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Erdogan a maintenant le gros bout du bâton

 

 

Turquie : la purge continue

Ce coup d'état militaire manqué a fait 308 morts dont 100 mutins et 208 pro-gouvernementaux ou civiles, avec plus de 1.400 blessés, le tout en une nuit. 

Ankara fait maintenant le ménage et arrête les gens qu’elle soupçonne d’avoir participé à la tentative de putsch. Y figurent 6.038 militaires, 755 magistrats et 100 policiers. 

La liste inclut 103 généraux et amiraux, dont deux meneurs présumés du putsch. L’un des plus hauts gradés mis en détention, le général Akin Oztürk nie être lié à la tentative de putsch. L’ancien chef de l’armée de l’air nie être l’un des meneurs. La police turque a d'ailleurs mené une perquisition sur la base aérienne d’Incirlik utilisée par la coalition anti-EI menée par les États-Unis. 

9.000 policiers, gendarmes et fonctionnaires sont démis de leurs fonctions, 3.000 mandats d’arrêt à l’encontre de juges et de procureurs. Les congés annuels de quelques 3 millions de fonctionnaires sont annulés. Ils reçoivent l'ordre de rejoindre immédiatement leurs postes. 

La purge se fera dans le cadre du droit, a répondu le chef du gouvernement, à l’Union Européenne, les États-Unis, l'OTAN et l'ONU, qui sont tous inquiets d’une dérive répressive. Pour sa part, Moscou constate que la tentative de coup d'état accroît la menace sur la stabilité régionale et internationale. Personne de ces états ou de ces organisations n'a appuyé la tentative de coup d'état militaire.

Par contre Erdogan, en réponse à ses partisans, n’écarte pas non plus la possibilité du rétablissement de la peine de mort. « Mais évidemment, il faudra une décision parlementaire pour que cela prenne effet sous forme d’une mesure constitutionnelle. » s'est-t-il empressé d'ajouter.

Le tout se fait au moment où Erdogan essaye de négocier un retour des touristes russes en Turquie. Tous les liens aéroportés commerciaux sont interrompus depuis que les Turcs ont abattu un avion militaire russe.

Le gouvernement présentera aux États-Unis une demande formelle d’extradition du prédicateur musulman en exil Fethullah Gülen, qu’il accuse d’avoir fomenté la tentative de putsch, passé en 2013 du statut d’allié à celui d’ennemi numéro un d’Erdogan. ​La-dessus, Washington met la Turquie au défi de lui présenter des preuves. Les États-Unis s'élèvent aussi contre la thèse d'un soutien américain au putsch.

Rassemblement pro-Erdogan à Istanbul, le 17 juillet.

Rassemblement pro-Erdogan à Istanbul, le 17 juillet. HUSEYIN ALDEMIR / REUTERS

Erdogan renouvelle son appel à descendre dans la rue malgré la déroute des putschistes. 1.800 membres des forces spéciales de la police sont ajoutés afin de sécuriser les manifestants. Quelques centaines de milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées dans la nuit de dimanche à lundi à Istanbul, ainsi qu'à Ankara, pour apporter leur soutien au président démocratiquement élu. 

La lire turque elle, a repris de ses couleurs, s’échangeant à 2,97 pour un dollar après une dégringolade historique à 3,04 lires dans la foulée du déclenchement du putsch. Peu avant la fermeture, la bourse d’Istanbul perdait 8,86%.

L'augmentation de la déstabilisation du Moyen-Orient face à la guerre civile en Syrie continue, tel que l'avait prévu Assad.


Sources : 

Le Monde : Turquie : la purge continue, Erdogan maintient la possibilité d’un retour à la peine de mort, 18/07/16

Journal de Montréal : Turquie, Putsch: le pouvoir intensifie les purges mais tente de rassurer ses partenaires, 18/07/16

 

 

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