l'OTAN de fournir l'Ukraine en armes.

En fait, les troupes russes attaqueront les forces armées ukrainiennes, si et seulement si, ces dernières attaquent le Donbass. En d'autres termes, la Russie a averti l'Ukraine que l'abandon des "Accords de Minsk" et une attaque militaire contre le Donbass conduiraient à des conséquences très graves pour l'Ukraine. Donc, l'armée russe n'envahira pas l'Ukraine, mais défendra le Donbass en cas d'attaque majeure de la part de l'armée ukrainienne. Le but est de faire avancée la diplomatie en favorisant les Accords de Minsk, qui mèneront à une élection libre et vérifiée par l'extérieur dans le Donbass. Élection qui serait gagnée par les pro-Russes, nettement majoritaires dans cette région.

Situation militaire 

Un avion militaire américain effectuant des reconnaissances, est entré dans la zone d'identification de la défense aérienne des républiques populaires du Donetsk et du Lougansk dans le Donbass, s'approchant d'eux à une distance de 40 kilomètres. Un autre avion de reconnaissance américain a été perçu près des côtes de Crimée. La Russie aurait alors utilisé pour la première fois dans cette région, ses armes électroniques. Ce qui ce serait avéré profitable, puisque la mission de reconnaissance de l'avion militaire américain semble avoir été perturbée. Pour rassurer les Européens, le porte-avions Harry S. Truman, et cinq autres navires de guerre américains opèrent désormais dans la mer Méditerrannée entre la Grèce et l’Italie, plutôt que d'entamer leur mission dans le Golfe persique. L'OTAN et les États-Unis pratiqueraient des exercices de frappes contre les troupes russes stationnées le long de la frontière ukrainienne, de sorte que la Russie renforcerait sa défense aérienne à plusieurs niveaux et un autre grand train russe rempli de matériel militaire blindé serait arrivé la nuit dernière près de la frontière ukrainienne.

Selon le ministère russe de la défense, l'OTAN se concentre sur la préparation d’un conflit armé à grande échelle et de haute intensité avec la Russie. Par exemple dans la stratégie militaire de l’OTAN de 2019, la Fédération de Russie est clairement identifiée sans équivoque, comme la principale source de menace pour la sécurité de l'alliance. Les provocations délibérées de l’Alliance de l’Atlantique Nord près des frontières russes peuvent avec une forte probabilité, se transformer en un conflit armé. Récemment, l’OTAN est passée à la pratique de provocations directes, chargées d’un risque élevé d’escalade vers une confrontation armée. La tentative du 23 juin 2021 du destroyer britannique HMS Defender de pénétrer dans les eaux territoriales russes, au large de la Crimée, en est un exemple. Le fait que le navire militaire britannique était appuyé par un avion de reconnaissance stratégique américain RC-135 est significatif. Toujours selon le ministère russe de la défense, dans la région de la mer Noire par rapport à 2020, l’intensité de l’utilisation des avions de reconnaissance a augmenté de 60 % et le nombre de vols est passé de 436 à 710.

La présence dans les eaux de la mer Noire de navires militaires non régionaux de l’OTAN, a pris un caractère permanent. Le ministère russe a également souligné qu’après le retrait des États-Unis du Traité sur les missiles à moyenne et courte portée, l’OTAN a ignoré l’initiative du président russe visant à imposer un moratoire sur le déploiement de nouveaux missiles à moyenne et courte portée en Europe et la possibilité d’élaborer des mesures de vérification mutuelle pour éliminer les préoccupations existantes. Le déploiement de tels missiles en Europe n’est pas susceptible de renforcer la sécurité de l’OTAN, conclu le ministère russe de la défense.   

Solutions

Signe que les discussions du 10 janvier seront âpres, les États-Unis ont déjà prévenu que certaines requêtes russes étaient inacceptables et la Russie a d'ores et déjà exclu toute concession. Ce qui n’empêche pas M. Poutine de croire qu’un dialogue efficace avec les États-Unis est toujours possible.

Une des solutions serait que les forces ukrainiennes ne soient présentes dans l'est du pays que de façon défensive. L'Ukraine, tout comme l'Occident continueraient de réclamer verbalement le Donbass et la Crimée pour ne pas perdre la face, mais sans faire d'efforts réels pour les récupérer. Car de toute évidence, ils ne les récupéreront jamais. On applique les Accords de Minsk. La Russie accepterait que l'Ukraine n'est plus sous son influence directe. L'occident continuerait à soutenir l'Ukraine de façon pacifique et économique. L'armée russe commencerait alors à se retirer graduellement de la frontière ukrainienne et l'OTAN ne serait pas obligé de s'installer en Ukraine. On appliquerait à l'Ukraine la même politique dont bénéficie la Finlande et la Suède, pays limitrophes de la Russie tout comme l'Ukraine, qui ne font pas partis de l'OTAN, mais peuvent devenir membre de l'Alliance rapidement en cas d'urgence. 

 

 

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