Alep : l'armée syrienne continue son avancée...

 

Fracture entre la Russie et les Occidentaux.

Jean-Marc Ayrault et Sergueï Lavrov. Au conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a mis son veto à une proposition française appelant à une cessation des bombardements d'Alep. Sur 15 pays, la Russie et le Venezuela ont voté contre, la Chine et l'Angola se sont abstenus. Moscou a ensuite soumis au vote un texte appelant à une cessation des hostilités à Alep, mais pas à un arrêt des bombardements. Neuf pays, dont les États-Unis l'ont rejeté. Comprendre que personne n'est pour la cessation totale des hostilités.

Pendant ce temps, le Front Fatah al-Cham (ancien al Qaïda), contrôlant la rébellion à Alep-Est, annonce reprendre sous son aile Jound al-Aqsa, un groupe désigné comme "entité terroriste" par Washington, tout comme le Front Fateh al-Cham.

Les combats terrestres et les frappes aériennes ont dès lors repris de plus belle, dans le quartier Cheikh Saïdn dans le Sud-Est de la ville. L'armée syrienne, appuyée par les frappes russes, y continue sa progression rue par rue. Les troupes du régime ont repris Jandoul, un carrefour clé dans le Nord-Est de la cité. Ce qui leur permet d'être mieux positionner face aux quartiers djihadistes. Le quartier Bustan Al-Basha est presque entièrement sécurisé. l’Armée fait cap sur le district d’Ayn Al-Tal.

L'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie presse les djihadistes du Front Fatah al-Cham de quitter Alep-Est dans l'espoir que cela puisse convaincre la Syrie et la Russie de mettre un terme au déluge de feu qu'elles font pleuvoir. 

Il y a quelques jours les États-Unis réfléchissaient à des frappes aériennes contre l’armée syrienne. La Russie a alors transféré sur la base navale de Tartous des missiles S-300. Ce système s'ajoute aux S-400 déployés sur la base aérienne de Hmeimim. Moscou annonce qu'elle abattra tout missile menaçant.

La Russie se trouve en Syrie sur une base légale, à l'invitation du gouvernement syrien. À l'inverse Washington n'a ni autorisation du gouvernement, ni mandat de l'ONU. 

C'est la realpolitik. Personne ne veut affronter l'armée russe et mourir pour la ville d’Alep. Moscou le sait. Tout le monde, Occidentaux compris, n’attend que la fin de la bataille et la chute de la partie Est de la ville.

Alep-Est est la capitale de la rébellion du Front Fatah al-Cham, de sorte que lorsqu'elle tombera, cela risque d'être le point de rupture de la guerre. Après sa chute, le régime devrait avancée plus rapidement dans la région d'Idleb.

L'objectif du régime est la capitulation d'Alep-Est. D'ailleurs, cette ville serait déjà libérée, si l'armée syrienne ne s'inquiétait pas du sort des civils pris en otages par les djihadistes. La cité est d'ailleurs surnommée le "Stalingrad syrien".
 

Sources :

Le Télégramme : Syrie. L'impuissance à sauver Alep, 10/10/16

L'Express : Syrie: deux groupes djihadistes annoncent leur rapprochement, 09/10/16

Sputnik France : Syrie : les USA & suiveurs sont prévenus, Mikhail Gamandiy-Egorov, 07/10/16

Radio-Canada : L'ONU presse les djihadistes de quitter Alep-Est pour éviter une hécatombe, 06/10/10