Syrie : Guerre civile en 2013

 

13 syrie 10 2013Fin 2012. 2013 : 3année de guerre civile, en février, Washington annonce une aide à l’Armée Syrienne Libre qui est entrainée par des instructeurs américains en Jordanie.

En 2006, l'État islamique d'Irak (EII) est créé. En mars, Raqqa est prise par l’EII. Elle devient la première capitale provinciale sous contrôle rebelle. En avril 2013Abou Bakr al-Baghdadi (chef de l’EII) déclare la fusion entre le Front al-Nosra et l'État islamique d'Irak en Syrie pour former l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Cependant, le chef d'al-Nosra, bien qu'il reconnaisse avoir bénéficié de l’aide de l’EII, renouvelle son allégeance à Al-Qaïda. Les deux groupes seront en guerre et beaucoup de combatants d'al Nosra passeront à l'EIIL.

Front al nosraL’État islamique et Al-Qaïda étaient initialement liés, les deux mouvements sont devenus rivaux. L’EIIL se considère comme un état indépendant et ne souhaite prêter aucune allégeance à Al-Qaïda, ni à aucune autre structure. al-Qaïda considère que le djihad doit être mené prioritairement contre les États-UnisIsraël, les pays occidentaux et leurs alliés régionaux, alors que de son côté, l'EIIL considère que l'ennemi principal est l'Iran et les Chiites.

En 2012, l'EII avait déjà commencé à s'étendre en Syrie. L'EIIL s'installe dans l’Est du pays, puis progresse vers le centre. Au début, les autorités occidentales ne semblent pas s’apercevoir qu’il recrute par Internet, même en Occident.

Hezbollah forcesToujours en avril, l’entrée en guerre du Hezbollah est officialisée. Cette armée de l’ombre se transformera en une véritable armée conventionnelle puissante. Des volontaires chiites d’Irak et d’Afghanistan viennent à la rescousse de l’armée syrienne. 

Jusqu'en mai 2013, la rébellion fait des gains imposants. Les rebelles élargissent leur territoire autour de la frontière libanaise.

En mai, point tournant, l'Armée Arabe Syrienne, soutenue fortement par le Hezbollah, reprend la ville de Qousseir. Le Hezbollah utilisera lors de cette bataille, des drones espions. Le rapport de force s'inverse.

L'Union Européenne lève l'embargo sur les armes à destination des rebelles syriens. Beaucoup d'entre elles tomberont aux mains des extrémistes. De juin à décembre, la Turquie envoie 47 tonnes d'armes aux rebelles.

En juillet les kurdes du Parti de l'union démocratique du Kurdistan (PYD) et sa branche armée les YPG, entrent en guerre contre l'EIIL et al Nosra (branche syrienne d’al Qaïda). La région kurde se déclare autonome. Les Kurdes ont la particularité de faire participer autant les femmes que les hommes sur la première ligne de front. Ce qui est d'une efficacité incisive. Ils deviennent une force militaire redoutable.

MortsEn août, "bombardement au sarin", par le gouvernement, "1.500 morts". C’est le massacre de la Ghouta,. La ligne rouge est franchie. Les Américains menacent de bombarder le régime. Leurs missiles "tomahawk" sont affutés. Leurs F-16 et F-18 prêts à décoller. L’armée syrienne se cache. La planète retient son souffle. Le porte-avions russe est en Méditerranée. Alors, Moscou suggère que la Syrie remette ses armes chimiques à la Russie qui les détruira en échange de l’abandon des bombardements américains. L'accord est signé et mis en oeuvre.

Armes chimiquesNavire transportant le sarin vers la Russie. Aujourd'hui, le Premier Ministre français M. Valls regrette le fait que les Américains n'aient pas agi à ce moment-là. La France les aurait soutenus militairement. M. Obama lui, réaffirme sa fierté de n'avoir pas bombardé. En effet en 2013, la rébellion n'était plus sous le contrôle des modérés. Les extrémistes en avaient pris le leadership, contrairement à ce que pensaient les médias occidentaux de l’époque et même d'aujourd'hui.

M. Obama a eu raison. Il a obtenu la destruction des armes de destruction massive. S'il avait bombardé, il aurait ouvert d'avantage la porte aux extrémistes, salafistes et djihadistes. Le pire a été évité. 

CampementEn septembre, 6,5 millions de déplacés dont 2 millions affluent au Liban en Jordanie et en Turquie, 4,5 millions à l’intérieur du pays,  sur une population de 23 millions.

Devant une rébellion aussi hétéroclite, de plus en plus dominée par des combattants islamistes locaux et étrangers (sauf pour les Kurdes), les pays occidentaux réduisent progressivement leur soutien. Le régime syrien affirme être confrontée à une guerre barbare contre les takfiris (terroristes).

Syrie 2013Le coup le plus dur a été asséné en décembre 2013 quand Washington et Londres ont décidé de suspendre leur aide non létale, après la prise de dépôts d'armes de l'ASL par des djihadistes. Au départ force principale de l'opposition, l'ASL démocratique est supplantée totalement par les djihadistes d'al Nosra, de l'EI et d'Ahrar al-Sham.

Après trois ans de guerre civile : 146.000 morts. Le massacre sans fin continue…continue...continue...

 

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