Syrie : Ça se corse à nouveau...

Syrie affrontements ouest 1Dans le gouvernorat d'Idlib, avant le mois de mars, l'armée syrienne avec l'aide de l'aviation militaire russe, du Hezbollah et de milices financées par l’Iran, avait repris le contrôle total de l'autoroute M-5 et ce après d'âpres combats, non seulement contre Hayat Tahrir Al Sham (anciennement Al Qaeda) et ses alliés, mais aussi contre l’Armée Nationale Syrienne (conglomérat de groupes rebelles soutenu par la Turquie) et contre aussi, il faut bien le dire, l’armée turque elle-même. Cette dernière avait utilisé pour la première fois au combat, ses fameux drones Bayraktar TB2, qui lui ont permis d’arrêter la guerre avant que l’armée syrienne ne reprenne l’autoroute M-4, en plus de la M-5.  

Au mois de mars, avant que la guerre ne devienne trop dangereuse entre la Russie et la Turquie, un cessez-le-feu est intervenu sous l’auspice de Moscou et d’Ankara. Erdogan accepte difficilement, mais accepte quand même le fait que les Syriens récupèrent la M-5. Le gouvernement syrien accepte lui aussi le cessez-le-feu, à condition que la M-5 demeure sous son contrôle et que les rebelles se retirent pacifiquement de la M-4.

En fait, les rebelles ne se sont jamais retirés de la M-4 et le front n’a pas véritablement bougé depuis le cessez-le-feu. Certes, les protagonistes se sont livrés occasionnellement à des duels d’artillerie et de roquettes, tout en s’installant davantage chacun dans sa zone.

Cependant tout dernièrement, on note une recrudescence de mouvements, qui pourrait éventuellement faire bouger la ligne de front. Un raid aérien russe a ciblé le camp d'entraînement du groupe « Faylaq al-Sham », groupe soutenu par la Turquie, faisant parti de l'Armée Nationale Syrienne, tuant des dizaines de combattants.  Le président  turc a réprimandé Moscou et le lendemain en guise de représailles, l'Armée Nationale Syrienne, a lancé un barrage de roquettes sur les positions de l’armée syrienne.

Pendant ce temps près de la ville d’Alep, HTS a pris le contrôle du quartier général de la 4e brigade de l'Armée Nationale Syrienne et a encerclé une autre base de l’ANS, au sud d’Idlib.

Les troupes turques se retirent en ce moment des territoires que l’armée syrienne a conquis avant mars et ce au milieu d’un nombre croissant de frappes aériennes sur les forces des groupes soutenus par la Turquie. L'activité du pétrole sous contrôle turc dans le nord d'Alep traverse également des temps difficiles, explosions de citernes et de lieux de stockage. Il semble que quelqu'un envoie des messages à la Turquie et ses mandataires et il semble qu’ils les comprennent.

On assiste présentement à un crescendo. L'artillerie syrienne bombarde de plus en plus les positions rebelles soutenues par la Turquie et ces dernières y répondent.

Tout ce que peut faire l’armée turque dans le gouvernorat d’Idlib, est de ralentir la déroute des djihadistes pro-Turc et l'afflux de réfugiés syriens sur son territoire ; tandis que l’armée syrienne ne s’arrêtera, que lorsqu’elle aura récupéré la totalité de son territoire.

Sources:

The Eurasian Times: “From Libya, Syria To Nagorno-Karabakh: Are ‘Best Of Allies’ & ‘Worst Of Foes’ Turkey & Russia Headed Towards War?, de Andrew Leonard, 01/11/20

Al Masdar news : « Les forces soutenues par la Turquie perdent une base importante après des affrontements avec un allié djihadiste dans l'ouest d'Alep » 02/11/20

Al Masdar news : Des djihadistes encerclent une autre base appartenant aux forces soutenues par la Turquie en Syrie, 03/11/20

South Front : L’armée syrienne capture un poste d’observation turc à Morek au milieu d’une nouvelle vague d’explosions dans le nord contrôlé par la Turquie, 03/11/20 

 

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