Québec : la bataille des Plaines d’Abraham

Québec : la bataille des Plaines d’Abraham

241978715 609455330435894 7474042386139931095 n 1À 4 h du matin le 13 septembre 1759, 4 600 soldats britanniques débarquent à l'anse au Foulon, escaladent une falaise en pleine nuit en terre inconnue, avec 50 livres d’équipements sur le dos sans savoir si du haut de la falaise, il y aura un comité d’accueil. Ils réussissent de peine et de misère à rejoindre les Plaines d’Abraham. À 8 h, ils sont en lignes de bataille sur un site choisi par Wolfe, leur général.

Ne pouvant se permettre l’installation de l'armée anglaise aux abords de la ville, l’armée française sort des murs de Québec et engage le combat. Wolfe et Montcalm décèderont lors de cette bataille que gagnera l’armée britannique. Le 18 septembre, la capitulation sera signée.

La ville était assiégée depuis le 26 juin. D’ailleurs, le siège de Québec est un épisode majeur de la ‘Guerre de la Conquête’, opposant les Britanniques aux Français et à leurs alliés Autochtones. Les Français savaient depuis mai, que les Britanniques montaient une expédition sur Québec via le Saint-Laurent. Le général Montcalm fort de ses victoires, ayant pris le Fort Chouagen sur le lac Ontario en 1756, le Fort William Henry en 1757, repoussant l'assaut contre le Fort Carillon sur le lac Champlain en 1758, le général Montcalm dis-je, assure la défense de Québec. Sauf qu’à partir de 1758, le nombre se faisant sentir, le vent tourne. La Grande-Bretagne change de stratégie et utilise maintenant sa marine militaire plutôt que son armée de terre.

Vu le blocus britannique, peu de renfort venant de Versailles arrive à Québec. De sorte que Montcalm abandonne les forts entre le lac du Chat et Belle rivière - forts qui assuraient la liaison avec la Louisiane - Montcalm se concentre donc sur la défense de Québec.

Il sait que la guerre ne pourra être gagnée ; mais essaye le tout pour le tout, en affairant 300 marins à creuser des retranchements sur la rive droite de la rivière St-Charles, de son embouchure jusqu'à une lieue au nord. Il installe des navires au travers de la rivière, pour empêcher toute embarcation ennemie d'y entrer. Une ligne de retranchements est creusée de Montmorency jusqu'aux murs de la ville. Il évacue l'île d'Orléans, la Côte-du-Sud et la côte de Beauport. Les soldats de Montréal sont déplacés vers Québec. Il mobilise la milice. Les hommes de 15 à 70 ans la rejoignent, 15 000 combattants, dont 150 Acadiens rescapés de la déportation, dans un pays où l'on recense 60 000 colons.

La flotte britannique, comprenant le quart de la marine royale, quitte Louisbourg le 4 juin et remonte le fleuve ; 49 navires de guerre, 13 500 hommes d'équipage, 119 vaisseaux marchands, 4500 matelots et un corps de débarquement de 8 500 soldats.

Le 26 juin, l'armada britannique atteint l'île d'Orléans. Le 27, au sud de l’île, le principal camp britannique s’installe. Le 28, l'armée française attaque la flotte avec des brûlots, qui sont allumés trop tôt. C’est un échec. Les 29 et 30, des soldats britanniques débarquent à Beaumont.

Le 30 juin, les Britanniques érigent des batteries en face de la ville de l’autre côté du fleuve. À partir du 12 juillet, les batteries ouvrent le feu et lancent de nombreux projectiles incendiaires. De sorte que des incendies majeurs éclatent dans la Haute et la Basse-Ville. 15 000 bombes tombent sur Québec : 180 édifices détruits, soit la moitié de la ville. Les Britanniques tirent 3 fois plus d’obus que durant le siège de Louisbourg. Le 26 juillet, le général Wolfe tente un débarquement sur Beauport. C’est un échec. Il perd 400 soldats. Le 27, il fortifie son camp à Montmorency.

Dans le but de faire sortir les troupes françaises de Québec, à partir du 9 août, il détruit tout sur son passage, incendie Baie-Saint-Paul, La Malbaie, Côte-du-Sud, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, tout entre la rivière Etchemin et la rivière Chaudière. Le 7 septembre, il continue, Kamouraska, Rrivière Ouelle, Cap au Diable, Sainte-Anne, Saint-Roch. À la mi-septembre, les Britanniques rapportent avoir détruit plus de 1400 fermes sur les deux rives. L’armée française a toujours refusé de sortir de la ville, sachant fort bien qu’elle serait battue.

Le général Wolfe élabore alors 3 plans d’attaques, tous rejetés par ses officiers, qui optent le 29 août pour une attaque à l’ouest de la ville, préconisant Pointe-aux-Trembles, aujourd'hui Neuville. Dès le 3 septembre, les Britanniques opèrent un déplacement à pied, le long du fleuve à l'ouest de Québec. La flotte britannique effectue des mouvements devant Beauport à l’Est, pour donner l'impression qu'un débarquement s’y prépare. Le 8 septembre, le général change d'idée et choisit, sans en discuter avec personne, l'anse au Foulon, toujours à l'ouest de la ville. Le 13, il gagne la bataille des plaines d’Abraham. Le 18, la capitulation est signée ! C’est la conquête de Québec ! Montréal sera pour l’année suivante !

Le 25 août 1760 les alliés autochtones de la France signent un traité avec l’Angleterre. Le 8 septembre 1760, Vaudreuil cède la Nouvelle-France aux Britanniques, après la prise de Montréal par les Anglais.

Aux termes du traité de Paris de 1763, la Grande-Bretagne obtient des Français, la Nouvelle-France, l’île du Cap Breton et le bassin des Grands Lacs. La France conserve des droits de pêche à Terre-Neuve et dans le golfe Saint-Laurent. Elle acquiert Saint-Pierre-et-Miquelon, recouvre ses lucratives possessions des Antilles, ses comptoirs en Inde et son poste de traite des esclaves au Sénégal. L’Espagne cède la Floride à la Grande-Bretagne.

Sources :

Guy Frégault, La Guerre de la Conquête, Fides, 2009, 514p.

D. Peter MacLeod, La vérité sur la bataille des plaines d'Abraham, Éditions de l'Homme, 2008, 491 p.

Jacques Lacoursière, Histoire populaire du Québec, t. I, Septentrion, 1995, 482 p.

Charles Perry Stacey, Quebec, 1759: The Siege and The Battle, MacMillan, 1959, 210 p

 

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