Le Canada entre l'Inde et la Chine
- Par rousseau-philippe
- Le 01/12/2021
- Dans Canada
Pendant que de nombreux pays dont le Canada, réexaminent leur position face à la Chine, l’Inde, loin de se croiser les bras, intervient pour mieux se situer dans la ronde des accords commerciaux internationaux. Selon le Fond Monétaire International (FMI), l'Inde est la 6e puissance économique mondiale et en ‘parité de pouvoir d'achat’ (PPA) : au 3e rang mondial après la Chine 1ère et les États-Unis 2e. L’Inde est donc de fait aujourd’hui déjà la 3e puissance économique mondiale, selon la PPA.
Inde
La nouvelle politique commerciale de l’Inde s’appelle ‘récolte précoce’. Elle avance progressivement vers des accords de libre-échange à grande échelle avec la Grande-Bretagne, l’Union européenne, l’Australie, les Émirats Arabes Unis et maintenant le Canada.
En effet, le Canada, (10e puissance économique selon le FMI, 17e en ‘parité de pouvoir d'achat’ -PPA-) et l’Inde préparent en ce moment le terrain pour une relance des pourparlers officiels de libre-échange entre les deux pays; alors que le gouvernement Trudeau cherche à diversifier ses partenaires économiques à la suite du différend sur l’affaire Meng Wanzhou et des deux Michael. Le Canada a entamé des négociations commerciales avec l’Inde il y a plus d’une décennie sous le gouvernement Harper. Le processus a été suspendu en 2018, alors que le gouvernement Trudeau était en renégociation intense sur l’accord du libre-échange nord-américain avec les États-Unis et le Mexique, à l’initiative du gouvernement Trump.
Association des Nations de l’Asie du Sud-Est
Le Canada cherche à réduire sa dépendance économique envers la Chine et à se diversifier sur de nouveaux marchés asiatiques. Il a donc aussi lancé des négociations commerciales avec l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) : un bloc de 10 pays : Indonésie, Malaisie, Singapour, Thaïlande, Philippines, Brunei, Vietnam, Laos, Birmanie et Cambodge.
Chine
Mais, la Chine n’a pas dit son dernier mot. Elle courtise les gens d’affaires canadiens grâce aux bons soins du ‘Conseil d’affaires Canada-Chine’, créé et financé par le clan Desmarais. La proximité entre ce clan et l’Empire du Milieu n’est plus à démontrer. Par ce Conseil, les entrepreneurs canadiens et québécois ont pu participer à un évènement sur le 14e plan quinquennal du gouvernement chinois, afin de saisir les opportunités d’affaires. À l’intérieur de ce plan, le gouvernement Xi Jinping détaille les secteurs à surveiller, notamment l’éducation, l’énergie, la sécurité et l’agroalimentaire.
Invité de marque de l’événement virtuel, l’ambassadeur chinois Cong Peiwu a rappelé l’importance de la relation économique entre le Canada et la Chine : « Avec le plan quinquennal, la Chine aura plusieurs opportunités pour les entreprises canadiennes », a-t-il rappelé. Pendant le séminaire, l’ambassadeur canadien en Chine, Dominic Barton a fait valoir l’intérêt d’investir en Chine : « La Chine demeure le deuxième partenaire économique du Canada. Il s’agit de la deuxième économie du monde », a-t-il précisé.
Power Corporation, Bombardier et SNC-Lavalin font partie du 'Conseil d’affaires Canada-Chine' (CCBC), qui se veut être le principal porte-parole des entreprises canadiennes en Chine. Son président fondateur est feu Paul Desmarais père, proche des libéraux, qui a longtemps été à la tête de l’empire Power Corporation. Olivier Desmarais premier vice-président de Power Corporation, est président du CCBC. Son président honoraire est nul autre qu'André Desmarais, président délégué du conseil de Power Corporation et conjoint de France Chrétien, fille de l’ex-premier ministre libéral Jean Chrétien. Ils ont d’importants intérêts en Chine.
Huawei
À la mi-septembre, la Conférence de Montréal, un autre événement présenté par Power Corporation, qui a reçu près de 2 millions de dollars de fond public, avait accordé une place importante à l’entreprise chinoise Huawei. Questionné sur Huawei, le premier ministre Trudeau a confirmé qu’une réflexion est entamée à propos de l’entreprise.
Filière libérale
Le CCBC a son siège social à Toronto. La société d’État fédérale 'Exportation et développement Canada' (EDC) y a injecté 175000 $ et d'anciens ministres fédéraux libéraux y sont membres.
En conclusion, le Canada jouera sur les deux tableaux : L'inde et la Chine, deux voisins, certes pas toujours en accord, mais tous les deux, de nouvelles puissances économiques mondiales dépassant l'Europe et très bientôt les États-Unis.
Sources :
La Tribune (Sherbrooke) : L'Inde pousse à la reprise des négociations commerciales avec le Canada, Mike Blanchfield, 28/11/21
Journal de Montréal : Un organisme des Desmarais joue les entremetteurs pour les Chinois, Olivier Bourque et Francis Alain, 29/09/21
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