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Le gouvernement syrien

Depositphotos 63344485 stock photo hand making the v signAvant l’intervention russe, le gouvernement syrien contrôlait seulement 17% de la Syrie. Avec l'appui de Moscou, M. Assad a récupéré 60% du territoire et 70% de la population. Les groupes rebelles quant à eux, ne foulent plus que 12% du sol, sur lequel vit 14% du peuple. 25% du terrain et 14% des gens sont sous le contrôle Kurde, soutenu par les Américains. Les Turcs détiennent 3% du territoire et de la population.

Les victoires du gouvernement syrien s'additionnent les unes après les autres. Les villes de Salma et Rabia dans la province de Lattaquié (nord du littoral syrien), la ville de Cheikh Miskine dans la province de Deraa (sud-est du pays), suivies de Homs, troisième ville du pays, s’ensuit l'Est d’Alep, deuxième ville, ainsi que les quartiers Est de Damas, première ville (Tichrine, Barzé et Qaboun). Les derniers dominos tombent : la Ghouta orientale, le Qalamoun, Yarkmouk... Bientôt les dernières poches islamistes résistantes des gouvernorats d'Hama, d'Alep et de Homs suivront aussi leur destin.

Le gouvernement syrien, soutenu par la Russie, l'Iran, le Hezbollah, les milices chiites d’Afghanistan et d’Irak, enchaîne les victoires, les unes après les autres. Le gouvernement syrien reconquiert son territoire, gain après gain et se renforce toujours de plus en plus. De nouveaux armements haut de gamme arrivent de Russie, car l'avenir de la reconquête s’annonce un peu plus difficile.

Deraa

Dans le Sud-Est du pays, région côtoyant la Jordanie et pas trop loin d'Israël, les forces d'Assad ont réussi à grignoter des parts de la province. Celle-ci demeure tout de même majoritairement sous le contrôle rebelle, notamment sous l'emprise de factions islamistes rattachées à l’Armée Syrienne Libre et au HTS (ex-Al-Qaida). L'EI y est aussi présent.

Cette région rebelle est sous la supervision du commandement unifié du Centre Militaire des Opérations (MOC) basé à Amman. Les États-Unis, l'Europe et certains pays du Golfe contrôlent les opérations rebelles depuis le territoire jordanien. C'est ce qui rend la reconquête un peu plus difficile. Mais vu que l'appui aérien américain y est absent et qu'il ne pourra pas s'y instaurer, le ciel de la région étant sous contrôle russe et syrien. Il me semble alors que la reconquête est faisable. 

Golan syrien

Sur la frontière d'Israël, qui tente par bombardements interposés, d'imposer sa loi. Tel-Aviv ne veut pas voir le Hezbollah et les forces iraniennes proches de sa frontière. Elle préfère les Islamistes qu'elle soigne dans ses hôpitaux et à qui elle donne un petit coup de main une fois de temps en temps.

L'Iran rencontre désormais une grande résistance de la part d'Israël par rapport à l’implantation de ses milices sur le sol syrien, notamment près du Golan. L’ombre d’une guerre israélo-iranienne plane sur le fond de l’air. Mais là encore, la reconquête est possible. L'aérien est toujours sous contrôle russe et syrien. 

Idleb et Afrin

Sans accord avec la Turquie, les forces syriennes ne pourront pas reprendre ces deux régions. L'armée turque soutient les groupes rebelles islamistes qui luttent contre "Hayat Tahrir al Sham" (al Qaïda). Une fois HTS éliminé, Damas pourra peut-être, penser à commencer à négocier avec Ankara et les groupes rebelles islamistes alliés de la Turquie.

Les Turcs remettront Idleb et Afrin à la Syrie, une fois que Damas contrôlera le territoire Nord-Est de la Syrie, le long de la frontière turque. Il ne faudra pas que les Kurdes y soient en région autonome. Il sera alors possible que la Turquie se montre coopérative. Cette dernière aura probablement le temps d'installer une population pro-Turque à Afrin, soit les Turkmens. Par contre on ne sait jamais, une rébellion en Turquie est toujours possible. Et si ça n'en devenait le cas, le cours de la guerre changerait.

À Idleb, l'aérien est sous contrôle russe mais les Turcs ont quand même leur mot à dire. À Afrin, l'aérien est sous contrôe turc mais c'est les Russes qui leur ont laissé et Moscou a les moyens de le reprendre, grâce aux missiles anti-aérien S-400, réputés comme les meilleurs au monde. Par contre, ils n'ont jamais été testés en temps de guerre. Il faut dire que l'on ne se bouscule pas au portillon, pour aller jouer le pigeon d'argile devant cet instrument de guerre.

Est de l'Euphrate

La région est majoritairement arabe mais contrôlée par les Kurdes soutenus par les Américains. L'aérien est sous contrôle américain. Ces derniers ne veulent pas rester, mais ne veulent pas non plus laisser le territoire, ni aux Turcs ni aux Syriens. Washington veut y remplacer son armée de terre par des armées de pays arabes ou d'autres, comme l'armée française par exemple, tout en y laissant opérer son aviation militaire.

Cependant, des rébellions arabes commencent lentement mais sûrement. Kurdes et Américains devront y faire face de plus en plus. Des milices privées russes ont essayé de reconquérir du terrain pour Damas, mais sans succès. L'armée syrienne a essayé également plus d’une fois, dont encore la semaine dernière, mais toujours sans succès. 

Al Tanf 

Importante Base militaire américaine, au sud du pays à la frontière irakienne, elle contrôle un territoire d'environ 50 km carré. Le ciel est contrôlé par l'aviation militaire américaine.

Les États-Unis y entraînent des milices syriennes qui doivent normalement se battre contre l'EI, qui est encore présent dans le désert à l'Est de l'Euphrate. Les Syriens eux, ont l'impression que ces miliciens se retrouvent au final en face d'eux, sur le front, en fait, tout leur porte à croire qu'ils se battent contre eux. Ce qui est fort plausible, quand on analyse l'historique et les intérêts américains dans l’pays. 

Ce territoire sera reconquis lorsque les Américains s'en iront. On sait qu’ils ne veulent pas rester trop longtemps, mais en même temps, ils ne savent pas trop comment se sortir de là, sans que leur orgueil de mâle en prenne un trop dure coup.

En conclusion, cette guerre sera gagnée par le clan le plus impliqué militairement et surtout par  celui qui contrôle le ciel. Car tous les pays impliqués se sont entendus sur une chose, personne ne fournit à ses alliés, l’arme qui descend les avions.

À noter que les armes ont le dessus sur l'argent. Dans une guerre, il arrive toujours un moment, un  point culminant, ou l'une des deux armées finit, de peine et de misère, à l'arrache-pied, après en avoir perdu le souffle, à bout de souffle, elle finit par avoir entièrement et totalement le dessus sur l'autre. À ce moment-là, l'autre s'effondre comme un château de cartes. Lors de la bataille d'Alep, ce point culminant a été atteint. L'armée syrienne, à bout de souffle, est sortie totalement et entièrement victorieuse. La débâcle chez l'ennemi continue et il déboule ! Déboule ! Ça ne s'arrêtera qu'à la fin.

Mais ce n'est pas facile pour autant et c'est douloureux, très douloureux !

 

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