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Mercier, premier ministre du Québec de 1887 à 1891

 

Honoré Mercier fonde l’autonomie provinciale.

330px honore mercierIl est premier ministre du Québec de 1887 à 1891. Le gouvernement Mercier finance la construction du chemin de fer de Québec et du lac Saint-Jean, il nomme une commission d’enquête sur l’agriculture, une autre sur les asiles d’aliénés, créé le Conseil d’hygiène et ouvre un bureau d’immigration à Montréal. Il nomme les premiers inspecteurs de manufactures, par rapport au travail des enfants. Il dénonce le projet d’une fédération impériale.

Le gouvernement Mercier fonde des écoles du soir, modernise le réseau routier, adopte une loi sur les forêts, interdit l’octroi de concessions forestières dans les endroits habités et rend le colon usufruitier de sa terre, débloque des crédits pour préparer la construction du pont de Québec. Il délègue des émissaires au 17e congrès des Canadiens français au New Hampshire, arguant que la province a les devoirs d’une mère patrie.

La pénétration des Canadiens français dans les Cantons-de-l’Est, dans l’est et le nord de l’Ontario et l’ambition du curé Labelle de rapatrier dans l’Ouest canadien les Franco-Américains, fait en sorte que les sociétés évangélistes perçoivent l’arbitrage de Léon XIII comme une autre agression catholique romaine.

Mercier catholique et canadien-français inquiète la minorité anglophone de la province. Le 24 juin 1889, il affirme : « Cette province de Québec est catholique et française et elle restera catholique et française. » Mercier, remporte une deuxième victoire électorale le 17 juin 1890. En novembre, il opte pour un contrôle médical des aliénés mentaux par des médecins employés et payés par l’état. En 1891, il fait résilier la charte de la Compagnie du chemin de fer de la baie des Chaleurs. La compagnie ne respecte pas ses engagements, retarde le développement de la Gaspésie et gaspille les fonds publics.

Mercier s’embarque ensuite pour la France, la Belgique et Rome, se présentant comme le chef d’une province française et catholique. Il y emprunte 4 millions $. À son retour, des rumeurs de corruption dans son entourage s’intensifient. Mercier se retrouve seul face à la puissante machine conservatrice qui est avide d’abattre l’homme qui a sorti la province de Québec de son emprise.

En septembre 1891, le lieutenant-gouverneur impose la mise sur pied d’une commission royale d’enquête, sans attendre le rapport final de la commission, révoque Mercier comme premier ministre et les conservateurs déclenchent des élections.

Le 8 mars 1892, au terme d’une campagne de salissage, les conservateurs remportent 52 sièges, et les merciéristes 18. Puis, le rapport de la commission sort : Il n’y a pas de preuve. Mercier est quand même traîné en justice, sous l’accusation d’avoir fraudé de 60 000 $ le trésor public. Il est acquitté.

Tant d’acharnement de la part des conservateurs lui vaut de la sympathie. De retour à Montréal, on le porte en triomphe. Il est cependant ruiné et s’est remis à la pratique du droit, pour finalement déclarer faillite. Il passe l’hiver en Europe pour soigner son diabète. En février 93, il reprend son siège à l’Assemblée.

Il prône la formation d'un mouvement populaire qui, avec le concours des États-Unis et de la France, ferait accéder le Canada au rang de république indépendante. En juillet 93, il effectue une tournée des centres franco-américains. Il préconise une vaste alliance, pour la protection de tous les peuples de race française. Il prône l’idée d’une république canadienne qui, si le peuple le veut, pourrait s’annexer aux États-Unis.

À raison, on le soupçonne de rêver d’une république canadienne-française indépendante. Sa santé ne cessant de se détériorer, on le transporte à l’hôpital où il meurt le 30 octobre 1894.

Plus de 70 000 personnes le conduisent à son dernier repos.

 

Source :

Dictionnaire biographique du Canada : Mercier Honoré, Auteurs: Pierre Dufour et Jean Hamelin, Université Laval / University of Toronto.

 

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