Richelieu

Cardinal de Richelieu par Philippe de Champaigne , 1642 ( Musée des Beaux-Arts de Strasbourg )

1312276 philippe de champaigne le cardinal de richelieu ecrivantÀ Paris le 9 septembre 1585 naît Richelieu (1585-1642). Consacré évêque en 1607, se fait remarquer aux états généraux de 1614 par Marie de Médicis, mère de Louis XIII. Nommé ministre des Affaires étrangères en 1616, devient cardinal en 1622, puis premier ministre du roi Louis XIII en 1624 et ce jusqu’à sa mort en 1642. Il dirige le Conseil du roi, assoie l'autorité royale, met au pas la noblesse et transforme la France en un État centralisateur fort. Il assure sa sécurité par un vaste réseau d'espionnage en France et à l’étranger. Certains historiens désigneront son régime par le mot : Absolutisme.

À son arrivée au pouvoir, la France est déjà en guerre depuis 1618 (la guerre de Trente Ans, 1618-1648), opposant les Habsbourg d’Espagne et du Saint-Empire soutenus par le pape, aux États allemands protestants, aux pays scandinaves et à la France qui, bien que catholique et luttant contre les protestants chez elle, entend réduire la puissance des Habsbourg qui l’encerclent.

1624, il subventionne les Hollandais pour lutter contre les Habsbourg. Une expédition militaire, secrètement financée par la France, lance une opération en Italie du Nord occupée par les Habsbourg. 1625, il envoie de l'argent à un mercenaire opérant en Allemagne au service des Anglais contre les Habsbourg.

Pour consolider le pouvoir royal, Richelieu supprime l'influence de la noblesse féodale en rasant en 1626 tous leurs châteaux forts, à l'exception de ceux nécessaires à la défense du pays. Ainsi, l’armée d’un seigneur ne pourra plus intimider l’armée royale.

En 1627, Richelieu commande personnellement le siège de la place forte huguenote de La Rochelle : des protestants calvinistes financés par les Habsbourg; profitant du conflit intérieur français pour étendre leur influence en Italie du nord. Les Anglais, quant à eux, mènent une expédition pour venir en aide aux Huguenots, mais échouent. La ville capitule en 1628. Les forces protestantes sont vaincues en 1629. Cette même année, Richelieu dirige personnellement l'armée française dans le nord de l'Italie pour y sortir les Habsbourg.

En 1632, le duc de Montmorency se soulève. Le cardinal, impitoyable, ordonne son exécution. En 1634, l'Éminence rouge condamne au bûcher l'un de ses détracteurs virulents. Ces mesures intimident fortement ses ennemis.

Il protège les frontières de la France en s'alliant aux protestants allemands, divisant ainsi l'Allemagne et abaissant par le fait même le pouvoir des Habsbourg, qui gouvernent l'Espagne et les États autrichiens, voisins de la France. il conclue des alliances avec des États protestants dont le Royaume d'Angleterre et la République néerlandaise, toujours dans le but de contrer les Habsbourg.

Célèbre pour son mécénat des arts, il encourage les arts et les lettres, en les assignant au service du pouvoir. Il fonde l'Académie française, rénove et agrandit la Sorbonne; soutient la création du premier journal français : La Gazette. Sachant reconnaître les hommes de talent, il se lie à eux. Il fréquente le célèbre dramaturge Corneille et fait don à la veuve de Rubens d'une montre incrustée de diamants.

Inventeur du couteau de table : Ennuyé par les mauvaises manières à table par les utilisateurs de couteaux tranchants, qui les utilisaient souvent pour se curer les dents. Il ordonne en 1637 que tous les couteaux de sa table à manger aient leurs lames émoussées et leurs pointes arrondies. Le design devient rapidement populaire dans toute la France et se répand à travers le monde.

Visionnaire, il encourage les expéditions lointaines, encourage Louis XIII à coloniser les Amériques par la fondation de la Compagnie de la Nouvelle France. Contrairement aux autres puissances coloniales, il encourage une coexistence pacifique en Nouvelle-France entre Premières Nations et Français. Il recherche l'intégration des Autochtones dans la société coloniale et jette les bases du premier empire colonial français (Martinique, Canada, Madagascar,...).

Défenseur de Samuel de Champlain et de la Nouvelle-France, il négocie le traité de Saint-Germain-en-Laye en 1632 et obtient que la ville de Québec revienne à la France après sa perte en 1629. Son implication avec Champlain et la colonie naissante le long du Saint-Laurent, ont permis grâce à l'emplacement stratégique de la colonie - le Saint-Laurent et les Grands Lacs étant une porte d’entrée majeure vers l'intérieur du continent - de développer un empire français en Amérique du Nord.

La défaite des Habsbourg en 1648, couplé avec l’invasion française de la Catalogne, sonne le glas de leur domination. Ainsi, la politique de Richelieu était le prélude nécessaire pour que Louis XIV devienne le monarque le plus puissant et la France la nation la plus puissante d’Europe à la fin du XVIIe siècle.

L'historien et philosophe canadien John Saul qualifie Richelieu de « père de l' État-nation moderne, du pouvoir centralisé moderne et des services secrets modernes ». Les notions de souveraineté nationale et de droit international peuvent être attribuées en partie aux politiques de Richelieu, en particulier telles qu'énoncées dans le traité de Westphalie, qui met fin à la guerre de Trente Ans. Richelieu apparaît comme le premier homme d'État moderne, soucieux de l'intérêt national.

À l’exception d’une fois, Louis XIII a toujours été inébranlable dans son soutien. À la fin de sa vie et ce pendant quelques années, Richelieu souffrait de paludisme ou de tuberculose. Il toussait du sang. Ses médecins le saignaient fréquemment, l'affaiblissant d’autant. Alors qu'il sent la mort l’approcher, il nomme Mazarin, dont il avait favorisé la carrière, pour lui succéder comme premier ministre du Roi Louis XIII. Richelieu meurt le 4 décembre 1642, à l’âge de 57 ans. Son œuvre sera poursuivie avec brio par Mazarin ce cardinal d'origine italienne, qui deviendra plus tard le protecteur et le premier ministre du roi Louis XIV, suivi de Colbert.

 

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