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Syrie : Assad nettement gagnant

Carte de syrie

États-Unis

Le secrétaire d'état américain Rex Tillerson déclare : « le sort du président Assad, à long terme, sera décidé par le peuple syrien ». L'ambassadrice américaine à l'ONU le confirme. Bachar el-Assad a déjà fait savoir qu'il était prêt à coopérer avec Donald Trump. Le ministre français des Affaires étrangères a lui aussi affirmé que le départ d'Assad n'était plus une priorité. Ces déclarations font suite à celle de la Turquie, qui a cessé elle aussi de réclamer le départ d'Assad. Naturellement, tout cela a été accueilli comme une victoire dans les couloirs du pouvoir syrien. En effet, cela confirme ce que nous savions déjà, à savoir que Poutine est devenu le metteur en scène de la solution à la guerre syrienne. Washington affirme même envisager une coopération avec Moscou tout en affichant sa volonté de contenir Téhéran, alors que la Russie et l’Iran sont étroitement liés en Syrie.

À noter que les Occidentaux ont toujours veillé à ce que les armes fournies aux insurgés, ne leur confèrent pas d’avantage décisif. Ils ont notamment empêché la livraison de missiles sol-air susceptibles d’entraver les bombardements aériens de l'armée syrienne et de l’armée russe. C'était la ligne à ne pas franchir pour s'assurer la paix mondiale.

 

Pourpalers de paix à Genève

Le recentrage de la diplomatie américaine vient percuter de plein fouet les laborieux pourparlers de paix à Genève. Le fait que l’envoyé spécial américain soit arrivé une semaine après le début du cycle de négociations, témoigne de la désaffection croissante des États-Unis à l’égard de ce processus censé définir la paix de l’après-guerre syrienne. 

« L’opposition n’acceptera jamais que Bachar Al-Assad ait un rôle, à aucun moment (…). Notre position ne va pas changer », a réagi Monzer Makhous, l’un des porte-parole du Haut Comité des négociations qui rassemble plusieurs formations anti-Assad à Genève. La cinquième série de pourparlers sur la fin du conflit a pris fin vendredi à Genève, sans aucun progrès significatif. 

L'opposition syrienne accuse Bachar al Assad de refuser de débattre de la transition politique. Cette opposition ne veut plus d'Assad. D'ailleurs, probablement que ce dernier emporterait haut la main une élection entièrement démocratique puisqu'il est l'homme politique le plus connu en Syrie et qu'il est le seul à pouvoir apporter la stabilité dans le pays, ce que toute population cherche à obtenir.  

 

Hamah

Des groupes rebelles menés par Tahrir al-Cham alliance dominée par Fateh al-Cham, branche syrienne d’Al-Qaïda, avaient lancé une offensive surprise le 21 mars et avaient pris plusieurs villages tout en progressant vers la capitale provinciale Hama.

Le général iranien Qasem Soleimani et le général syrien Souheil Al-Hassan, plus connu sous le nom du « Tigre », planifient l'assaut final. Soleimani est un vétéran de la guerre Iran-Irak et un officier supérieur de l'Armée des Gardiens de la révolution islamique. C'est lui qui aurait orchestré avec le Tigre, la reprise d'Alep-Est.

Le gouvernement a donc dépêché d’importants renforts qui, jumelés à de multiples frappes aériennes russes, ont permis de renverser la situation. Après une semaine d’affrontements mortels, la ligne de défense des djihadistes s’est écroulée. L'armée syrienne a reconquis 75% du territoire et encercle présentement Maardes

La province de Hamah à majorité sunnite, est un fief rebelle stratégique depuis le début de l’insurrection syrienne en 2011. En 1982, le père de Bachar, Hafez Al-Assad y avait mâté une rébellion des Frères musulmans, 40.000 morts à l'époque. 

Contrôler la province de Hamah revêt une importance capitale pour le gouvernement car ça lui permet d’isoler la province voisine d’Idlib contrôlée par al Qaïda.

 

Homs

Le quartier Al Waer de Homs, connue comme l'épicentre du soulèvement en 2011, était sous un siège gouvernemental depuis 2013. C'est le dernier quartier rebelle de la ville. Des centaines de djihadistes et leurs familles l'évacuent et montent à bord d'autobus pour rejoindre Idlib. Il reste entre 10.000 et 15.000 personnes à évacuer. il faudra entre six à huit semaines pour terminer la besogne qui sera la plus grande évacuation de toute la guerre, soit environ 40.000 civils et plus de 2.500 combattants

Des milliers de personnes doivent être évacuées dans les prochains jours de quatre localités assiégées. Et ce, en vertu d’un accord entre gouvernement et rebelles. L’accord a été parrainé par l’Iran et le Qatar. Le Qatar, c'est lui qui finance Fateh al-Cham, branche syrienne d’Al-Qaïda. C'est lui qui exigea d'al Nosra un changement de nom, moyennant financement. 

 

Deir ez-Zor

L'aviation russe achemine constamment des tonnes d'aide alimentaire à l'armée syrienne qui attaque l'État islamique à al-Makaber banlieue sud-ouest de la ville. La situation y restera très difficile pour les troupes syriennes car selon le ministère russe de la Défense, au moins 800 djihadistes armés ont fui Mossoul, vers la frontière syrienne en direction de Deir ez-Zor. 

 

Takpa

Des combats acharnés font rage, d'un côté les Kurdes, appuyés par l'aviation américaine contre l'État islamique. Les Kurdes ont capturé l'aéroport mais sont incapables d'entrer dans la ville. 

La salle de contrôle du plus grand barrage de Syrie a été détruite par une frappe américaine. Les Kurdes sont arrivés tout près du barrage. Les Forces démocratiques syriennes (à majorité kurde), soutenues par l'armée américaine, ont suspendu pendant quatre heures leurs opérations contre le barrage pour permettre à des ingénieurs d'effectuer une mission d'inspection. Le barrage n'aurait subi aucun dégât structurel. Les FDS avanceront de manière à garantir la sécurité du barrage.

 

Rakka 

Les FDS, principalement composées de milices kurdes, continuent d'avancer vers Rakka. L'offensive finale pourrait être lancée à la mi-avril et devrait durer des mois. Les FDS, appuyées par l'aviation et les forces spéciales des États-Unis, progressent depuis novembre en provenance du nord, de l'est et de l'ouest sur la ville qu'elles ont graduellement isolée. 

 

Turquie

Depuis la tentative du coup d'état militaire de l'année dernière, Erdogan semble plus près de Moscou que de Washington. Ankara vient d'annoncer la fin de son opération militaire dans le nord de la Syrie (opération Bouclier de l'Euphrate), qui avait été lancée en août 2016. Dans le cadre de cette opération, plusieurs villes ont été prises, dont Jarablos, Al-Rai, Dabiq et Al-Bab. L'armée turque maintient pour l'instant ses acquis en Syrie mais elle ne peut continuer à avancer, même si elle est la 2e armée de l'OTAN, elle est bloquée par l'armée syrienne, une centaine de soldats russes des forces spéciales d'intervention, 500 soldats américains également des forces spéciales d'intervention, sans compter les Kurdes qui comme on le sait ne donnent pas leur place au combat. N'oublions pas non plus les aviations russe et américaine qui savent très bien être dissuasives.

 

Israël

Pour Israël la ligne rouge c’est la mise en place d’une présence iranienne permanente en Syrie, pour la Russie c’est l’élimination d’une présence iranienne permanente en Syrie. Quelqu’un devra donc faire des concessions. L'Iran serait en train de construire un port en Syrie et également des usines d'armement. De toute évidence, l'Iran ne se retirera pas.

Israël joue à la roulette russe en menaçant d'attaquer Bachar el-Assad. Il ne peut pas se permettre de faire enrager la Russie et de devenir son ennemi. C'est comme si Israël, la Syrie et la Russie se testaient, qui recule quand la pression se fait plus forte. La Russie n'a pas officiellement déclaré qu'elle soutiendrait Bachar el-Assad s'il commençait à faire feu sur des avions israéliens. 

Israël se réserve le droit de réagir au nom de la «défense» de sa souveraineté. Pour l'instant, Israël a reçu un avertissement clair de la part de la Russie et d'Assad au sujet des frappes aériennes. Tel-Aviv va sûrement en tenir compte.

 

Iran

La visite officielle de Rouhani en Russie a donné l’occasion aux deux chefs d’état de se présenter en alliés en signant plusieurs accords commerciaux. Le président russe et son homologue iranien ont affiché leur entente au sujet du règlement de la crise Syrienne. Cependant, les deux pays ont des divergences sur le rôle de la Turquie. Moscou considère que la victoire en Syrie passe par un compromis avec Ankara alors que Téhéran refuse cette approche.

Donc, Assad restera au pouvoir à moins d'un imprévu. Généralement, une guerre qui veut renverser un gouvernement ne doit pas durer trop longtemps pour réussir. Ce fut le cas en Irak et en Afghanistan par contre, les guerres du Vietnam et de Corée ont durées longtemps et les gouvernements sont restés en place, tout comme en Syrie.

 

Sources : 

45e Nord.ca : Le régime regagne du terrain dans le centre, 01/04/17

Euronews : L'armée syrienne aurait repris le contrôle à Hama, 01/04/17

AMN: Islamist rebels days from capitulation in Damascus amid new Syrian Army gains, 01/04/17

Le Figaro : Syrie : Washington et Paris n'exigent plus le départ de Bachar El-Assad, 01/04/17

Mamafrika.TV : Hama: l’effondrement des forces terroristes se poursuit dans la province, 01/04/17

Aljazeera :Evacuations from Homs' Al Waer district resume, 01/04/17

Sputnik : Syrie: les habitants d'Alep et de Deraa reçoivent 12 t d'aide humanitaire russe en 24h, 01/04/17

B92 : La bataille pour le cœur deS djihadistes peut être le début d'une nouvelle guerre, 01/04/17

Boursorama : Résumé de l'actualité, 01/04/17

DatViet : Deir Ezzor est étanche, la Russie réalimente l,'Armée Arabe Syrienne, 01/04/107

TRT : Armée turque: "L'opération Bouclier de l'Euphrate s'est achevée avec succès", 01/04/17

L'Économiste : Ankara met fin à l’opération «Bouclier de l’Euphrate», 01/04/17

l'Oriant le Jour : L’armée turque va maintenir sa présence militaire en Syrie, 01/04/17

Le Monde : pourquoi les Etats-Unis acceptent le maintien au pouvoir de Bachar Al-Assad, 31/03/17

RT : La ligne rouge de Poutine en Syrie n’est pas une invitation pour Israël à jouer à la roulette russe, 30/03/17

Athina : batailles féroces Kurdes - l'Etat islamique en Takmpa, 28/03/17

Boursorama : Le barrage de Takba en Syrie, enjeu stratégique et de propagande, 27/03/17

 

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