Des victimes de la CIA à Montréal...

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Le 17 novembre 1992, le gouvernement canadien offre 100 000 $ de compensation à chaque victime d'Ewen Cameron, qui pour la CIA, leur avait infligé un lavage de cerveau à l'université McGill de Montréal, entre 1957 et 1962.

En 1948, les chimistes suisses Arthur Stoll et Albert Hofmann déposent un brevet américain pour le LSD. En 1951, Ewen Cameron expérimente le LSD sur des patients et des sujets bien portants. La méthode "Conduite Psychique" (Psychic Driving) de Cameron consiste en un sommeil prolongé (Deep Sleep). Le patient est endormi avec des barbituriques et des tranquillisants durant 30 et même 60 jours. Il est réveillé pour prendre trois repas par jour et un traitement d’électrochoc. Le docteur est alors contacté par la CIA, qui financera secrètement ses travaux via la "Society for the Investigation of Human Ecology", dans le cadre du projet ARTICHOKE, puis du projet MK-Ultra. Ces expériences se déroulaient à l’hôpital Royal Victoria et à l’institut Allan Memorial, affiliés au Centre universitaire McGill. 

Les patients, en majorité des femmes, se faisaient injecter aussi du LSD. Le but était d’anéantir la personnalité du patient afin de lui en créer une nouvelle. Finalement à la fin de l'expérience, leur cerveau s'est avéré endommagé de façon permanente. De nombreux patients du Dr Cameron sont devenus amnésiques. Ils ont dû réapprendre les fonctions humaines les plus basiques, comme celles d'être entraînés à utiliser une toilette. 

En 1973, le directeur de la CIA ordonne la destruction des documents concernant le programme MK-Ultra. Mais des milliers de pages mal classées échappent à la vigilance de l’agence. Ce qui permet de découvrir que 86 institutions de l'Amérique du Nord ont pris part au programme. 

En 1977 John D. Marks, invoquant le "Freedom of Information Act", obtient la déclassification des documents secrets concernant ce projet. À la sortie de son livre, plusieurs anciennes patientes engagent des poursuites contre la CIA. En 1988, d'autres victimes, s'ajoutent à la poursuite. 

Selon la cour, les gouvernements canadien et américain étaient non seulement au courant des expériences, mais pire encore les ont financées, y injectant 221 673 $ entre 1950 et 1964. Ce qui équivaut à 2,3 millions $ d’aujourd’hui. De 1948 à 1964, les gouvernements américains et canadiens ont financé des expériences dans le but de trouver un moyen de contrôler le cerveau humain. Toujours selon la cour, les "Montreal Experiments" ont été menées en violation des standards médicaux du code de Nuremberg et de la Charte des Nations unies. Standards que le gouvernement canadien s'est engagé à respecter. 

De sorte que le 17 novembre 1992, le gouvernement canadien offre 100 000 $ de compensation à chaque victime d'Ewen Cameron. 

Source : Journal de Montréal : "Retour sur les tests sadiques de la CIA" de Michael Nguyen, 18/01/19.

 

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