Le Golan n'a jamais été aussi sous pression depuis la guerre de 1973.

Golan heights map

Au cours de leur plus vaste offensive dans le sud de la Syrie, le Hezbollah, l’Armée Arabe Syrienne et des forces armées iraniennes se sont emparés de postes stratégiques à la lisière de la ligne tenue par Israël. La ligne de front se situe sur la frontière avec le plateau du Golan occupé par Israël. L’opération vise à casser les rebelles pro-israélien qui s’y sont installés. C'est la première fois que le gouvernement syrien affirme ouvertement et sans honte que des militaires iraniens se battent à leur côté.

Le 18 janvier dernier, un général iranien et six combattants du Hezbollah y ont été tués lors d’un raid de l'aviation israélienne. l'Iran avait alors prévenu les Américains que leur réponse serait dévastatrice et qu'il ne pouvait laisser cette attaque israélienne impunie. Les Israéliens avaient alors demandé aux Iraniens de ne pas rétorquer pour ne pas dégrader d'avantage la situation.

Près de 5.000 soldats du Hezbollah sont déployés actuellement en Syrie. D’importants convois blindés (T72) de l’armée syrienne font actuellement route vers la ville de Qunaïtra au Golan, près de la frontière israélienne. C'est probablement le général, Soheil al-Hassan, dit le "Tigre" qui dirige l'armée syrienne dans ce combat. Ce général est de plus en plus populaire chez les Chiites, les Alaouites, les Druzes et les Chrétiens de Syrie. On raconte même qu'il pourrait éventuellement succéder un jour à Assad, le "Lion".

Or, dix jours après l'opération revenge du Hezbollah contre un convoi militaire israélien à Chebaa, M. Netanyahu s'est rendu au Golan pour rassurer ses troupes. Le Premier ministre d'Israël, en évitant de se rendre à Chebaa, a peut-être étalé sa crainte d'une confrontation avec le Hezbollah. Le PM israélien aurait voulu par ce geste montrer son refus d'exacerber les tensions sur la frontière libanaise. Selon Nasib Hoteit expert politique, Israël a toujours en tête la déclaration de Nasrallah, le chef du Hezbollah qui affirme que "les règles du jeu ont changé".

Israël fait face au Hezbollah sur sa frontière libanaise, et jusqu'ici cette frontière constituait sa seule préoccupation. Ce qui devient inquiétant, c'est qu'au Golan syrien, Israël risque de faire face non seulement encore une fois au Hezbollah, mais aussi à l'Armée Arabe Syrienne et à une armée iranienne probablement les Pasdaransl'équivalent de la Garde Républicaine de Saddam Hussein, donc une force d'élite. Fait à noter, les Chiites ne se gênent pas pour faire mention que cette offensive pour reprendre le Golan syrien est dirigée par le Hezbollah.

Golan hL'été prochain, les soucis sécuritaires d'Israël en feront une destination touristique à éviter. Et oui, la guerre est aussi économique. À force de bombarder sporadiquement chez son voisin la Syrie, Israël s'est attirée une pression militaire supplémentaire. Une plaisanterie circule en ce moment en Syrie : "Les terroristes possèdent une aviation militaire. C'est celle d'Israël". 

Rappelez-vous, il y a quatre ans, au début de la guerre civile, Assad nous prévenait : "Si trop d'intervenants extérieurs se mêlent de la guerre civile syrienne, elle évoluera en une guerre régionale difficilement contrôlable".

À cette époque, il n'y avait que les Russes pour affirmer qu'Assad fait parti de la solution. Ces dernières semaines, les Américains ont commencé à le dire en privé, puis en public mais pas trop fort. Maintenant, l'ONU l'atteste également. 

Non seulement on peut, mais on doit, détester Assad, un tel dictateur aussi despote et sanguinaire. Par contre ceci ne l'empêche pas d'être un très grand géo-stratége.

Si le régime syrien et les forces du Hezbollah soutenus par l'Iran réussissent à prendre l'ensemble du Golan syrien, le prochain objectif stratégique sera de construire une infrastructure pour empêcher Israël d'aider les rebelles. Les Syriens et le Hezbollah l'ont déjà réussi à la frontière libanaise. Puis ils travailleront pour sécuriser la frontière jordanienne. Au nord, depuis plusieurs mois, ils tentent de couper le ravitaillement d'Alep venant de Turquie. Réussiront-ils tous leurs objectifs ? C'est possible, peut-être en partie. Mais chose certaine, ce sera relativement long

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Sources : Chaine 1 TV israélienne, I24News, Iran French Radio, al-Manar (TV du Hezbollah), Nouvelles d’Arménie Magazine, OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme), Le Point, 45e Nord, Sana (Agence officielle syrienne), The Times of Israël. L’Orient le Jour (Liban), Wikipedia.

 

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